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SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 285–287
A. Marmugi (Dr) a , C. Lukowicz b , F. Lasserre b , A. Polizzi b , A. Montagner (Dr) b , H. Guillou (Dr) b , L. Lakhal (Dr) b,∗ a Imperial College, Londres b UMR 1331 Toxalim, Toulouse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Lakhal) Les stéatoses hépatiques non alcooliques font partie des hépatopathies chroniques les plus fréquentes dans la population occidentale et sont considérées comme un facteur de risque cardiovasculaire. La cause première de ces pathologies est la suralimentation mais l’exposition à certains polluants, taxés d’« obésogènes environnementaux » a également été incriminée. Les récepteurs nucléaires jouent un rôle clé dans la régulation du métabolisme énergétique hépatique. Le récepteur nucléaire CAR (Constitutive Androstane Receptor) a été initialement décrit comme un régulateur de la fonction de détoxification, mais plusieurs études récentes soulignent son rôle dans le contrôle de l’homéostasie énergétique. Nous avons traité des souris de type sauvage ou déficientes pour le récepteur nucléaire CAR pendant 3 jours avec l’agoniste pharmacologique de CAR, le TCPOBOP. Nos résultats révèlent une augmentation dépendante de CAR de l’expression des gènes de la glycolyse, de la lipogénèse et de la cholestérogénèse par le TCPOBOP. Nous avons également mis en évidence une induction d’expression de Pnpla3/adiponutrine, un gène lipogénique, récemment identifié chez l’homme comme un marqueur de la stéatose hépatique. Les souris traitées au TCPOBOP présentent une accumulation de triglycérides et d’esters de cholestérol ainsi qu’une légère hypoglycémie qui ne sont pas retrouvées chez les souris CAR-/-. Nos résultats suggèrent que le récepteur nucléaire CAR, qui est activé par de nombreux xénobiotiques, pourrait être un médiateur des perturbations métaboliques attribués à certains contaminants environnementaux. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.093 CO-52
Un paradoxe de l’exposition chronique aux glucocorticoïdes : résistance à l’insuline mais meilleure tolérance au glucose associée à une néogenèse des cellules bêta-pancréatiques T.T.H. Do a,∗ , A. Besseiche b , G. Dorothée (Dr) a , B. Fève (Pr) a , B. Blondeau (Dr) b , M. Buyse (Dr) a a INSERM UMR S938 Site Saint-Antoine, Faculté de Médecin, Université Pierre et Marie Curie, Paris b INSERM UMR S872 Centre de Recherche des Cordeliers, Université Pierre et Marie Curie, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T.T.H. Do) Introduction Une exposition prolongée aux glucocorticoïdes provoque des effets secondaires graves tels que prise de poids, lipodystrophie, et insulinorésistance. L’objectif était de préciser les mécanismes par lesquels les glucocorticoïdes perturbent le métabolisme glucidique. Matériels et méthodes Des souris mâles C57Bl6/J traitées pendant 8 semaines par la corticostérone (CORT) diluée dans l’eau de boisson (100 g/mL) ont été étudiées en terme de tolérance au glucose, sensibilité à l’insuline, morphologie et profil d’expression génique des dépôts adipeux et du pancréas endocrine. Résultats La CORT induit une prise de poids préférentielle des différents dépôts adipeux profonds, associée à une infiltration macrophagique. Cependant l’induction des marqueurs M1 pro-inflammatoires n’est retrouvée que dans le tissu adipeux viscéral. Il existe une insulinorésistance majeure et une diminution de l’utilisation périphérique de glucose chez les souris CORT. La CORT induit une hyperglycémie post-prandiale mais réduit la glycémie à jeun. De manière surprenante, les souris CORT présentent une meilleure tolérance au glucose après un jeûne de 6 h, avec un meilleur index insulinogénique. La sécrétion d’insuline stimulée par le glucose sur îlots isolés de souris CORT est potentialisée, et va de pair avec l’expansion de la taille et du nombre des îlots conduisant à une augmentation de la masse des cellules . L’augmentation d’expression
de Ngn3 ainsi que d’autres facteurs transcriptionnels de la néogenèse met en exergue un nouveau mécanisme d’adaptation des cellules . Conclusion L’insulinorésistance cortico-induite impose une adaptation forte de la masse (par prolifération et néogenèse) et de la fonction des cellules  entraînant une tolérance accrue au glucose. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.094 CO-53
