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de fibres collagènes, correspondant à un tissu ligamentaire. Ce dernier était souvent grêle et entouré de tissu adipeux. L’insertion osseuse du tissu ligamentaire a pu être mise en évidence et correspondait à une interface os-ligament classique. Discussion Cette étude confirme la présence d’une structure collagénique orientée, témoin d’un tissu ligamentaire grêle au sein des prélèvements cadavériques de LAL, ainsi que d’une interface os-ligament caractéristique. Conclusion Le LAL possède une structure histologique ligamentaire propre, distincte de la face latérale de la capsule. Déclaration de liens d’intérêts SERF. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.10.008 8
Influence de la section du ligament antérolatéral du genou sur les laxités antérieure et rotatoire. Étude expérimentale Jean-Yves Jenny 1,∗ , Benjamin Puliero 2 1 Chirurgie du genou et traumatologie sportive, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 2 CCOM, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.-Y. Jenny) Introduction La laxité antérieure du genou pourrait être modifiée par la section du ligament antérolatéral (LAL). L’hypothèse de cette étude était que cette section augmente la translation antérieure du tibia à 20◦ de flexion lorsqu’elle est isolée ou après section préalable du ligament croisé antérieur (LCA). Matériel Cinq paires de genoux de cadavre frais congelés ont été analysés après décongélation pendant 24 heures à température ambiante. Méthodes Des broches filetées ont été insérées au tiers distal du fémur et au tiers proximal du tibia, fixant les traceurs d’un système de navigation validé pour la chirurgie du LCA. Le genou était positionné à 20◦ de flexion dans une attelle calibrée. Une force postéro-antérieure calibrée d’intensité croissante était appliquée (134, 150, 200 et 250 N) ; la translation antérieure du tibia était mesurée par le système de navigation pour chaque force appliquée. Trois situations ont été analysées pour chaque genou : LCA et LAL intacts, section du LCA ou du LAL (choisie de fac¸on aléatoire pour chaque paire de genoux) et section du LCA et du LAL. Le critère principal était la translation antérieure du tibia à 250 N. Le critère secondaire était la raideur du genou dans chaque situation (pente de la courbe force/translation antérieure du tibia). Les mesures ont été comparées par un test de Wilcoxon au seuil de 5 %. Résultats La translation antérieure moyenne du tibia à 250 N des genoux intacts était de 5,9 ± 2,3 mm. L’augmentation moyenne était de 1,2 mm après section isolée du LAL (ns), 7,8 mm après section isolée du LCA (p > 0,05), 0,8 mm après section additionnelle du LAL après section préalable du LCA (ns), et 4,4 mm après section additionnelle du LCA après section préalable du LAL (p > 0,05). La raideur moyenne des genoux intacts en translation antérieure était de 0,015 ± 0,02 N/mm. L’augmentation moyenne était de 0,010 N/mm après section isolée du LAL (ns), 0,038 N/mm après section isolée du LCA (p > 0,05), 0,014 N/mm après section additionnelle du LAL après section préalable du LCA (ns), et 0,021 N/mm après section additionnelle du LCA après section préalable du LAL (ns). Discussion La section isolée du LAL n’a pas modifié significativement la translation antérieure du tibia et la raideur du genou en translation antérieure. La section additionnelle du LAL après section préalable du LCA n’a pas modifié significativement la translation antérieure du tibia et la raideur du genou en translation antérieure. Déclaration de liens d’intérêts B-Braun, FH Orthopedics, Exactech. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.10.009
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Corrélation entre lésion du ligament antérolatéral du genou et instabilité rotatoire : étude échographique in vivo Étienne Cavaignac 1 , Karine Wytrykowski 1 , Reina Nicolas 1 , Marie Faruch 2 , Jérôme Murgier 1 , Philippe Chiron 1,∗ 1 Département de chirurgie orthopédique, traumatologique et réparatrice, hôpital Pierre-Paul-Riquet, Toulouse, France 2 Service de radiologie, hôpital Pierre-Paul-Riquet, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Chiron) Introduction Tout ce qui est connu de la fonction du ligament antérolatérale du genou (LAL) provient d’étude cadavérique. Ex vivo, il a été montré qu’il jouait un rôle dans le contrôle de la stabilité rotatoire du genou. Il se pose tout de même la question de la réalité in vivo. Nous avons montré que le LAL pouvait être identifié par échographie. L’objectif de cette étude est évaluer la corrélation entre le statut lésionnel du LAL, déterminée par échographie ; et la stabilité rotatoire, évaluée par le pivot shift test. Méthodes Nous avons mené une étude prospective monocentrique (étude pilote) incluant 30 patients (22 hommes et 8 femmes), d’âge moyen 29,5 ± 11,25 ans, présentant