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21e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Marseille, 27—29 janvier 2017
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Syndrome d’obésité hypoventilation (à propos de 32 cas) H. Zahi 1,∗ , A. El Ismaili 1 , A. El Moussaoui 2 CHU Hassan II de Fès, Maroc 2 CHU Hassan de Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Zahi)
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Introduction Le syndrome d’obésité hypoventilation (SOH) se définit par une hypoventilation alvéolaire chronique chez des patients ayant un index de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 kg/m2 et ne présentant pas d’affection respiratoire associée. Sa prévalence a nettement augmenté. Elle concerne généralement les sujets ayant plus de 50 ans avec des comorbidités associées. Méthodes Nous rapportons 32 cas de SOH hospitalisés au service de pneumologie CHU Hassan II de Fès au Maroc durant la période allant de janvier 2014 au 15 août 2016. Résultats L’âge moyen de nos patients a été 63 ans [35, 80]. Il s’agit de 28 femmes et 4 hommes. Les antécédents ont été : HTA (18 cas), cardiopathie (11 cas) et diabète (5 cas). Le motif d’admission a été une exacerbation chez tous les patients : expectorations purulentes (13 cas), orthopnée chez (6 cas), hémoptysie (7 cas), douleurs thoraciques (11 cas), aggravation des signes cliniques d’hypercapnie chez tous les patients, l’examen clinique a trouvé : des signes de lutte ventilatoire (23 cas), une cyanose (tous les patients), SaO2 à AA moyenne à 60 %, IMC moyen à 40, râles crépitants diffus bilatéraux (9 cas), signes d’insuffisance cardiaque droite (tous les patients). Gazométrie à AA a objectivé une acidose (pH moyen à 7,30), une hypoxémie (PaO2 moyenne à 43) avec hypercapnie (PaCO2 moyenne à 74), polyglobulie (28 cas). La cause d’exacerbation a été : une surinfection bronchique (13 cas), une embolie pulmonaire (7 cas), une embolie pulmonaire associée à une surinfection bronchique (4 cas), décompensation cardiaque gauche (9 cas). Tous les patients ont rapporté une symptomatologie chronique qui remonte à 3 ans en moyenne faite d’une dyspnée chronique, signes cliniques de SAOS confirmés par polysomnographie chez 23 patients. La gazométrie a révélé une hypoxémie à AA (PaO2 moyenne : 51 mmHg), une hypercapnie à AA (PaCO2 moyenne à 57 mmHg). La ventilation non invasive chronique a été indiquée chez tous les patients, mise en place chez 20 patients. Mesures diététiques recommandées pour tous les patients mais non faites par 5 patients. La mauvaise observance thérapeutique a été notée (10 cas), mauvaise tolérance (4 cas). L’évolution clinique et gazométrique était favorable chez 23 patients après 8 mois de traitement en moyenne. Nous déplorons 3 décès. Conclusion Le SOH est une maladie souvent négligée, révélée par une insuffisance respiratoire sévère. Son traitement repose sur la perte de poids et la ventilation non invasive permettant d’obtenir de bons résultats sur les symptômes et les gaz de sang artériel à court et à long terme. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.315 303
Profil étiologique et évolutif des patients sous VNI à domicile J. El Ghoul 1,∗ , N. Mkaouar 2 , S. Sanaii 1 , A. Bendayekh 3 Service universitaire de pneumologie, Médenine, Tunisie 2 Service universitaire de pneumologie, Sfax, Tunisie 3 Service des urgences, Médenine, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. El Ghoul)
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Introduction Les bénéfices de la VNI au cours des insuffisances respiratoires hypercapniques, particulièrement les maladies restrictives, sont clairement établis. Méthodes À travers une étude rétrospective de 25 patients colligés au service de pneumologie dans un hôpital régional du sud-est tunisien, nous avons étudié le profil étiologique et évolutif des patients sous VNI au long cours entre juin 2012 et juillet 2016. Résultats L’étude porte sur 15 femmes et 10 hommes d’âge moyen égal à 46,9 ans (18 à 86 ans). Deux patients étaient insuffisants respiratoires chroniques sous oxygène à domicile (OLD). Tous les patients étaient hospitalisés dans notre service suite à une décompensation respiratoire aiguë. La VNI en mode VSAI-PEP était instaurée au décours du séjour hospitalier dans la majorité des cas (92 %) devant la persistance d’une hypercapnie, et après consentement éclairé du patient. L’OLD était associé dans 36 % des cas. Les étiologies étaient dominées par le syndrome d’obésité—hypoventilation dans 56 % des cas, suivies par les atteintes neuromusculaires dans 24 % des cas, la BPCO dans 12 % des cas et les déformations thoraciques dans 8 % des cas. Les patients