Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis

Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis

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ARTICLE IN PRESS

ANNDER-2223; No. of Pages 8

Annales de dermatologie et de vénéréologie (2016) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

MÉMOIRE ORIGINAL

Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis Vaccination status in psoriasis patients on immunosuppressant therapy (including biologics) A. Bonhomme a,∗, E. Fréling a, M. Reigneau a, C. Poreaux a, A. Valois b, F. Truchetet c, A. Barbaud a, J.-L. Schmutz a a

Service de dermatologie, hôpitaux de Brabois, CHU de Nancy, 6, rue du Morvan, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France b Service de dermatologie, hôpital Legouest, 27, avenue de Plantières, 57070 Metz, France c Service de dermatologie, hôpital Bel Air, centre hospitalier régional de Metz-Thionville, 1-3, rue du Friscaty, 57100 Thionville, France Rec ¸u le 20 mars 2016 ; accepté le 14 septembre 2016

MOTS CLÉS Vaccination ; Psoriasis ; Immunosuppresseur ; Biothérapie



Résumé Buts. — Évaluer la couverture vaccinale de patients atteints de psoriasis, avant l’instauration d’un traitement immunosuppresseur ou son changement pour un autre, et vérifier la réalisation des vaccins prescrits. Matériels et méthodes. — Il s’agit d’une étude observationnelle, transversale, bicentrique, menée sur neuf mois. Les patients atteints de psoriasis avec indication à un traitement immunosuppresseur (ciclosporine, méthotrexate, étanercept, infliximab, adalimumab, ustékinumab) ont été inclus. Un questionnaire permettait d’évaluer les antécédents, les traitements antérieurs, le statut vaccinal, les résultats des sérologies virales (hépatite B, rougeole, varicelle) et les motifs de non-vaccination. Résultats. — Sur 68 patients inclus, un tiers ont rapporté le carnet de vaccination. Les patients ayant déjà rec ¸u un traitement immunosuppresseur représentaient 54,4 % de l’effectif ; seuls

Auteur correspondant. Adresse e-mail : axelle [email protected] (A. Bonhomme).

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035 0151-9638/© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es.

Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035

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A. Bonhomme et al. 9 étaient à jour du vaccin contre la grippe et 3 contre le pneumocoque. Un seul patient était à jour pour l’ensemble des vaccins recommandés. La sérologie d’hépatite B était négative dans 61 % des cas. Les vaccins suivants ont été mis à jour : DTP (2), DTPCoqueluche (12), grippe (22), pneumocoque (45) et hépatite B (6). Aucun des 3 patients ayant un projet de voyage en zone d’endémie de fièvre jaune n’a été vacciné. Cinquante-trois patients (78 %) déclaraient avoir déjà eu la varicelle et 43 (63,2 %) avoir eu une des trois maladies (rougeole, rubéole ou oreillons). La sérologie varicelle réalisée chez 52 des 68 patients montrait 98 % de sujets immunisés. Les motifs les plus fréquents de statut vaccinal non à jour étaient l’absence d’information ou de proposition par le médecin traitant et l’oubli. Conclusion. — Cette étude a permis de sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur les nouvelles recommandations vaccinales dans une population particulièrement exposée au risque infectieux. © 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es.

