actualités |
dépistage
Les outils moléculaires pour surveiller la tuberculose
M
ême dans les pays de faible incidence, la tuberculose inquiète : la preuve en est que deux articles récents étudient la dynamique de transmission de la tuberculose, qu’elle soit résistante (MDR ou MultiDrug-Resistance, XDR ou eXtensively Drug-Resistance) au Japon ou parmi les migrants en Italie. Des nouvelles méthodes de typage moléculaire permettent à présent d’étudier l’épidémiologie de cette infection et les chaînes de transmission.
Milan et dans la région de Brescia, durant 7 ans. Les souches étaient typées sur le plan moléculaire par différentes techniques (RFLP-IS6110 pour Restriction Fragment Length Polymorphism, spoligotypage). Pour les deux groupes, 46 % des souches étaient reliées à un cluster, ce qui tendrait à montrer que les migrants ne souffraient pas plus d’infections récentes mais plutôt de réactivation de tuberculose latente.
Une réactivation de l’infection chez les migrants
Ni l’âge ni la résistance aux antituberculeux n’étaient liés à l’effet cluster, en revanche la provenance d’Afrique de l’Est (Somalie, Sénégal) ou du Pérou était un facteur de risque (55 et 56 % respectivement dans ces groupes). Parmi les Sénégalais,
L’étude transalpine a porté sur 1 999 patients atteints de tuberculose (1 500 Italiens de souche et 499 immigrants de 38 pays) en Lombardie, et plus précisément à
C Compr rendre d lles effets neurologiques du cisp p platine
le fait de résider à Milan, métropole où les conditions sont plus précaires pour les migrants, doublait le risque d’avoir une souche appartenant à un cluster. Ces résultats s’expliquent donc par le contexte social dans lequel vivent ces communautés.
Une expansion clonale de la tuberculose MDR/XMR
Un contexte social déterminant
MURIEL MACÉ © www.jim.fr Sources Franzetti F et al. Genotyping analyses of tuberculosis transmission among immigrant residents in Italy. Clin Microbiol Infect. 2010 ; 16 : 1149-54. Murase Y et al. Clonal Expansion of MultiDrug-Resistant and Extensively Drug-Resistant Tuberculosis, Japan. Emerg Infect Dis. 2010 ; 16 : 948-54.
microbiologie
Fièvre chez une jeune femme après une morsure de chat
U
ne assistante vétérinaire, âgée de 29 ans, est hospitalisée dans un service de maladies infectieuses aux États-Unis pour de la fièvre apparue après une morsure au poignet droit par un chat domestique.
Une morsure de chat
© Fotolia.com/Eric Isselée
Ce chat avait reçu des doses vaccinales rabiques, était retourné chez lui, puis était revenu avec de la fièvre, un ictère et une anémie. Après avoir été mordue, la patiente a pris une dose d’amoxicilline
4
Au Japon, une équipe a analysé par RFLP 55 souches MDR/XDR de patients diagnostiqués en 2002. Vingt et une souches (38 %) appartenaient à 9 clusters et 13 d’entre elles (62 %) étaient XDR. Les souches XDR étaient plus souvent associées en clusters que les souches sensibles. La distribution géographique était également en faveur d’une expansion clonale de la tuberculose MDR/XDR. Par comparaison avec des patients porteurs
de souches sensibles, ceux atteints de souches MDR/XDR étaient plus jeunes, plus souvent migrants, et avaient plus souvent été préalablement traités. Finalement, une forte proportion (71 %, 12/17) des souches XDR ont évolué en clusters. Les auteurs concluent que la stratégie actuelle n’est pas suffisante pour contrôler la transmission des TB MDR/XDR et qu’il serait nécessaire d’améliorer le dépistage pour isoler les patients atteints de souches résistantes. |
selon le protocole mis en place. Cette patiente allait bien jusqu’à 5 jours avant son admission, puis elle a présenté des sueurs, un érythème et une douleur radiale importante. Le chat fut euthanasié en raison de la progression de sa maladie ; un prélèvement de son cerveau a été analysé à la recherche de signes anatomopathologiques de rage. Pendant ce temps, la douleur de la patiente s’accentua. Un traitement par ampicilline-sulbactam lui fut donné par voie IV à l’hôpital. Une immunisation contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche est administrée par voie IM. L’état général s’aggrave : apparition de ganglions, de malaises, d’une douleur à la nuque et une impossibilité de se servir de la main blessée, dont la douleur continue de s’accentuer. Brutalement, sa température monte à 40 °C avec des frissons, une céphalée et des arthralgies généralisées.
OptionBio | lundi 22 novembre 2010 | n° 445
Une infection à F. tularensis La mise en évidence d’anticorps dirigés contre Francisella tularensis dans le sérum de la patiente pose le diagnostic. Une des particularités de cette pathologie est l’apparition simultanée des isotypes IgM, IgA et IgG, en général durant la deuxième ou troisième semaine d’infection. Ces trois types d’immunoglobulines peuvent aussi être présents durant la convalescence et persister plusieurs années après la guérison. C’est pourquoi la présence d’anticorps de type IgM ne permet pas de révéler si l’exposition à F. tularensis est récente ou non. De plus, les titres d’anticorps peuvent être similaires malgré les différentes formes cliniques et des cas de sévérité inégale. | OPHÉLIE MARAIS médecin biologiste, Paris,
[email protected] Source Weinberg A, Branda J. A 29-year-old woman with fever after a cat bite. NEJM. 2010 ; 363 : 1560-8.