S158
EPICLIN 2018 – 12e Conférence francophone d’épidémiologie clinique / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 66 (2018) S149–S170
Résultats Nous avons enregistré 329 transferts d’enfants âgés de 0 à 15 ans durant la période, le taux de prévalence était de 1,33 % avec un pic pendant le mois de juin. Les nouveau-nés représentaient 36,8 % et les nourrissons 22,5 %. Le sex-ratio était de 1,57. Les enfants référés venaient des hôpitaux provinciaux de niveau II dans 80 % des cas ; la décision du transfert était prise par des médecins spécialistes dans 40,4 %, influencée par la famille du malade dans 9 % de cas et dans la majorité des cas le transfert était non régulé (95,7 %). La majorité des cas transférés était admis au service des urgences pédiatriques pendant les jours ouvrables de la semaine (87 %) dont 64,1 % de cas au-delà de 15 h. Les malades étaient mis en condition dans 12,1 % des cas, accompagnés par un professionnel de la santé dans 7,6 %, et par le biais d’une ambulance dans 38,9 %. Les principales pathologies du transfert rencontrées étaient infectieuses (37 %), hématologiques (13,4 %), respiratoires (10,6 %), neurologiques (9,4 %) et accidentelles (6,7 %). Sur les 329 transferts effectués, 81 % étaient admis dans les services d’hospitalisation de pédiatrie de l’HER dont 141 enfants admis en salle de déchoquage et 33 enfants hospitalisés au service de réanimation. Conclusion La logique du transfert d’un enfant est celle d’une continuité des soins. La décision du transfert doit être pesée par le médecin en charge du patient, Les principaux facteurs influenc¸ant la pertinence des transferts sont : la non disponibilité du médecin spécialiste au moment de l’urgence, la non implication du médecin spécialiste, le manque de compétence des médecins généralistes exerc¸ant au niveau du service des urgences, l’absence de coordination avec le centre de régulation et l’absence des critères établis pour les transferts. Au vue de ces constatations et pour permettre à chaque niveau de soins de remplir amplement sa mission dans le sens d’une réduction des transferts non justifiés, des mesures réglementaires et organisationnelles, concrètes et efficaces sont impératives. Mots clés Transfert pédiatrique ; Modalité de transport ; Hôpital d’enfants Rabat Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.respe.2018.03.104 P6.5
Carence martiale et anémie en oncologie, une étude épidémiologique prospective J. Viotti a,∗ , J. Barriere b , R. Schiappa a , J. Gal a , Y. Château a , D. Borchiellini c , P. Follana c , R. Largillier c,d , E. Chamorey a a Unité d’épidémiologie et de biostatistique, centre Antoine Lacassagne, Nice, France b Polyclinique Saint-Jean, Cagnes-sur-Mer, France c Département d’oncologie médicale, centre Antoine Lacassagne, Nice, France d Centre Azuréen de cancérologie, Mougins, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Viotti) Introduction L’anémie en oncologie est une situation fréquente, diminuant la qualité de vie et le pronostic. Ces causes sont multiples et encore largement inconnues, parmi celles-ci, la carence martiale (CM) est peu étudiée. Associé à un syndrome inflammatoire, la CM conduit à la rétention du fer par les macrophages, le rendant non disponible pour l’érythropoïèse. La prévalence de la CM doit donc être étudiée dans la pathologie oncologique car elle pourrait facilement être traitée par injection de fer, limitant l’usage d’EPO ou les transfusions et ainsi leurs effets indésirables. Méthodes Dans cette cohorte prospective, multicentrique (NCT01968304), l’anémie et la CM ont été évaluées chez des patients atteints d’une tumeur solide localement avancé ou métastatique ou d’un lymphome, devant bénéficier d’une chimiothérapie de première ligne. Des échantillons sanguins étaient collectés à l’inclusion (S0), à six semaines (S6), à 12 semaines (S12) de traitements. La prévalence de la carence martiale et de l’anémie ont été évaluées indépendamment et de manière conjointes à différents temps. Le taux de CM a également été comparé dans les différentes localisations tumorales. Enfin, la carence martiale a été corrélée à la réponse tumorale mesurée à S12. Résultats Au total, 129 patients ont étés inclus entre 2013 et 2015, 119 avec des tumeurs solides et 10 lymphomes. Si le taux de patients atteints d’anémie augmente entre S0 et S12, le taux de CM diminue sur la même période. Les patients ont également été classés en quatre groupes en fonction de la présence