KEYWORDS Vaccination; Psoriasis; Immunosuppressant therapy; Biologics

Summary Objectives. — To evaluate the vaccine coverage of psoriasis patients prior to initiating or changing immunosuppressant therapy, and to verify that the prescribed vaccines have been administered. Patients and methods. — We conducted a bi-centre, observational, cross-sectional study over 9 months. Psoriasis patients in whom immunosuppressant therapy (comprising cyclosporine, methotrexate, etanercept, infliximab, adalimumab or ustekinumab) was indicated were included. Medical history, previous treatments, vaccination status, viral serology results (for hepatitis B, measles, and chickenpox), and reasons for non-vaccination were assessed via questionnaire. Results. — Sixty-eight patients were included. One third brought their immunization records. Overall, 54.4% had already received immunosuppressant therapy; of these, 9 were up to date for influenza and 3 were up to date for pneumococcus. Only one patient was up to date for all of the recommended vaccinations. A total of 61% of patients were seronegative for hepatitis B. The following vaccines were updated: DTP (in 2 patients), DTP-pertussis (12), influenza (22), pneumococcus (45), and hepatitis B (6). None of the three patients with plans to travel to yellow fever-endemic countries had been vaccinated. In all, 53 (78%) stated that they had already had chickenpox and 43 (63.2%) stated that they had had one of the following three diseases: measles, rubella, or mumps. Fifty-two patients were serologically tested for chickenpox, and 98% were immunized. The most common reasons for not updating the immunization schedule were the absence of any notification or proposal by the patient’s doctor and oversight. Conclusion. — This study should help raise awareness among patients and health professionals concerning the new vaccination recommendations for a population particularly at risk of infection. © 2016 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Le psoriasis est une dermatose inflammatoire chronique dont la prévalence mondiale est estimée entre 1 et 3 %. Les traitements immunosuppresseurs tels que méthotrexate, ciclosporine et molécules ciblant le tumor necrosis factor (anti-TNF) ou les interleukines 12 et 23 (anti-IL-12/23) ont révolutionné la prise en charge du psoriasis modéré à sévère. Ces thérapeutiques sont également utilisées contre d’autres pathologies inflammatoires ou auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde, les spondylarthropathies ou les maladies inflammatoires de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique). Le risque infectieux est surtout augmenté chez les sujets sous anti-TNF, notamment pour la tuberculose et les infections du groupe herpès

[1]. La vérification du statut vaccinal doit faire partie du bilan initial avant l’instauration d’un tel traitement et le dermatologue joue un rôle important en termes d’information et d’éducation. Concernant l’utilisation des anti-TNF dans le psoriasis, les recommandations sur le site de la Société franc ¸aise de dermatologie sont celles utilisées par les infectiologues, les rhumatologues et les internistes [2]. Par la suite, un groupe de dermatologues américains appartenant à la National Psoriasis Foundation a publié des recommandations spécifiques et détaillées sur les vaccinations chez l’adulte recevant un traitement systémique immunosuppresseur pour un psoriasis [3].

Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035

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Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur Des taux vaccinaux faibles ont été constatés dans des cohortes de patients atteints de maladies autoinflammatoires [4—6] et nous avons prévu une tendance similaire chez les patients atteints de psoriasis. L’objectif principal de notre étude était donc d’évaluer la couverture vaccinale de patients atteints de psoriasis avant l’instauration d’un traitement systémique immunosuppresseur ou son changement, et de confronter ces données aux recommandations actuelles afin de définir des stratégies d’amélioration de la prise en charge vaccinale de cette population. Un objectif secondaire était de déterminer si les vaccins prescrits étaient réalisés, à l’aide de la trac ¸abilité dans le dossier médical, ou à défaut, en contactant les patients.

Matériels et méthodes Recueil des données Nous avons mené une étude descriptive, transversale avec inclusions consécutives, bicentrique, entre le 1er octobre 2014 et le 30 juin 2015, dans le centre hospitalier universitaire de Nancy et le centre hospitalier régional de Metz-Thionville. Les patients de plus de 18 ans atteints de psoriasis associé ou non à un rhumatisme psoriasique, avec indication à l’instauration ou au changement d’un traitement systémique immunosuppresseur (méthotrexate, ciclosporine, étanercept, infliximab, adalimumab, ustékinumab), ont été inclus. Les patients étaient recrutés lors du bilan préthérapeutique réalisé en consultation, en hospitalisation de jour ou en hospitalisation traditionnelle. Pour chacun, un questionnaire standardisé était rempli par le praticien chargé du dossier. Les informations étaient complétées à l’aide du dossier médical informatisé et du carnet de vaccination lorsqu’il était disponible. Le questionnaire recueillait les paramètres suivants : • données sociodémographiques : âge, sexe ; • caractéristiques du psoriasis : ancienneté, type, traitements déjà rec ¸us ; • comorbidités : diabète, cirrhose, infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), asplénie, déficit immunitaire primitif ; • présence ou non du carnet de vaccination ; • antécédents infectieux vis-à-vis de la varicelle, du zona, de la rougeole, des oreillons et de la rubéole (« ROR ») ; • statut vaccinal vis-à-vis du vaccin diphtérie-tétanospoliomyélite (DTP), de la grippe, du pneumocoque, de l’hépatite B, de l’hépatite A, de la fièvre jaune, des papillomavirus humains (HPV), de la typhoïde, du méningocoque C, de Haemophilus influenzae b, de la varicelle, du ROR et de la tuberculose (BCG) ; • résultats des sérologies virales : hépatite B, rougeole, varicelle ; • projets de voyage en zone d’endémie de fièvre jaune ou autre destination ; • motifs de non-vaccination. La séroprotection a été définie pour l’hépatite B par la présence d’anticorps anti-HBS à un taux supérieur à 10 mUI/mL (sans anticorps anti-HBc ni antigène HBS) ; pour