une lésion isolée unilatérale du LCA. Une échographie préopératoire réalisée par un radiologue expérimenté, permettait de déterminer le statut lésionnel du LAL sur le genou traumatisé, ainsi que sur le genou sain controlatéral, selon un protocole déjà validé. La stabilité rotatoire était évaluée par le pivot shift, réalisé par trois chirurgiens, sous anesthésie générale. L’ensemble des évaluations était réalisé en double aveugle (le radiologue ne connaissait pas le statut rotationelle et les chirurgiens ne connaissaient pas le statut échographique). Nous avons mesuré la corrélation entre le statut lésionnel échographique du LAL et le grade du pivot shift, via le Pearson Chi2 test. Puis, nous avons établi les capacités diagnostiques de l’échographie pour l’évaluation objective de la stabilité rotatoire en considérant le pivot shift comme le gold standard pour cette évaluation. Nous avons obtenu l’accord du comité d’éthique pour cette étude. Résultats Le LAL a pu être identifié et visualisé sur toute sa longueur dans 100 % des cas. Il était lésé sur les genoux traumatisés dans 40 % des cas. La valeur du Pearson Chi2 test mesurant la corrélation entre lésion échographique du LAL et grade du pivot shift était de 3,77 (p = 0,05). La sensibilité de l’échographie pour l’évaluation objective de la stabilité rotatoire est de 56 % (IC 95 % : 39–74), sa spécificité est de 79 % (IC 95 % : 64–93). Conclusion Une lésion du ligament antérolatérale du genou est plus souvent associée à un pivot shift de grade élevé in vivo. Cette structure de « re-description » récente doit être prise en compte pour un meilleure control de la stabilité rotatoire. L’échographie est un outil adapté pour la prise en charge « à la carte » d’un genou traumatisé. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.10.010 10
Contrôle quantitatif du ressaut rotatoire par ligamentoplastie combinée du ligament croisé antérieur et du ligament antérolatéral Alexandre Hardy 1 , Laurent Casabianca 1 , Olivier Grimaud 2 , Alain Meyer 2,∗ 1 Chirurgie orthopédique, Cochin, Paris, France 2 Chirurgie orthopédique, clinique du sport Paris V, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Meyer)
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L’examen clinique est fondamental dans l’évaluation d’un patient présentant une suspicion de rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Le pivot shift est rapide et facile à réaliser, mais est quantifié de fac¸on subjective et a montré une faible reproductibilité inter-observateur. Le Kinematic Rapid Assessment (KiRA) est un accéléromètre tri-axial qui permet de quantifier l’accélération du tibia au court du ressaut de fac¸on non invasive. La suppression du ressaut est considérée comme un élément clé de la reconstruction du LCA. Néanmoins, il persiste chez 25–38 % des patients après ligamentoplastie. L’hypothèse était : la ligamentoplastie intra-articulaire associée à une reconstruction du ligament antérolatéral (LAL) permettrait de diminuer significativement les valeurs du ressaut rotatoire et de rendre les valeurs comparables à celle du genou controlatéral. Les patients ont été inclus de fac¸on prospective, l’étude était monocentrique et mono-opérateur (AM). Les critères d’inclusion étaient, des patients nécessitants une ligamentoplastie du LCA associée à au moins un des facteurs suivant : sportif pivot-contact en compétition, reprise itérative de LCA (autre que DIDT), ressaut rotatoire subjectif explosif, fracture de Segond, TELOS avec un différentiel supérieur à 10 mm. Un pivot shift standardisé a été réalisé sous anesthésie en pré- et postopératoire immédiat sur les deux genoux. Quarante patients on pu être inclus. Ces patients étaient composés de 26 hommes et 14 femmes. La moyenne d’âge était de 21,7. Lors de l’évaluation peropératoire, on retrouvait 21 lésions méniscales. La moyenne des variations d’accélération sur les genoux sains en préopératoire était de 1,3 ± 0,1 m/s2 contre 3,1 ± 0,5 m/s2 pour les genoux pathologiques p = 6,3 × 10–7 . La moyenne des variations d’accélération des genoux pathologiques en postopératoire immédiat était de 1,3 ± 0,3 m/s2 . On retrouvait une différence statistique entre les variations d’accélération du genou pathologique en pré- et postopératoire immédiat p = 7,1 × 10–7 . On ne retrouvait plus de différence statistique entre les variations d’accélération du genou pathologique en postopératoire comparé aux genoux sains controlatéraux p = 0,83 (n.s). Les facteurs suivants : lésion méniscale p = 0,31 (n.s.) et sexe p = 0,52 (n.s.) n’influaient pas significativement sur les valeurs d’accélération. On ne retrouvait pas de relation entre l’importance de la laxité antérieure sur le TELOS et les valeurs du Kira en préopératoire. La ligamentoplastie combinée à une reconstruction du LAL a permit de contrôler de fac¸on efficace le ressaut rotatoire quantitatif. Des études à long terme sur l’intérêt clinique d’un tel contrôle sont nécessaires à l’avenir. Déclaration de liens d’intérêts Arthrex, Mitek. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.10.011 11
