SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 345–377 P1-256
Carcinomes thyroïdiens du sujet âgé : à propos de 60 cas et revue de la littérature L. Ahmed-Ali , N.S. Fedala , F. Chentli Service d’endocrinologie et de maladies métaboliques, CHU de Bab El Oued, Alger, Algérie Introduction.– Les carcinomes thyroïdiens différenciés sont réputés de bon pronostic : 90 % de survie à 5 ans. Toutefois, l’âge avancé constitue un facteur d’aggravation du pronostic avec une nette augmentation des formes agressives et une plus grande fréquence des métastases. Nous rapportons une série de 60 cas avec revue de la littérature. Observation.– Étude rétrospective sur 60 cas colligés entre 1988–2012 âgés de 60 ans et plus. Le sex-ratio est de 47 femmes/13 hommes, moyenne d’âge de 66,58 ans. Les formes histologiques se répartissent comme suit : papillaire pur : 19 cas (31,66 %), vésiculaire pur : 17 cas (28,33 %), papillaire dans sa forme vésiculaire : 17 cas (28,33 %), vésiculaire à composante indifférenciée : 3 cas (5 %), variante oncocytaire : 2 cas (3,33 %), anaplasique 2 cas (3,33 %). Les métastases ont été notées dans 21 cas (35 %). L’effraction capsulaire est notée dans 17 cas (28 %). Conclusion.– La prédominance féminine est classique. La forme papillaire qui représente 90 % des cas dans la littérature n’est retrouvée que 31,66 % des cas, alors que la forme vésiculaire pure ou variante du papillaire de pronostic plus péjoratif dans 56,66 % des cas. Les métastases notées dans 35 % des cas versus 10–15 % théoriquement ce qui démontre le pronostic défavorable chez le sujet âgé. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.403 P1-257
Thyroïdite de Hashimoto associée à une ophtalmopathie ; à propos d’un cas J. Bousselmi , M. Chihaoui , I. Ben Nacef , M. Yazidi , N. Hbeili , H. Slimène Service d’endocrinologie et de diabétologie, hôpital la Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– L’ophtalmopathie thyroïdienne est une des facettes des dysthyroïdies autoimmunes. Elle survient dans 90 % des cas dans le cadre de la maladie de Basedow, plus rarement en l’absence de tout désordre fonctionnel thyroïdien (5 %) et exceptionnellement dans le cadre d’une hypothyroïdie. Observation.– Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 51 ans, diabétique type 2, non tabagique, suivie pour une hypothyroïdie secondaire à une thyroïdite de Hashimoto depuis l’âge de 30 ans et substituée par L-thyroxine. La patiente a consulté pour une exophtalmie droite d’apparition récente. À l’examen, nous avons noté une thyroïde augmentée de volume, hétérogène et de consistance ferme, une exophtalmie droite avec une paralysie du muscle droit externe supérieur, une parésie du muscle droit interne et un chémosis. Le bilan thyroïdien était normal sous-traitement. Les ATPO et les anticorps anti-récepteurs de la TSH étaient négatifs. L’IRM orbitaire a montré une exophtalmie droite en rapport avec un épaississement avec inflammation partielle des muscles oculomoteurs. Une corticothérapie a été démarrée par voie générale puis relayée par la voie orale permettant une nette amélioration de l’exophtalmie et des troubles oculomoteurs. Conclusion.– L’ophtalmopathie est rarement associée à une hypothyroïdie. Son traitement repose sur la restauration de l’euthyroïdie et une corticothérapie en phase aiguë. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.404 P1-258
Prise en charge de l’orbitopathie basedowienne active de forme moyenne à sévère : des recommandations à la pratique courante F. Moreau a,∗ , D. Gaucher b , G. Noël c , J.B. Clavier d , L. Glasser a , L. Kessler a , M. Pinget a , O. Schneegans e , N. Jeandidier a a Endocrinologie et diabète, clinique médicale B, hôpitaux universitaires et université de Strasbourg, Strasbourg, France