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la rougeole et pour la varicelle par la présence d’anticorps de type IgG. Enfin, nous avons souhaité vérifier si les vaccins prescrits étaient correctement réalisés, à l’aide de l’interrogatoire ou de la trac ¸abilité écrite dans les courriers médicaux lors de la consultation de suivi. En cas d’information manquante, les patients étaient contactés par téléphone. En l’absence de réponse de leur part, la réalisation des vaccins préconisés était considérée comme non connue.

Analyse statistique Les résultats sont exprimés en moyennes, déviations standards et extrêmes (minimum et maximum) pour les variables quantitatives, en nombres et pourcentages pour les variables qualitatives. L’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel Excel.

Résultats Population de l’étude Soixante-treize patients ont répondu au questionnaire. Parmi eux, quatre ont été exclus car un traitement systémique n’était plus indiqué lors de la consultation de réévaluation (régression des lésions ou nette amélioration, n = 3 ; suspicion de cancer en cours de bilan, n = 1) et un a été perdu de vue. Les caractéristiques épidémiologiques des 68 patients inclus sont résumées dans le Tableau 1. Ils étaient majoritairement de sexe masculin (66,2 %). L’âge moyen était de 47,6 ± 13,7 ans, avec des extrêmes allant de 18 à 82 ans. Seuls 22 (32 %) avaient apporté leur carnet de vaccination lors de l’inclusion. Plus de la moitié (n = 37, 54,4 %) avaient déjà rec ¸u au moins un traitement immunosuppresseur : méthotrexate, n = 34 (92 %) ; ciclosporine, n = 9 (24,3 %) ; étanercept, n = 4 (11 %) ; adalimumab, n = 3 (8,1 %) ou ustékinumab, n = 2 (5,4 %). Les traitements suivants ont été instaurés : méthotrexate, n = 16 (24 %) ; ciclosporine, n = 3 (4,4 %) ; étanercept, n = 1 (1,5 %) ; infliximab, n = 7 (10,3 %) ; adalimumab, n = 27 (40 %) et ustékinumab, n = 14 (20,6 %). Les motifs de non mise à jour du statut vaccinal n’étaient connus que pour 36 patients : oubli (n = 14), absence d’information (n = 17), absence de proposition par le médecin traitant (n = 17), refus (n = 4), peur des effets secondaires (n = 2).

Résultats vaccinaux Le Tableau 2 résume le nombre de patients préalablement à jour et le nombre de patients mis à jour avant ou pendant le traitement immunosuppresseur, pour les principaux vaccins (DTP, DTPCoqueluche, grippe, pneumocoque, hépatite B, varicelle et ROR).

Vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) Soixante-sept pour cent des patients (46/68) étaient à jour pour le DTP, avec une injection dans les dix dernières années. Pour 14 sur 68, le statut était inconnu. Les 8 patients

Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035

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A. Bonhomme et al. Tableau 1 Caractéristiques épidémiologiques de la population de l’étude (n = 68).

Tableau 3 Résultats des sérologies hépatite B, rougeole et varicelle.

