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BMP2 et plaque) puis durant la même anesthésie le temps postérieur d’ostéosynthèse percutané était réalisé. Le suivi moyen de la série est de 10 mois. Résultats ou cas rapporté.– La durée de la chirurgie en moyenne est de 3 heures (2,5–4,3). Les pertes sanguines sont en moyenne de 110 mL. La durée moyenne de séjour hospitalier postopératoire est de 4,5 jours. Aucun patient ne prenait d’antalgique de palier III à la sortie du service. Aucune des vis implantées n’avaient de trajet extrapédiculaire. On note que 88 % des patients étaient asymptomatiques à 6 mois. Le taux de fusion est de 94,4 %. Aucune reprise chirurgicale n’a été nécessaire. Conclusion.– L’ALIF combinée à une ostéosynthèse percutanée postérieure apparaît comme une technique fiable et efficace dans la chirurgie des spondylolisthésis de faible grade par lyse isthmique. doi:10.1016/j.neuchi.2011.09.076 O54
Apport de l’imagerie intraopératoire dans les ostéosynthèses percutanées : à propos d’une série consécutive de 71 patients F. Waterkeyn , E. Fomekong ∗ , T. Duprez , C. Raftopoulos UCL Saint-Luc, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur
correspondant. Introduction.– Rapporter l’impact de l’imagerie intraopératoire (IiO) dans le placement percutané des vis pédiculaires (VPP). Patients et méthode.– Entre novembre 2008 et juin 2011, 71 patients (41F/30H, âge moyen = 60 ans, BMI moyen = 26) ont bénéficié d’une ostéosynthèse lombaire percutanée (SextantTM et Viper 2TM ) sous contrôle d’une IiO (CT-scan ou fluoroscopie 3D). L’IiO a permis de grader chaque VPP en fonction du degré d’effraction pédiculaire (0, pas d’effraction ; I, < 2 mm ; II, 2–4 mm ; III, > 4 mm). Toutes les VPP grade III et les grades II trop médiales ont été repositionnées en peropératoire. Chaque VPP a ensuite été gradée par un radiologue indépendant sur un CT-scan postopératoire (CTpo). Résultats ou cas rapporté.– Sur un total de 307 VPP, 26 (8,5 %) ont été repositionnées en peropératoire. Le CTpo a montré 281 (91,6 %) grade 0, 18 (5,9 %) grade I, 6 (1,9 %) grade II et 2 (0,6 %) grade III. En absence de repositionnement, on aurait eu 258 (84 %) grade 0, 18 (5,8 %) grade I, 7 (2,3 %) grade II et 24 (7,9 %) grade III. Aucun patient n’a du être réopéré. Aucune complication n’a été rapportée jusqu’à présent. Conclusion.– En permettant de corriger en peropératoire 8,5 % des trajectoires, l’IiO permet d’atteindre un taux de VPP correctement placée de 97,5 %. Les autres VPP, plus latérales, n’ont pas causé de problème. Actuellement, aucune complication n’a été rapportée. doi:10.1016/j.neuchi.2011.09.077
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Ostéosynthèse rachidienne thoracique et thoracolombaire par abord postérieur : étude rétrospectif comparatif entre 2 séries de patients opérés sans et avec neuronavigation P. Scarone ∗ , M. Pluderi , F. Raneri , A. Bona , M. Riva , S.M. Gaini Service de neurochirurgie, hôpital universitaire Policlinico, Milan, Italie ∗ Auteur
correspondant. Introduction.– Le but de ce travail est de comparer 2 séries rétrospectives de patients opérés par abord postérieur, sans et avec neuronavigation. Patients et méthode.– Trente-huit patients opérés par ostéosynthèse rachidienne postérieure au niveau T2-L2 entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2010 ont été pris en compte. Parmi eux,
12 ont été opérés avec neuronavigation, avec système BrainLab Vectorvision® Spine ; 75 % des lésions opérées étaient de nature traumatique. Au total, 235 vis pédiculaires, dont 85 (36 %) positionnées avec neuronavigation, ont été étudiées. La position des vis a été analysée sur scanner postopératoire et le degré de perforation des pédicules classifié selon les critères de Gertzbein (Spine, 1990;15:11–4). Résultats ou cas rapporté.– Au total, 168 vis (71 %) ne présentaient aucune perforation de la corticale du pédicule (grade 0 de Gertzbein) ; 36 (15 %) présentaient une perforation inférieure à 2 mm (grade 1), 25 (10 %) entre 2 et 4 mm (grade 2), 4 (1,7 %) entre 4 et 6 mm (grade 3), 2 (0,8 %) supérieure à 6 mm. Aucun patient n’a présenté de signes neurologiques liés au positionnement des vis ; 96 % des vis positionnées avec neuronavigation étaient classées grade 0–1, contre 81 % des vis positionnées sans neuronavigation. Seulement 3 vis sur 85 positionnées avec neuronavigation présentaient une perforation supérieure à 2 mm. Les temps chirurgicaux ont été plus longs avec neuronavigation. Conclusion.– La neuronavigation permet de positionner les vis pédiculaires au niveau thoracique et thoracolombaire de fac¸on plus précise par rapport à la technique classique, basée sur les repères anatomiques. Cette précision ne signifie pas un résultat supérieur au niveau clinique, ni un meilleur résultat à long terme. L’utilisation de la neuronavigation rachidienne peut être utile sur des pédicules étroits comme, par exemple, au niveau D4-D6. En aucun cas la neuronavigation ne peut remplacer la connaissance parfaite de l’anatomie du rachis. doi:10.1016/j.neuchi.2011.09.078 O56
Chirurgie de l’épilepsie : expérience préliminaire du Maroc
