Dépistage des troubles thyroïdiens au cours du syndrome néphrotique

Dépistage des troubles thyroïdiens au cours du syndrome néphrotique

342 Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 8 (2012) 338–373 coût élevé. Dans les différentes séries publiées, l’hémorragie est souven...

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Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 8 (2012) 338–373

coût élevé. Dans les différentes séries publiées, l’hémorragie est souvent la cause principale alors que dans notre série c’est la prééclampsie qui vient au premier rang. L’identification précoce des patientes et des situations à haut risque telles que la pré-éclampsie et les hémorragies sont les moyens garants d’une bonne prévention de cette complication. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.108 AN 09

Toxicité vasculaire et rénale des anti-angiogéniques A. Bahadi a , S. Lkhoyaali b , M. Ail Elhaj b , M.A. Hamzi a , D. El Kabbaj a , M. Benyahia a a Néphrologie-hémodialyse, hôpital militaire d’instruction Mohammed-V, Rabat, Maroc b Oncologie médicale, institut d’oncologie Moulay-Abdellah, Rabat, Maroc Introduction.– Les anti-angiogéniques sont de plus en plus utilisés dans les traitements du cancer (poumon, sein, foie et rein). Leurs effets secondaires, en particuliers rénales et vasculaires, ont été rarement étudiés. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’incidence ainsi que la prise en charge de l’hypertension artérielle et de la toxicité rénale chez des patients traités par bevacizumab. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective pourtant sur l’ensemble des patients mis sous bevacizumab entre janvier2009 et décembre 2011. Nous avons recherché les caractéristiques cliniques et démographiques des patients à l’inclusion et nous avons suivi l’évolution de la pression sanguine artérielle, de la protéinurie et de la fonction rénale. L’hypertension artérielle et la protéinurie ont été définit selon les grades des toxicités du National Cancer Institute pour l’hypertension artérielle et la protéinurie a été définit par une TA supérieure à 140/90 mmHg et la protéinurie a été retenue quand elle est supérieure à 500 mg/24 h. Résultats.– Durant l’étude, 59 patients ont été inclus, leur âge moyen était de 54,2 ans avec une légère prédominance féminine. L’hypertension artérielle a été retrouvée chez neuf patients (15,2 %) après trois mois en moyenne, un seul a bénéficié de consultation spécialisée. Les médicaments anti-hypertenseurs prescrits ont été exclusivement les inhibiteurs calciques dans sept cas et l’inhibiteur de l’enzyme de conversion dans deux cas. La protéinurie a été constatée chez huit patients (13,5 %) après en moyenne cinq mois et un seul patient a été adressé en néphrologie pour prise en charge spécialisé. Ces deux complications ont motivé l’arrêt du traitement anti-angiogénique chez cinq patients (8,4 %). Aucun cas d’insuffisance rénale n’a été retrouvé. Discussion et conclusion.– Les agents anti-angiogéniques, inhibiteurs pharmacologiques de la voie du VEGF, sont utilisés avec succès en oncologie. Ils ont toutefois deux effets indésirables fréquents, dose-dépendants et réversibles : élévation de la pression artérielle et protéinurie. Leurs fréquences dans notre contexte sont de 15 et 13 % respectivement. Les cas d’HTA menac¸ante et d’atteinte rénale grave sont rares mais doivent être dépistés par une surveillance attentive. Il sera utile dans les années à venir d’identifier les facteurs individuels prédisposant à développer les atteintes rénales les plus sévères. Pour en savoir plus Izzedine H, et al. Am J Kidney Dis 2007;50:203–18. Eremina V, et al. N Engl J Med 2008;358:1129–36.