Population de l’étude

n (%)

Sérologies

Nombre total Sexe Homme Femme Âge moyen (années) Ancienneté du psoriasis < 5 ans 5—10 ans > 10 ans Type de psoriasis prédominant Plaques Gouttes Pustuleux généralisé Érythrodermique Palmoplantaire Inversé Rhumatisme psoriasique Comorbidités Diabète Cirrhose VIH Asplénie Déficit immunitaire primitif Tabagisme actif Éthylisme chronique Antécédent de traitement par immunosuppresseura

68

Hépatite B Immunisation Guérie Négative Non réalisée Rougeole Immunisation Négative Non réalisée Varicelle Immunisation Négative Non réalisée Douteuse

a

Méthotrextate, ciclosporine, adalimumab, ustékinumab.

45 (66,2) 23 (33,8) 47,6 9 (13,2) 8 (11,8) 51 (75) 54 (79,4) 7 (10,3) 4 (5,9) 1 (1,5) 1 (1,5) 1 (1,5) 10 (14,7) 10 (14,7) 0 1 (1,5) 0 0 12 (17,6) 2 (2,9) 37 (54,4) étanercept,

infliximab,

Tableau 2 Couverture vaccinale lors du bilan initial et nombre de patients mis à jour avant début du traitement (vis-à-vis de DTP, DTPCoqueluche, grippe, pneumocoque, hépatite B, fièvre jaune, varicelle et ROR). Vaccins

Nombre de patients (%) préalablement vaccinés et à jour (n = 68)

Nombre de patient (%) mis à jour

DTP DTPCoqueluche

27 (39,7) 19 (27,9)

Grippe

11 (16,2)

Pneumocoque

6 (8,8)

Pneumo23 seul Prevenar13 puis Pneumo23 Hépatite B Fièvre jaune Varicelle Rougeole, oreillons, rubéole

4 (5,9) 2 (2,9)

2/22 (9) 12/22 (54,5) 22/57 (38,6) 45/62 (72,5) 18/45 (29) 27/45 (43,5) 6/46 (13) 0 0 0

22 (32,3) 0 1 (1,5) 15 (22)

n (%) 22 (32,4) 4 (5,9) 41 (60,3) 1 (1,5) 50 (73,5) 3 (4,4) 15 (22,1) 51 (75) 0 16 (23,5) 1 (1,5)

restants étaient considérés comme non à jour car le rappel datait de plus de 10 ans. Parmi les 22 sujets non immunisés, 14 ont été mis à jour ; pour 6 autres la trac ¸abilité vaccinale n’était pas connue et deux n’ont pas réalisé la vaccination.

Vaccination contre le pneumocoque Six patients étaient correctement à jour de la vaccination anti-pneumococcique. Parmi les patients ayant déjà eu au moins un traitement immunosuppresseur (n = 37), deux avaient rec ¸u le Pneumo23® seul ; un la combinai® son Prevenar13 puis Pneumo23® et trois le Prevenar13® seul. Soixante-douze pour cent des participants (45/62) ont été mis à jour avant ou pendant le traitement instauré, dont la majorité par le schéma complet Prevenar13® puis Pneumo23® . Trois parmi 62 n’ont pas tenu compte des prescriptions : refus (n = 2), disparition de l’indication car arrêt du méthotrexate après la première injection (n = 1). Pour 14 autres, la trac ¸abilité vaccinale n’était pas connue.

Vaccination antigrippale Onze patients sur 68 (16,2 %) étaient à jour pour l’année en cours 2014—2015. Un patient était vacciné contre la grippe mais pour l’année antérieure. La majorité des sujets (45/68, 66,2 %) n’étaient pas vaccinés et pour 16,2 % (11/68) le statut antérieur était inconnu. Parmi les patients ayant déjà rec ¸u un traitement immunosuppresseur (n = 37), seuls 9 avaient eu la vaccination antigrippale. Sur les 57 patients non à jour pour l’année en cours, 22 (38,6 %) ont été vaccinés avec certitude ; 18 (31,6 %) ont été informés et seront vaccinés à l’automne 2016 ; 4 (7 %) ont refusé et pour 13 d’entre eux (22,8 %) la trac ¸abilité n’était pas connue.