étaient suivis régulièrement aux consultations avec des visites périodiques à domicile assurées par l’équipe paramédicale de l’organisme prestataire. Les paramètres de surveillance étaient la qualité du sommeil, la pression artérielle en oxygène et la capnie. La VNI était bien tolérée avec une bonne observance. Une amélioration clinique et gazométrique avec normalisation de la capnie était notée chez 84 % des patients. Quatre patients ont bénéficié d’une polygraphie ventilatoire devant la persistance d’une somnolence diurne. Un syndrome d’apnée obstructif du sommeil était rencontré dans 2 cas. Des effets secondaires à type de rhinite chronique, de sécheresse de la muqueuse oronasale étaient notés respectivement dans 32 % et 20 % des cas. Un patient était perdu de vue et deux sont décédés dans un tableau d’insuffisance respiratoire aiguë. Conclusion Notre travail se joint à d’autres études dans la littérature pour confirmer l’apport bénéfique de la VNI au long cours au cours des insuffisances respiratoires chroniques restrictives mais aussi obstructives particulièrement la BPCO. On insiste aussi sur l’importance d’assurer une continuité des soins entre l’équipe médicale et l’équipe qui intervient pour les soins à domicile pour garantir une meilleure efficacité et une bonne tolérance de la VNI. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.316 304
Dyspnée aiguë du sujet âgé : utilité du DEP, à propos de 60 cas H. Kamoun 1,∗ , L. Fekih 1 , A. Sakhri 2 1 Service Ibn Nafiss, hôpital Abderrahmene Mami, Ariana, Tunisie 2 Service de pneumologie, hôpital militaire de Bizerte, Bizerte, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Kamoun) Introduction La dyspnée aiguë constitue le motif le plus fréquent de la consultation du sujet âgé aux urgences. Le diagnostic étiologique de cette dyspnée revêt une importance capitale pour la conduite thérapeutique urgente et la diminution de la morbimortalité consécutive au retard diagnostic et aux complications iatrogènes. Le but de ce travail est d’étudier l’apport du débit expiratoire de pointe (DEP) pour résoudre les difficultés diagnostiques rencontrées par le médecin urgentiste face à une dyspnée aiguë du sujet âgé. Méthodes Nous rapportons une étude prospective réalisée entre le 1er janvier 2015 et le 1er juillet 2016 aux urgences de l’hôpital militaire de Bizerte, l’interrogatoire, la clinique, les données paracliniques et le DEP ont été relevés.
21e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Marseille, 27—29 janvier 2017 Résultats Soixante patients ont été inclus parmi 360 dossiers de consultants aux urgences soit 16 % ; et répartis en deux groupes selon les données échographiques et spirométriques : le groupe des patients atteints de pathologies respiratoires (GR = 40 patients) et le groupe des patients atteints de pathologies cardiaques (GC = 20 patients). L’âge moyen de nos patients était de 70,9 ± 6,2 ans, avec prédominance masculine (sex-ratio = 9). Les deux groupes étaient comparables selon les données démographiques. Dans le groupe GR, le débit expiratoire de pointe moyen à l’entrée (DEPE) était de 124 ± 21,03 L/min, à la sortie (DEPS), il était de 250,85 ± 39,88 L/min. Dans le GC, le DEPE était de 147 ± 9,49 L/min, le DEPS de 190,5 ± 21,92 L/min. La différence était statistiquement significative entre les deux groupes selon le DEPE (p = 0,002). Les valeurs seuil définies étaient : pour le DEPE, VS = 136 L/min, pour le DEPS, VS = 227,5 L/min. Un DEPE < 136 L/min, évoque l’origine respiratoire de la dyspnée alors qu’un DEPE > 136 L/min est en faveur d’une étiologie cardiaque. Un DEPS < 227 L/min oriente vers le groupe cardiaque, par contre, un DEPS > 227,5 L/min évoque plutôt une origine respiratoire. Un DEPSE < 83/min oriente vers l’étiologie cardiaque. Cependant, des chevauchements entre les valeurs du DEP des 2 groupes ont été relevés autour des valeurs seuil. Conclusion Le DEP est un outil intéressant pour la différenciation entre l’étiologie respiratoire et cardiaque de la dyspnée aiguë du sujet âgé aux services des urgences. Par ailleurs, il peut être proposé comme moyen de surveillance clinique et d’autosurveillance aussi bien pour les insuffisants respiratoires que cardiaques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.317 305
Apport de la ventilation non invasive à domicile R. Kaddoussi , N. Boudawara , S. Bouchereb , M. El Fkih Hassen , J. Knani , L. Boussofara ∗ Service de pneumologie, Mahdia, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : leila