Greffe courte quatre brins dans la reconstruction du ligament croisé antérieur. Le droit interne 4 brins est il une solution fiable ? Étude biomécanique Antoine Combes 1 , Laure-Lise Gras 2,∗ 1 Centre de chirurgie orthopédique Fleming, Bourgoin-Jallieu, France 2 LBMC UMR T 9406, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L.-L. Gras) Introduction Dans le cadre de la reconstruction du ligament croisé antérieur, la greffe au demi-tendineux quatre brins (DT4) est devenue une solution fréquente et reproductible. L’utilisation d’un seul ischio-jambier ouvre la possibilité d’utiliser l’ischio-jambier restant, le droit-interne (DI), lors d’un éventuelle reprise chirurgicale. Matériel et méthodes Les tendons DI et DT sont prélevés sur six sujets cadavériques embaumés. Des greffes à quatre brins sont réalisées : 12 DI et 12 DT. Chaque greffe est testée selon le même protocole expérimental. La greffe est placée sur une machine de traction. Une pré-charge de 1 N lui est appliquée puis
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l’effort est amené à 50 N et maintenu pendant 30 s. Mille cycles de chargement-déchargement d’amplitude 200 N sont ensuite appliqués à la fréquence de 1 Hz. Enfin, la greffe est allongée jusqu’à rupture à la vitesse de 20 mm/min. L’évolution de l’allongement de la greffe et de la raideur au cours des cycles, la raideur avant rupture et la charge à rupture sont étudiées et comparées avec une étude statistique. Résultats Au 1000e cycle, l’allongement des greffes DI (4,3 mm) est supérieur à celui des greffes DT (3,3 mm), mais cette différence n’est pas statistiquement significative. La raideur augmente au cours des cycles. Il existe une différence significative entre la raideur des greffes DI (230 N/mm) et DT (266 N/mm) au 1000e cycle (p > 0,02). La différence est significative entre la raideur avant rupture des greffes DI (290 N/mm) et des greffes DT (340 N/mm) (p > 0,02). La charge à rupture n’est pas statistiquement différente entre les greffes DI (882 N) et DT (1094 N). Discussion L’allongement de la greffe DI est augmenté par rapport au DT. La différence n’est pas significative et peut-être secondaire au faible nombre de sujets. L’allongement des deux types de greffes est conséquent mais comparable aux données de la littérature. Cet allongement est probablement plus faible in vivo puisque la tension de serrage des systèmes de fixation des greffes courtes (bouton ou le couple bandelette-vis) est proche de 150 N et donc bien supérieur aux 50 N utilisés dans cette étude. Conclusion La greffe avec le droit interne semble présenter des qualités biomécaniques proches de celles avec le demi-tendineux. Le droit interne pourrait donc être utilisé lors de reprise de ligamentoplastie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.10.012 12
Comparaison biomécanique du comportement en fatigue de greffes quatre brins faufilées et non faufilées pour la reconstruction du ligament croisé antérieur Laure-Lise Gras 1,∗ , Antoine Combes 2 1 LBMC UMR T 9406, Lyon, France 2 Centre de chirurgie orthopédique Fleming, Bourgoin-Jallieu, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L.-L. Gras) Introduction Dans le cadre de la reconstruction du ligament croisé antérieur au demi-tendineux quatre brins (DT4) se pose la question de la technique utilisée pour le créer. Nous proposons de comparer mécaniquement des greffes quatre brins obtenues avec les tendons des muscles ischio-jambiers, droit interne (DI) et demitendineux (DT), faufilées (F) et non faufilées (NF). Matériel et méthodes Les tendons DI et DT sont prélevés sur six sujets cadavériques embaumés. Des greffes à quatre brins sont réalisées : 12 DI et 12 DT. Les greffes du côté droit sont NF, celles du côté gauche sont F. Chaque greffe est testée selon le même protocole expérimental. La greffe est placée sur une machine de traction. Une pré-charge de 1 N lui est appliquée puis l’effort est amené à 50 N et maintenu pendant 30 s. Mille cycles de chargement-déchargement d’amplitude 200 N sont ensuite appliqués à la fréquence de 1 Hz. Enfin, la greffe est allongée jusqu’à rupture à la vitesse de 20 mm/min. L’évolution de l’allongement de la greffe au cours des cycles, la raideur avant rupture et la charge à rupture sont étudiées et comparées avec une étude statistique. Résultats Au 1000e cycle, l’allongement des greffes NF (moyenne : 4,20 mm ; DTNF : 3,51 mm) est supérieur aux greffes F (moyenne : 3,44 mm ; DTF : 3,17 mm), mais ces différences ne sont pas statistiquement significatives. La raideur avant rupture pour les greffes NF (moyenne : 307 N/mm ; DTNF : 336 N/mm) est inférieure à celle des greffes F (moyenne : 322 N/mm ; DTF :