Devenir des personnes âgées après un séjour en réanimation : qualité de vie à 6 mois et mortalité

Devenir des personnes âgées après un séjour en réanimation : qualité de vie à 6 mois et mortalité

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.0...

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Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.566

Pronostic en réanimation

majorée au cours de la période par rapport aux années précédentes. Cette étude ne montre pas d’augmentation de la mortalité chez les patients actuels de réanimation. L’existence d’un cancer n’influence pas la survie des patients à un an après l’âge de 70 ans dès lors qu’il existe un projet thérapeutique spécifique. Ainsi, il ne semble pas exister de critères objectifs pour limiter l’admission en réanimation des patients en fonction de l’âge ou de l’existence d’un cancer en cas de place disponible.

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Communications libres — Samedi 19 septembre 2015

Pronostic vital et fonctionnel d’une population contemporaine de réanimation

Introduction Les progrès thérapeutiques et techniques modernes ont modifié le pronostic des patients admis en service de réanimation. Parallèlement le vieillissement de la population a conduit à proposer en réanimation des patients de plus en plus âgés. Néanmoins la disponibilité des lits varie selon les périodes de l’année et les phénomènes climatiques. Ainsi le nombre de places disponibles en période hivernale est moindre. L’objectif principal de cette étude était l’analyse du pronostic vital et fonctionnel d’une population contemporaine de réanimation en période d’activité maximale. Matériel et méthodes Nous avons mené durant la période du 1er janvier au 31 mai 2013, une étude rétrospective, monocentrique, dans un service de réanimation où la disponibilité des lits est grande (n = 30). Une analyse de survie a été effectuée pour évaluer la mortalité intrahospitalière et à domicile. Pour apprécier la dépendance des patients jusqu’à un an après l’hospitalisation le Glasgow Outcome Scale (GOS) a été utilisé. Par ailleurs la présence d’une pathologie maligne et l’existence d’un projet thérapeutique ont été relevés. Résultats Sur une période de 5 mois, 388 patients ont été admis avec un âge moyen de 62 ans (± 19 ans). La population de plus de 60 ans représente 61 % des admissions. L’origine des patients était répartie équitablement entre services hospitaliers de médecine, services d’urgences et origine extra-hospitalière (SAMU). L’IGS II moyen était de 50 (± 21,7). Les motifs principaux d’admission étaient : détresse respiratoire (32 %), troubles neurologiques (20 %), infection (13 %). Un tiers des patients présentaient à leur admission ou avait un antécédent de pathologie maligne. La mortalité observée en réanimation a été de 23 % (stable sur la dernière décennie) et la mortalité intra-hospitalière de 31 %. La mortalité à un an était de 44 %. Un âge supérieur à 60 ans influence la mortalité de facon ¸ significative sans que l’on puisse mettre en évidence de différence entre les patients de plus de 80 ans et les patients de la tranche 60—79 ans (Fig. 1). L’existence d’un cancer affecte significativement la survie à un an (p = 0,0025) mais pas la survie à la sortie de réanimation (p = 0,058). Le niveau de dépendance des survivants est partiellement altéré chez 21 % des patients sans lien avec l’âge et ce niveau est stable (GOS identique à la situation avant hospitalisation) chez 79 % des survivants. Discussion La mortalité à l’hôpital prédite par l’IGS n’atteint les 50 % prévus qu’à un an. La mortalité observée en réanimation n’est pas

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Fig. 1 Survie comparée entre pateints âgés de 60–79 ans et ceux de plus de 80 ans. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.567 R536

Devenir des personnes âgées après un séjour en réanimation : qualité de vie à 6 mois et mortalité Ronan Hinaut 1 , Cyrille Chabartier 1,∗ , Jean-Louis Ferge 1 , Dabor Resiere 1 , Michel Schloesser 1 , Marie Sabia 1 , Sylvie Merle 2 , Ruddy Valentino 1 , Hossein Mehdaoui 1 1 Service de réanimation polyvalente, Fort-de-France, Martinique 2 Direction de la recherche clinique et de l’innovation, CHU de Martinique, Fort-de-France, Martinique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Chabartier) Introduction L’impact de l’hospitalisation en réanimation des personnes âgées n’est pas très bien connu en termes de qualité de vie. Matériel et méthodes Nous avons réalisé une étude prospective monocentrique, en soins courants, en réanimation polyvalente au CHU de Fort-de-France. L’objectif était de mesurer la variation de qualité de vie à 6 mois (M6) et la mortalité. Les critères d’inclusion comprenaient : un âge égal ou supérieur à 65 ans, hospitalisation dans le service de réanimation pour une durée de plus de 48 heures, patient résidant sur le territoire martiniquais, premier séjour en réanimation sur la période étudiée, affiliation à un régime de sécurité sociale francais. ¸ L’absence d’opposition à la participation à l’étude a été recherchée auprès du patient, ou de la personne de confiance à défaut. La qualité de vie était mesurée par le questionnaire EuroQoL 5D-3L [1] à l’entrée en réanimation (j0) et M6. Ce questionnaire explore 5 dimensions de la qualité de vie (mobilité, autonomie, activités de la vie courante, douleurs/gênes, anxiété/dépression). Il comporte aussi une échelle visuelle analogique d’autoévaluation de l’état de santé. La mortalité était mesurée en réanimation, au 1er et 6e mois. Nous avons recueilli : défaillances d’organes, score IGS2, durée de séjour. L’étude a recu ¸ un

