532
SFE Angers 2015 / Annales d’Endocrinologie (2015) 520–558
la cétonémie. On n’observait pas d’acanthosis nigricans, d’hyperandrogénie, d’hypertriglycéridémie ou d’anticorps anti-insuline. Des anticorps antirécepteur insulinique étaient présents au titre de 1/100e avec inhibition à 98 % de la liaison de l’insuline sur son récepteur. Cinq plasmaphérèses associées à une cure de rituximab et de l’Imurel restant sans effet, la malade a rec¸u 6 cures d’Endoxan. Les anticorps anti-récepteur insulinique et la cétose disparaissaient progressivement, la malade retrouvait son poids habituel. Un an plus tard, le diabète est contrôlé avec 30 UI/jour d’insuline et 2 g de metformine. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.778
Chez les patients DT1, on n’a pas trouvé de corrélation significative entre la RD, la ND et la durée d’évolution du diabète ou le déséquilibre glycémique (p > 0,005). Chez les patients DT2, la ND n’est pas corrélée à la durée d’évolution du diabète ou le déséquilibre glycémique (p > 0,005). La RD n’est pas aussi corrélée à la durée d’évolution du diabète mais elle est corrélée au déséquilibre glycémique (p = 0,003). Conclusion Notre étude objective que la survenue des microangiopathies est corrélée au type du diabète et sont plus fréquentes chez les diabétiques type 2. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.780
P528
Caractéristiques épidémiologiques du diabète type 1 chez l’enfant : étude de 125 cas (2009–2013)
P530
D. Bekkat-Berkani (Pr) ∗ , A. Bensenouci (Pr) , N. Cherif (Pr) , F.Z. Zemiri (Dr) , L. Oukrif (Dr) , S.K. Bouk’Hil (Dr) , W. Messadi (Dr) CHU Benimessous, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Bekkat-Berkani)
H. Abdelhedi (Dr) ∗ , A. Gargoura (Dr) , N. Khammassi (Dr) , Y. Kort (Dr) , O. Cherif (Pr) Hôpital Razi, Manouba, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : haykel
[email protected] (H. Abdelhedi)
But Décrire les caractéristiques épidémiologiques du diabète type 1 chez l’enfant lors du diagnostic initial dans un service de pédiatrie général à Alger. Patients et méthodes Étude prospective réalisée durant la période 2009 à 2013 ayant inclus 125 patients : 62 garc¸ons (49,6 %) et 63 filles (50,4 %). Résultats Le nombre moyen de diabétiques hospitalisés est de 25 par an. La moyenne d’âge était de 7,92 ± 4,19 ans (extrêmes entre 0,75 et 15 ans). L’âge moyen était de 7,29 ± 4,22 ans pour les garc¸ons et 8,76 ± 4,07 ans pour les filles. Selon les tranches d’âge, 33 patients (26,4 %) avaient entre 0–4 ans, 49 (39,2 %) entre 5–9 ans et 43 (34,4 %) entre 10–15 ans. Les antécédents familiaux de diabète étaient de 26,4 % pour le DT1 et de 30,4 % pour le DT2. Ils étaient absents chez 41,6 % des patients. La durée de l’allaitement maternel exclusif était de 9,5 mois (extrêmes entre 0 et 24 mois). La cétose diabétique était la circonstance de découverte la plus fréquente. L’acidocétose était révélatrice dans 13,5 % dont 47 % étaient représentés par des enfants de moins de 4 ans. La maladie est survenue surtout en hiver et au printemps respectivement dans 27,8 % et dans 34 % des cas. Conclusion Le nombre de diabétiques hospitalisés est de plus en plus important dans nos services. La cétose diabétique reste encore la circonstance de découverte de la maladie la plus fréquente. Des efforts sont à réalisés en matière de santé public pour un diagnostic et un traitement précoce. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.