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Ophtalmologie, hôpitaux universitaires et université de Strasbourg, Strasbourg, France c Radiothérapie, centre Paul-Strauss et université de Strasbourg, Strasbourg, France d Radiothérapie, centre Paul-Strauss, Strasbourg, France e Médecine nucléaire et pathologie thyroïdienne, centre Paul-Strauss, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.– L’importance d’une prise en charge précoce des formes actives moyennes à sévères d’orbitopathie basedowienne (OB) par corticothérapie IV (GCIV) ± radiothérapie orbitaire (RxTh) est reconnue et recommandée. Série de cas.– Entre 2006 et 2012, 15 patients (âge moyen 57 ans) ont été référés pour troubles visuels invalidants secondaires à une OB. Parmi les patients, 13/15 présentaient une hyperthyroïdie basedowienne, 2/15 une thyroïdite d’Hashimoto, 6/15 étaient fumeurs. Six patients étaient adressés par leur médecin généraliste, 5 par un endocrinologue et 4 par un ophtalmologue. L’ancienneté des troubles ophtalmologiques motivant la prise en charge était de 10 mois en moyenne (minimum 3, maximum 24 mois). Parmi les patients, 6/15 avaient rec¸u une corticothérapie orale préalable. Parmi les patients, 14/15 présentaient une diplopie invalidante avec trouble oculomoteur évident (NOSPECS 4b) et activité inflammatoire (score CAS ≥ 3), 4/15 une kératite superficielle (NOSPECS 5a) et 3/15 une neuropathie optique (NOSPECS 6) : une indication de GCIV a été retenue chez 14 patients (dose cumulée moyenne de 6 g) et couplée à une RxTh chez 11 (suivi moyen de 13 ± 9 mois). Parmi les 10 patients avec recul post-GCIV + RxTh ≥ 6 mois, une amélioration a été notée chez 5/10, une réaggravation après amélioration chez 2/10, une stabilité clinique chez 2/10 et une aggravation chez 1/10. Discussion.– Les patients atteints d’OB référés pour indication de GCIV ± RxTh le sont tardivement dans notre pratique courante, la combinaison de ces 2 traitements n’étant alors efficace que chez la moitié des patients. Une meilleure diffusion des recommandations est nécessaire pour améliorer la prise en charge de ces patients. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.405 P1-259
Diagnostic d’une thyroïdite de Riedel chez une femme de 47 ans présentant une fibrose rétropéritonéale avec atteinte vasculaire E. Gall a , A. Khau Van Kien b , I. Raingeard a , I. Quere b CHU Lapeyronie, Montpellier, France b CHU St-Eloi, Montpellier, France
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Introduction.– La thyroïdite de Riedel est une maladie inflammatoire caractérisée par l’apparition d’une fibrose thyroïdienne extensive responsable d’une thyroïdite le plus souvent à ATPO négatifs, et fréquemment associée à une fibrose systémique. Décrit en 1896 par Riedel [1], il s’agit d’une maladie rare, avec moins de 20 cas décrits dans les 20 dernières années. Observation.– Nous rapportons le cas d’une patiente de 47 ans hospitalisée pour fibrose rétropéritonéale avec aortite et anévrisme de l’artère splénique, aux antécédents de thyroïdectomie subtotale pour carcinome papillaire pT3. En préopératoire : TSH élevée (30 mUI/mL), ATPO et calcitonine négatifs. Une chirurgie en deux temps a été réalisée, compliquée d’une atteinte du récurrent gauche, sur une thyroïde difficilement dissécable, fibrineuse, adhérente aux structures adjacentes. À l’anatomopathologie : carcinome papillaire pT3 et intense thyroïdite lymphocytaire. Un traitement complémentaire par IRAthérapie à 10 mCui (important reliquat thyroïdien) a été réalisé. Un scanner de suivi à 6 mois retrouvait une fibrose rétropéritonéale avec aortite et anévrisme de 17 mm de l’artère splénique chez une patiente asymptomatique, avec syndrome inflammatoire biologique. Dans ce contexte les lames ont été relues concluant à une thyroïdite de Riedel. La patiente a été traitée par corticothérapie, avec embolisation de l’anévrisme à distance. Discussion.– Ce cas mérite d’être rapporté devant l’association carcinome papillaire-Riedel [2–4] et sa présentation très vasculaire : premier cas d’anévrisme artériel dans le Riedel. Pour en savoir plus
