Du super-lourd dans la nouvelle table de Mendeleïev

Du super-lourd dans la nouvelle table de Mendeleïev

Du super-lourd dans la nouvelle table de Mendeleïev Quand le chimiste russe Dimitri Mendeleïev créa en 1869 la première table de classification systém...

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Du super-lourd dans la nouvelle table de Mendeleïev Quand le chimiste russe Dimitri Mendeleïev créa en 1869 la première table de classification systématique des éléments chimiques connus à l’époque, il avait déjà anticipé de pouvoir y ajouter d’autres éléments qui restaient à découvrir, et de prédire leurs propriétés chimiques grâce à leur configuration électronique. Près de 150 ans séparent les quelques lignes écrites de sa main du tableau actuel… qui, après la reconnaissance des éléments 114 et 116 en 2011, vient de s’enrichir à nouveau, en 2016, de quatre nouveaux éléments : 113, 115, 117 et 118. Bien qu’ils ne soient pas encore réellement baptisés, les « petits nouveaux » (ununtrium, ununpentium, ununseptium et ununoctium) complètent la septième ligne d’un tableau, comportant 18 colonnes et 7 lignes, regroupant tous les éléments chimiques connus, ordonné par un numéro atomique (nombre de protons d’un atome) croissant. C’est en tentant de découvrir des éléments dits transuraniens, dont le numéro atomique est supérieur à celui de l’uranium, l’atome le plus lourd connu sur Terre, que les physiciens ont découvert ces quatre nouveaux éléments qui ne sont pas si nouveaux ni si naturels… Pas si nouveaux, car ces éléments, par-

ticulièrement lourds puisqu’ils possèdent respectivement 113, 115, 117 et 118 protons, n’existent pas dans la nature et ont été obtenus dans des accélérateurs de particules, il y a près de 10 ans pour certains d’entre eux ! Leur inscription récente (le 30 décembre 2015) au tableau périodique des éléments est en effet due au délai nécessaire à la validation de leurs découvertes par l’Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) et son équivalent en physique (IUPAP).

Quatre nouveaux atomes super-lourds de 113, 115, 117 et 118 protons complètent la 7e ligne du tableau périodique des éléments. Pas si naturels, car ces éléments superlourds sont créés artificiellement par collisions entre atomes plus petits projetés à très haute vitesse et ont une durée de vie extrêmement brève, bien inférieure au cen-

tième de seconde. Leur découverte est le fruit d’une collaboration russo-américaine entre les instituts de Doubna (Russie), d’Oak Ridge et de Lawrence Livermore (États-Unis) pour l’ununpentium et l’ununseptium, et entre Doubna et Livermore, pour l’ununoctium ; celle de l’ununtrium a été réalisée à l’Institut de recherches Riken au Japon. Le septième rang venant d’être complété, la question est : à quand la découverte d’un élément chimique de nombre atomique de 119, voire au-delà, ouvrant ainsi une 8e période chimique dans la quête de cet ilot de stabilité nucléaire auquel rêvent les physiciens ? Bien que l’intérêt d’une telle découverte pour le médecin et le biologiste reste encore du domaine cognitif, il y a fort à penser qu’une application médicale est à venir. À chacun ses rêves…

http://culturesciences.chimie.ens.fr/content/ la-classification-periodique-de-lavoisier-amendeleiev-1229 http://www.iupac.org/news/news-detail/article/ discovery-and-assignment-of-elements-withatomic-numbers-113-115-117-and-118.html

Dans les algues, un nouveau traitement du diabète L’encapsulation de cellules productrices d’insuline dans des contenants dérivés d’alginates protège leur implantation postgreffe en les rendant invisibles au système immunitaire, et permet la restauration de la régulation glycémique dans un modèle animal de diabète de type 1. Après avoir été utilisé comme engrais, puis pour sa teneur en soude et en iode, le goémon que l’on découvre sur les plages bretonnes, et en particulier sous forme d’algues brunes, est actuellement très recherché pour ses alginates. Grâce à leurs propriétés épaississantes et gélifiantes, ces polysaccharides sont utilisés dans de très nombreux domaines tels que l’alimentation, la papeterie, le textile, la céramique, la cosmétique…

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Deux études publiées par une équipe du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), dont les résultats viennent de paraître dans les revues scientifiques Nature Medicine et Nature Biotechnology, montrent que ces alginates pourraient avoir une fonction dans le traitement du diabète de type 1. Dans cette forme de diabète, la destruction des cellules bêta formant les ilots de Langerhans, dont le rôle majeur est la production d’insuline par le pancréas, conduit à un défaut de régulation du taux de sucre sanguin. Comme la raison de cette destruction est toujours inconnue, les traitements actuels pallient au manque d’insuline en complémentant quotidiennement l’organisme en hormone par voie exogène (injections, pompe…).

// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2016 - N°481

Récemment, de nouvelles approches ont vu le jour comme la greffe de cellules bêta saines qui permet de reproduire une production endogène de la précieuse insuline. Ces différents traitements sont très contraignants pour le patient, d’autant plus que, dans le cas des greffes de cellules de pancréas, un traitement immunosuppresseur à vie est indispensable pour éviter leur rejet. L’avancée technologique et médicale à retenir des travaux d’Arturo J. Vegas et coll. est la réussite de l’encapsulation de cellules insulinogènes à partir de dérivés d’alginates pour les rendre invisibles au système immunitaire et donc prolonger leur fonctionnement après greffe. Cela paraît simple mais pour y parvenir, les chercheurs ont tout d’abord créé