Dermatologie au pied de l’Himalaya : un mois de volontariat dans un dispensaire de moyenne montagne au Népal

Dermatologie au pied de l’Himalaya : un mois de volontariat dans un dispensaire de moyenne montagne au Népal

S614 nous était adressée pour l’apparition à 7 jours de l’antibiothérapie d’un exanthème morbiliforme diffus quasi-érythrodermique évocateur de toxide...

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S614 nous était adressée pour l’apparition à 7 jours de l’antibiothérapie d’un exanthème morbiliforme diffus quasi-érythrodermique évocateur de toxidermie aux aminopénicillines. Les sérologies virales VIH, EBV et CMV étaient négatives ou en faveur d’une infection ancienne. Cette toxidermie respectait avec une nette délimitation, la plaque précessive d’ECM réalisant un îlot d’épargne au sein de l’érythrodermie. L’évolution était favorable après arrêt de l’amoxicilline et relais par doxycycline. Le diagnostic d’épargne de la zone d’ECM par phénomène de Renbok était porté. Discussion Le respect par une dermatose survenant dans un second temps d’une zone topographique antérieurement affecté par une autre pathologie cutanée est connu sous le nom de phénomène de Renbok. Le phénomène de Renbok également appelé phénomène d’épargne (sparing phenomenon) a été décrit en 1981 par R.J. Cochran constatant le respect d’un site antérieurement irradié pour tumeur par une toxidermie. Ce phénomène de « non chevauchement » a été rarement rapporté dans des cas de dermatoses consécutives de type pelade diffuse et psoriasis du scalp, maladie de Hansen et toxidermie etc. Cependant aucun cas de phénomène de Renbok au cours d’un ECM compliqué de toxidermie aux antibiotiques n’a été rapporté. Le délai entre les deux dermatoses se succédant et s’épargnant est habituellement court de quelques jours à mois mais peut être très retardé jusqu’à 20 ans. L’hypothèse physiopathologique proposée est l’existence d’un état réfractaire d’une zone topologique donnée par modification cellulaire ou d’environnement cytokinique induit par une première dermatose. Conclusion Le phénomène de Renbok est l’inverse du phénomène de Koebner. Nous décrivons le premier cas au cours d’une phase primaire de borréliose compliquée de toxidermie aux aminopénicillines. Ce phénomène clinique étrange et spectaculaire d’épargne ou non chevauchement entre deux dermatoses est une source d’enseignement sur la physiopathologie de la réponse inflammatoire cutanée. Mots clés Lyme ; Renbok ; Toxidermie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽

Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.402 P231

Leishmaniose cutanée de l’enfant : série hospitalière de 40 cas夽 K. Sellami 1,∗ , A. Masmoudi 1 , I. Maaloul 2 , H. Chaabane 1 , M. Amouri 1 , S. Boudaya 1 , M. Hachicha 2 , M. Mseddi 1 , H. Turki 1 1 Dermatologie, CHU Hedi Chaker, Sfax, Tunisie 2 Pédiatrie, CHU Hedi Chaker, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction La leishmaniose cutanée (LC) est une maladie parasitaire qui sévit sur un mode endémo-épidémique en Tunisie. Elle touche aussi bien les adultes que les enfants. Les dérivés pentavalents de l’antimoine (Glucantime® ) demeurent la meilleure arme thérapeutique. L’objectif de notre travail est d’étudier les particularités épidémio-cliniques de la LC ainsi que l’apport du traitement par Glucantime® en intramusculaire (GIM) dans la population pédiatrique. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 40 cas de LC chez des enfants hospitalisés dans les services de dermatologie et de pédiatrie de l’hôpital Hédi Chaker de Sfax (zone endémique à L. major) durant une période de 37 mois (janvier 2012—janvier 2015). Tous nos patients avaient un frottis dermique et/ou une PCR confirmant le diagnostic de LC. Trente-cinq enfants avaient rec ¸u le GIM à la dose de 30 ou 60 mg/kg/j, en débutant par la moitié de la dose le 1er jour. La durée du traitement variait de 15 à 21 jours.

