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Psychologie du travail
Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel Construction and validation of a scale for the measurement informal work social representations C.L. Tchagnéno a,∗, E. Wassouo a,b, L. Minkoue Pira a, E. Doutre a a b
Univ. Grenoble Alpes, Univ. Savoie Mont Blanc, LIP/PC2S, 38000 Grenoble, France UFR SHS, université de Rouen Normandie, 76821 Mont-Saint-Aignan cedex, France
i n f o
a r t i c l e
Historique de l’article : Rec¸u le 8 novembre 2017 Accepté le 3 juillet 2018 Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Représentations sociales Travail informel Restructuration Sécurité et bien-être au travail Qualité de vie au travail
r é s u m é Introduction. – Des outils de mesure fiables susceptibles d’évaluer les différentes dimensions des représentations du travail informel sont inexistants. Cette situation contribue à limiter la possibilité d’études quantitatives sur le travail informel. Objectif. – L’objectif de cette étude est de proposer un instrument de mesure des représentations du travail informel présentant des qualités psychométriques satisfaisantes. Méthode. – Trois études ont été réalisées au Cameroun : la première est qualitative et permet, par l’analyse d’évocations, d’identifier les éléments saillants des représentations du travail informel ; les deux autres sont quantitatives. Les données y sont collectées par questionnaire et des analyses factorielles exploratoires et confirmatoires en sont faites à l’aide des logiciels SPSS17.0 et Amos.21. Résultats. – Les résultats montrent que les représentations du travail informel se déclinent en trois dimensions : nature et sécurité, aspects normatifs, et aspects financiers liés au travail informel. On note aussi que l’intention de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel est significativement orientée par les représentations du travail informel.
∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C.L. Tchagnéno). https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001 ´ e´ Franc¸aise de Psychologie. Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv ´ ´ 1269-1763/© 2018 Societ es.
Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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Conclusion. – L’applicabilité de l’échelle ainsi validée, ses perspectives et ses limites sont discutées. ´ e´ Franc¸aise de Psychologie. Publie´ par Elsevier © 2018 Societ ´ ´ Masson SAS. Tous droits reserv es.
a b s t r a c t Keywords: Social representations Informal work Restructuring Security and well-being at work Life quality at work
Introduction. – Reliable tools capable of assessing the various dimensions of the representations of informal work are inexistent. This very situation contributes in eliminating the possibilities of quantitative studies on informal work in psychology. Objective. – The objective of this study is to put forward a quantifying instrument of the representations of informal work, presenting adequate psychometric qualities. Method. – Three case studies have been realized in Cameroon: the first one is qualitative, and enables the identification of considerable elements of the representations of informal work through proper analyses; the last two studies are quantitative. Data are collected with a questionnaire and analysed using exploratory and confirmatory factor analyses through SPSS17.0 and Amos.21 software. Results. – Three dimensions of representations of informal work arises from analyses: nature and security, normative aspects, financial aspects related to informal work. It is also noted that intentions to engage into the restructuring programmes of informal work are significantly oriented by the representations of informal work. Conclusion. – Thus, the convenience of the scale once validated, its perspectives and its limits remain arguable. ´ e´ Franc¸aise de Psychologie. Published by Elsevier © 2018 Societ Masson SAS. All rights reserved.
1. Introduction La notion d’informalité appliquée au travail renvoie à l’origine aux petites activités génératrices de revenus, exercées pour des besoins de survie, et masque de fait le chômage des personnes qui l’exercent (Hart, 1973). Des études récentes montrent que cette définition pionnière ne révèle pas toute la complexité du « secteur informel » et des disparités qu’il implique. Ce type de travail est très présent dans les pays en développement. Il s’agit d’un secteur d’activité qui échappe au contrôle des institutions qui en ont la charge, malgré son potentiel social et économique pour les pays en développement. En effet, au Cameroun, il occupe 90,5 % des personnes actives et contribue à plus de 20 % au PIB (INS, 2011). Le choix du concept de travail informel tient ici du fait que l’accent est mis sur les relations de travail et la protection des travailleurs. Le fait que le taux de sous-emploi soit de 75 % chez les travailleurs informels justifie, au-delà des facteurs économiques, l’urgence des politiques publiques visant sa restructuration au Cameroun. Le travail informel, dominé par les petites activités et le travail domestique dans ce contexte socioculturel, est à l’origine un travail d’appoint destiné à occuper les femmes dont les activités essentielles sont le maternage et les soins de la famille. Son importance en tant que source de revenus pour les familles ne s’est révélée que progressivement avec les difficultés économiques ayant entraîné la chute des revenus des chefs de famille, statut jadis réservé exclusivement aux hommes et qui s’est libéralisé avec l’incapacité de ces derniers à assumer leur rôle traditionnel de production et de création de revenus. Bien qu’on note désormais une entrée massive des hommes dans le secteur informel, y compris dans les métiers jadis exclusivement féminins, les significations associées au travail informel semblent garder une connotation péjorative. Face aux difficultés à faire adhérer les acteurs de ce secteur aux Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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politiques publiques visant à muter les activités informelles vers le secteur formel, il semble important d’explorer ces significations associées au travail informel et leurs liens avec les comportements desdits acteurs. Et dans ce contexte, l’étude des représentations du travail informel est importante dans la mesure où elle permet d’explorer les univers de pensée, d’opinions et d’attitudes qui sont susceptibles d’orienter les comportements des sujets (Jodelet, 1989 ; Moliner, 1988 ; Moliner, Rateau, & CohenScali, 2002 ; Moscovici, 1961). Les représentations du travail informel sont susceptibles de mettre en évidence les croyances sur le travail informel et sur sa persistance malgré les politiques publiques mises sur pied afin de le muter vers le secteur formel. Quand on sait, par ailleurs, que les croyances (comportementales, normatives et de contrôle) sont les antécédents des déterminants majeurs de l’intention comportementale (Ajzen, 1991), cette exploration des représentations sociales devient nécessaire dans la perspective d’une étude systématique des déterminants de l’intention de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel. Il semble donc important de proposer un instrument de mesure fiable et apte à capturer les dimensions permettant de mesurer ces représentations. En effet, les instruments de mesure susceptibles de rendre compte des dimensions que regroupe ce concept sont très rares. Cette recherche se propose de mettre à la disposition des chercheurs et praticiens, un instrument de mesure fiable, dont la validation est réalisée à l’issue d’une série d’analyses factorielles exploratoire et confirmatoire sur des échantillons distincts. Notre démarche s’appuie dans un premier temps sur une revue de la littérature du concept de représentations du travail informel. Dans un second temps, elle expose la démarche méthodologique permettant de générer les items et de valider une échelle ayant de bonnes qualités métrologiques. Enfin, les résultats des différents tests réalisés sur cet instrument sont présentés et les apports discutés. 