La concentration plasmatique du neuropeptide orexigène 26RFa est augmentée chez les patients diabétiques et obèses : évidence de son implication dans l’homéostasie glucidique G. Prevost (Dr) a,∗ , L. Jeandel (Dr) b , A. Arabo (Dr) b , H. Berrahmoune (Dr) c , M. Mehio b , D. Alexandre (Dr) b , Y. Anouar (Dr) b , H. Lefebvre (Pr) a , N. Chartrel (Dr) b a INSERM U982, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, CHU Rouen, Rouen b INSERM U982, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, Rouen c CHU Rouen, Rouen ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Prevost) Introduction Le 26RFa est un neuropeptide orexigène, ligand endogène du récepteur GPR103. Des travaux réalisés chez l’animal suggèrent sa participation dans la physiopathologie de l’obésité. Notre travail évalue les concentrations plasmatiques du 26RFa chez des patients obèses et/ou diabétiques et l’implication du peptide dans la régulation glycémique. Patients et méthodes Un dosage plasmatique du 26RFa a été réalisé chez 161 sujets répartis en 4 groupes : contrôles, obèses non diabétiques, patients DT1, patients DT2. Le 26RFa plasmatique a également été évalué lors d’une HGPO chez des sujets contrôles. La localisation du 26RFa et du GPR103 a été recherchée sur des coupes pancréatiques humaines. Enfin, des tests de tolérance au glucose avec administration du 26RFa ont été réalisés chez la souris. Résultats La concentration plasmatique à jeun du 26RFa est significativement plus élevée chez les patients obèses comparativement aux contrôles (352 ± 47 vs 224 ± 32 pg/mL ; p < 0,05), et plus encore chez les patients DT1 et DT2 respectivement 605 ± 115 pg/mL, et 677 ± 99 pg/mL, p < 0,001 vs contrôles. L’analyse multivariée révèle une corrélation positive entre le 26RFa plasmatique et la glycémie à jeun. Le 26RFa plasmatique s’élève significativement à T120 min de l’HGPO chez les contrôles. Les études immuno-histochimiques montrent la présence du 26RFa et du GPR103 dans les cellules ß pancréatiques. Enfin, l’injection ip de 26RFa lors d’un test de tolérance au glucose chez la souris réduit l’hyperglycémie en augmentant significativement l’insulinémie. Conclusion Nous rapportons pour la première fois que le 26RFa est élevé chez les patients obèses et diabétiques et que ce peptide est impliqué dans l’homéostasie glucidique. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.095 CO-54
Conséquences de la précarité psychosociale sur le pronostic du diabète gestationnel. L’étude IMPACT E. Cosson (Pr) a,∗ , H. Bihan (Dr) b , G. Reach (Pr) b , C. Khiter (Dr) c , L. Vittaz (Dr) d , D. Leboeuf (Dr) d , H. Dauphin (Dr) e , A. Lepagnol (Dr) c , F. Faghfouri (Dr) a , L. Carbillon (Pr) a , P. Valensi (Pr) a a AP–HP, Hôpital Jean Verdier, Bondy b AP–HP, hôpital Avicenne, Bobigny c Hôpital Delafontaine, Saint Denis
SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 285–287 d
CH Robert Ballanger, Aulnay Sous Bois Hôpital De La Fontaine, Saint Denis ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Cosson) e
Objectif La précarité pourrait être associée à un mauvais pronostic du diabète gestationnel (DG). Méthodes Nous avons inclus toutes les femmes avec DG ayant accouché entre janvier 2008 et juin 2012 dans les quatre plus importantes maternités de la banlieue Nord-Est de Paris (n = 1496), et ayant pu compléter lors d’un entretien téléphonique le questionnaire d’Évaluation de la Précarité et des Inégalités dans les Centres d’Examens de Santé [EPICES] (n = 994), qui évalue la précarité psychosociale. Résultats La précarité psychosociale (score EPICES ≥ 30,17 : n = 557, 56 %) était associée positivement à obésité, parité, origine non européenne ; négativement à antécédents familiaux de diabète, consommation de fruits et légumes et travail rémunéré actif. Les femmes précaires présentaient des DG dépistés plus
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tôt, avec une insulinothérapie plus fréquente, plus de dystocie des épaules (3,1 vs 1,2 %, odds ratio 2,7 [intervalle de confiance à 95 % : 0,97–7,2], p < 0,05) et d’enfants de poids élevés pour l’âge gestationnel (LGA : 15,1 vs 10,6 %, OR 1,5 [1,02–2,2], p < 0,05) et avec des taux identiques de césarienne et de prééclampsie. En analyse multivariée prenant en compte les facteurs associés aux enfants LGA (score EPICES, parité, obésité, antécédent de DG, prise de poids excessive et insulinothérapie pendant la grossesse), le score EPICES restait associé aux enfants LGA (pour 10 unités OR 1,12 [1,03–1,20], p < 0,01). Conclusion Dans nos centres, la précarité touche plus de la moitié des femmes avec DG, s’associe avec un DG de découverte plus précoce et plus souvent insulinotraité, et est indépendamment plus compliqué de macrosomie. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.096