73e congrès franc¸ais de médecine interne, Lille, 29, 30, 1er juillet 2016 / La Revue de médecine interne 37S (2016) A27–A88
infections à streptocoque du groupe A). Les données cliniques et biologiques disponibles étaient recueillies dans les dossiers médicaux, ainsi que les antécédents infectieux personnels et familiaux, les résultats du bilan de première intention éventuellement réalisé (NFS, immunoglobulines (Ig) A, G et M, CH50 et fractions C3 et C4 du complément), et le diagnostic du DIP nouvellement identifié. En cas de bilan de première intention incomplet, les patients étaient recontactés au moment de l’étude via leur médecin traitant, et une consultation spécialisée proposée dans les cas les plus suspects (bilan de première intention anormal, antécédents infectieux personnels ou familiaux comparables). Résultats Sur les 3 centres participants, 84 patients présentaient une infection invasive à germe encapsulé entre 18 et 40 ans. Parmi eux, 46 patients étaient exclus du fait d’une cause générale et/ou locale. Les 38 patients inclus présentaient un âge moyen de 24,9 ± 7,7 ans et un sex-ratio H/F à 0,9. Dans 37 cas (97 %), il s’agissait d’un premier épisode d’infection invasive. Les infections étaient des méningites chez 25 patients (66 % ; méningocoque n = 22, pneumocoque n = 2, Haemophilus n = 1), des pneumonies bactériémiques à pneumocoque chez 9 patients (24 %), et des arthrites septiques chez 2 patients (5,3 % ; streptocoque A n = 1, gonocoque n = 1). Une bactériémie sans porte d’entrée était documentée chez 2 patients (5,3 % ; streptocoque A n = 1, méningocoque n = 1). Au total, 8 patients (21 %) avaient un déficit immunitaire primitif. Trois patients avaient un déficit immunitaire commun variable, révélé par une pneumonie bactériémique (n = 2) ou une méningite à méningocoque (n = 1). Une patiente présentait un déficit en sous-classes IgG2 et IgA diagnostiqué après une bactériémie à streptocoque A. Quatre patients avaient un déficit en complément diagnostiqué après une méningite à méningocoque (C6, C7, C8) ou une arthrite à gonocoque (C7). Conclusions Notre étude suggère une prévalence importante des déficit immunitaire primitif chez les jeunes adultes ayant présenté une première infection invasive à germe encapsulé, en l’absence de tout autre facteur prédisposant. Dans cette population très ciblée, un dépistage des déficits immunitaires primitifs dès le premier événement infectieux grave pourrait être proposé systématiquement. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.275 CO056
Complications infectieuses à long terme des patients splénectomisés : cohorte rétrospective avec un suivi de plus de 10 ans E. Meriglier 1,∗ , M. Puyade 2 , F. Cazenave-Roblot 1 , P. Roblot 1 1 Service de médecine interne, CHU de Poitiers, Poitiers, France 2 Service d’oncologie hématologique, CHU de Poitiers, Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Meriglier) Introduction Les patients aspléniques présentent un haut risque d’infections, en particulier vis-à-vis des bactéries encapsulées. Même si le risque infectieux est particulièrement important et bien décrit au cours des deux premières années suivant la splénectomie, l’incidence des infections et leur pertinence sont mal établies sur le long terme. Objectif Décrire les complications infectieuses et les facteurs associés à la mortalité chez les patients ayant bénéficié d’une splénectomie depuis plus de dix ans. Patients et méthodes Étude rétrospective descriptive monocentrique de patients adultes splénectomisés entre 1997 et 2004 dans un centre hospitalier universitaire. Les données de morbi-mortalité de causes infectieuses ont été collectées en Janvier 2015. Résultats Cent soixante-cinq patients ont été inclus. L’âge moyen au moment de la splénectomie était de 54,3 ans (18–89 ans, sexe ration H/F = 1,17). Les principales indications de la splénectomie
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étaient : une hémopathie maligne (37,5 %), purpura thrombopénique immunologique (21,2 %), traumatismes (17,6 %), iatrogène (11,5 %). Quatre-vingt-dix-sept pour cent des patients ont bénéficié d’une vaccination contre le pneumocoque, 37 % contre l’Haemophilus (37 %) et 4,2 % contre le méningocoque. Soixantedix-huit pour cent ont rec¸u une antibioprophylaxie. Trente-sept patients (22,4 %) ont présenté 42 complications infectieuses survenant en moyenne 4,5 ans après la splénectomie (2 jours–12 ans). Cinquante-sept pour cent des infections sont survenues au-delà de la 2ème année, et 14,3 % au-delà de la 10ème année. Il s’agissait de 19 cas de pneumonies, 5 infections fongiques, 4 bactériémies à staphylocoque, 4 infections profondes, 3 chocs septiques à pneumocoque, 2 cas de méningites à pneumocoque et un cas de syndrome septique postsplénectomie. Soixante-cinq pour cent de ces patients avaient bénéficié d’une splénectomie dans le cadre d’une hémopathie maligne et avaient des comorbidités responsables d’immunodépression. Dix patients sont décédés de cause infectieuse. Neuf de ces patients étaient suivis pour une hémopathie maligne. La mortalité était liée significativement avec l’âge, la présence d’une néoplasie sous-jacente et la cause de la splénectomie. De par la forte proportion de patients vaccinés et l’hétérogénéité des durées d’antibioprophylaxie, il était difficile de conclure quant à l’implication de la couverture vaccinale et antibiotique dans la survenue d’infection. Conclusions En cas de splénectomie, le risque infectieux persiste au long cours avec d’authentiques infections à germes encapsulés survenant parfois plus de 10 ans après la splénectomie. La vaccination anti-pneumocoque et une antibioprophylaxie ne protège pas complétement des risques de survenue d’infection. Les patients présentant des comorbidités responsables d’une immunodépression sont plus à risque, d’autant plus qu’il existe une moins bonne réponse vaccinale chez ces patients. Les facteurs de risque de mortalité liés à une splénectomie sont l’âge, la présence d’une néoplasie sous-jacente et la cause de la splénectomie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.276 CO057
Infections sévères au cours de la sarcoïdose : incidence, facteurs associés et évolution au sein d’une cohorte franc¸aise de 585 patients A. Duréault 1,∗ , A.C. Chapelon 2 , L. Biard 3 , F. Domont 1 , L. Savey 1 , B. Bodaghi 4 , V.P. Martinez 5 , M. Resche-Rigon 3 , P. Cacoub 1 , D. Saadoun 1 1 Médecine interne 2, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 2 Médecine interne, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 3 Département de statistiques biomédicales et d’informatique (SBIM), Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Paris, France 4 Ophtalmologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 5 Maladies infectieuses, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Duréault) Introduction La sarcoïdose est généralement associée à un déficit immunitaire cellulaire et le traitement des sarcoïdoses symptomatiques comprend souvent des traitements immunosuppresseurs. Il existe actuellement peu de données sur l’incidence, les facteurs pronostiques et l’évolution des infections sévères au cours de la sarcoïdose. Patients et méthodes Etude rétrospective d’une cohorte de 585 patients avec un diagnostic de sarcoïdose prouvée histologiquement suivis dans le centre hospitalier universitaire de la Pitié-Salpêtrière. Seize patients (2,7 %) avec une infection sévère non mycobactérienne ont été compares à un groupe contrôle de 60 patients avec un diagnostic de sarcoïdose, en les appariant sur le sexe, l’origine ethnique, l’âge au diagnostic de sarcoïdose et le fait de