JDP 2015 Résultats Notre série comportait 40 enfants dont l’âge variait de 3 mois à 15 ans. Le sex-ratio M/F était de 0,48. Le nombre des lésions allait de une à 12. Le visage était atteint dans 95 %des cas. La taille des lésions variait de 0,3 à 7 cm. La forme clinique prédominante était la forme ulcéro-croûteuse (95 %). Un enfant avait une LC de la face ulcéro-nécrotique compliquée d’une cellulite. Cinq enfants n’avaient pas rec ¸u de GIM en raison d’anomalies du bilan pré-thérapeutique. Sept enfants avaient rec ¸u 60 mg/kg/j de GIM pour des lésions de LC mutilantes touchant les lèvres ou le nez. La tolérance du GIM était bonne dans 77 % des cas. Des effets indésirables (EI) étaient observés dans 8 cas dont un ayant rec ¸u la dose de 60 mg/kg/j. Un enfant avait présenté une réaction urticarienne généralisée fébrile conduisant à l’arrêt du GIM à j1. Une cytolyse hépatique associée à une thrombopénie dans 1 cas, et une élévation de l’amylasémie dans 2 cas avaient aussi conduit à l’arrêt du GIM. D’autres EI étaient observés sans aboutir à l’arrêt du GIM (4 cas). Discussion La LC semble être moins fréquente chez l’enfant que chez l’adulte. La présentation clinique prédominante est la forme ulcéro-croûteuse, multiple, avec atteinte préférentielle de la face. Les EI du GIM demeurent moins graves que chez l’adulte. Ceci remet en question l’intérêt de l’hospitalisation systématique des enfants présentant une LC pour cure de GIM. Ces EI ont été observés aussi bien à la dose de 30 que 60 mg/kg/j. Cette dernière semble être tolérable. Ceci nous suggère la possibilité d’adopter chez l’enfant la même posologie de GIM que chez l’adulte, quand c’est nécessaire. Cette hypothèse devrait être validée par des études à plus large échelle. Conclusion La LC de l’enfant ne présente pas de particularités remarquables sur le plan épidémio-clinique par rapport à celle de l’adulte. L’utilisation du GIM chez l’enfant mérite d’être plus standardisée, étant donnée la fréquence de la maladie dans notre pays. Mots clés Antimoine ; Glucantime® ; Leishmaniose cutanée Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.403 P232

Dermatologie au pied de l’Himalaya : un mois de volontariat dans un dispensaire de moyenne montagne au Népal夽 D. Giacchero 1,2,3,∗ , K. Budha Magar 1 , P. Giacchero 3 , J. Budha Magar 1 , A. Laville 4 , R. Ishida 5 , V. Chenat 6 , C. Kieffer 3 , F. Paré 7 , F. Grange 8 , E. Caumes 9 1 Jhumlawang Village Foundation, Katmandou, Népal 2 Centre Antoine-Lacassagne, Nice, France 3 Partages, Villeplane, France 4 Hublo Népal, Katmandou, Népal 5 Department of Orthopedics and Rheumatology, Ueda-Shimotanabe hospital, Osaka, Japon 6 Partage et soins, Saulce-sur-Rhône, France 7 Départment de médecine générale, faculté de médecine d’Angers, Angers, France 8 Dermatologie, CHU Robert-Debré, Reims, France 9 Maladies infectieuses et tropicales, CHU Pitié-Salpétrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Pour des raisons politiques, économiques et géographiques, il existe au Népal une forte demande médicale insatisfaite, notamment en milieu rural. Le village de Jhumlawang, à 2500 mètres d’altitude, se trouve dans le district du Rukum au sud du Dolpo. Environ 1000 habitants vivent dans ce village et 10 000 en dépendent dans les vallées environnantes. Un dispensaire y a été

Posters financé par l’association franc ¸aise Partages et Soins et achevé d’être bâti en 2012 grâce à Jhumlawang Village Foundation, une fondation créée et gérée par les habitants de Jhumlawang pour la promotion de son développement. Nous rapportons l’expérience originale d’un volontariat conduit par un dermatologue au sein de ce dispensaire. Patients et méthodes Les consultations médicales étaient ouvertes du lundi au vendredi de 9 h à 17 h. Des tracts avaient été distribués annonc ¸ant la venue d’un médecin franc ¸ais, dermatologue de formation. Tous les motifs de consultation, l’âge et le sexe des patients étaient recensés. Notre équipe était constituée d’un dermatologue (DG) et d’un soutien logistique (PG) et s’est enrichie sur place d’un assistant médical, d’une pharmacienne et d’un interprète. Nous sommes restés dans le dispensaire du 9 au 26 décembre 2013. Sans électricité en dehors d’une batterie de 12 volts, nous n’avions ni imagerie médicale ni laboratoire d’analyses. Résultats Nous avons effectué 198 consultations pour 167 patients (sex-ratio H/F : 0,69, âge moyen : 30 ans), principalement pour des motifs dermatologiques (n = 95), gastro-entérologiques (n = 33) et rhumatologiques (n = 26). Le principal motif de consultation dermatologique était d’origine infectieuse (n = 41) suivi par les dermatoses inflammatoires (n = 20) et les troubles pigmentaires (n = 15). La prévalence de la gale était de 8,4 %, tous motifs de consultation confondus. L’acné n’a été un motif de consultation que dans un seul cas. Une patiente de 15 ans porteuse d’un neurofibrome plexiforme a été adressée et opérée à Katmandou. Au terme de ce séjour nous avons pu également identifier quels étaient les besoins de matériel médical ou de médicaments les moins satisfaits. Discussion La demande de soins en dermatologie est rarement étudiée dans les pays en voie de développement. Rapporté au nombre d’habitants et compte tenu des modalités d’exercice et des difficultés d’accès au dispensaire, la demande dermatologique identifiée paraît importante pour un premier contact et justifie un volontariat dermatologique régulier. Un traitement de masse de la gale visant à endiguer l’épidémie actuelle pourrait par exemple être envisagé. Par ailleurs, le travail épidémiologique réalisé et la rencontre de la dermatologie avec une population défavorisée nous ramènent aux origines de notre spécialité. Enfin, notre travail pourrait servir de document de référence à qui souhaiterait renouveler cette expérience. Mots clés Dermatologie ; Mission humanitaire ; Népal Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽

Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf.