Introduction Le pied de Charcot est une ostéoarthropathie progressive indolore d’une ou de plusieurs articulations. C’est une affection rare, peu spécifique, liée à une lésion neurologique sous-jacente. Ce diagnostic doit être suspecté chez tout patient neuropathique présentant un pied chaud, rouge et gonflé. Observation Patient âgé de 63 ans, diabétique type 2 depuis 17 ans au stade de complications dégénératives : rétinopathie diabétique non proliférante, dysfonction érectile et neuropathie diabétique des deux membres inférieurs. Le patient a eu une amputation des deux gros orteils suite à une gangrène. Il s’est présenté avec un pied droit tuméfié, chaud, érythémateux avec élargissement du diamètre antéropostérieur et du diamètre latéral, associé à un lymphœdème de la jambe. Les radiographies standards ont révélé une déminéralisation osseuse avec des dislocations articulaires diffuses du pied droit. L’échographie doppler veineux du membre inférieur a objectivé une synovite de la cheville droite. L’IRM du pied droit a trouvé une destruction osseuse avec synovite de la tibiotarsienne et des péroniers. Le patient a eu des chaussures adaptées avec orthèse plantaire de décharge. Discussions La neuroarthropathie de Charcot souffre encore d’un diagnostic retardé du fait de l’absence de spécificité des signes cliniques initiaux. Elle induit des complications osseuses irréversibles responsables d’une forte morbimortalité. Le pronostic dépend d’un diagnostic et d’un traitement précoce ayant pour but de limiter la déformation par l’immobilisation plâtrée et la décharge. L’examen podologique régulier et rigoureux chez les patients diabétiques permet un diagnostic précoce et un traitement adéquat de toute complication neurologique ou vasculaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.779 P529
Comparaison des microangiopathies chez les patients diabétiques type 1 et type 2
I. Damoune (Dr) ∗ , F. Aziouaz (Dr) , R. Zbadi (Dr) , H. El Ouahabi (Pr) , F. Ajdi (Pr) CHU Hassan II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Damoune) Introduction Les microangiopathies sont des complications fréquentes chez les diabétiques de type 1 (DT1) et de type 2 (DT2). Le but de notre travail est de comparer la fréquence des microangiopathies chez les DT1 et DT2. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective étalée sur deux années (2013–2014) concernant 331 patients diabétiques dont 62 DT1 et 269 DT2. Résultats L’âge moyen chez les DT2 est 59,63 ans avec une durée d’évolution du diabète de 9,74 ans tandis que l’âge moyen chez nos patients DT1 est de 29 ans avec une durée d’évolution du diabète de 17,25 ans. La rétinopathie diabétique (RD) est plus fréquente chez les DT2 31 % vs 20 % chez les DT1. La néphropathie diabétique (ND) est aussi plus fréquente chez les DT2 33 % vs 20 % chez les DT1. La fréquence de la neuropathie périphérique est presque la même entre les deux types de diabète (8 %).