Vaccination contre l’hépatite B La sérologie de l’hépatite B (antigène HBS, anticorps antiHBS, anticorps anti-HBc) était réalisée chez 98,5 % des patients (Tableau 3). Parmi les 41 participants ayant une sérologie négative pour les trois marqueurs, seuls 6 ont été vaccinés avec certitude. Pour 7 patients sur 41, la réalisation de la vaccination était inconnue. Cinq sujets étaient à risque d’hépatopathie chronique (co-infection VIH ou VHC,

Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035

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Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur éthylisme chronique, toxicomanie), parmi lesquels quatre avaient une sérologie hépatite B négative ; la vaccination était particulièrement indiquée chez ces sujets mais seul l’un d’eux l’a rec ¸ue.

Tableau 4 Statut vaccinal vis-à-vis de l’hépatite A, la fièvre typhoïde, le méningocoque C, Haemophilus influenzae b et BCG. Vaccins

Vaccination contre la fièvre jaune Trois sujets avaient déjà rec ¸u la vaccination anti-amarile mais elle datait de plus de dix ans. Pour 17 patients sur 68, le statut vaccinal était inconnu. Treize patients ont répondu « oui » à la question « pensez-vous voyager à l’avenir ? », dont 3/13 en zone d’endémie potentielle de fièvre jaune (Brésil, n = 1 ; Afrique sans précision n = 2). Aucun des trois sujets n’a souhaité être vacciné.

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Hépatite A Fièvre typhoïde Méningocoque C Haemophilus influenzae b BCG

Statut vaccinal (n = 68) Vaccinés

Statut inconnu

Non vaccinés

2 (2,9) 0 2 (2,9) 1 (1,5)

26 (38,2) 19 (27,9) 28 (41,2) 29 (42,6)

40 (58,8) 49 (72,1) 38 (55,9) 38 (55,9)

30 (44,1)

28 (41,2)

10 (14,7)

Vaccination contre la varicelle À l’anamnèse, 53 patients (78 %) mentionnaient avoir déjà eu la varicelle. Pour les 22 % restant (n = 15), le statut immunitaire était inconnu. Parmi ces patients, 12 avaient une sérologie positive. La sérologie n’a pas été réalisée chez les trois autres. Au total, la sérologie varicelle a été réalisée chez 52 participants et a mis en évidence l’immunisation certaine de 51 d’entre eux (98,1 %) (Tableau 3). Nous n’avons pas mis en évidence de sérologie varicelle négative. Par conséquent, il n’y avait pas d’indication à proposer la vaccination.

Vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) Sur soixante-huit patients, 28 (41,2 %) répondaient avoir déjà eu la rougeole, 24 (35,3 %) les oreillons et 10 (14,7 %) la rubéole. Douze déclaraient l’absence d’antécédent pour les trois maladies. Seule la sérologie rougeole était réalisée. Elle était positive dans 73,5 % des cas (Tableau 3). Pour les trois patients avec une sérologie négative, la vaccination a été proposée mais non réalisée : refus (n = 1) ; résultat de la sérologie recueilli une fois le traitement déjà débuté et donc vaccination contre-indiquée (n = 2). Concernant ceux dont l’antécédent de rougeole était inexistant ou inconnu (n = 40) : 2 (5 %) avaient une sérologie négative, 28 (70 %) une sérologie positive et chez 10 (25 %) la sérologie n’a pas été réalisée.

Autres vaccinations (HPV, hépatite A, fièvre typhoïde, méningocoque C, Haemophilus influenzae b, BCG) Aucune femme n’était vaccinée contre HPV. Les taux vaccinaux pour les autres vaccins sont résumés dans le Tableau 4. La majorité des patients n’étaient pas vaccinés ou avaient un statut inconnu vis-à-vis de ces vaccins. Parmi les deux patients vaccinés contre l’hépatite A, un avait une hépatite B guérie et prévoyait des voyages en Afrique du Nord et Caraïbes.