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Riedel BM. Verh Ges Chir 1896. Hong JT. Intern Med 2013. Baloch ZW. Endocr Pathol 2000. Hao SP. Head Neck Surg 1999.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.406 P1-260
L’autoimmunité thyroïdienne dans les dysthyroïdies frustes
A. Chikouche ∗ , M.A. Himeur , A. Talbi , L. Griene Laboratoire d’hormonologie CPMC, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Introduction.– L’autoimmunité thyroïdienne se caractérise par la production d’auto-anticorps type les anticorps antithyropéroxydase (Ac Anti-TPO) et les anticorps antithyroglobuline (Ac Anti-Tg). Les dysthyroïdies frustes sont des dysthyroïdies sans manifestations cliniques, se présentent sous forme d’hyperthyroïdie infraclinique avec une TSH basse et des hormones thyroïdiennes normales ou sous forme d’hypothyroïdie infraclinique avec une TSH élevée et des hormones thyroïdiennes normales. Méthodes.– Trente patients, sélectionnés sur la base d’un taux de TSH perturbé avec hormones thyroïdiennes normales et 10 témoins ont été étudié. Les différents dosages ont été effectués par des trousses radio-immunologiques de CIS bio international (France). Résultats.– Des valeurs de la TSH de 00,52 à 04,07 UI/mL avec des Ac antiTPO et des Ac Anti-Tg négatifs ont été retrouvé chez les témoins. Douze patients avec hyperthyroïdie fruste avaient une TSH entre 00,02 et 00,18 UI/mL et parmi eux 6 avaient des Ac anti-TPO et des Ac Anti-Tg négatifs et 6 avaient des Ac anti-TPO et ou des Ac Anti-Tg positifs. Dix-huit patients avec hypothyroïdie fruste avaient une TSH entre 05,20 et 37,92 UI/mL et parmi eux 11 avaient des Ac anti-TPO et des Ac anti-Tg négatifs et 7 avaient des Ac anti-TPO et ou des Ac anti-Tg positifs. Conclusions.– Cinquante pour cent des hyperthyroïdies frustes et prés de 40 % des hypothyroïdies frustes présentaient des Ac anti-TPO et/ou Ac anti-Tg positifs donc prés de 43 % des dysthyroïdies infracliniques étudiées seraient d’origine autoimmune. Aussi faut-il intégrer le dosage de ces auto-anticorps dans l’exploration des dysthyroïdies frustes et dans leur suivi thérapeutique. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.407 P1-261
Hyperthyroïdie paranéoplasique d’une mole hydatiforme M. Monseu a,∗ , L. Cloix a , L. Criniere a , P. Renoult-Pierre a , B. Lioger b a Unité endocrinologie, nutrition, diabétologie, service médecine interne, CHRU Bretonneau, Tours, France b Service médecine interne, CHRU Bretonneau, Tours, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.– L’human chorionic gonadotrophin (hCG) est un agoniste faible du récepteur de la TSH. Ainsi, on peut observer une diminution modérée de la TSH lors du premier trimestre de grossesse, souvent asymptomatique, ou une hyperthyroïdie sévère en cas de tumeurs germinales ou trophoblastiques. Observation.– Une femme de 55 ans est adressée pour exploration d’un syndrome néphrotique impur découvert dans les suites de l’embolisation d’une tumeur pelvienne. Le bilan étiologique de ce syndrome néphrotique retrouvait : TSH < 0,02 mUI/L (0,2–3,4), T4-L 28 pmol/L (11–26) et T3-L 7,4 pmol/L (2,8–6,4), sans signe clinique d’hyperthyroïdie. Sur le bilan biologique préopératoire étaient retrouvées des hCG à 230 000 U/L (N < 5) et des anticorps anti-TPO et anti-TBII négatifs. L’examen anatomopathologique concluait à une mole hydatiforme invasive, sans tissu thyroïdien. Le diagnostic d’hyperthyroïdie paranéoplasique, secondaire à la sécrétion tumorale d’hCG était évoqué et confirmé secondairement par la normalisation du bilan thyroïdien, tout comme la disparition du syndrome néphrotique, lors de la décroissance du taux d’hCG.