2. Le travail informel au Cameroun : une approche contextuelle L’importance du travail informel et le contexte dans lequel il se déploie font de celui-ci un objet social important au Cameroun. Il n’y a pas une personne qui ne soit, de fac¸on directe ou indirecte, concernée par cette forme d’activité. La permanence de cette forme de travail dans le quotidien des personnes entraîne un imaginaire social (Dany & Apostolidis, 2002) qui joue un rôle non seulement sur la construction des rapports avec le travail, mais aussi sur la détermination de la place qui lui est accordée (Dany & Apostolidis, 2002 ; Fatela, 1991). Ainsi, cette forme de travail qui se développe en marge de la législation et de la réglementation en vigueur mobilise dans ce contexte socioculturel un autre type de rapport avec les institutions publiques. En effet, près de 90,5 % de la population active du Cameroun sont des travailleurs informels (INS, 2005, 2011). De plus, grâce à leur activité, ces travailleurs arrivent à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs proches. Dans cette perspective, la formalisation du travail informel par les pouvoirs publics semble être une équation compliquée à résoudre du fait d’une éventuelle crise sociale qu’une telle démarche pourrait entraîner. Quoiqu’il en soit, les pouvoirs publics mettent régulièrement sur pied des structures et des programmes ayant pour objectif une meilleure structuration dudit secteur afin qu’il puisse être pris en compte par l’économie formelle. 2.1. Restructurer le travail informel : une question de sécurité et de bien-être au travail De nombreux facteurs plaident en faveur de la restructuration du secteur informel. Ces facteurs sont socioéconomiques dans la mesure où ces activités entretiennent une économie informelle connue pour être un frein à la croissance économique des pays sous-développés et en voie de développement (Njiké Njikam et al., 2005 ; Nkoulou, Essomba, & Kabeyeme, 2011). Ces facteurs sont également psychosociaux dans la mesure où ils touchent aux conditions de vie, au bien-être et à l’épanouissement des travailleurs. Même s’il n’est pas possible d’établir une frontière étanche entre ces deux ordres de facteurs (socioéconomiques et psychosociaux), ce sont davantage les seconds qui interpellent la recherche en psychologie du travail. En effet, l’environnement général du travail informel rend difficile l’application des politiques de santé et de sécurité au travail. Les travailleurs sont ainsi exposés à divers risques psychosociaux. Les conséquences de l’absence de politique de santé et de sécurité au travail sont exacerbées par la pauvreté et la précarité des travailleurs (MacGaffey, 1991 ; Lautier, 2013). Par ailleurs, la vulnérabilité Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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des travailleurs du secteur informel les rend incapables de s’organiser pour défendre leurs droits, les faisant ainsi passer pour des complices de la dégradation de leurs conditions de vie (Alfers & Zulu, 2013 ; WIEGO, 2013). Pour Yates (2013) par contre, les modèles d’assurance privée et sociale en cours dans les pays en développement sont très injustes à l’égard des pauvres, c’est-à-dire ceux que l’on retrouve majoritairement dans le secteur informel. Ces populations ne peuvent pas toujours prendre une assurance et l’État n’a pas souvent de main mise sur leur activité. Toutes choses qui les surexposent à des risques divers (Yates, 2013 ; OXFAM, 2013). Plusieurs travaux montrent que les travailleurs informels sont souvent dépourvus de protection sociale (WIEGO, 2013 ; Yates, 2013). Les relations de travail y sont diversifiées et les travailleurs souvent isolés. Les revenus faibles et irréguliers favorisent l’instabilité dans le travail. La restructuration du travail informel est susceptible d’alimenter l’imaginaire social et justifie ainsi les comportements des acteurs vis-à-vis des programmes proposés. Aussi pourrait-on s’attendre à une différenciation des représentations selon qu’on est travailleur informel ou non et selon des variables démographiques telles que le sexe du travailleur. En effet, en dehors des études économiques et sociologiques portant sur le travail informel, notamment son impact sur l’économie et sur les populations, il n’existe pas à notre connaissance d’études permettant de comprendre le phénomène du travail informel sous l’angle des représentations sociales et des comportements associés (Charmes & Adair, 2014 ; Hart, 1973 ; Lautier, 1990 ; Lubell, 1991 ; Mead & Morrisson, 1996 ; Roubaud, 1994).
2.2. Les représentations du travail informel : une perspective théorique Le concept de représentations sociales occupe une place privilégiée en sciences sociales. En témoigne, la diversité de recherches qui existent aussi bien en anthropologie, en sociologie, qu’en psychologie et plus spécifiquement en psychologie sociale. Introduites en psychologie par Moscovici (1961), les représentations sociales ont ensuite été développées par des chercheurs tels que Abric (1976), Jodelet (1989) et Moliner (1992). Cette floraison de recherches dénote de l’intérêt de ce sujet dont les approches théoriques aident à appréhender les codes de conduites et les systèmes de valeurs en vigueur dans les groupes sociaux. Dans ce sens, les représentations du travail informel, c’est-à-dire de l’activité qui échappe au contrôle et à la régulation de l’État et qui n’est pas structurée, méritent d’être étudiées. Les représentations sociales sont des grilles de lecture de la réalité (Moliner, 1988) ; des « univers d’opinions » (Moscovici, 1961, p. 60) qui fonctionnent comme un « système d’interprétation de la réalité » (Moliner, Rateau, & Cohen-Scali, 2002), et qui en tant que tel, déterminent « les relations entre les individus et leur environnement, à la fois physique et social » (Vidaller, 2007, p. 2). Elles ont donc une fonction d’orientation des comportements et des conduites. Comprendre les représentations sociales s’avèrent être un moyen pertinent d’appréhender les croyances susceptibles d’expliquer l’écart observé entre la mobilisation en vue de restructurer le travail informel et le nombre important des personnes actives que le secteur informel continue paradoxalement d’occuper au Cameroun depuis plusieurs décennies. Une représentation sociale est une fac¸on de voir les choses « localement » partagée au sein d’une culture et qui relie un sujet à un objet (Rateau, 2004). Il s’agit ici précisément de voir comment les Camerounais vivent au quotidien l’objet social « travail informel » ; comment ils jugent cet objet social idéel et lui donnent sens (Abric, 1987). En effet, les éléments d’une représentation peuvent être de nature variée : descriptive et évaluative entre autres (Guimelli, 1994 ; Rouquette, 1990). Les approches structurale (Abric, 1976 ; Flament & Rouquette, 2003) et fonctionnelle (Jodelet, 1994) semblent alors les plus appropriées pour explorer les contenus des représentations ici. Les travaux sur la représentation sociale en réseau (Valence & Roussiau, 2009 ; Causans, 2010) montrent que bien que chaque représentation ait un objet spécifique qui la caractérise et la différencie des autres représentations, elle n’est jamais seule dans un champ social donné. Les représentations sociales entretiendraient entre elles diverses sortes de relations. Cette approche systémique (Brandin, Choulot & Gaffié, 1998 ; Larrue, Bonardi & Roussiau, 2000 ; Milland, 2001) pose l’hypothèse d’une interdépendance fonctionnelle des représentations sociales. La richesse de l’approche théorique des représentations sociales ouvre la voie à la nécessité de concevoir un instrument de mesure des représentations du travail informel. Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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2.3. La nécessité d’une échelle de mesure des représentations du travail informel Le travail que nous abordons s’inscrit dans le cadre de la construction d’une échelle de mesure d’un objet spécifique : les représentations du travail informel. Cet objet à notre sens, mériterait d’être étudié de plus près au regard des enjeux économiques et sociaux qui lui sont associés. Dans cette dynamique, l’option méthodologique dans cette étude est à la fois qualitative et quantitative. L’objectif principal des études qualitatives et empiriques que nous proposons ici est d’inaugurer une autre voie de saisie et d’analyse du travail informel en explorant les univers représentationnels (significations, images, croyances, opinions. . .) des personnes sur ce travail. L’ambition est d’arriver à construire un outil de mesure fiable des représentations du travail informel. Cette mesure constitue un jalon important pour envisager des études corrélationnelles sur les déterminants de l’engagement dans les programmes de restructuration du travail informel. La présente recherche vise donc à explorer le contenu des représentations du travail informel. 3. Méthodologie et tests des propriétés psychométriques La démarche de validation de l’échelle des représentations du travail informel s’appuie sur une double articulation. D’abord la génération d’items grâce à l’analyse des évocations (Dany & Apostolidis, 2002 ; Doutre, 2012 ; Vergès, 1992). Ensuite la deuxième articulation qui porte sur des analyses factorielles exploratoire et confirmatoire. Il s’agit d’une démarche basée en partie sur le paradigme de Churchill, 1979 et sur les dernières avancées méthodologiques en termes de validation d’échelle de mesure (Fabrigar et al., 1999 ; Roussel et al., 2002 ; Roussel, 2005). Après avoir décrit la phase de génération des items (étude, 1), nous présenterons les résultats de l’analyse factorielle exploratoire (étude, 2), puis ceux de l’analyse factorielle confirmatoire (étude, 3). 4. Étude 1 4.1. Génération des items 4.1.1. Participants Les participants à cette étude sont des personnes résidant au Cameroun. 30 participants ont été contactés et ont accepté, selon leur disponibilité, de passer un entretien de 30 à 45 minutes sur Skype. Les candidats aux entretiens ont été recrutés de fac¸on aléatoire dans trois villes du Cameroun : • Yaoundé, la capitale politique et chef-lieu de la région du Centre ; • Douala, la capitale économique et chef-lieu de la région du Littoral ; • Mbanga, l’une des villes principales du département du Mungo et chef-lieu de l’arrondissement du même nom. Les entretiens se sont déroulés du 20 juin au 30 novembre 2014. Il n’a pas été possible de mener des entretiens jusqu’au bout avec 5 candidats pour des raisons de connexion internet. Aussi ont-ils été exclus de l’échantillon final. L’échantillon est constitué de 11 femmes et 14 hommes, âgés entre 19 et 47 ans (M = 28,16 ans, ET = 5,63). Les jeunes d’âge inférieur à 30 ans constituent environ 60 % de la population du Cameroun d’après les chiffres du 3e (et dernier) recensement des populations et de l’habitat au Cameroun (BUCREP, 2010). Notre échantillon est constitué à 76 % de personnes dont l’âge est strictement inférieur à 30 ans. Avec 72,73 % chez les femmes et 78,57 chez les hommes. 4.1.2. Matériel et procédure Les données ont été recueillies à travers des entretiens semi-directifs. Les entretiens se sont déroulés pendant une durée variable comprise entre 30 à 45 minutes au cours de laquelle les participants étaient invités à répondre aux questions du guide d’entretien proprement dit. Ce guide comprend entre autres questions sur le travail informel, une question d’évocation dans laquelle il est demandé au répondant de dire en quelques mots ou expressions (8 au plus) ce qu’évoque pour lui le travail informel. Les entretiens sont enregistrés avec l’accord des participants, avant d’être retranscrits pour Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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Tableau 1 Analyse des évocations à l’expression-stimulus « Travail informel » selon la fréquence et le rang d’apparition. Mots et expressions Fréquence ≥ 5
Fréquence < 5
Absence de réglementation Débrouillardise Encadrement Normes Petits métiers et commerce Chômage Désordre Faible capacité de financement Indiscipline Moyens limités Pauvreté Rémunération Sécurité sociale Sous-métiers Vulgarité
Rang < 4,10
Mots et expressions
Fréquence
Rang ≥ 4,10
15
2,133
Liberté
5
5,600
9 6 6 13
2,778 2,167 4,000 2,692
Précaire/éphémère Reconnaissance Salaire
6 5 5
4,667 4,800 4,200
3 2 2
3,333 4,000 4,000
Absence de contrainte Auto-emploi Benskineur/Moto-taximan
2 4 4
5,000 4,250 5,250
2 2 2 4 2 2 4
4,000 2,000 3,500 3,750 4,000 1,000 3,250
Désordre/Indiscipline État Fraude-contrefac¸on Jeunes Marchés Rentabilité Rues
4 2 3 2 2 3 3
6,250 4,500 5,667 5,500 7,000 6,000 6,333
Fréquence
Fréquence minimale = 2 ; fréquence intermédiaire = 5 ; rang moyen = 4,10.
les besoins d’exploitation. Les résultats présentés (Tableau 1) concernent uniquement ceux portant sur l’analyse des évocations (Vergès, 1992, 1994) dont l’objectif était d’explorer le contenu des représentations sociales du travail informel et d’en construire une échelle de mesure pour les études empiriques. L’exploration du contenu des représentations sociales du travail informel a été faite à l’aide du logiciel Evoc version 2005 conc¸u par Vergès (2001). Nous avons procédé à deux types d’analyse : une analyse prototypique qui a permis de ressortir la structure des représentations et une analyse catégorielle qui a permis de regrouper les évocations dans des catégories afin d’affiner les analyses. À chaque fois, une comparaison a été faite entre les sous-catégories hommes et femmes. 4.1.3. Résultats Le tableau ci-dessous présente les principaux thèmes évoqués par les participants, leurs rangs et fréquences. L’analyse de la structure de la représentation sociale du travail informel montre que cette activité est fortement associée à l’absence de réglementation, suivi de près des petits métiers et commerce. On remarque que la notion de débrouillardise vient aussi rapidement et régulièrement quand on veut parler du travail informel. L’encadrement et les normes sont les deux autres concepts qui viennent compléter les éléments potentiellement centraux de la représentation sociale du travail informel chez les Camerounais interrogés (Tableau 1). Au niveau des éléments périphériques, on a une première périphérie constituée des mots et expressions dont la fréquence et le rang ne sont pas congruents (Dupré, 2013). Il s’agit d’une « zone potentiellement déséquilibrante, source de changement » (Vergès, 1994, p. 238). Cette zone se structure, d’une part, autour d’éléments tels que la liberté, la précarité, la reconnaissance et le salaire, tous des éléments ayant une fréquence d’apparition élevée et un rang élevé (case droite en haut) et, d’autre part, autour des notions telles que le chômage, le désordre, la faible capacité de financement, l’indiscipline, la pauvreté, la sécurité sociale et les sous-métiers qui sont des éléments ayant une faible fréquence d’apparition, mais un rang faible (première case en bas). Enfin on a une deuxième périphérie constituée d’éléments rares et ayant un rang d’apparition élevé. Celle-ci se structure, comme on peut le voir dans la dernière case du tableau (bas/droite), autour des mots et expressions tels que l’absence de contrainte, l’État, les jeunes, les marchés et la rue. 4.1.4. L’analyse catégorielle de la représentation du travail informel Le Tableau 2 présente les statistiques (nombre et pourcentage des mots et des évocations) obtenues à l’issue de l’analyse catégorielle de la représentation du travail informel. Il permet aussi de lire la Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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Tableau 2 Présentation du nombre de mots et d’évocations par catégorie. Catégories
Nombre de mots (%)
Nombre d’occurrences (%)
Mots fréquents en nombre et % sur occurrences
Dimension normative (1) Dimension évaluative (2) Sécurité et qualité de vie (3) Lieux–activités (4) Financement (5) Non-classé Total
10 (12.5) 23 (28.8) 23 (28.8) 19 (23.8) 04 (05) 01 (01.3) 80 (100.0)
37 (20.7) 44 (24.6) 37 (20.7) 48 (26.8) 12 (6.7) 1 (0.6) 179 (100.0)
33 (89.2) 30 (68.2) 20 (54.1) 35 (72.9) 12 (100) 0 (00) 130 (72.6)
