Posters : néphrologie / Néphrologie & Thérapeutique 11 (2015) 338–406
la semaine précédente, arrêtée en raison d’un rash prurigineux ; on notait des douleurs lombaires modérées et une toux sèche irritative. Le bilan infectieux, hématologique et auto-immun complet ne retrouvait pas d’anomalie. La biopsie rénale retrouvait une glomérulite à éosinophiles, avec un infiltrat inflammatoire interstitiel minime et focal. L’évolution était favorable sous diurétiques et IEC, sans corticoïdes, avec une régression complète des anomalies biologiques à 1 mois. Le diagnostic retenu a été celui d’une glomérulite à éosinophiles dans le cadre d’une réaction immuno-allergique aux AINS. Discussion Les différentes atteintes rénales, néphrotiques ou non, associées à la prise d’AINS sont rappelées. Les néphropathies associées à une éosinophilie sanguine sont également listées. Le mécanisme de l’atteinte rénale dans ce cas, passant par une toxicité des éosinophiles sur les cellules endothéliales glomérulaires, est discuté. Conclusion Il s’agit du 1er cas rapporté de glomérulite à éosinophiles dans un contexte immuno-allergique aux AINS, d’évolution favorable sans stéroïdes après arrêt des AINS. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.346 PMN. 11
Comparaison entre le mycophénolate mofétil et le cyclophosphamide dans le traitement des néphropathies lupiques sévères et actives dans une population tunisienne N. Dammak 1,∗ , S. Mrabet 1 , A.S. Ben 2 , D. Zallema 1 , A. Azzabi 1 , Y. Guedri 1 , W. Sahtout 1 , S. Nouira 1 , S.B. Amor 1 , M. Mokni 2 , A. Achour 1 1 Service de néphrologie, hôpital Sahloul, Sousse, Tunisie 2 Service d’anatomopathologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Dammak) Introduction Le mycophénolate mofétil (MMF) a fait l’objet de plusieurs études comme traitement d’induction de la néphropathie lupique (NL) sévère. But Le lupus érythémateux systémique est connu pour être plus sévère en Afrique par rapport au reste du monde. Le MMF a fait l’objet de plusieurs études dans les populations non africaines comme traitement d’induction de la NL sévère. Le but de notre étude a été d’évaluer l’efficacité et la tolérance du MMF dans notre population tunisienne en le comparant au cyclophosphamide (CYC). Matériels et méthodes L’étude a été rétrospective menée dans le service de néphrologie de l’hôpital Sahloul, Sousse incluant les patients présentant une NL sévère, c’est-à-dire classe III ± V, IV ± V, ou classe V et active entre décembre 2006 et décembre 2014. Résultats Nous avons colligé 26 cas (22 femmes/4 hommes) avec un âge moyen de 33,42 ± 10,71 ans. La NL classe III a été retrouvée dans 11,5 %, la IV dans 46,2 %, la V dans 7,7 %, l’association de classe III + V dans 3,8 % et IV + V dans 30,8 %. Ils ont rec¸u des corticoïdes avec le CYC dans 14 cas et avec le MMF dans 12 cas. Au bout de 6 mois, une rémission complète (protéinurie < 0,3 g/24 h et diminution de plus de 50 % de la créatininémie) a été obtenue sous CYC dans 35,71 % à 4 mois en moyenne par rapport à 33,33 % à 4,81 mois sous MMF (p = 0,91). Le CYC a induit une rémission partielle (protéinurie entre 0,3 g/24 h et 2,9 g/24 h et une diminution de moins de 50 % de la créatininémie) dans 42,85 % contre 50 % pour le MMF (p = 0,63). Les patients sous CYC ont présenté des poussées extrarénales dans 20 % et rénales dans 12,7 % des cas. Les poussées extra-rénales sous MMF ont été de 20 % et les poussées rénales de 16,7 % (p = 0,47). Les effets secondaires étaient surtout infectieux, notés dans 16,66 % des cas des patients sous MMF et 28,57 % des cas des patients sous CYC.
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Discussion Nos résultats sont comparables à ceux notés dans la littérature dans les populations européennes, asiatiques et américaines. Conclusion Ces résultats suggèrent que le MMF est aussi efficace que le CYC dans le contrôle de la NL sévère active et une incidence comparable d’effets indésirables dans une cohorte de population nord-africaine. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.347 PMN.12
Néphropathies lupiques chez l’enfant : aspects clinico-biologiques, histologiques, thérapeutiques et évolutifs M. Hajji 1,∗ , H. Jebali 1 , R. Goucha 2 , R. Kheder 1 , S. Beji 1 , L. Rais 1 , L. BenFatma 1 , M. Krid 1 , W. Smaoui 1 , K. Zouaghi 1 , F. BenMoussa 1 1 Service de néphrologie, de dialyse et de transplantation rénale, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Service de néphrologie, CHU Mongi-Slim, Marsa, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Hajji) Introduction Malgré sa rareté chez l’enfant, le lupus érythémateux systémique suscite un grand intérêt du fait de sa gravité et de la fréquence particulière de l’atteinte rénale. Dans ce travail rétrospectif, partant de 43 observations d’enfants lupiques présentant une néphropathie lupique prouvée histologiquement (entre 1982 et 2005), nous nous proposons d’analyser les particularités épidémiologiques, biologiques, histologiques, thérapeutiques et évolutives de l’atteinte rénale chez ces enfants. Patients et méthodes On a calculé les fréquences simples et relatives pour les variables qualitatives, les moyennes et l’étendu pour les variables quantitatives. La recherche des facteurs pronostiques de survie a été effectuée en analyse univariée. Résultats Il s’agit de 39 filles et 4 garc¸ons, âgés en moyenne de 12,5 ans au moment de la découverte de la néphropathie lupique et suivis pendant une période moyenne de 77 mois. La symptomatologie rénale a comporté des anomalies urinaires chez tous nos patients, une HTA dans 40 % des cas, un syndrome néphrotique dans 60 % des cas et une insuffisance rénale (IR) dans 25 % des cas. L’histologie rénale a révélé une glomérulonéphrite (GN) mésangiale dans 9,3 %, une GN proliférative diffuse dans 30,2 % et une GN extra-membraneuse dans 41,8 % des cas. Les corticoïdes seuls ont été utilisés chez 60 % des malades alors qu’un traitement immunosuppresseur a été prescrit en association avec les corticoïdes chez le reste des patients. La survie globale est de 86 % à 5 ans et de 74 % à 10 et 15 ans alors que la survie rénale est de 83 % à 5 ans et à 10 ans, et de 63 % à 15 ans. L’étude de facteurs pronostiques a révélé que seule l’IR initiale est corrélée positivement à la survenue d’une IR terminale. Discussion Le LES à début pédiatrique est une maladie souvent sévère, dont la morbidité à long terme est importante. Il n’existe pas de recommandations spécifiquement pédiatriques concernant sa prise en charge. Conclusion La gravité de la néphropathie lupique doit faire évoquer la maladie devant le moindre signe évocateur et pratiquer une biopsie rénale devant toute atteinte rénale confirmée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.348