Discussion.– L’originalité de ce cas tient au mode de révélation de cette hyperthyroïdie par un syndrome néphrotique, rarement associé aux moles hydatiformes. Il rappelle aussi l’intérêt du dosage de l’hCG devant une hyperthyroïdie dans un contexte de tumeur pelvienne, pour ne pas conclure à tort à une thyroïde ectopique. La forte concentration d’hCG et l’affinité de celle-ci pour le récepteur de la TSH semblent impliquées dans la perturbation du bilan thyroïdien observée chez cette patiente. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.408 P1-262
Description d’un nouveau dosage sensible de la thyroglobuline : Thermo Scientific B R A H M S hTg sensitive KRYPTOR E. Thomas a , A. Algeciras-Schimnich b , C.M. Preissner b , P. Caruhel a , A. Richard-Gireme c,∗ a Thermo Fisher Scientific, Nîmes, France b MAYO Clinic, Rochester, États-Unis c Thermo Fisher Scientific, Asnières-sur-Seine, France ∗ Auteur correspondant. L’immuno-essai Thermo Scientific B·R·A·H·M·S hTg sensitive KRYPTOR est un nouveau dosage sensible de la thyroglobuline utilisé pour la surveillance postopératoire des patients atteints d’un carcinome différencié de la thyroïde. Disponible sur KRYPTOR compact PLUS, cet immuno-essai calibré sur le standard international CRM457 utilise la technologie TRACETM (Time-Resolved Amplified Cryptate Emission) basée sur un transfert d’énergie non radiatif. La gamme de lecture directe est de 0,09–200 ng/mL et la mesure des échantillons Hors-Gamme est réalisée par dilution automatique jusqu’à 200,000 ng/mL. La sensibilité fonctionnelle et la limite de détection sont respectivement de 0,15 et 0,09 ng/mL. Une corrélation entre ce dosage et l’essai Beckman Coulter Tg Access a été effectuée (n = 89, 0,1–193 ng/mL). Les résultats de corrélation montrent un coefficient de corrélation Spearman de 0,99 et une pente à 0,86 avec une ordonnée à l’origine à 0,01 (corrélation par la méthode PassingBablock). Sur ces 89 échantillons, 62 ont une concentration en Anti-Tg négative (< 22 UI/mL, Roche Elecsys anti-Tg) et 45 ont une concentration en anti-Tg positive (> 22 UI/mL). Les tests de recouvrement effectués sur ces échantillons sont tous compris entre 100 % et 127 % pour les échantillons négatifs en AntiTg alors que ceux-ci sont entre 68 % et 126 % pour les échantillons positifs en Anti-Tg permettant ainsi de distinguer les échantillons avec des interférences aux auto-anticorps des échantillons positifs en Anti-Tg sans interférences. Le dosage B·R·A·H·M·S hTg sensitive KRYPTOR est un immuno-essai automatisé sensible et fiable pour un suivi optimal des cancers de la thyroïde. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.409 P1-263
Manifestations atypiques de l’hypothyroïdie S. Doubi , N. Andzouana , S. Bensbaa , F. Ajdi CHU Hassan II, Fès, Maroc Introduction.– L’hypothyroïdie se manifeste classiquement par un myxœdème, mais peut être révélée par des manifestations dites atypiques. Nous rapportons 2 cas d’hypothyroïdie révélées par des manifestations musculaires. Observation 1.– Mme S.A., âgée de 50 ans, présentant depuis 5 mois une asthénie physique associée à des myalgies et prise de poids. Elle consulte un médecin généraliste qui trouve une hypercholestérolémie et prescrit simvastatine 20 mg/jour arrêtée après 4 jours en raison de l’exacerbation des myalgies. Bilan : CPK = 300 U/L, débit de filtration glomérulaire : 41,88 mL/min, anémie normochrome normocytaire : 11 g/dL et une hyperprolactinémie. Biopsie musculaire : pas de signes inflammatoires bilan thyroïdien : TSH : 107 UI/mL (0,1–3,5), les hormones périphériques très basses, diagnostic étiologique : thyroïdite autoimmune. Observation 2.– M. A.Z., âgé de 47 ans, sans notion d’éthylisme, présentant depuis 5 mois des cervico-myalgies, fatigabilité musculaire s’accentuant en fin