congrès de la Société Française de Nutrition, Clermont 2003 Laboratoire de Nutrition et Sécurité Alimentaire, Centre de Jouyen-Josas, Laboratoire de Physiologie Digestive et Nutritionnelle, CHU de Caen, Laboratoire de Biochimie A, CHU de Caen, France.
Moins de 10 % du fer non-héminique ingéré est absorbé par l’intestin grêle et cet élément est donc retrouvé dans la lumière du gros intestin. Il a été proposé que cet élément de par ses propriétés prooxydantes puisse exercer des effets délétères vis-à-vis de l’épithélium du colon. Le but de l’étude était de mesurer les capacités d’absorption du fer par l’épithélium du gros intestin. Douze porcs Large White sont munis d’une canule intracaecale et de cathéters porte et carotidien. Lors d’un repas, les animaux reçoivent en intracaecal du sulfate de fer et le sang est ensuite prélevé pendant 5 heures pour analyse du contenu sérique en fer libre par absorption atomique. Avant injection, la concentration en fer dans les phases aqueuses des contenus représentent 36 ± 6 μM dans le caecum, 98 ± 16 μM dans le colon proximal et 111 ± 37 μM dans le colon distal. Après injection intracaecale de doses égales à 2,5, 5,0, 10,0 et 20,0 mg de fer-élément par Kg de poids vif, une augmentation rapide (respectivement 3,1 ± 1,1, 4,4 ± 2,6, 11,5 ± 2,3 et 56,4 ± 16,9 μM par rapport à une concentration avant injection de 14,4 ± 1,2μM), transitoire et reliée à la dose utilisée des concentrations de fer sérique dans la veine porte est mesurée. L’injection de 5,0 mg de fer-élément/kg dans la lumière duodénale conduit à des augmentations des concentrations porte de fer sérique 2 fois plus importante que celles mesurées après injection caecale. Enfin, la présence de ferritine, protéine de captation intracellulaire du fer est détectée par Western blot. L’épithélium colique est donc capable d’absorber le fer luminal même si cette absorption est moins importante que celle mesurée dans le grêle.
• Effet de la phosphatase alcaline intestinale sur l’absorption du fer I.B. Kibangou (1), S. Bouhallab (2), P. Arhan (1), D. Bouglé (1)
F. Bureau (3),
D. Neuville (3),
(1) Laboratoire de Physiologie Digestive et Nutritionnelle (EA 3216), CHU, Caen, (2) Institut de Recherches de Technologie Laitière, INRA, Rennes, (3) Laboratoire de Biochimie A, CHU de Caen, France.
La mauvaise absorption du fer (5 % à 10 %) s’explique par son insolubilité au pH alcalin de l’intestin proximal et par sa sensibilité aux interactions avec les autres constituants des aliments. Les travaux antérieurs du laboratoire ont montré que la fixation du fer à un phosphopeptide issu de l’hydrolyse de la caséine ` du lait de vache (`CN(1-25)) améliore la biodisponibilité du fer expérimentalement et chez l’homme (1,2) et le protège contre les interactions avec les autres minéraux ; ce complexe est résistant à la digestion intraluminale. L’objectif de ce travail est d’étudier les mécanismes d’absorption du fer fixé au `CN(1-25) (Fe- `CN(1-25)) par la muqueuse intestinale. Matériel et méthodes – Modèle : Perfusion d’anse duodénale isolée et vascularisée de rats, 4 groupes (n = 5/groupe) ; – solution de perfusion : Ringer-Lavoisier, (pH 7,2-7,4) + 100 μmoles/L de fer sous la forme de Gluconate de Fe, et de Fe fixé au `CN(1-25) additionnée ou non d’un inhibiteur spécifique de la phosphatase alcaline entérocytaire (1 mM NaWO4) ; – dosages du fer par Spectrophotométrie d’Absorption Atomique (Perkin Elmer, 1100B). Résultat : Pourcentage d’absorption du fer
Fe-` CPP(1-25) Gluconate de Fe
Témoins (Sans NaWO4)
NaWO4
10,63 ± 1,95
16,1 ± 2,75
8,25 ± 10,80
8,87 ± 1,20
* % ; moyenne ; ± 1 DS ; ANOVA : effet de la forme du fer : gluconate VS Fe-`CN(1-25 ) , p = 0,021 ; Effet de la présence de NaWO4 NS ** NaWO4 vs Témoin : p = 0,05
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Conclusion – Cette étude confirme la bonne absorption du fer lié au `CPP(125) de la caseine ` (10,65 %) ; – l’inhibition de la phosphatase alcaline entérocytaire conduit à une amélioration significative de l’absorption de cette forme de fer Fe`CN(1-25 ) confirmant la spécificité du `CPP(1-25) par apport aux autres caséines (Yeung et al., J Nutr Biochem 2000) ; – cet effet négatif de la coupure du phosphate au niveau luminal suggère que le fer fixé à ce dérivé peptidique (Fe-`CPP(1-25)) pénètre sous une forme liée dans l’entérocyte. (1) Ait-Oukhatar N. et al. J Agric Food Chem, 1999, 47, 2786-90 ; (2) Aît-Oukhatar et al. J Lab Clin Med, 2002, 140, 290-4.