H. Knidiri , I. Esqalli , Z. Ait Lahcen , W. Fadili , I. Laouad Néphrologie, hémodialyse et transplantation rénale, CHU Mohammed-VI, Marrakech, Maroc Introduction.– Le syndrome hépatorénal (SHR) constitue une complication grave de la cirrhose hépatique. Il s’agit d’une insuffisance rénale fonctionnelle pouvant se développer au cours des hépatopathies chroniques ou aiguës avec hypertension portale et ascite. Son diagnostic se base actuellement sur des critères bien établis. La prise en charge thérapeutique repose essentiellement sur l’administration des vasoconstricteurs et d’albumine dans l’attente d’une transplantation hépato-rénale. Patients et méthodes.– Notre travail est une étude rétrospective réalisée sur une période de sept ans (janvier 2004–décembre 2010) sur une population de 232 cirrhotiques dont l’objectif est d’évaluer la fréquence, les facteurs prédictifs et le pronostic du SHR, diagnostiqué selon les critères établis par la conférence de consensus de l’International Ascites Club de 2007. Résultats.– Dans notre série, le SHR a compliqué 15 % des cirrhoses avec ascite durant notre période d’étude. La prédominance masculine était nette (sex ratio H/F = 1,9), avec un âge moyen de 58,4 ± 15 ans. Ces malades ont développé un syndrome hépatorénal après une moyenne de 7,65 ± 3,89 ans de la cirrhose hépatique déclarée. Il s’agit d’un SHR type II dans 32 cas (91,42 %) avec uniquement trois cas de SHR type I (8,57 %). Les facteurs précipitants identifiés chez nos malades étaient dans 13 cas (37,14 %) une prise de diurétiques, une infection de liquide d’ascite dans huit cas (22,85 %) et 5 cas (14,28 %) d’hémorragie digestive. Dans trois cas (8,57 %), on a incriminé une compensation volumique insuffisante par l’albumine après des ponctions d’ascite de grands volumes. La cirrhose était classée selon la classification pronostique de ChildPugh C dans 17 cas (48,57 %) et B dans 11 cas (31,42 %), avec prédominance de l’étiologie virale (23 cas, soit 65,71 %). La prise en charge thérapeutique comprenait essentiellement la perfusion de l’albumine et l’administration des analogues de la somatostatine, avec éventuel contrôle du facteur déclenchant. La réponse des patients au traitement était favorable dans 18 cas avec une réponse complète dans sept cas et partielle dans 11 cas, Par ailleurs, on a déploré 12 décès en milieu de réanimation pour état de choc hémorragique dans cinq cas, sepsis sévère dans quatre cas et encéphalopathie hépatique dans trois cas. Discussion et conclusion.– Le syndrome hépatorénal est une complication grave de la cirrhose hépatique grevée d’une mortalité et d’une morbidité lourde. L’administration de vasoconstricteurs et l’expansion volumique par l’albumine restent dans notre contexte, le seul traitement efficace. La prévention des facteurs précipitants demeure indispensable, et passe d’abord par un usage raisonnable des diurétiques, des ponctions compensées du liquide d’ascite, une éradication des varices oesogastriques et une éviction des médicaments néphrotoxiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.110 AN 11

Dépistage des troubles thyroïdiens au cours du syndrome néphrotique F. Bentiss , S. Housni , Z. Skalli , L. Benamar , F. Ezaitouni , R. Bayahia , N. Ouzeddoun Néphrologie, dialyse et transplantation rénale, CHU Ibn-Sina, Rabat, Maroc

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.109 AN 10

Syndrome hépatorénal dans une population de cirrhotiques : fréquence, facteurs prédictifs et pronostic

Introduction.– La fuite protéique urinaire observée au cours du syndrome néphrotique peut être responsable de pertes importantes de thyroglobuline aboutissant à une hypothyroïdie fruste dite fonctionnelle. Dans certains cas, l’hypothyroïdie devient symptomatique nécessitant le recours à une substitution hormonale. Le but de notre travail est de dépister les troubles thyroïdiens au cours du syndrome néphrotique et déterminer les facteurs de risque associés.

Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 8 (2012) 338–373

Patients et méthodes.– Dépistage systématique des troubles thyroïdiens chez 52 patients hospitalisés pour syndrome néphrotique par un dosage des hormones T3, T4 et TSHus. Nous avons analysé pour chaque patient les données clinico-biologiques afin de déterminer les facteurs de risque associés à l’apparition de troubles thyroïdiens. Résultats.– L’âge moyen de nos patients est de 37 ± 13 ans avec un sex-ratio de 0,9. Tous les patients présentent un syndrome néphrotique avec une protidémie moyenne de 33 ± 20 g/L, une albuminémie moyenne de 13 ± 9 g/L et protéinurie moyenne de 7,6 ± 6 g/24 h. Dix-neuf patients (36,5 %) présentent une insuffisance rénale organique avec une créatininémie médiane de 28 mg/L. Le bilan thyroïdien est normal chez huit patients (15,4 %), alors que 44 patients (84,6 %) présentent une hypothyroïdie avec un taux moyen de T3 à 1,4 ± 0,3 pg/mL et un taux moyen de T4 à 0,5 ± 0,1 ng/dL. Cette hypothyroïdie est fruste dans 37 cas (84,1 %) et symptomatique dans sept cas (15,9 %) avec une TSHus élevée (TSHus moyenne = 7 ± 1 ␮U/mL). Un traitement hormonal substitutif est instauré dans les cas d’hypothyroïdie symptomatique (posologie moyenne de 76 ± 23 ␮g/j). Ce traitement a permis de normaliser le bilan thyroïdien. L’analyse statistique retient la protéinurie abondante comme facteur de risque associé à l’apparition d’une hypothyroïdie. (p = 0,05). Discussion et conclusion.– Dans notre série, l’hypothyroïdie fruste est fréquente au cours du syndrome néphrotique. Nous avons dépisté sept cas d’hypothyroïdie vraie nécessitant le recours à un traitement hormonal substitutif. Un contrôle du bilan thyroïdien est prévu après rémission du syndrome néphrotique, qui pourrait s’accompagner d’une correction complète des troubles thyroïdiens. Le dépistage des troubles thyroïdiens devrait faire partie du bilan de tout syndrome néphrotique. Pour en savoir plus Trouillier S, Delèvaux I, Rancé N, André M, Voinchet H, Aumaître O. Syndrome néphrotique : penser à rechercher une hypothyroïdie associée. Rev Med Interne 2008;29:139–44. Haute Autorité de la Santé. Recommandations professionnelles ; avril 2007.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.111 AN 12

Profil étiologique et évolutif de l’insuffisance rénale du post-partum Z. Skalli , F. Bentiss , L. Benamar , F. Ezaitouni , R. Bayahia , N. Ouzeddoun Service de néphrologie, dialyse, transplantation rénale, Rabat, Maroc Introduction.– L’insuffisance rénale aiguë (IRA) du post partum est une complication grave de la grossesse. Elle est encore fréquente dans les pays en voie de développement. Le but de notre étude est d’évaluer le profil clinique, étiologique et évolutif de l’IRA du post partum. Patients et méthodes.– Étude rétrospective concernant 37 cas d’IRA du post partum colligés au service pendant une période de 13 ans (1999–2011). Nous avons analysé pour chaque patiente les paramètres cliniques, biologiques et obstétricaux. Nous avons précisé les causes de l’IRA et les moyens thérapeutiques utilisés afin d’évaluer le profil évolutif de l’atteinte rénale. Résultats.– L’âge moyen de nos patientes est de 30 ± 7 ans. Le suivi médical de la grossesse est assuré dans 73 %. L’accouchement est médicalisé dans 91 % des cas et s’est déroulé par voie basse dans 75 % des cas. Le nombre de nouveau-nés est de 39 dont 20 vivants à terme, deux prématurés et 17 morts fœtales in utero. Le tableau clinique est dominé par le syndrome œdémateux (64,9 %), l’hypertension artérielle (67,6 %), et l’oligo-anurie (73 %). L’insuffisance rénale aiguë est observée chez toutes les patientes avec une créatininémie moyenne à 53 ± 35 mg/L. Le taux moyen d’hémoglobine est de 7,5 ± 2,5 g/dL avec notion de transfusion sanguine dans 54 % des cas. Le recours à l’hémodialyse est nécessaire chez 59 % des patientes avec un nombre moyen de séances de 3,3 ± 2. La biopsie rénale est réalisée chez sept patientes devant