représentation numérique des mots les plus fréquents par rapport à l’ensemble des mots évoqués et au nombre total des évocations, et ainsi d’apprécier leur importance dans la représentation sociale. Les mots évoqués ont été regroupés en cinq catégories. La catégorie « dimension normative » regroupe les mots évoquant l’absence de réglementation, l’encadrement, les normes. La catégorie « dimension évaluative » réfère aux jugements portés sur l’activité informelle (précarité, indiscipline, jeunesse des travailleurs. . .). La « dimension sécurité et qualité de vie » regroupe les évocations telles que la pauvreté, la sécurité sociale, les besoins de survie, le chômage et la rémunération. La « dimension Lieux-activités » porte sur les mots en rapport avec les petits métiers et commerce, la débrouillardise. Enfin, la « dimension financement » est liée aux mots qui évoquent autant la capacité de financement des activités informelles que leur rentabilité. Bien que tous les quatre mots de la catégorie 5 (« Financement ») soient fréquents (100 % d’occurrences), il est difficile d’en conclure qu’ils ont une grande importance pour la représentation sociale du travail informel ici dans la mesure où l’ensemble des mots de cette catégorie ne représente que 5 % du nombre de mots total et 6,70 % seulement de l’ensemble des 179 évocations du corpus. Par contre, avec respectivement 12,5 % et 23,8 % de mots pour 20,7 % et 26,8 % d’évocations, les catégories « Dimension normative » et « Lieux et Activités » semblent avoir une importance significative. Ceci justifie que certains de leurs évocations figurent parmi les éléments potentiellement centraux (voir analyse prototypique) de la représentation du travail informel. À ces deux catégories peut être associée celle portant sur la « Dimension évaluative ». Cette dernière regroupe 28,8 % de mots et expressions, pour un total de 24,6 % d’évocations. D’où leur importance au regard du nombre total des évocations, bien qu’aucun de ses éléments n’ait été identifié dans le noyau central potentiel à l’issue de l’analyse prototypique. Les éléments de cette catégorie se concentrent davantage dans la première périphérie. Ce résultat n’est pas contradictoire aux analyses de Vergès (1994) pour qui, cette périphérie regroupe les éléments importants pour la représentation, mais nouveaux ou instables. Ce sont des éléments à partir desquels la représentation sociale peut être restructurée. Les mots les plus fréquents ont ainsi été identifiés et regroupés dans différentes catégories (Tableau 3). Comme on peut le constater à l’issue de cette liste (Tableau 3), 24 sur 80 mots évoqués (soit 30 %), couvrent 114 (63,69 %) des 179 évocations faites par l’ensemble des 25 sujets de notre échantillon. Ceci traduit leur importance dans l’objectivation et l’ancrage de l’objet social « travail informel » chez les sujets enquêtés. Il s’agit donc là des éléments les plus importants de la représentation sociale du travail informel chez les participants de cet échantillon. C’est sur la base de cette liste des mots fréquents regroupés par catégorie que sera proposée une échelle de mesure des représentations sociales pour validation. 5. Étude 2 5.1. Analyse factorielle exploratoire Cette deuxième étude tente d’examiner l’existence des cinq dimensions des représentations du travail informel identifiées dans la première étude. Les deux principales hypothèses testées au travers de cette première étape sont les suivantes : Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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Tableau 3 Liste des mots les plus fréquents par catégorie. Catégories
Mots fréquents
Fréquence
1–Dimension normative
1–Absence de contrainte 2–Arbitrage/intervention de l’État 3–Normes 4–Absence de réglementation 1–Jeunes 2–Désordre/indiscipline 3–Vulgarité 4–Précaire/éphémère 1–Pauvreté 2–Sécurité sociale 3–Chômage 4–Besoin de survie 5–Rémunération 6–Reconnaissance 1–Marchés 2–Rues 3–Benskineur/Mototaximan 4–Débrouillardise 5–Auto-emploi 6–Petits métiers et commerce 1–Moyens limités 2–Faible capacité de financement 3–Rentabilité 4–Salaire 24
2 4 6 15 2 8 4 6 2 2 3 4 4 5 2 3 4 9 4 13 2 2 3 5 114
2–Dimension évaluative
3–Dimension sécurité et qualité de vie
4–Dimension lieu et activité
5–Dimension financement
Total
H1 . L’analyse factorielle exploratoire permettra de rassembler les items dans les cinq dimensions identifiées dans la première étude : (a) dimension normative, (b) dimension évaluative, (c) dimension sécurité et qualité de vie, (d) dimension lieu et activité, (e) dimension financement. H2 . Chaque sous-dimension va présenter une fiabilité de cohérence interne satisfaisante, avec un alpha de Cronbach supérieur à .70 (Nunnally, 1978; Nunnally & Bernstein, 1994). 5.1.1. Participants L’étude est réalisée sur un échantillon de 149 personnes travaillant dans le secteur informel. Ils sont tous camerounais recrutés dans les centres urbains. L’échantillon se compose de 59,20 % de travailleurs du secteur tertiaire, 22,40 % du secteur secondaire et 8,20 % du secteur primaire ; 10,20 % de sujets exercent dans plusieurs de ces secteurs ; 50,30 % de l’échantillon sont employés alors que 49,70 % exercent à leur propre compte (auto-emploi) ; 4,10 % des sujets enquêtés sont employés du service public ; 65,10 % des enquêtés sont des hommes et 34,90 % des femmes. L’âge des participants varie entre 15 et 59 (M = 28,74 ans, ET = 7,34). 5.1.2. Matériel et procédure À partir de l’analyse prototypique et catégorielle suivi d’une évaluation des items par les paires, vingt (20) items ont été retenus, sur la base des cinq dimensions qui ont été identifiées, pour constituer l’échelle initiale de la représentation du travail informel, consultable à l’Annexe 1. Afin de tester les deux principales hypothèses, le recours à l’analyse factorielle exploratoire est nécessaire. Elle permet, en effet, de déterminer la structure factorielle d’un instrument de mesure et d’extraire les dimensions sous-jacentes au construit, en retenant les principaux facteurs correspondant aux différentes facettes du construit étudié (Evrard et al., 2003). Grâce à la contribution factorielle de chaque item, il est possible de mesurer l’apport de chaque construit et d’épurer l’échelle des items qui détériorent la structure factorielle (Evrard et al., 2003 ; Conway & Huffcutt, 2003). Des méthodes d’extraction et d’interprétation sont utilisées pour restituer le nombre de facteurs d’un construit et les rotations appliquées pour faciliter leur interprétation. Il existe dans ce sens plusieurs options dont la plus utilisée est l’analyse en composantes principales (ACP). Dans la technique d’épuration, un Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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certains nombres de critères doivent être prise en compte (Evrard, Pras, & Roux, 1993 ; Scarpello, Huber, & Vandenberg, 1988) : • rejet des items dont la saturation factorielle est inférieure à .50 sur le même facteur ; • rejet des items isolés sur un facteur ; • rejet des items présentant une saturation élevée sur plusieurs facteurs (> .40). Ces critères peuvent néanmoins être assouplis afin de ne pas nuire à la validité des contenus de l’échelle (Evrard et al., 1993 ; Scarpello et al., 1988). Il sera aussi question de prendre en compte dans l’analyse exploratoire l’indice Kaiser-Meyer-Olkin (KMO), le pourcentage de variance et le test de sphéricité de Bartlett. Le coefficient de fiabilité le plus utilisé dans les travaux de recherche en sciences humaines et sociales (Evrard et al., 2003) est l’alpha de Cronbach dont le niveau d’acceptation recommandé est de .70 (Nunnally, 1978; Nunnally & Bernstein, 1994). L’indice KMO permet d’examiner le caractère factorisable des données (Fall, 2015). Un indice KMO élevé (> .70) indique que la solution factorielle est statistiquement satisfaisante (Evrard et al., 2003). Le pourcentage de variance expliquée permet de s’assurer que les items sont bien représentés dans la solution factorielle. Il doit être supérieur à 50 % dans une ACP, en dec¸à, il est préférable de spécifier à nouveau le modèle (Evrard et al., 2003). Le test de sphéricité de Bartlett permet de vérifier si l’on peut rejeter l’hypothèse nulle, selon laquelle toutes les corrélations seraient égales à zéro. Il doit être significatif, soit inférieur à .05. Tous ces critères ont été pris en considération dans cette première étude (Fall, 2015).
