Monitorage de l’oxyge´nation / Annales Franc¸aises d’Anesthe´sie et de Re´animation 32S (2013) A391–A396
(1 et 2 = bon devenir ; 3, 4 et 5 = mauvais devenir). La StO2 a e´te´ recueillie en continu pendant 48 heures et les pentes de de´saturation et resaturation apre`s test d’occlusion mesure´es a` l’admission, en de´but et fin d’hypothermie et a` 48 heures. La lactate´mie e´tait mesure´e toutes les 12 heures durant 2 jours. Les comparaisons inter- et intra-groupes ont fait appel a` des tests non-parame´triques. Un p < 0,05 e´tait conside´re´ significatif. Re´sultats.– Quarante-quatre patients ont e´te´ inclus, 17 bon devenir (B) et 27 mauvais devenir (M). Aux diffe´rents temps, les pentes de resaturation n’e´taient pas diffe´rentes entre les deux groupes. La pente de de´saturation e´tait plus e´leve´e dans le groupe M en fin d’hypothermie ( 6,4 [ 8,7: 5,2] vs. 4,7 [ 6: 4,3] %/minute, p < 0,05). Les donne´es de la StO2 et de la lactate´mie sont de´taille´es dans le Tableau 1.
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Re´sultats.– Les valeurs absolues de rSO2 mesure´es par les syste`mes invos et equanox e´taient comparables : 81 12 % (extreˆmes 40–95 %) vs 82 9 % (extreˆmes 47–100 %), p = 0,468. Au temps controˆle, elles e´taient significativement corre´le´es entre elles (n = 40 ; R2 = 0,159 ; p = 0,011). Le biais moyen e´tait de 0,4 % et les limites d’agre´ment e´taient de 15,1 % (Fig. 1). L’e´cart maximal entre les valeurs de rSO2 au repos et lors des manœuvres dynamiques e´tait respectivement pour INVOS et EQUANOX de 33 19 % (IC a` 95 % : 24– 42 %) et de 21 14 % (IC a` 95 % : 15–28 %). Il n’existait pas de corre´lation statistique entre l’e´cart maximal mesure´ par INVOS et EQUANOX (n = 20, R2 = 0,128, p = 0,122). Les vitesses de de´saturation et de resaturation lors du test d’occlusion vasculaire e´taient significativement diffe´rentes entre les syste`mes INVOS et EQUANOX : 3,65 %/min vs 2,36 %/min (p = 0,027) et 30,42 %/min vs 16,28 %/min (p = 0,004).
Tableau 1 StO2, et lactate´mie dans les groupes bon (B) et mauvais (M) devenir aux diffe´rents temps de l’e´tude. Temps HO
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H24
H36
H48
Groupe B
M
B
M
B
M
B
M
B
M
StO2
82* [76:88] 3,7* [3,4:8,6]
71 [67:75] 0,9 [0,8:1,5]
78* [71:83] 2,7* [1,8:4,2]
72 [69:78] 1,2 [0,8:1,4]
77 [71:86] 2,2* [1,3:3]
76 [69:79] 1,2 [1:1,5]
78 [76:84] 1,6 [1,2:2,8]
78 [72:87] 1,3 [1,1:1,8]
83 [76:88] 1,5 [1,2:2,7]
74 [70:80] Lactate 2,2 [0,9:3,6]
Les donne´es sont exprime´es en me´diane et intervalle interquartile. *p < 0,05
Discussion.– La StO2 initiale semble avoir une valeur pronostique apre`s arreˆt cardiaque extra-hospitalier. La pente de resaturation n’est pas diffe´rente quel que soit le devenir contrairement a` ce qui avait e´te´ rapporte´ auparavant dans l’arreˆt cardiaque [3] et le choc septique sans explication e´vidente. La lactate´mie initiale semble un facteur lie´ au pronostic neurologique meˆme lorsqu’une hypothermie the´rapeutique a e´te´ induite. Re´fe´rences [1] Intensive Care Med 2007;33:1549–56. [2] J Trauma 2005;58:806–13. [3] Resuscitation 2011;82:690–5. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.732
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NIRS somatique chez le volontaire sain : une e´tude comparative entre les syste`mes INVOS et EQUANOX G. Butin *, G. Zamparini, M.-O. Fischer, J.-L. Hanouz, J.-L. Fellahi Anesthe´sie-re´animation, CHU de Caen, Caen, France *Auteur correspondant. Introduction.– Les moniteurs de NIRS commercialise´s ont des caracte´ristiques techniques tre`s diffe´rentes les uns des autres, sugge´rant l’absence d’interchangeabilite´ entre eux [1]. Aucune e´tude publie´e a` ce jour n’a compare´ les donne´es somatiques issues des syste`mes INVOS et EQUANOX. L’objectif de cette e´tude e´tait de comparer les mesures de saturation tissulaire pe´riphe´rique somatique en oxyge`ne (rSO2) et les parame`tres de´rive´s chez le volontaire sain au repos et lors de variations dynamiques des conditions d’oxyge´nation et de perfusion. Mate´riel et me´thodes.– Apre`s obtention d’un consentement e´crit, 20 volontaires sains (28 4 ans) ont e´te´ investigue´s lors de 4 temps expe´rimentaux conse´cutifs : controˆle, hyperoxie, ische´mie, reperfusion. Pour chaque volontaire, 2 capteurs INVOS et 2 capteurs EQUANOX e´taient place´s a` la face poste´rieure des deux mollets. Pression arte´rielle, fre´quence cardiaque et oxyme´trie pulse´e e´taient e´galement enregistre´es.