Pied de Charcot : un diagnostic à ne pas méconnaître
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.781 P531
Diabète pancréatique : à propos de 21 cas
E. El Feleh (Dr) ∗ , C. Amrouche (Pr) , I. Sebai (Dr) , H. Sfar (Dr) , N. Ben Amor (Dr) , F. Mahjoub (Dr) , O. Berriche (Dr) , H. Jamoussi (Pr) Institut national de nutrition et de technologie alimentaire, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : elfeleh
[email protected] (E. El Feleh) Introduction Outre les diabètes de types 1 et 2, l’ADA distingue d’autres types de diabète moins fréquents parmi lesquels figurent les diabètes pancréatiques. Patients et méthodes Étude rétrospective sur dossiers menée sur 21 patients hospitalisés pour diabète pancréatique au service A de l’INNAT entre 2005 et 2015. Nous avons analysé les caractéristiques clinico-biologiques du diabète et de la pathologie pancréatique. Résultats Il s’agit de 11 hommes (52,3 %) et 10 femmes (47,7 %) ayant un âge moyen de 56 ans. Des antécédents familiaux de diabète ont été rapportés dans 7 cas, des antécédents personnels d’alcoolisme dans 4 cas, de dyslipidémie dans
SFE Angers 2015 / Annales d’Endocrinologie (2015) 520–558 5 cas et de surpoids dans 4 cas. Le diabète avait précédé la découverte de l’atteinte pancréatique dans 57 % des cas avec une durée moyenne de 11 mois séparant les deux atteintes. Une insuffisance exocrine était présente chez 3 patients. Une décompensation acidocétosique était notée dans 4 cas. Tous nos patients étaient insulinés soit d’emblée (43,7 %) soit après une durée d’évolution moyenne de 15 mois. L’enquête étiologique a révélé 10 cas de cancer pancréatique, 5 cas de pancréatite chronique et 6 cas de pancréatite aiguë. Les étiologies de la pancréatite aiguë étaient l’éthylisme dans 2 cas, l’hypertriglycéridémie dans 1 cas, la lithiase dans 2 cas, et idiopathique dans 1 cas. Concernant le cancer pancréatique, le traitement était palliatif dans 6 cas et chirurgical avec chimiothérapie dans 3 cas. Une prothèse biliaire avant la chimiothérapie palliative a été indiquée pour 1 cas. Conclusion L’origine pancréatique d’un diabète reste rare, mais à évoquer devant un diabète insulinonécessitant d’installation rapide chez l’adulte de la cinquantaine. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.782 P532
Étude d’intervention pour l’amélioration de l’équilibre glycémique chez les diabétiques type 2 en première ligne dans la région de Sousse en 2011
S. Ben Fredj (Dr) ∗ , J. Maatoug , J. Sahli (Dr) , E. Dendana , N. Zidi (Dr) , I. Harrabi (Pr) , H. Ghannem (Pr) Service d’épidémiologie et de statistiques médicales, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Ben Fredj) Objectif Prouver si un programme d’éducation multidisciplinaire destiné aux patients ayant un diabète type 2 suivis en première ligne dans la région de Sousse pourrait améliorer l’équilibre glycémique. Patients et méthodes Nous avons mené une étude d’intervention quasi expérimentale entre 2011 et 2012. Notre population d’étude a été composée des patients âgés de 18 à 70 ans ayant le diagnostic de diabète type 2 et HbA1c ≥ 7 %, suivis en première ligne dans la région de Sousse, répartis en deux groupes d’intervention et de contrôle, chacun incluant 100 patients tirés au sort. Le programme d’intervention a visé l’amélioration de l’équilibre alimentaire, l’activité physique, le soin des pieds, l’autosurveillance glycémique et l’adhérence thérapeutique. Le recueil des données a été fait par un questionnaire, des mesures anthropométriques et biologiques. Résultats La moyenne d’HbA1c a significativement baissé dans le groupe intervention (9,58 ± 1,64 % à 8,57 ± 1,60 % ; p = 0,001). Dans le groupe témoin, il y avait une baisse sans différence significative (10,05 ± 2,16 % à 9,34 ± 2,53 % ; p = 0,08). Une diminution de la tension artérielle systolique moyenne (146 à 138 mmHg ; p = 0,01), une baisse du taux de cholestérol total (5,30 ± 1,3 à 4,80 ± 1,20 mmol/L ; p = 0,01) et du taux de LDL (3,06 ± 1,10 à 2,60 ± 0,90 mmol/L ; p = 0,01) a été notée dans le groupe d’intervention. Discussion Notre programme d’intervention en matière d’autogestion du diabète et d’intégration d’éléments éducationnels et comportementaux était efficace, d’où la nécessité d’instaurer un programme multidisciplinaire de soin, adhéré au contexte tunisien, basé sur l’éducation du patient et son intégration dans la chaîne de soin. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.783 P533