5.1.3. Résultats La méthode d’extraction choisie pour déterminer le nombre de facteurs est l’analyse en composantes principales (ACP). Les résultats de l’ACP sans rotation présentés en Annexe 2, montrent une structure à quatre (04) facteurs difficiles à interpréter. Le premier facteur regroupe 16 items, le deuxième et le troisième en compte 2 respectivement. Aucun item n’a un poids factoriel ≥ ,50 dans le quatrième facteur. Par ailleurs, plusieurs items ont un poids factoriel ≥ ,40 dans plus d’un facteur. Ces limites évidentes justifient une seconde ACP avec rotation varimax. Les résultats de l’ACP avec rotation varimax déclinent une structure de l’échelle en 4 facteurs également mais avec une solution factorielle statistiquement acceptable après le rejet de 6 items (indice KMO de .85 ; test de sphéricité Bartlett significatif). La première structure factorielle (nature et sécurité du travail informel) de la matrice des composantes rassemble la majorité des contributions factorielles satisfaisantes (supérieures à .50). Elle regroupe sept (07 items) avec une consistance interne très satisfaisante (␣ = ,87). La deuxième (« dimension normative et évaluative du travail informel ») et la troisième (« dimension financière du travail informel ») composantes rassemblent trois (03) items chacune et ont toutes deux une très bonne consistance interne (˛ = ,81 et ˛ = ,73 respectivement). Le quatrième facteur est constitué d’un item isolé (« absence de contrainte »). Ce dernier facteur ne sera pas pris en compte dans la suite des analyses. Au final, l’échelle retenue comporte 13 items regroupés en trois dimensions. Le pourcentage total de variance expliquée par l’échelle des représentations du travail informel obtenue après une nouvelle ACP avec les 13 items retenus est de 63,43 % (indice KMO = ,86). Le Tableau 4 ci-dessous résume les résultats de l’ACP ainsi que la consistance interne des facteurs et de l’échelle globale retenue. La première hypothèse de cette analyse exploratoire dont le but était dans un premier temps de confirmer les différentes dimensions identifiées dans la première étude est partiellement vérifiée. En effet, des cinq dimensions identifiées dans la première étude, l’ACP révèle quatre facteurs donc un est abandonné du fait de son isolement. La deuxième hypothèse est, elle aussi, vérifiée vu qu’au final les facteurs retenus pour la suite des analyses ont tous une consistance interne supérieure à .70. L’analyse factorielle avec rotation varimax permet ainsi de retenir une échelle de 13 items regroupés en 3 sous-dimensions : la dimension « Nature et sécurité du travail informel » (7 items), la dimension « normative et évaluative du travail informel » (3 items) et la dimension « financière du travail informel » (3 items). Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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Tableau 4 Analyse factorielle exploratoire avec rotation varimax et consistance interne des sous-dimensions de l’échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Facteur Nature et sécurité du T.I. Les petits métiers et le petit commerce L’auto-emploi La débrouillardise Un travail avec des moyens limités Le travail des benskineurs et moto-taximen Une activité exercée dans les rues et dans les marchés Un travail qui se fait seulement pour les besoins de survie Dimension normative et évaluative du T.I. Un travail qui ne paie pas bien Un travail qui n’est pas rentable Une activité qui a une faible capacité de financement Dimension financière du T.I. Un secteur dans lequel on ne paye pas les impôts Une activité qui ne respecte pas la loi Une activité caractérisée par le désordre et l’indiscipline Total
Communalité
.78 .77 .72 .71 .7 .68 .55 .85 .80 .79 .83 0,82 .68
Valeur propre
Variance expliquée
Alpha de Cronbach
5.2
40.03 %
␣ = .87
1.70
12.91 %
␣ = .81
1.36
10.49 %
␣ = .73
63.43 %
␣ = .87
5.2. Analyse factorielle confirmatoire Cette deuxième étude tente de confirmer la qualité de la structure factorielle de l’échelle issue de l’analyse factorielle exploratoire. Elle vise à vérifier la validité convergente, discriminante et prédictive de l’échelle et à réévaluer sa fiabilité par l’examen du Rho de Jöreskog jugé plus robuste que l’alpha de Cronbach (Peterson, 1994). Trois hypothèses sont testées dans cette étude : H3 . Le modèle à trois facteurs retenu à la suite de l’analyse factorielle exploratoire fournira un meilleur ajustement avec l’analyse confirmatoire. H4 . Le modèle à trois facteurs retenu à la suite de l’analyse factorielle exploratoire fournira une fiabilité de cohérence interne avec l’analyse confirmatoire et présentera une bonne validité convergente et discriminante. H5 . Les dimensions des représentations du travail informel seront positivement corrélées aux intentions de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel, vérifiant ainsi la validité prédictive de l’échelle. Les représentations sociales sont des « modalités de pensée pratique orientées vers la communication, la compréhension et la maîtrise du milieu social, matériel et idéal » (Jodelet, 1984, p. 361). Elles ont pour fonction d’orienter les conduites et les comportements (Moscovici, 1976). Il y aurait ainsi un lien entre les représentations sociales et les comportements par l’intermédiaire des pratiques socioculturelles. La littérature montre également que l’intention est le déterminant proximal du comportement et qu’elle médiatise le lien entre le comportement et ses autres déterminants (Ajzen, 1991 ; Knabe, 2012). De ce fait, les représentations sociales du travail informel seraient donc les antécédents de l’intention comportementale. Ainsi, plus les participants vont se représenter le travail informel comme constituer de petites activités non sécurisées, plus ils vont se le représenter comme étant caractérisé par l’indiscipline et le désordre, et plus ils le percevront comme n’étant pas rentable, ils auront alors une intention élevée de s’engager dans les programmes de restructuration dudit travail. 5.2.1. Les participants L’étude est réalisée sur un échantillon de 187 personnes travaillant dans le secteur informel. Ils sont tous camerounais recrutés dans les centres urbains. Comme avec l’étude précédente, les participants étaient recrutés dans leur lieu d’activité ou dans la rue pour les travailleurs ambulants. Dans tous les cas, un cadre confortable pour pouvoir remplir le questionnaire était trouvé après que le participant Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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ait accepté de le remplir. Le questionnaire était rempli face à l’enquêteur qui après avoir introduit et expliqué le bien-fondé de la recherche se tenait à la disposition du participant pour répondre à d’éventuelles préoccupations y relatives. L’échantillon se compose de 62,00 % de travailleurs du secteur tertiaire, 25,10 % du secteur secondaire et 4,80 % exercent dans le secteur primaire ; 4,30 % de sujets exercent dans plusieurs de ces secteurs ; 33,70 % de l’échantillon sont employés alors que 62,20 % exercent à leur propre compte (auto-emploi) ; 4,30 % des sujets enquêtés sont employés du service public ; 57,20 % des enquêtés sont des hommes et 42,80 % des femmes. L’âge des participants varie entre 15 et 59 (M = 29,64 ans, ET = 7,71). 