d’anémie associée à une CM. Il apparaît que le taux de patients atteints d’une CM ainsi que d’une anémie demeure constant entre S0 et S12. Le taux de patients atteint d’une anémie sans CM augmente entre S0 et S12. Le taux de patient atteint de CM associée à une anémie varie en fonction de la localisation de la tumeur (p = 0,038 et 0,013 respectivement). Le taux de CM est significativement lié à la réponse tumorale mesuré à S12 (p = 0,036). Conclusion Nos données confirment la prévalence élevée de la carence martiale et de l’anémie en cancérologie. Cependant, tous les cas d’anémie ne sont pas liés à la CM. La localisation tumorale est corrélée à l’apparition d’une CM et de l’anémie, de même que la réponse mesurée à S12 est corrélée à la prévalence de la CM à S12. Mots clés Carence martiale ; Anémie ; Cancer ; Épidémiologie Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.respe.2018.03.105 P6.6
Profil épidémiologique des cancers du sein masculin à Oran, Algérie F. Elketroussi a,∗ , L. Benrabah b Établissement public de santé de proximité, Saida, Algérie b CHU d’Oran, Oran, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Elketroussi)
a
Introduction Le cancer du sein est une maladie rare chez l’homme. Il représente environ 1 % des cancers du sein et moins de 1 % (0,6 % à 1 %) de l’ensemble des néoplasies masculines. Son incidence augmente faiblement, mais de fac¸on constante depuis les années 1970. Pour l’Algérie, le taux d’incidence est de 0,6 pour 100 000 habitants à Sétif (1998–2002) et 0,7 pour 100 000 habitants à Alger (1993–1997). Le diagnostic du cancer du sein masculin est tardif du fait de la méconnaissance de la pathologie, ce qui mène à des taux de survie relativement bas. En raison de la rareté du cancer du sein masculin, peu d’informations sont disponibles concernant l’épidémiologie, les facteurs de risque. Les stratégies thérapeutiques sont calquées sur le cancer du sein féminin. Objectifs Évaluer l’incidence des cancers du sein chez l’homme au niveau de la Wilaya d’Oran, sur une période de 16 ans allant de 2000 à 2010 ; décrire les caractéristiques démographiques. Population et méthode Il s’agit d’une étude descriptive dont les données ont été extraites du Registre de cancer d’Oran qui est un registre de population crée en 1993 siégeant au niveau du SEMEP du centre hospitalier universitaire d’Oran et couvrant une population de 1 500 000 habitants. Le codage des localisations et des morphologies des tumeurs se fait selon la Classification internationale des maladies pour l’oncologie, 3e révision et la classification internationale des maladies, 10e version. La saisie et la gestion des données se fait par le Can-reg5. Les cas inclus dans l’étude sont des patients avec un diagnostic de cancer du sein masculin résidant dans la wilaya d’Oran durant la période 2000–2015. Résultats Sur une période de 16 ans allant de 2000 à 2015, on a enregistré à Oran 72 cas de cancer du sein masculin. Proportion : 1,2 % de tous les cancers chez l’homme. Un taux d’incidence standardisée de 0,9 pour 100 000 habitants. Il touche la tranche d’âge des 50–59 ans avec une moyenne de 59,6 ± 4,1 ans. Le carcinome canalaire infiltrant est le type histologique le plus fréquent. Conclusion Le cancer du sein masculin est un cancer rare, peu d’études existent en ce qui concerne les facteurs de risques et les traitements. Des études épidémiologiques analytiques sont indispensables à mener afin d’identifier les facteurs de risque du cancer du sein chez l’homme, ceci donnera un jour une perspective de prévention et de dépistage. Mots clés Cancer du sein ; Homme ; Incidence ; Oran Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.respe.2018.03.106