A
C T U A L I T É S
Revue de presse MÉDECINE
D U T R AVA I L
Conséquences socioprofessionnelles du harcèlement au travail Le harcèlement au travail a été décrit par des auteurs scandinaves au début des années 1990. Cette expression correspond à une forme particulière de violence psychique infligée sur le lieu de travail dans un but de destruction psychique de la personne visée. De nombreuses études de prévalence ont permis de connaître l’étendue de ce phénomène et d’alarmer l’opinion publique ainsi que les responsables politiques. Cette étude, qui porte sur 108 patients (sur les 126 venus consulter dans une unité de pathologie professionnelle) considérés comme victimes d’un harcèlement présumé, s’est attachée à évaluer les conséquences socioprofessionnelles de cette situation, un aspect peu abordé jusqu’alors. Elle montre surtout qu’une exposition prolongée à ce harcèlement est un facteur péjoratif. Les patients présumés harcelés pour lesquels l’évolution a été favorable sont ceux qui ont été le moins longtemps été exposés. Il apparaît donc important de détecter le plus tôt possible ces situations qui peuvent être lourdes de conséquences. Cette étude présentait 8 cas de tentative d’autolyse, suite aux difficultés rencontrées sur le lieu de travail. Ainsi, 87, 2% des consultants prenaient un traitement antidépresseur et 54,4% d’entre eux étaient suivis par un psychiatre. ■ Bensefa L et al. Harcèlement moral et pronostic professionnel chez 126 patients d’une consultation de pathologie professionnelle.Arch Mal Prof 2004 ;65 :387-95.
GASTROENTÉROLOGIE
CARDIOLOGIE
Les caractéristiques des métastases pancréatiques
Diminuer l’hypertrophie ventriculaire gauche des patients hypertendus réduit le risque cardiaque
Si les adénocarcinomes pancréatiques sont les plus fréquentes des tumeurs malignes du pancréas, ces dernières peuvent aussi être d’origine métastatique. En fait, il n’est pas facile de confirmer la nature métastatique d’une tumeur pancréatique, même pour l’anatomopathologiste. Cette étude rétrospective porte sur 22 malades pris en charge en région parisienne entre 1990 et 2000. Il s’agissait de 10 hommes et de 12 femmes de 61 ans d’âge moyen (extrêmes 35-76 ans). La tumeur primitive était un cancer rénal dans 10 cas ; elle était colo-rectale chez 4 patients, pulmonaire chez 4 autres, ou encore mammaire (2 cas) ; une fois, elle correspondait à un mélanome cutané ou à une tumeur endocrine de l’iléon. Ces métastases sont apparues en moyenne au bout de 73,5 mois (extrêmes de 2 à 151 mois). Le diagnostic a été évoqué en raison de manifestations cliniques dans 15 cas, au cours de la surveillance dans 7 cas. La tomodensitométrie et l’échoendoscopie montraient le plus souvent une lésion unique, focale, hypodense et hypoéchogène. Un diagnostic histologique de certitude a été obtenu 12 fois en préopératoire ; 10 malades, dont 7 avec des métastases d’origine rénale, ont été opérés. La durée médiane de survie a été de 33 mois (61 mois chez les malades opérés et 20 mois chez les non opérés , p = 0,11) ; elle a été de 61 mois en cas de métastases d’origine rénale, de 33 mois en cas de métastases d’origine colorectale (p = 0,06). ■
Chez les patients ayant une pression artérielle augmentée, une hypertrophie ventriculaire gauche est volontiers associée. Il a été montré que celle-ci régressait à la suite d’un traitement antihypertenseur efficace. Mais il n’avait pas été réellement précisé si cette diminution était associée à celle des événements cardio-vasculaires. Deux études viennent d’être publiées avec pour objectif de vérifier ce point. Toutes deux ont montré que, chez les patients ayant une hypertension artérielle essentielle, le traitement antihypertenseur s’accompagne d’une diminution de la masse ventriculaire gauche ellemême associée à une moindre probabilité de morbidité et de mortalité cardio-vasculaire, ceci indépendamment de la diminution de la pression artérielle et des modalités thérapeutiques. Un traitement antihypertenseur ayant pour cible la régression ou la prévention d’une hypertrophie ventriculaire gauche électrocardiographique peut induire un meilleur pronostic. Il pourrait être important d’évaluer cette hypertrophie lors du diagnostic d’hypertension artérielle et de tenir compte des modifications de la masse ventriculaire gauche lors des ajustements thérapeutiques ultérieurs. ■ Okin PM et al. Régression of electrocardiographic left ventricular hypertrophy during antihypertensive treatment and the prediction of major cardiovascular events.JAMA 2004 ;292 :2343-9. Devereux RB et al. Prognostic significance of left ventricular mass change during treatment of hypertension JAMA 2004 ;292 :2350-6.
Moussa A et al. Pancreatic metastases : a multicentric study of 22 patients. Gastroente-
Gardin JM, Lauer MS.Left ventricular hypertrophy.The next treatable, silent killer ?
rol Clin Biol 2004 ;28 :872-6..
JAMA 2004 ;292 :2396-8.
1548 - La Presse Médicale
4 décembre 2004 • tome 33 • n°21