5.2.2. Procédure Afin de vérifier la validité des trois dernières hypothèses (H3, H4 et H5), le recours à l’analyse factorielle confirmatoire est nécessaire. En effet, elle vise avant tout, à vérifier l’ajustement de l’échelle retenue aux données collectées. L’analyse confirmatoire permet aussi d’identifier parmi plusieurs modèles alternatifs, celui qui s’ajuste le mieux aux données et qui doit en conséquence être préféré (Fabrigar et al., 1999 ; Roussel, 2005). Les critères permettant d’interpréter les résultats d’une analyse factorielle confirmatoire sont nombreux, mais les indicateurs les plus couramment retenus sont de trois types. Ils sont généralement utilisés pour juger de l’ajustement du modèle testé aux données empiriques (Roussel et al., 2002 ; Roussel, 2005). Il s’agit des indices d’ajustement absolus qui permettent d’évaluer dans quelle mesure le modèle théorique reproduit correctement les données collectées. C’est notamment le cas de l’indice de parcimonie X2 /ddl, dont la valeur doit être inférieure à 5, si possible à 3 (Pedhazur & Pedhazur Schmelkin, 1991), du GFI et de l’AGFI dont la valeur seuil est de .90 (Bentler & Bonett, 1980), du SRMR dont la valeur doit être inférieure à .05 et du RMSEA dont la valeur doit être inférieure à .08 et si possible, à .05 (Roussel, 2005). Ensuite, viennent les indices incrémentaux qui sont utilisés pour évaluer l’amélioration de l’ajustement du modèle qui est testé par comparaison à un modèle de référence plus restrictif. Il s’agit plus précisément du NFI, du NNFI et du CFI dont la valeur seuil est de .90 (Bentler & Bonett, 1980). Et enfin, viennent les indices de parcimonie qui indiquent dans quelle mesure le modèle présente un bon ajustement pour chaque coefficient estimé. Les deux indices les plus utilisés pour la parcimonie sont l’AIC et le CAIC qui permettent de déterminer parmi plusieurs modèles alternatifs le plus parcimonieux. Le meilleur modèle est celui qui présente l’AIC le plus faible possible. L’analyse confirmatoire offre également un ensemble d’indicateurs, qui permettent d’attester de la fiabilité et des validités convergentes et discriminantes d’une échelle ainsi que de ses dimensions respectives. Tous ces critères et indicateurs ont été pris en considération dans cette deuxième étude. 5.2.3. Résultats L’analyse factorielle confirmatoire a été réalisée à l’aide du logiciel Amos.21, sur deux modèles alternatifs : • le premier modèle correspond à la structure factorielle générée par la première analyse factorielle exploratoire, sans rotation (Appendice 2). Il vise à vérifier la structure factorielle de l’échelle à trois dimensions difficiles à nommer à cause d’une très grande hétérogénéité des items qui les composent ; • le deuxième modèle correspond à la structure factorielle générée par l’analyse factorielle exploratoire après rotation. Il vise à examiner la structure factorielle de l’échelle à trois dimensions et à 13 items : « nature et sécurité du travail informel » (07 items) ; « dimension normative et évaluative du travail informel » (03 items) ; « dimension financière du travail informel » (03 items). Les résultats (Tableau 5) de l’analyse factorielle confirmatoire montrent que le modèle 2 est celui qui s’ajuste le mieux aux données. Comparé au modèle 1, il présente le plus faible indice de mesures de parcimonie (AIC = 197,9 < AIC du modèle 1 = 607,3). Il convient toutefois de noter que ces indices de parcimonie des deux modèles sont inférieurs à celui du modèle indépendant (AIC = 1167,6). Le modèle 2 présente aussi le meilleur Khi2 rapporté à son degré de liberté X2 /ddl = 2,26 p ≤ ,001. Ce ratio est satisfaisant car bien inférieur à 5, la norme empiriquement fixée à ne pas dépasser. L’indice de résidus SRMR est égal à .05. En règle générale, il est couramment admis que plus l’indice SRMR est proche de zéro, meilleur est l’ajustement. Par ailleurs, l’indice RMSEA est égal à .08. Cet indice doit être inférieur Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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Tableau 5 Résultats de l’analyse factorielle confirmatoire. Modèles
Khi2
X2 /ddl
GFI
AGFI
SRMR
RMSEA
NFI
TLI
CFI
AIC
M1 M2 Seuil
521,4 137,9
3,12 2,26 5
.76 .90 .90
.70 .85 .90
.08 .05 Proche de 0
.11 .08 .08
.72 .88 .90
.76 .91 .90
.79 .93 .90
607,3 197,9 Le plus faible
Tableau 6 Validité discriminante, validité convergente et fiabilité des sous-dimensions de l’échelle des représentations sociales du travail informel. Construits
Corrélation et carré des corrélationsa 1
1–Nature et sécurité du travail informel 2–Dimension financière 3–Dimension normative et évaluative Rhô de la validité convergente Alpha de Cronbach a
.45 .36 .80 .88
2
3
.67
.61 .53
.28 .52 .76
.54 .78
Les corrélations sont présentées dans la partie supérieure du tableau et les carrés des corrélations dans la partie inférieure.
ou égal à .08 pour informer sur un meilleur ajustement. Les autres indices de mesure absolus GFI = .90 et AGFI = .85 sont acceptables pour le premier, mais légèrement en dec¸à de la norme communément admise (.90) pour le second. Les indices de mesures incrémentaux NFI = .88 et CFI = .93 atteignent les valeurs admises pour offrir un ajustement acceptable. Le modèle 2 résultant de l’analyse factorielle exploratoire respecte ainsi les normes recommandées et atteint les normes les plus rigoureuses de qualité d’ajustement (Bentler & Bonett, 1980 ; Pedhazur & Pedhazur Schmelkin, 1991 ; Roussel et al., 2002). L’hypothèse 3 est donc validée. Afin de confirmer les propriétés psychométriques de l’échelle, il conviendra de réexaminer sa fiabilité et de vérifier sa validité convergente, discriminante et prédictive. Les résultats montrent que la fiabilité de l’échelle est satisfaisante. Les coefficients de cohérence interne varient pour les trois dimensions de .76 à .88 pour l’alpha de Cronbach (␣), et de .76 à .87 pour le rhô de Jöreskog (). Le rhô de Jöreskog est précisément de .87 pour la dimension liée à la nature et sécurité du travail informel, .76 pour la dimension financière et .78 pour la dimension normative et évaluative. Ils sont tous supérieurs à .70, confirmant ainsi la fiabilité de l’échelle de mesure. Concernant la validité convergente, les résultats montrent que le rhô de validité convergente (vc) de chacune des trois dimensions est supérieur au carré des corrélations qu’elle partage avec les autres dimensions (Tableau 6). Par conséquent, la variance partagée entre les variables latentes est inférieure à la variance partagée entre les variables latentes et leurs indicateurs. L’instrument de mesure des représentations du travail informel satisfait donc pleinement cette condition. Sa validité discriminante est donc confirmée, conformément aux recommandations de Fornell et Larcker (1981). L’hypothèse 4 est ainsi validée. La validation d’un instrument de mesure nécessite aussi la vérification de sa validité prédictive. Cela consiste à vérifier que les relations entre les mesures d’un concept et celles d’autres concepts sont en conformité avec les prédictions résultant de la littérature. 5.3. Validité prédictive 5.3.1. Échelle de mesure de l’intention de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel L’échelle de mesure de l’intention de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel est construite sur la base de la méthodologie proposée par Ajzen (1985) dans son modèle du comportement planifié. Après des entretiens avec vingt-cinq (25) camerounais, quatre items ont ainsi été retenus pour constituer l’échelle des intentions de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel. Les programmes de restructuration du travail informel sont des politiques Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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publiques visant à viabiliser le secteur du travail informel et assurer un travail décent aux personnes qui l’exercent. Ils se déclinent en programmes d’aide à l’insertion et à la réinsertion professionnelles pour les travailleurs et potentiels travailleurs informels et en programmes d’aide et d’appui aux entreprises informelles pour les promoteurs d’unité de production informelle. La restructuration du travail informel est la finalité desdits programmes. Pour mesurer l’intention de s’y engager, les participants sont invités à donner leur degré d’accord ou de désaccord avec des affirmations sur l’intention de s’engager dans des programmes de restructuration du travail informel sur une échelle de type Likert en sept (7) points allant de 1 (pas du tout d’accord) à 7 (tout à fait d’accord). Exemples d’items : • « J’ai l’intention de m’engager dans un programme d’aide à l’insertion professionnelle dans les 12 prochains mois » ; • « Je planifie de m’engager dans un programme d’aide à l’insertion professionnelle dans les 12 prochains mois ». Les résultats révèlent une structure unidimensionnelle à l’issue de l’analyse factorielle exploratoire. Le facteur unique a une valeur propre de 2,99 et explique 74,98 % de la variance. L’indice de précision de l’échantillon KMO est satisfaisant (.82). En outre, le test de sphéricité de Bartlett est significatif, Khi2 = 419,86, ddl = 6, p < .001. Tous les items ont un poids factoriel supérieur à .82 et l’échelle présente une très bonne consistance interne (␣ = 89). 