S615 talon. Quatre-vingt pour cent des patients étaient originaires du milieu rural. Trente et une lésions étaient papulo-nodulaires et 5 lésions ulcéro-croûteuses. Chez 60 % des patients, le diagnostic était confirmé par le frottis et dans 40 %, le recours à la biopsie était nécessaire. Une étude dermoscopique détaillée a montré : l’érythème dans 100 % des lésions. L’hyperkératose (squames jaunâtres et/ou blanchâtres) était présente dans 72 % des cas. Une ulcération était présente dans 20 lésions (55 %). L’ulcération était associée à des squames dans 52 % des cas. Les larmes jaunâtres étaient présentes dans 29 lésions (80 %). Un aspect blanc étoilé en périphérie était présent dans 66 % des lésions. Les structures vasculaires les plus fréquentes étaient constituées par les vaisseaux (vx) en virgule (100 %), suivi par les vx linéaires atypiques dans 80 % des lésions puis par les vx en points et glomérulés dans 72 % des lésions. Le reste des structures vasculaires observées, était constitué de vx en épingles à cheveux dans 38 % des lésions, vx arborescents présents dans 5 % des lésions. Discussion La leishmaniose est une affection très fréquente dans notre région, mais elle pose toujours un problème diagnostic en raison de la similitude de son aspect clinique avec beaucoup d’autres pathologies. La dermoscopie permet actuellement de faciliter le diagnostic de leishmaniose cutanée. Plusieurs structures vasculaires ont été observées, mais restent non spécifiques car on peut les voir dans plusieurs autres pathologies. Dans notre étude, l’aspect en larme était présent dans 78 % des cas, alors que dans l’étude de Llambrich et al., il était constaté dans 53 % des cas. Ces valeurs élevées indiquent leur importance dans le diagnostic de la leishmaniose. L’aspect blanc étoilé, défini dans l’étude de Llambrich et al., était constaté dans 66 % des cas. Cet aspect n’a jamais été décrit dans d’autre pathologie auparavant, et donc c’est un critère important dans l’évaluation dermoscopique de la leishmaniose. Conclusion La dermoscopie a fait ses preuves pour le diagnostic de la leishmaniose. Mais qu’en est-il pour le suivi thérapeutique ? Des études devraient être faites dans ce sens pour mieux mettre en valeur le rôle de la dermoscopie dans le suivi thérapeutique de la leishmaniose. Mots clés Dermoscopie ; Leishmaniose cutanée Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽

Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.405

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.404 P234 P233

Dermoscopie de la leishmaniose cutanée : à propos de 12 cas et 36 lésions夽 A. Nassiri ∗ , K. Moustaide , R. Chakiri , S. Gallouj , F.Z. Mernissi Dermatologie, CHU Hassan II de Fès, Mekhnès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction la Leishmaniose cutanée est une infection protozoaire transmise par l’intermédiaire du phlébotome. Son aspect clinique peut prêter confusion avec plusieurs pathologies infectieuses et tumorales, mais grâce à la dermoscopie qui est un moyen d’exploration non invasif, certains signes sont très pourvoyeurs du diagnostic. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétro-prospective incluant 12 patients avec 36 lésions, qui ont consulté au CHU Hassan II de Fès sur une période allant de août 2014 à mars 2015. Résultats Dans notre étude, le sex-ratio H/F était 2/1. La moyenne d’âge était de 38 ans. 38 % des lésions étaient localisées sur la face. Un cas était localisé sur l’abdomen et un autre sur le

Efficacité du cidofovir intraveineux pour des condylomes ano-génitaux dans un contexte d’immunodépression multifactorielle夽 R. Blaizot ∗ , P. Biscay , S. Guillet , A.-S. Dutkiewicz , A.L. Pham-Ledard , M. Beylot-Barry Dermatologie, CHU de Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La prévalence, la sévérité et la résistance aux traitements des infections à papillomavirus humain (HPV) sont majorées chez les patients immunodéprimés. Nous rapportons le succès du cidofovir intraveineux (IV) dans le traitement de condylomes ano-génitaux profus au cours d’une immunodépression sévère multifactorielle. Observations Un homme de 63 ans était suivi depuis 2011 pour un mycosis fongoïde initialement en plaques, puis d’évolution tumorale cutanéo-ganglionnaire avec transformation cytologique en 2014, traité successivement par gemcitabine, doxorubicine liposomale et CHOP puis par bendamustine devant la progression