Discussion Soixante-huit patients ont été inclus sur neuf mois. Les taux de vaccinations à jour dans notre échantillon étaient de 67,4 % pour le DTP, 8,8 % pour le pneumocoque, 16,2 % pour

la grippe et 33,8 % pour l’hépatite B. Aucun n’était à jour pour la fièvre jaune. Quel que soit le vaccin considéré, la couverture vaccinale est insuffisante chez cette population à risque. Un seul patient était à jour pour l’ensemble des vaccins recommandés, s’expliquant par son statut d’étudiant en médecine, avec sensibilisation et connaissance des schémas vaccinaux. Les recommandations vaccinales chez les patients atteints de psoriasis traités par immunosuppresseurs ont été publiées pour la première fois en 2008 par l’équipe médicale américaine de la National Psoriasis Foundation [7], puis actualisées en 2013 [3]. Ainsi, tout patient ayant un psoriasis modéré à sévère doit avoir lors du bilan initial une évaluation de son statut vaccinal ou immun vis-à-vis de la diphtérie, du tétanos, de la polio, du pneumocoque, de la grippe, des HPV, des hépatites B et A, du méningocoque C et de Haemophilus influenzae b. Ces recommandations s’accordent avec celles du club rhumatismes et inflammations (CRI) [8], de l’European League Against Rheumatism (EULAR) [9], utilisées en rhumatologie, et celles de l’European Crohn’s and Colitis Organisation (ECCO) [10] en gastro-entérologie. Par ailleurs, le Haut conseil de la santé publique a mis à jour les recommandations vaccinales 2015 pour les patients atteints d’une maladie auto-immune ou inflammatoire chronique, sous immunosuppresseurs, biothérapie ou corticothérapie générale [11]. Les vaccins spécifiquement recommandés sont la grippe et le pneumocoque, tandis que les autres suivent les mêmes indications qu’en population générale. À notre connaissance, il s’agit de la première étude s’intéressant à la couverture vaccinale globale de patients atteints de psoriasis. Concernant la vaccination antigrippale, 16,2 % des patients étaient à jour pour l’année en cours. Ce taux vaccinal est moindre que celui de l’étude de Radtke et al., où 28 % de patients avec un psoriasis ou un rhumatisme psoriasique étaient immunisés [12]. Le taux était également plus important (53 %) chez des patients suivis en rhumatologie pour une maladie inflammatoire sous immunosuppresseur [5]. En 2014—2015, la couverture vaccinale antigrippale dans la population générale était inférieure à 50 % chez les personnes de 65 ans et plus (contre 64 % en 2009—2010) et de 38 % chez les moins de 65 ans (contre 47 % en 2009—2010) [13]. Parmi les patients ayant déjà rec ¸u un traitement immunosuppresseur, seulement 24 % étaient vaccinés. Ce chiffre montre un défaut de vaccination majeur chez une population à risque, chez qui le vaccin antigrippal

Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035

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A. Bonhomme et al.