5.3.2. Représentation du travail informel et intention de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel Afin de vérifier les hypothèses proposées sur les liens entre les sous-dimensions des représentations et l’intention de s’engager dans des programmes de restructuration du travail informel, nous avons procédé au test du modèle de structure. Dans l’analyse par les équations structurelles, le modèle de structure permet de tester les hypothèses à travers l’évaluation simultanée du poids de régression de la variable endogène sur toutes les variables exogènes ; elle permet également d’évaluer le pouvoir explicatif du modèle en calculant la variance expliquée de la variable endogène par toutes les variables exogènes du modèle. Ce modèle présente des résultats acceptables. Les résultats des indices absolus montrent qu’il y a une adéquation satisfaisante entre le modèle et les données collectées (AGFI = .85 ; GFI = .89 ; RMSEA = .067 ; Khi2 = 207,66). Les indices incrémentaux révèlent une différence acceptable entre le modèle théorique et le modèle indépendant (TLI = .92 ; CFI = .94 ; AIC du modèle de mesure = 462,55 < AIC du modèle indépendant = 3319,32). Le modèle de structure n’a pas été surestimé (x2 /ddl = 1,84, p = .000). La part de variance des données qui n’est pas prise en compte par le modèle est faible (SRMR = .06), bien que légèrement au-dessus du seuil recommandé. Notre modèle de structure basé sur un échantillon de 187 observations avec un nombre de degré de liberté de 112 possède un fort pouvoir statistique et nous autorise par le fait même à accepter des résultats d’adéquation juste satisfaisants. Enfin, on note que la matrice des covariances résiduelles ne fait état d’aucune covariance standardisée supérieure au seuil de 2,58 préconisé par Jöreskog et Sörbom (1988). Compte tenu de la qualité acceptable du modèle, nous procédons à l’analyse des paramètres estimés du modèle de structure. Les résultats indiquent que : • les représentations du travail informel fondées sur la nature de l’activité et le cadre dans lequel il se réalise font varier tendanciellement l’intention de s’engager dans les programmes visant la restructuration du travail informel ( = −.26 ; p = .072). Ainsi percevoir le travail informel à travers la nature de l’activité et le cadre dans lequel il se déroule n’oriente que tendanciellement et dans le sens inverse l’intention de nos participants de s’engager dans les programmes de restructuration. L’hypothèse est donc partiellement validée ; • l’intention de s’engager dans des programmes de restructuration du travail informel ne varie pas avec les représentations de ce travail comme une activité caractérisée par le désordre, le non-respect de la loi, et qui échappe à l’imposition ( = −.19 ; p = .126). En d’autres termes, le fait que nos participants considèrent le travail informel comme une activité où règne le désordre et où la loi ne parvient pas à s’imposer notamment par rapport aux différentes charges fiscales, n’explique pas leur intention Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel. Notre hypothèse est donc infirmée ; • les représentations du travail informel axées sur l’aspect financier (faible rentabilité, faible capacité de financement, salaire bas), font varier de manière significative l’intention de nos participants de s’engager dans les programmes visant sa restructuration ( = .50 ; p = .001). Il y a donc un lien positif entre l’aspect financier des représentations du travail informel (rentabilité, capacité de financement, salaire) et les intentions de s’engager dans les programmes de restructuration. En clair, plus cette représentation est importante, plus les participants auront l’intention de s’engager dans les programmes de restructuration. La Fig. 1 permet aussi de visualiser les résultats. Elle constitue une représentation graphique du modèle de structure. Elle montre que les contributions factorielles des items sont globalement satisfaisantes (> 0,5) et que les corrélations entre variables sont aussi significatives. 6. Discussion 6.1. Principaux résultats L’objectif de cet article était de proposer une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel dans le contexte camerounais. La première étude qualitative a permis d’identifier la structure et l’organisation des idées, opinions et sens attribués au travail informel. De ces idées, 20 items ont émergé comme reflétant les opinions les plus consensuelles. À travers des analyses factorielles exploratoire (étude 2) et confirmatoire (étude 3) sur deux échantillons indépendants, une échelle de 13 items regroupés en 3 sous-dimensions a été validée et a révélé une validité prédictive acceptable. La première sous-dimension regroupe 7 items renvoyant à la nature et aux lieux où s’exerce le travail informel. La deuxième sous-dimension regroupe trois items portant sur la rentabilité du travail informel (« dimension financière ») alors que la troisième sous-dimension, appelée « dimension normative », regroupe trois items qui reflètent la relation du travail informel à la loi (Tableau 4). Il ressort de ces études que les construits proposés pour mesurer les représentations sociales du travail informel remplissent les conditions métrologiques acceptables à l’issue des étapes de sa validation. En effet, les indices d’ajustement relevés à l’issue de l’analyse confirmatoire de l’échelle des représentations sociales proposées montrent que celle-ci présente une bonne validité interne et une bonne validité discriminante. En plus, elle a une bonne validité écologique dans la mesure où elle permet de rendre compte de ce que les sujets concernés dans ce contexte pensent véritablement du travail informel. Il s’agit donc d’un travail d’appoint, un travail de la « débrouille » exercé par les hommes et les femmes, dans l’attente de meilleures opportunités de travail décent. Plus que le travail précaire, le travail informel reste donc pour la majorité des répondants une activité provisoire. Ceci justifie l’importance de l’hypothèse de la représentation du travail informel comme antécédent de l’intention de s’engager dans les programmes de restructuration du travail informel. Les résultats de la validité prédictive tendent à confirmer cette idée. En effet, le fait qu’il y ait un lien négatif non significatif entre la dimension relative à la nature et la sécurité du travail et l’intention de s’engager dans des programmes de restructuration du travail informel peut traduire deux choses. D’une part, dans un contexte de rareté de l’emploi, le fait d’en avoir un, fut-il précaire, éloigne de fait l’individu des préoccupations liées à la sécurité sociale et aux conditions de travail. D’autre part, il y aurait dans ce contexte une absence de culture de bien-être et de santé au travail. Autrement dit, les travailleurs n’y seraient pas suffisamment avertis sur leurs droits et devoirs de travailler pour leur propre santé et sécurité au travail. Ces résultats vont dans le sens des études antérieures (WIEGO, 2013 ; Alfers & Xulu, 2013) qui tiennent les travailleurs informels pour responsables de leur situation dans la mesure où ils ne s’occupent pas assez de leurs lieux de travail. Pour ce qui est du lien positif significatif observé entre la dimension financière des représentations du travail informel et l’intention de s’engager dans des programmes visant sa restructuration, une explication semble se dégager. Les besoins de subsistances sont souvent à l’origine de l’engagement de plusieurs travailleurs dans des activités informelles. Or, le sous-emploi et la précarité qui les caractérisent ne les destinent pas toujours à en tirer des ressources suffisantes pour faire vivre leurs familles. Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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Fig. 1. Représentation graphique du modèle de structure. Notes : les flèches à double sens expriment les corrélations ; les flèches à sens unique partant des variables exogènes à la variable endogène (intention) expriment les poids de la régression standardisée ; la contribution factoriel de chaque variable de mesure à la variable latente à laquelle elle est associée est exprimée à travers des flèches à sens unique allant de la variable latente à la variable de mesure ; enfin, le chiffre directement associé à la variable endogène est la variance expliquée par l’ensemble du modèle.