A. El Khamlichi ∗ , A. Melhaoui , A. Bouchaouch , F. El Hajjouji , R. El Ouazzani Service de neurochirurgie, hôpital des spécialités ONO, CHU, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction.– L’épilepsie touche au moins 50 millions de personnes dans le monde, dont 10 millions vivent en Afrique ; 25 % sont pharmacorésistantes et la moitié peut bénéficier d’un traitement chirurgical. Patients et méthode.– Étude rétrospective de 50 cas opérés entre 2005 et 2011. La chirurgie a été basée sur une approche multidisciplinaire et un bilan pré-chirurgical complet. Résultats ou cas rapporté.– 26 femmes et 24 hommes, ayant l’âge moyen 24,5 ans. Le délai moyen à la chirurgie était de 13,7 ans. L’épilepsie du lobe temporal était prédominante, avec 48 cas ; 89 % des cas ont bénéficié de lobectomie temporale, 7 % de lésionectomie. L’histologie a révélé dans 50 % (25 cas) de la sclérose hippocampique, 22 % (12 cas) des DNET. Le reste était représenté par des gliomes bénins, des dysplasies corticales, et un cas de cavernome. Après l’opération, la mortalité globale était de 0 %. Nous avons eu 4 complications (9 %) : un hématome extradural qui a été évacué ; une ostéite, une méningite et une dépression qui ont été traités médicalement avec succès. Lors d’une durée moyenne de suivi de 29,5 mois (3–60 mois), nous avons eu de bons résultats avec Engel I chez 82 % des patients. Conclusion.– Notre expérience montre un succès du démarrage d’un programme de chirurgie de l’épilepsie avec de bons résultats qui peuvent aider un grand nombre de patients dans nos régions. Ce succès est basé sur l’approche multidisciplinaire et l’appui d’autres centres expérimentés. D’après nos résultats, il semble que l’épilepsie du lobe temporal reste l’indication majeure où un bilan simple et un traitement chirurgical conduisent à de bons résultats chez la plupart des patients. Notre objectif est de développer ce programme en permettant un accès plus large et plus tôt à la chirurgie de l’épilepsie à tous les patients à travers le pays et de développer
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d’autres techniques d’exploration et de traitement plus complexes des épilepsies pharmacorésistantes. doi:10.1016/j.neuchi.2011.09.079 O58
Apport de l’imagerie par source magnétique dans la détermination des zones d’implantation d’électrodes de SEEG en chirurgie de l’épilepsie
N. Massager ∗ , X. De Tiège , B. Legros , L. Drogba , P. Van Bogaert , O. De Witte Unité d’évaluation et de traitement de l’épilepsie réfractaire, clinique de neurochirurgie stéréotaxique et fonctionnelle, hôpital universitaire Erasme, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur
correspondant. Introduction.– La magnétoencéphalographie (MEG) permet d’enregistrer l’activité électrique cérébrale accrue générée localement par une zone épileptogène. L’imagerie par source magnétique (ISM) résulte d’une projection de ces dipôles MEG sur une IRM-3D. Nous avons évalué si l’utilisation de l’ISM lors de l’évaluation préchirurgicale non invasive de patients souffrant d’épilepsie réfractaire pouvait influencer le choix des zones d’implantation d’électrodes de SEEG. Patients et méthode.– Pour 31 patients épileptiques, nous avons défini les zones d’implantation des électrodes de SEEG sur la base de l’ensemble des données de l’évaluation non invasive avant la réalisation d’une MEG. Nous avons ensuite procédé à une ISM. Nous avons rediscuté en réunion pluridisciplinaire les zones à explorer par SEEG sur la base des informations complémentaires apportées par l’ISM. Nous avons ensuite réalisé la procédure d’exploration invasive et analysé les résultats. Nous avons étudié dans quelles circonstances la modification d’implantation des électrodes de la phase invasive avait été judicieuse. Chez les patients opérés par la suite nous avons évalué dans quelle mesure l’apport de l’ISM lors du choix des zones d’implantation d’électrodes avait modifié le résultat final de la chirurgie. Résultats ou cas rapporté.– L’ISM a modifié le choix des zones d’implantation d’électrodes de SEEG chez 5 patients (16 %). Pour tous ces patients, le changement de schéma implantatoire induit par l’ISM s’est avéré utile cliniquement. Pour 3 patients l’indication chirurgicale a été finalement rejetée grâce aux informations complémentaires apportées par le changement de schéma d’implantation des électrodes invasives. L’intervention chirurgicale des 2 patients opérés a été modifiée par les informations complémentaires issues de l’ISM ; ces patients sont guéris de leur épilepsie. Conclusion.– Les informations apportées par la MEG lors de la phase préopératoire non invasive de patients souffrant d’épilepsie réfractaire peuvent modifier judicieusement le choix des zones d’implantation des électrodes de SEEG et optimaliser les résultats chirurgicaux de ces patients. doi:10.1016/j.neuchi.2011.09.080 O59
Résection d’une tumeur insulaire de l’hémisphère dominant chez un patient sourd-muet congénital en chirurgie vigile : considérations techniques et théoriques sur l’organisation du langage dans cette population
P. Metellus ∗ , M. Guye , J. Dagron , A. Trebuchon Département de neurochirurgie, CHU de La Timone, Marseille, France ∗ Auteur
correspondant. Introduction.– La chirurgie des tumeurs impliquant l’insula de l’hémisphère dominant représente encore un challenge chirurgical malgré les avancées des techniques et modalités opératoires.
