Société de Pneumologie de l’Ouest Fontevraud – 31 mars et 1er avril 2006 Résumés des communications Complication pulmonaire de la BCGthérapie : mise en place d’un observatoire ? N. Brulé, F. Naudin, D. Payerne, E. Chailleux Service de Pneumologie, Hôpital G & R Laennec, CHU de Nantes, France.
[email protected]
Nous rapportons un cas de complication pulmonaire survenant après instillation de BCG intravésical pour le traitement d’une néoplasie vésicale. Un homme de 62 ans, est hospitalisé pour fièvre, AEG, toux sèche et dyspnée progressivement croissante, 7 jours après une BCGthérapie, s’aggravant malgré une antibiothérapie par C1G orale. À l’entrée, le patient est apyrétique, polypnéique, hypoxémique (86 % en air ambiant), avec des crépitants velcros dans les bases à l’auscultation. Sur le plan biologique : syndrome inflammatoire (CRP = 75 mg/L), cytolyse (ASAT = 4N, ALAT = 3N), cholestase anictérique (PAL = 2N, GGT = 4N), insuffisance rénale fonctionnelle et hypoxémie à 7,5 Kpa. La RP révèle un syndrome interstitiel micronodulaire bilatéral, confirmé par le scanner. La fibroscopie bronchique est macroscopiquement normale. Les prélèvements microbiologiques (hémocultures standards et MAC, ECBU, ECBC, LBA) sont stériles. Le diagnostic de BCGite pulmonaire est évoqué : le patient est traité par isoniazide et rifampicine et une corticothérapie fortes doses. L’évolution est marquée par l’amélioration progressive de la dyspnée, l’état général et de l’hypoxémie. À 4 mois, le bilan biologique est normalisé mais les images radiologiques sont stables. La BCGite pulmonaire est une complication rare (0,7 % des cas), mais redoutée du traitement par instillation endovésicale de mycobacterium bovis. Le mécanisme est probablement double : immuno allergique et bactériémique. Les symptômes surviennent en général 3 à 8 semaines après la dernière instillation. Le diagnostic est rarement prouvé et repose sur le contexte et l’imagerie évocatrice. Le traitement repose sur une antibiothérapie à visée antituberculeuse et la corticothérapie. Il manque dans la littérature de recommandations claires sur la durée du traitement, la fréquence du suivi clinique et radiologique. La pauvreté et la diversité des recommandations font suggérer la nécessité de mettre en place un observatoire qui permettrait, à terme, de proposer une conduite à tenir plus homogène.
Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 503-6
© 2006 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
503