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Jean-Etienne Herbrecht 1,∗ , Alexandra Boivin 1 , Benjamin Lebas 1 , Anne-Florence Dureau 1 , Anne Meyer 1 , Pierrick Le Borgne 2 , Max Guillot 1 , Pascal Bilbault 2 , Francis Schneider 1 1 Service de réanimation médicale, hôpital de Hautepierre, HUS, Strasbourg, France 2 Service des urgences médico-chirurgicales, HUS, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-E. Herbrecht)

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avis favorable du comité de protection des personnes sud ouest et outre mer III le 18/12/2013 sous le no 2013/92. Les comparaisons des variables quantitatives ont été faites à l’aide du test de t de Student ou de Mann-Whitney, selon les conditions d’application. Les comparaisons des proportions ont été faites à l’aide du test du Chi2 ou du test exact de Fisher, selon les conditions d’application. Résultats Au total, 99 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 74 ± 6 ans. L’IGS2 moyen était de 71 ± 20. La durée de séjour moyenne était de 12 jours (2 ; 90 jours). Les patients déclarant au moins un problème à j0 ou M6 ont été comparés dans le Tableau 1. On observait une différence significative pour 3 items de la qualité de vie. L’EVA moyenne à M6 ne différait pas de celle à l’entrée (58 ± 28 vs 67 ± 27 ; p = 0,54). La mortalité observée était de 37,4 %, 53,5 % et 58,6 % en réanimation, à 1 mois et 6 mois, respectivement. Discussion La mortalité générale et selon la gravité est proche de celle de l’étude de Kaarlola et al. [2]. Nous montrons une dégradation significative sur la mobilité, l’autonomie, les activités de la vie courante alors que les dimensions dépression/anxiété et douleurs/gènes sont inchangées. Ces observations sont similaires à la revue de la littérature de Oeyen et al. [3].

Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective menée aux CHU de Dijon et Besancon, ¸ portant sur les patients âgés admis en réanimation pour traumatisme grave entre le 01/11/2011 et le 31/12/2013. Critères d’inclusion : âge ≥ 65 ans, ISS ≥ 8. Critères d’exclusion : traumatisme ancien (> 3 jours). Tous les patients survivants ont été recontactés à 1 an minimum pour compléter un questionnaire standardisé d’autonomie et de qualité de vie (score EQ5D). L’autonomie était définie par la somme des scores ADL et IADL : autonomie si somme ≥ 11 ; dépendance partielle si ≥ 2 et < 11 ; dépendance totale si ≤ 1. Une analyse de survie a été effectuée par la méthode de Kaplan-Meier. Résultats Sur les 155 patients inclus, seuls 2 ont été perdus de vue. Les données présentées sont : nombre de patients et (%), ou moyenne ± écart type. Les comparaisons ont été faites par test t nonpairé ou Chi2 (Tableau 1, Fig. 1). Discussion Les patients âgés de 75 ans et plus sont admis en réanimation pour des traumatismes moins graves. Une fois admise, ces patients ont le même devenir en termes de mortalité et de pronostic fonctionnel à 1 an que les patients dont l’âge est compris entre 65 et 75 ans. Tableau 1

Tableau 1 Répartition des patients déclarant au moins 1 problème fonctionnel.

Mobilité Autonomie Activités courantes Douleurs/gênes Anxiété/dépression

j0 (n = 99) (%)

M6 (n = 41) (%)

p

37,8 17,4 36,7 71,4 50

63,4 56,1 63,4 70,7 48,8

0,0056 < 0,0001 0,0039 0,934 0,8957

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Health Policy Amst Neth 1990;16(3):199—208. [2] Crit Care Med 2006;34(8):2120—6. [3] Crit Care Med 2010;38(12):2386—400.

Patients âge < 75 ans (n = 82)

Patients âge ≥ 75 ans (n = 73)

Valeur de p

37 ± 20 34 ± 17 10 ± 5 27 (33) 39 (48) 21 (49) 18 (42) 4 (9) 67 ± 22

30 ± 16 32 ± 18 11 ± 5 31 (42) 44 (60) 8 (29) 17 (59) 4 (14) 71 ± 18

0,02 0,55 0,39 0,22 0,11 0,13 0,16 0,55 0,35

ISS SAPS II sans âge GCS Mortalité en réanimation Mortalité à 1 an Autonomie complète Dépendance partielle Dépendance totale Score EQ-5D

http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.568 R537

Mortalité, autonomie et qualité de vie à 1 an des patients âgés admis en réanimation pour traumatisme grave Aurore Louf-Durier 1,∗ , Nadine Defrance-Milesi 1 , Gilles Blasco 2 , Sébastien Mirek 1 , Serge Aho 3 , Sebastien Pili-Floury 2 , Belaid Bouhemad 1 1 Anesthésie-réanimation, CHU, Dijon, France 2 Anesthésie-réanimation, CHU, Besancon, ¸ France 3 Hygiène, CHU, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Louf-Durier)

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Introduction L’allongement de l’espérance de vie et l’amélioration de la qualité de vie sont à l’origine de l’augmentation du nombre de patients âgés admis en réanimation. Notre étude s’est intéressée à la mortalité et au pronostic fonctionnel des patients âgés traumatisés admis en réanimation.

Fig. 1 Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.569

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