Fig. 1. Analyse de Bland et Altman entre la rSO2 somatique mesure´e par INVOS et EQUANOX (n = 20 volontaires sains).
Discussion.– Les syste`mes INVOS et EQUANOX ne sont ni comparables ni interchangeables pour les mesures absolues et relatives de rSO2 somatique et de ses parame`tres de´rive´s. Re´fe´rence [1] Anesthesiology 2012;116:834–40. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.733 R642
Comparaison de la sensibilite´ de deux appareils de mesure de saturation tissulaire ce´re´brale en oxyge`ne aux variations du de´bit de pompe de circulation extracorporelle C. Binet *, O. Desebbe, L. Chardonnal, R. Henaine, J.-F. Obadia, O. Bastien Groupement hospitalier Est, Lyon-Bron, France *Auteur correspondant. Introduction.– L’optimisation he´modynamique base´e sur le monitorage de la saturation tissulaire ce´re´brale re´gionale en oxyge`ne (rSO2), permet de diminuer la morbidite´ et la mortalite´ en chirurgie cardiaque [1]. Il existe plusieurs appareils d’oxyme´trie ce´re´brale utilisant des technologies diffe´rentes. L’objectif de cette e´tude e´tait d’e´valuer la sensibilite´ de deux appareils d’oxyme´trie ce´re´brale, l’INVOS (Covidien1) et le FORE-SIGHT (FS, Casmed1), a` de´tecter une de´saturation ce´re´brale provoque´e par une variation du de´bit de pompe de circulation extra-corporelle (CEC). Mate´riel et me´thodes.– Cette e´tude observationnelle, prospective et monocentrique a inclus, apre`s accord du Comite´ de protection des
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personnes, des patients adultes be´ne´ficiant d’une chirurgie cardiaque sous CEC avec protocole de reperfusion douce (abaissement du de´bit de CEC a` 20 % du de´bit the´orique avant de´clampage puis augmentation apre`s de´clampage par palier de 20 %, toutes les 30 secondes, jusqu’a` un de´bit a` 100 %). Les valeurs de rSO2 et les donne´es he´modynamiques e´taient recueillies en 6 temps : avant abaissement du de´bit (T1), et a` chaque palier du protocole de reperfusion (T2 a` T6). Dixhuit patients ont e´te´ inclus dans un premier temps pour s’assurer de la similarite´ des temps et pentes de de´saturation des deux he´misphe`res ce´re´braux, quel que soit l’appareil e´tudie´. Trente patients ont ensuite e´te´ e´tudie´s, avec monitorage de la rSO2 par un oxyme`tre diffe´rent sur chaque he´misphe`re. Les analyses statistiques ont e´te´ re´alise´es par un test t de Student. Re´sultats.– Les pentes de de´saturation ce´re´brale entre les 2 he´misphe`res e´taient similaires pour les 18 premiers patients, et cela quel que soit l’appareil (6,5 2,5 % et 6,2 2,3 %, a` droite et a` gauche respectivement pour le FS, p = 0,49 ; 17,4 7,4 % et 15,1 6 % a` droite et a` gauche respectivement pour l’INVOS, p = 0,15). D’apre`s ces donne´es, l’effectif pour tester les deux appareils sur un meˆme patient e´tait de 10. Trente patients ont e´te´ inclus dans la deuxie`me partie de l’e´tude. Les diffe´rences entre les deux appareils e´taient significatives, pour le temps de de´saturation (9 5 s vs 25 13 s pour l’INVOS et le FS respectivement, p < 0,0001) et la pente de de´saturation (13,4 6 %/ min vs 5,9 1,9 %/min pour l’INVOS et le FS respectivement, p < 0,0001). Les pentes de resaturation e´taient similaires pour les deux appareils (5,2 2,7 %/min vs 4,3 2,2 %/min pour l’INVOS et le FS respectivement, p = 0,15).
Fig. 1. E´volution des oxyme´tries ce´re´brales selon le de´bit de CEC.
Discussion.– La sensibilite´ de l’oxyme´trie ce´re´brale aux variations du de´bit de CEC est comparable entre les deux lobes frontaux, et ce quel que soit l’appareil. La de´tection d’une de´saturation provoque´e par une baisse de 80 % du de´bit de CEC est plus rapide et plus sensible avec l’INVOS. Cet appareil semble donc supe´rieur en pratique clinique pour appre´cier l’impact ce´re´bral d’une baisse de de´bit de CEC et ce malgre´ une technologie a priori moins e´labore´e. Re´fe´rence [1] Anesth Analg 2007;104:51–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.734