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la persistance de l’IRA au-delà de 15 jours ou devant la présence initiale de signes extra-rénaux. La prééclampsie-éclampsie est la principale cause d’IRA (56,8 %). Les autres causes sont : un choc hémorragique (24,3 %), un état septique (10,8 %) et un Hellp syndrome (8,1 %). La récupération de la fonction rénale était complète dans 56,8 % des cas. L’insuffisance rénale a persisté dans 29,7 % des cas dont 13,5 % au stade 3 et 16,2 % au stade terminal. Trois patientes (8,1 %) sont perdues de vue et deux patientes (5,4 %) sont décédées de choc septique. Discussion et conclusion.– Dans notre étude, l’IRA est une complication grave du post partum. Elle peut mettre en jeu le pronostic fonctionnel rénal et vital. La prééclampsie-éclampsie reste l’étiologie la plus fréquente suivie par l’état de choc hémorragique et le sepsis. L’évolution de l’IR dépend de l’étiologie et de la prise en charge thérapeutique. Elle peut être sévère avec installation d’une IR chronique voire terminale. La prévention est basée sur un suivi rigoureux de toute grossesse. Pour en savoir plus Khellaf G, Arzour H, Gaoua H, Lebid S, Samrani R, Hamdous S, et al. L’insuffisance rénale aiguë du post-partum. Nephrol Ther 2011(5). Boulanger H. Avancées récentes dans la compréhension de la physiopathologie de la préeclampsie. Nephrol Ther 2007;3:437–48.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.112 AN 13

Atteinte rénale au cours de la sarcoïdose. À propos de dix cas Z. Skalli , S. Housni , B. Hadj Sadek , L. Benamar , F. Ezaitouni , R. Bayahia , N. Ouzeddoun Service de néphrologie, dialyse et transplantation rénale, Rabat, Maroc Introduction.– L’atteinte rénale au cours de la sarcoïdose est rare. Elle est le plus souvent la conséquence de troubles du métabolisme calcique ou d’une atteinte granulomateuse interstitielle. Elle peut évoluer vers une insuffisance rénale dans environ 3 % des cas. Patients et méthodes.– Étude rétrospective incluant dix cas de sarcoïdose compliquée d’une insuffisance rénale, colligés au service pendant une période de 12 ans (2000–2011). Résultats.– L’âge moyen de nos patients est de 38 ± 12 ans avec un sex-ratio de 0,5. L’atteinte rénale était révélatrice de la sarcoïdose dans trois cas. Une localisation respiratoire est notée dans huit cas. Tous les patients présentent une insuffisance rénale à l’admission dont une au stade terminal. A la biopsie rénale existe une néphropathie tubulo-interstitielle granulomateuse chez tous les patients, associée à une glomérulonéphrite extra-membraneuse dans un cas et une glomérulonéphrite membrano-proliférative dans un autre cas. Le traitement instauré est à base de corticoïdes, par voie orale dans six cas (prednisone : 1 mg/kg par jour, puis à dose dégressive) ou par voie intraveineuse sous forme de bolus de méthylprednisolone (15 mg/kg par jour pendants trois jours) relayée par une corticothérapie orale dans trois cas. Après un suivi moyen de 41 ± 22 mois, la créatininémie moyenne est passée de 49 ± 25 mg/L à 15 ± 6 mg/L (six patients) avec normalisation de la fonction rénale chez deux patients, alors qu’une patiente présente une insuffisance rénale stable stade III (glomérulonéphrite membrano-proliférative). Nous avons noté une rémission complète de la glomérulonéphrite extra-membraneuse avec une fonction rénale normale. Discussion et conclusion.– Dans notre série, l’atteinte rénale au cours de la sarcoïdose se manifeste par une insuffisance rénale secondaire à une néphrite interstitielle isolée ou associée à une glomérulopathie. La corticothérapie par voie orale ou sous forme de bolus permet une nette amélioration de la fonction rénale. Elle doit être précocement introduite pour prévenir une évolution vers l’insuffisance rénale chronique.