Ainsi, plus ils se représenteraient les activités informelles comme non rentables et pas susceptibles de leur fournir les ressources financières dont ils ont besoin pour survivre, plus ils seraient disposés à s’engager dans des programmes de restructuration qui leur sont proposés. Par contre, s’ils arrivaient à tirer leur épingle du jeu, à s’y épanouir, le fait que ces activités évoluent en marge de la législation fiscale les prédisposeraient à ne pas adhérer aux-dits programmes. C’est ce qui peut justifier le lien négatif significatif observé entre la représentation du travail informel comme une activité caractérisée par le désordre, qui ne respecte pas la loi et qui échappe à l’imposition et l’intention de s’engager dans les programmes. Ces résultats confirment la fonction d’orientation des conduites et des comportements attribuées aux représentations sociales (Jodelet, 1989). Ainsi, Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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et tenant compte de l’idée que les représentations sociales nourrissent les croyances (Bergamaschi, 2011) et ont entre autres fonctions de déterminer les comportements (Jodelet, 1989), toute entreprise visant à changer de fac¸on durable les comportements des individus dans le domaine du travail informel devrait prendre en compte des représentations sociales. D’où la nécessité d’une mesure fiable de celles-ci.
6.2. Limites et perspectives Cette étude comporte des limites. Notamment, la collecte des évocations à travers des entretiens ne permet pas de donner la possibilité aux répondants de les classer par ordre d’importance. Par conséquent, l’ordre retenu des évocations est celui de leur énonciation par ceux-ci. Par ailleurs, une extension de l’échantillon des personnes retenues pour les entretiens auraient sans doute permis une plus grande diversification desdites évocations. En outre, la diversification des contextes socioculturelles et un échantillon plus large au niveau des études quantitatives aurait permis de comparer les représentations sociales en fonction desdites contextes et ainsi, de mieux affiner cet outil. Enfin, il aurait été intéressant d’explorer les représentations sociales du travail informel en intégrant dans l’échantillon les populations travaillant dans le privé formel et le secteur public. Cette étude qui vise la construction et la validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel offre des perspectives théoriques et pratiques intéressantes. Notamment, elle propose un outil de recherche-action sur le travail informel que les États des pays du sud peinent à restructurer alors que leur mutation s’est avérée être centrale à l’atteinte des « Objectifs de Développement Durable » (ODD) promus par les Nations Unies depuis janvier 2016. La prise en compte des limites susmentionnées pourrait ainsi permettre de mettre à disposition un outil global et fiable utilisable dans cette perspective. Ainsi, l’outil que nous proposons gagnerait à être enrichi pour une plus grande fiabilité et validité. Compte tenu de la diversité des contextes socioculturelles et de l’évidence des liens entre les représentations sociales et les pratiques socioculturelles (Jodelet, 1984), l’utilisation généralisable de cet outil à d’autres contextes particulièrement ceux se trouvant en dehors de la zone Afrique centrale (Cameroun, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad, Congo) passent par des précautions méthodologiques. Ceci implique une démarche exploratoire de collecte d’informations susceptibles d’enrichir l’échelle grâce à la prise en compte des spécificités contextuelles des zones d’étude. Dès lors, il est fort probable qu’un travail complet de validation/adaptation culturelle impliquant un nouveau recueil de contenus affecte la structure initiale de l’échelle dans les pays hors Afrique centrale. Toutefois, il convient de noter que des éléments de définition de l’informalité dans le travail, recensés dans la littérature, font apparaître un certain nombre de concepts qu’on retrouve dans l’échelle de mesure proposée : débrouillardise (Maldonado, 1995) ; précarité (Charmes & Adair, 2014 ; ILO, 1972) ; exclusion, besoin de survie, chômage masqué (Hart, 1973), entre autres. Ces notions issues de recherches dans des contextes différents laissent penser que par-delà les différences socioculturelles structurant les représentations sociales, il pourrait avoir un fond partagé, notamment dans le contexte africain subsaharien où de nombreuses réalités sociales sont partagées à travers les communautés.
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Annexe 1. Échelle initiale de mesure de la représentation du travail informel Voici une liste d’affirmations sur le travail informel. Pour chacune des affirmations, indiquez votre degré d’accord ou de désaccord en entourant le chiffre qui correspond le mieux à votre opinion, de 1 (pas du tout d’accord) à 7 (tout à fait d’accord). Pour citer cet article : Tchagnéno, C. L., et al. Construction et validation d’une échelle de mesure des représentations sociales du travail informel. Pratiques psychologiques (2019), https://doi.org/10.1016/j.prps.2018.07.001
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17
1
2
3
4
5
6
7
Pas du tout d’accord
Très peu d’accord
Peu d’accord
Ni peu ni assez
Assez d’accord
D’accord
Tout à fait d’accord
Le travail informel est 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Un travail qui se fait sans contrainte Une activité sur laquelle l’État n’intervient pas Une activité qui ne respecte pas la loi Un secteur dans lequel on ne paye pas les impôts Une activité caractérisée par le désordre et l’indiscipline Un travail vulgaire Un travail précaire et éphémère Un travail caractérisé par la pauvreté et l’absence de sécurité sociale Le chômage déguisé Un travail qui n’est pas reconnu Un travail qui se fait seulement pour les besoins de survie Une activité exercée dans les rues ou dans les marchés La débrouillardise Le travail des Benskineurs/Mototamen L’auto-emploi Les petits métiers et le petit commerce Un travail avec des moyens limités Un travail qui n’est pas rentable Une activité qui a une faible capacité de financement Un travail qui ne paie pas bien
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4
5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7
6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6
Annexe 2. Résultats de l’analyse factorielle exploratoire sans rotation Composante 1 12. Une activité exercée dans les rues ou dans les marchés 13. La débrouillardise 9. Le chômage déguisé 11. Un travail qui se fait seulement pour les besoins de survie 10. Un travail qui n’est pas reconnu 8. Un travail caractérisé par la pauvreté et l’absence de sécurité sociale 17. Un travail avec des moyens limités 14. Le travail des Benskineurs/Mototaximen 20. Un travail qui ne paie pas bien 19. Une activité qui a une faible capacité de financement 6. Un travail vulgaire 7. Un travail précaire et éphémère 5. Une activité caractérisée par le désordre et l’indiscipline 18. Un travail qui n’est pas rentable 16. Les petits métiers et le petit commerce 15. L’auto-emploi 3. Une activité qui ne respecte pas la loi 4. Un secteur dans lequel on ne paye pas les impôts 2. Une activité sur laquelle l’État n’intervient pas Un travail qui se fait sans contrainte
,775 ,769 ,719 ,711 ,707 ,683 ,645 ,641 ,635 ,613 ,612 ,580 ,572 ,564 ,550 ,543 ,429 ,456 ,358 ,139
2 −,146 −,227 ,070 −,082 ,084 ,162 −,419 −,295 ,097 −,006 ,188 ,231 ,441 −,001 −,456 −,497 ,597 ,511 ,251 −,232
3 ,151 ,061 −,096 −,087 ,048 −,158 ,086 ,076 −,363 −,298 −,202 −,231 ,026 −,507 ,293 ,176 ,368 ,373 ,623 ,505
4 −,030 −,151 −,267 −,222 −,147 −,056 ,120 −,224 ,454 ,537 −,139 ,006 −,169 ,247 −,029 −,065 ,144 −,140 ,297 ,467
Méthode d’extraction : analyse en composantes principales. a. 4 composantes extraites.
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