Diabète et cancer du pancréas : à propos de 10 cas
I. Sebai (Dr) ∗ , C. Amrouch (Pr) , E. Feleh (Dr) , I. Ksira (Dr) , N. Ben Amor (Dr) , F. Mahjoub (Dr) , O. Berriche (Dr) , H. Jammoussi (Pr) Institut national de nutrition et des technologies alimentaires, service A, Bab Saadoun, Tunisie
533
∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Sebai)
Introduction Le cancer pancréatique est rare même chez les diabétiques et il est parfois difficile de distinguer si sa survenue est la cause ou la conséquence du diabète. Patients et méthodes Étude rétrospective menée sur les dossiers de 10 patients qui ont été hospitalisés au service A de l’INNAT entre 2005 et 2015. Résultats Il s’agit de 6 hommes et 4 femmes ayant un âge moyen de 63 ans ± 13. Des antécédents personnels de tabagisme étaient présents chez 4 patients. Pas de cas d’obésité rapporté car tous les patients présentaient un amaigrissement important. Chronologiquement, le diabète était décelé après le diagnostic de la néoplasie dans 2 cas, concomitant de la découverte de la tumeur dans 2 cas et antérieur au diagnostic du cancer dans 6 cas avec un délai moyen de 2,8 ans. Ces 6 patients étaient considérés au début comme diabétiques de type 2 devant l’âge et les antécédents familiaux de diabète. Quatre patients/6 ont été traités par antidiabétiques oraux (metformine ou acarbose). Trois parmi eux ont nécessité le recours à l’insuline au bout de 3 ans ± 2. Quatre patients/6 ont bénéficié d’une exploration morphologique initiale du pancréas devant l’association d’un diabète déséquilibré et ictère cholestatique. Une décompensation acidocétosique était notée chez 3 patients/10. Le diabète était insulinonécessitant d’emblée dans 4/10 des cas. Le traitement était palliatif dans 6 cas et chirurgical dans 4 cas. Une prothèse biliaire avant la chimiothérapie palliative a été indiquée pour 1 patient. Conclusion À l’heure actuelle aucune stratégie de dépistage systématique du cancer pancréatique chez le diabétique n’est présente. Une attention particulière est à porter chez tout patient diabétique ayant des perturbations du bilan hépatique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.784 P534
Suivi de maux perforants plantaires à 2 ans
P. Bonnin (Dr) , S. Moutel (Dr) ∗ , H. Amougay (Dr) , A. Carreau (Dr) Hôpital, Annecy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Moutel) Le pied diabétique est un problème de santé publique fréquent et grave associé à une morbi-mortalité importante. L’objectif de cette étude est d’analyser sur deux années, l’évolution de plaies suivies en consultation au sein de l’hôpital d’Annecy. Les paramètres étudiés ont été les complications infectieuses, les amputations, le temps de cicatrisation, et la récidive de plaie après cicatrisation. Sur une année, 457 consultations ont été effectuées. Quatre-vingt-sept maux perforants plantaires ont été pris en charge chez 88 patients. Cinquante et une plaies ont été compliquées d’infection de la peau (58 %). Trente ont eu une ostéite (34 %). Soixante-neuf patients (75 %) ont cicatrisé à 1 an. Vingt-neuf d’entre eux ont récidivé dans l’année qui a suivi (42 %). Neuf patients ont eu une amputation (7 du fait d’une ostéite et 2 en lien avec une ischémie aiguë). Le suivi, le nombre de consultation et d’hospitalisation est plus important pour les patients ayant une ostéite : en moyenne 33 semaines de suivi avant cicatrisation contre 19, 3 hospitalisations contre 1, 12 consultations contre 5. Ces chiffres sont concordants avec la littérature. La durée de la plaie et le risque de récidive sont des éléments importants à prendre en charge. Nous développons en partenariat avec une école d’ingénieur, des systèmes de capteur de pression posés sur pansement. Cela permettrait d’avoir une idée de l’observance et de la qualité de la décharge et de s’en servir comme outil pédagogique. Parallèlement un atelier podologique après cicatrisation a été mis en place pour permettre de limiter les récidives. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.785