• Corrélations entre le taux butyreux et la composition en acides gras du lait de chèvres recevant différentes natures de fourrages et de suppléments lipidiques Y. Chilliard (1), J. Rouel (1), P. Capitan (1), K. Raynal-Ljutovac (3), A. Ferlay (1)
J.M. Chabosseau (2),
(1) INRA-Theix, 63122-France, (2) INRA-Lusignan, (3) ITPLC-Surgères, France.
La teneur en matières grasses du lait (taux butyreux, TB) et la lipogénèse mammaire sont régulées négativement chez la vache par les acides gras (AG) insaturés de structure trans produits dans le rumen. L’objectif de l’étude est de savoir s’il en est de même chez la chèvre, dont les réponses du TB du lait à l’apport d’huiles végétales sont très différentes (J. Dairy Sci., 2003, 86 : 1751-70) de celles observées chez la vache (Livest. Prod. Sci., 2001, 70 : 31-48). Quatre-vingt-quatre chèvres reçoivent un des 7 régimes suivants : herbe de ray-grass vs foin de ray-grass vs foin de luzerne, supplémentés ou non avec 130 g/j d’huile de lin ou de tournesol oléique, pendant 5 semaines. La production laitière et le TB varient en moyenne, respectivement, de 2,87 à 3,54 kg/j et de 28,7 à 35,7 g/kg de lait issu des différents régimes. L’addition d’huile augmente significativement (P < 0,05) le TB du lait. La moyenne des 84 TB individuels est égale à 32,3 (sd 5,2) g/kg de lait. Les coefficients de corrélation entre le TB et les teneurs en acides gras (AG) sont significatifs (P < 0,05) et positifs pour les acides stéarique (0,34) et arachidique (0,22). Ils sont négatifs pour les principaux acides gras suivants : C14:1-cis9 (– 0,35), C16:1-cis9 (– 0,25), C16:0 (– 0,29), C15:0 (– 0,29), C14:0 (– 0,28), et pour les AG polyinsaturés en n-6 (– 0,32 à – 0,25). Des coefficients de corrélation négatifs sont aussi observés entre le TB et les indices de désaturation par la delta-9 désaturase (– 0,49 à – 0,27). En conclusion, cet essai montre que la régulation du TB du lait est différente entre les espèces caprine et bovine (aucune corrélation significative observée chez la chèvre entre le TB et les isomères trans du C18:1 ou du C18:2). On peut, de plus, penser que l’acide stéarique, provenant de la digestion ruminale des huiles végétales, joue un rôle central dans la régulation de la lipogénèse mammaire des caprins.
• Effets du mode de conservation du fourrage et de l’apport d’huile de tournesol oléique sur la production de lait et sa composition en acides gras chez la chèvre A. Ferlay (1), J. Rouel (1), J.M. Chabosseau (2), K. Raynal-Ljutovac (3), Y. Chilliard (1)
P. Capitan (1),
(1) INRA-Theix, 63122-France, (2) INRA-Lusignan, (3) ITPL, Surgères, France.
L’objectif de cet essai est d’évaluer la possibilité d’augmenter la teneur du lait de chèvre en acide oléique, et les effets secondaires sur les autres acides gras (AG). Quarante-huit chèvres sont utilisées dans un schéma factoriel 2 × 2 avec 2 fourrages : herbe ou foin de ray-grass, et 2 doses Cah. Nutr. Diét., 39, 1, 2004