est fortement recommandé. Le fait que notre étude se soit déroulée en partie durant le printemps sous-estime le nombre exact de patients qui auraient pu recevoir le vaccin. En effet, à partir de mars, la vaccination n’était plus préconisée et les patients étaient informés de la nécessité de la faire qu’à l’automne suivant. Ainsi, 18 patients sur 57 n’ont pas été vaccinés volontairement. Concernant le pneumocoque, deux schémas vaccinaux sont possibles. Le vaccin polyosidique 23-valent (Pneumo23® ) couvre 80 à 90 % des sérotypes de pneumocoque responsables d’infections invasives en Europe. En l’absence d’antécédent de vaccination par le Pneumo23® ou par le vaccin conjugué 13-valent (Prevenar13® ), on peut proposer Prevenar13® suivi de Pneumo23® deux mois plus tard pour une meilleur immunogénicité [10]. Dans notre étude, seuls six patients étaient immunisés selon ces recommandations. Notre taux de sujets mis à jour (72,6 %) est satisfaisant mais reste encore insuffisant pour une vaccination spécifiquement recommandée. Il est cependant supérieur à celui décrit dans l’étude de patients avec maladie rhumatismale (64 % à jour sur un total de 56 participants) [5]. En 2011, parmi les personnes de 65 ans ou plus atteintes d’une pathologie chronique sous-jacente, seul 8,1 % étaient vaccinées par le Pneumo23® depuis moins de 5 ans et 8,3 % depuis 5 ans ou plus [14]. Le fait qu’aucun patient n’ait rec ¸u le vaccin anti-amarile s’explique par leur incertitude quant aux voyages éventuels en zone d’endémie et quant à leur volonté de ne pas retarder l’instauration du traitement. Le vaccin anti-amarile étant un vaccin vivant, il est contre-indiqué pendant le traitement, bien que des cas de vaccination sous méthotrexate soient rapportés, sans effet secondaire [15]. Parmi les trois patients ayant un projet de voyage en zone d’endémie, aucun n’avait déjà rec ¸u le vaccin contre la fièvre jaune. La recherche d’anticorps anti-amarile n’était donc pas justifiée. D’après le calendrier vaccinal 2016, le rappel du vaccin contre la fièvre jaune est toujours recommandé à dix ans de la primovaccination chez les personnes immunodéprimées. En revanche, il n’est pas recommandé d’administrer plus de deux doses vaccinales sauf si les anticorps anti-amarile sont absents [16]. Plusieurs cas de varicelle de novo ou de réactivation virale ont été observés sous anti-TNF (infliximab, étanercept, adalimumab) [17—22] ou méthotrexate [23]. Cela s’explique par le fait que le TNF-alpha inhibe la réplication du varicelle-zona virus (VZV) et l’expression de l’antigène VZV in vitro [24]. Pour aucun des cas publiés la sérologie varicelle n’avait été réalisée avant le début du traitement. Ces publications justifient la réalisation d’une sérologie varicelle lors du bilan initial. Cependant, celle-ci est normalement préconisée en l’absence d’antécédent de varicelle ou en cas de statut inconnu [10]. Dans notre étude, elle était réalisée indépendamment de l’anamnèse. Une seule sérologie sur 52 était douteuse, sans avoir été recontrôlée, mais le patient signalait avoir eu la varicelle dans l’enfance. Notre taux d’immunisation de 98 % des patients est comparable à une étude prospective menée chez des sujets traités par immunosuppresseur pour une maladie inflammatoire de l’intestin, où 95 % des 139 sérologies réalisées, étaient positives [25]. La sérologie a permis de vérifier le statut immunitaire de 15 patients dont l’antécédent de varicelle était inconnu. Depuis 2016, la vaccination contre le zona est

disponible en France chez les sujets de 65 à 74 ans, mais est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées [16]. Seule la sérologie rougeole a été réalisée dans notre étude, en l’absence de recommandation évidente. La Haute Autorité de santé préconise de faire une sérologie rougeole pour évaluer le statut immunitaire vis-à-vis du ROR, en cas de doute sur une infection ancienne [2]. Les autres publications ne précisaient pas s’il fallait réaliser les trois sérologies virales. Lorsqu’elle a été réalisée, la sérologie a mis en évidence l’immunisation de 94,3 % des patients. Ce chiffre est plus élevé que dans l’étude de Naganuma et al., où seules 66,2 % des sérologies étaient positives sur un total de 139 sujets inclus [25]. Concernant le patient rapportant un antécédent de rougeole mais avec sérologie négative, les hypothèses sont soit un biais de mémoire, soit un défaut de réponse immunitaire. Pour les deux autres patients avec sérologie négative et antécédent nul ou inconnu, la vaccination aurait dû être proposée. La vaccination contre l’hépatite B suit les mêmes recommandations qu’en population générale. La sérologie de l’hépatite B est particulièrement indiquée avant instauration d’un traitement immunosuppresseur car des cas de réactivation virale ont été décrits [26]. Dans notre étude, le taux de vaccination est bas, bien que pour 7 patients sur 41 avec sérologie négative, nous ne savons pas si la vaccination a été effectuée (pas de trac ¸abilité dans le dossier médical ni de réponse téléphonique). Cependant, pour le sous-groupe particulièrement à risque (risque d’hépatopathie chronique et sérologie négative), seul un patient parmi quatre a été vacciné, montrant un défaut de vigilance et d’information. Enfin, nous avons recueilli de fac ¸on systématique le statut immunitaire vis-à-vis des autres vaccins mais le recueil de données était souvent peu informatif, en l’absence de carnet de vaccination. Aucun patient n’avait d’indication à la vaccination contre le méningocoque C ou contre Haemophilus influenzae b en l’absence de facteur de risque (asplénie, déficit immunitaire primitif). Le vaccin contre HPV aurait pu être proposé uniquement chez une patiente âgée de 19 ans, car après il n’est plus justifié. La vaccination par le BCG est contre-indiquée quel que soit le traitement prescrit. Les recommandations vaccinales chez les adultes recevant un traitement immunosuppresseur sont résumées dans le Tableau 5. Notre étude présente plusieurs limites. La principale est le caractère majoritairement déclaratif des données, ne permettant pas de garantir leur exhaustivité. En effet, chez 46 patients sur 68 n’ayant pas rapporté leur carnet de vaccination, 30 ne connaissaient pas leur statut vaccinal, contribuant à un biais de mémoire. Par ailleurs, les données concernant les vaccins préalablement réalisés étaient souvent manquantes dans les questionnaires, nous conduisant à considérer le statut vaccinal comme inconnu. Le taux de patients mis à jour avec certitude pour chaque vaccin est probablement sous-estimé du fait de données manquantes à la fois dans les questionnaires et suite aux appels téléphoniques, nous amenant à les classer en « statut inconnu ». De même, le statut immunitaire vis-à-vis du ROR est probablement sous-estimé car évalué uniquement par la sérologie rougeole. Enfin, le petit effectif de patients inclus doit également rendre prudent quant à l’extrapolation des résultats.

Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035

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Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur Tableau 5 Tableau récapitulatif des recommandations vaccinales chez l’adulte traité par immunosuppresseurs (méthotrexate, ciclosporine ou biothérapie). Vaccins Vaccins vivants atténués BCG, ROR, varicelle, fièvre jaune, zona

Vaccins inactivés dTPca/dTP

Pneumocoque

Grippe saisonnière Hépatite B Hépatite A Méningocoque C conjugué Papillomavirus humain

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C.P. : interventions ponctuelles pour les laboratoires Abbvie, Pfizer, Novartis et Janssen. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Recommandations

Références Contre-indiqués sous traitement immunosuppresseur À réaliser au moins 3 semaines avant l’initiation du traitement (6 semaines pour la varicelle) ou après 3 mois minimum d’arrêt des traitements Une dose de dTPca à l’âge de 25 ans, puis rappel dTP tous les dix ans Une dose de vaccin conjugué 13-valent, suivie d’une dose de vaccin non conjugué 23-valent au moins deux mois après la dose de vaccin 13-valent Une dose annuelle Même recommandations qu’en population générale Même recommandations qu’en population générale Une dose de vaccin jusqu’à l’âge de 24 ans révolus Même recommandations qu’en population générale

BCG : bacille de Calmette et Guérin (tuberculose) ; ROR : rougeole—oreillons—rubéole ; dTPca : diphtérie—tétanos— polio—coqueluche acellulaire.

Conclusion Ce travail a mis en évidence un défaut de couverture vaccinale globale chez des patients psoriasiques, avant ou sous traitement immunosuppresseur. Ce résultat était attendu, comparativement à des études menées chez des patients avec d’autres pathologies inflammatoires chroniques et par rapport aux taux vaccinaux en population générale. Les Franc ¸ais semblent de plus en plus réticents aux vaccins. Les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués sous traitement immunosuppresseur. Le dermatologue est au premier plan pour informer et sensibiliser le patient sur les vaccins recommandés, en collaboration avec le médecin généraliste. À partir de cette étude, nous avons donc rédigé une feuille d’information sur les nouvelles pratiques vaccinales, destinée à la fois au patient et au médecin traitant.

Déclaration de liens d’intérêts J.-L.S. : interventions ponctuelles pour les laboratoires Abbvie, Pfizer, Novartis, Janssen et MSD.

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Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035

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Pour citer cet article : Bonhomme A, et al. Couverture vaccinale avant et après instauration d’un traitement immunosuppresseur (y compris biothérapie) pour psoriasis. Ann Dermatol Venereol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.035