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La chirurgie en condition éveillée a permis d’améliorer la prise en charge de ces lésions. Nous rapportons ici le premier cas jamais décrit d’un patient sourd et muet congénital opéré avec succès en condition vigile d’une tumeur insulaire de l’hémisphère dominant. Patient et méthode.– Un patient âgé de 48 ans, droitier, sourd et muet congénital, a présenté un malaise qui a consisté en la réalisation transitoire de « signes » incohérents et incompréhensibles dans le langage des sourds. L’IRM cérébrale réalisée a mis en évidence une tumeur insulaire postérieure gauche, réhaussée par le produit de contraste. Compte tenu de la localisation de la lésion et de la latéralisation du patient (droitier), une chirurgie en condition éveillée a été décidée. Résultats ou cas rapporté.– Le patient a été opéré en condition vigile sous stimulation et enregistrement électrocorticographique peropératoire. Une voie trans-operculaire pariétale a été choisie après stimulation peropératpoire. Une résection complète de la lésion a pu être réalisée. Deux constatations peropératoires ont été surprenantes : – la stimulation de l’opercule frontal inférieur induisait des troubles phasiques sur le versant productif et était associé à la survenue de post-décharges dans gyrus supramarginalis homolatéral ; – la stimulation de la partie mésiale de la cavité opératoire (en fin d’intervention) induisait les mêmes troubles phasiques que précédemment décrits. La tractographie postopératoire a permis de situer le faisceau arqué au fond de la cavité de résection. Conclusion.– Ce cas clinique apporte deux informations : – le langage semble être organisé de manière similaire chez le sourd que chez le non-sourd ; – la voie dorsale du langage semble effectivement être véhiculée par la portion antérieure indirecte du faisceau arqué qui relie la région operculaire frontale au gyrus supra marginalis. doi:10.1016/j.neuchi.2011.09.081 O60
Implication du noyau antérieur du thalamus dans un modèle de crises temporales : étude chez le primate non humain N. Chivoret ∗ , B. Piallat , O. David , S. Chabardes Université Joseph-Fourier, Grenoble, France
∗ Auteur correspondant. Introduction.– Plusieurs études pilotes et une étude randomisée (Fisher) ont étudié chez l’homme l’effet de la stimulation cérébrale profonde (SCP) du noyau antérieur du thalamus (NA) sur les crises d’épilepsie réfractaires. Cependant, les résultats sont hétérogènes et les indications restent à préciser. Il nous a paru important d’étudier l’implication du NA dans un modèle de crises temporales chez le primate sub-humain afin de valider cette technique chirurgicale dans ce type d’épilepsie. Matériels et méthode.– Un modèle sub-aigu d’épilepsie temporale a été développé chez le macaque fascicularis par injection dans le cortex entorhinal de pénicilline G, qui par son action antagoniste GABA, permet d’induire des crises d’épilepsie focales sans généralisation secondaire. L’étude a été décomposée en trois phases : – développement d’un modèle stable permettant l’enregistrement de crises stéréotypées ; – analyse des crises induites : nombre, durée et analyse des potentiels de champ locaux permettant une description fine des caractéristiques de décharge et de préciser l’implication du NA dans ces crises limbiques ; – étudier l’effet de la SCP du NA sur les crises limbiques. Résultats ou cas rapporté.– Le néocortex temporal nous a paru plus sensible à l’hyperexcitabilité induite par le blocage des récepteurs GABA que l’hippocampe lui-même, résultat retrouvé dans la littérature in vitro. L’analyse temps-fréquence des crises a permis de montrer une implication du NA dans les crises au travers d’une décharge rythmique autour de 15–20 Hz et d’intensité moindre