[email protected] (L. Boussofara) Introduction L’insuffisance respiratoire chronique (IRC) représente un problème de santé publique dans notre pays par le nombre de cas en progression. Parmi les moyens thérapeutiques lors des stades avancés de la maladie, figure la ventilation non invasive (VNI) au long cours à domicile. But Évaluer les circonstances de prescription, les modalités et l’impact de la VNI à domicile chez les IRC. Méthodes Étude rétrospective réalisée entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2014, incluant tous les patients traités par VNI à domicile. Résultats Cinquante et un patients ont été inclus avec une prédominance masculine (57 %). L’âge moyen était de 67 ans avec des extrêmes de 56 à 74 ans. Les étiologies étaient dominées par BPCO (n = 26), DDB (n = 12), SOH/SAHOS (n = 13), la cyphoscoliose (n = 4), 1 cas de fibrose et 1 cas de myasthénie. Le nombre d’exacerbation nécessitant une prise en charge en pneumologie et en réanimation (47,6 % vs 12 % avec p = 0,001) était significativement réduit après la mise sous VNI. De même pour la durée de séjour, aussi bien chez les patients pris en charge en réanimation (13 jours vs 11 avec p = 0,028) que ceux hospitalisés au service de pneumologie (18 jours vs 11). Une réduction significative de la PaCO2 était constatée (de 64,5 mmHg avant la VNI à 54 mmHg lors du contrôle). La qualité de vie de nos patients était acceptable, quelle que soit la qualité de leur ventilation, avec un score SRI total de 50,72 ± 14,66. Conclusion La VNI à domicile permet d’améliorer le pronostic des patients au stade d’IRC en diminuant significativement le nombre d’hospitalisations pour exacerbation et en réduisant la
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durée moyenne de séjour à l’hôpital. La qualité de vie des patients sous VNI est généralement satisfaisante malgré la chronicité et la lourdeur de leur maladie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.318 306
Facteurs prédictifs de ré-hospitalisation chez les patients sous VNI à domicile R. Kaddoussi , N. Boudawara , S. Bouchareb , J. Knani , L. Boussofara ∗ Service de pneumologie, Mahdia, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : leila
[email protected] (L. Boussofara) Introduction La ventilation non invasive (VNI) à domicile constitue un tournant évolutif dans la prise en charge des patients ayant une insuffisance respiratoire hypercapnique. Elle permet d’améliorer la qualité de vie des patients et surtout de réduire le nombre de décompensation. But Étude des particularités cliniques et spirométriques des patients sous VNI à domicile ayant au moins une ré-hospitalisation et établir les éventuels facteurs prédictifs de ces ré-hospitalisations. Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 51 dossiers de patients hospitalisés pour insuffisance respiratoire hypercapnique avec indication de VNI à domicile. On a défini deux groupes : G1(comportant 23 patients ré-hospitalisés après mise sous VNI) et G2 (comportant 28 patients non ré-hospitalisés après mise sous VNI à domicile). Résultats Un délai de 703 jours en moyenne a été noté entre la sortie des patients sous VNI et la prochaine ré-hospitalisation. Pour le G1, l’âge moyen était de 64,82 ans, un antécédent d’hospitalisation en réanimation était noté chez 69,6 % des patients (p < 0,05). Le nombre moyen de ré-hospitalisations était de 2,21. Ces ré-hospitalisations étaient dans un service de réanimation pour 6 patients. Les profils spirométriques et gazométriques initiaux chez les deux groupes étaient les mêmes. Une durée de séjour initiale raccourcie sans atteindre le seuil de la significativité était remarquée chez le G1 avec 16,6 jours versus 20,3 jours pour le G2 (p = 0,066). Chez les patients stables après mise sous VNI, le nombre de consultations (de l’ordre de 3 consultations/an) ainsi que la durée de l’utilisation de la VNI/jour étaient identiques chez les deux groupes. Un délai plus prolongé entre le diagnostic de la pathologie de base et la mise sous VNI a été objectivé chez le G1 sans différence statistiquement significative. Conclusion La VNI à domicile permet une stabilisation durable des patients avec insuffisance respiratoire hypercapnique ; toutefois, l’évolution de ces patients reste imprévisible avec un pronostic assombri par les ré-hospitalisations surtout dans un milieu de réanimation. Plusieurs facteurs peuvent être incriminés dans la survenue de ces ré-hospitalisations, notamment l’âge avancé, antécédents d’hospitalisations en réanimation, l’ancienneté de la pathologie de base et la sortie précoce de l’hôpital suite à la mise sous VNI. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.319 307
Évaluation de la fiabilité des volumes courants (VT) fournis par les cartes des respirateurs de domicile en mode AVAPS : étude sur banc A. Stagnara 1,∗ , P. Nesme 1 , L. Babois 2 , C. Guerin 3