Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 222–283 Conclusion Les patients obèses précaires sont plus obèses, ont eu une obésité plus sévère mais n’ont pas plus de complications métaboliques que les patients obèses non précaires. Ils adhèrent tout aussi bien au suivi et ont un pourcentage de perte de poids identique aux patients non précaires bien que leur activité physique semble être plus faible. La précarité ne doit pas être un frein à la prise en charge et nécessite d’être dépistée chez ces patients dont l’obésité est plus importante et potentiellement plus compliquée afin que cette prise en charge soit adaptée à leur environnement en terme de pratique d’activité physique. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.087 P209
Syndrome métabolique : rôle de l’âge de développement du surpoids, de la durée d’exposition à l’obésité ou de l’intensité de la prise de poids ? F. Sassoust-Montel 1,∗ , N. Farigon 1 , M. Miolanne 1 , R. Fetche 1 , S. Dadet 2 , J. Hazart 1 , E. Gentes 1 , Q. Lesaichot 1 , A. Mulliez 3 , Y. Boirie 1 1 Nutrition clinique, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France 2 Gériatrie, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France 3 Délégation à la recherche clinique, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Sassoust-Montel) Introduction et but de l’étude Le phénotype des patients obèses métaboliquement sains n’a pas d’origine clairement identifiée. Cependant, il est possible que l’âge de développement du surpoids, son ancienneté ou l’intensité de la prise de poids soient capables d’intervenir dans cette entité clinique. L’objectif de l’étude était d’analyser le lien entre l’âge de développement du surpoids et la présence d’un syndrome métabolique à l’âge adulte puis de décrire les éléments de l’histoire pondérale associés à l’apparition d’un syndrome métabolique. Matériel et méthodes Huit cent deux adultes obèses (âge : 44,2 ± 13,9 ans, indice de masse corporelle [IMC] : 42,4 ± 7,1 kg/m2 ) ont été répartis en trois groupes en fonction de l’âge déclaré de l’apparition du surpoids (enfance E, adolescence ADO ou adulte AD), puis la présence d’un syndrome métabolique au moment de l’étude a été analysée au sein des groupes avec ajustement sur l’âge, le sexe et l’IMC à l’aide d’un score de propension. Résultats et analyse statistique Avant ajustement, la prévalence du syndrome métabolique était moindre dans le groupe E malgré un IMC et un tour de taille plus élevés et une durée d’obésité plus longue (p = 0,002). Après ajustement, une prise de poids à l’âge adulte de plus de 50 % du poids pesé à 18 ans était associée à un plus grand risque de syndrome métabolique (OR = 10,21 [3,29–31,64], p < 0,001). Ce risque était également augmenté pour un IMC à 18 ans > 35 kg/m2 (OR = 4,47 [1,57–12,76], p = 0,005). Conclusion Il n’y a pas d’association entre l’âge de développement du surpoids et l’altération du profil métabolique à l’âge adulte mais un IMC élevé à 18 ans et une prise de poids massive à l’âge adulte pourraient être des facteurs prédictifs de syndrome métabolique. L’étude des trajectoires pondérales semble donc un outil clinique intéressant plus que l’IMC d’un individu à un instant donné dans l’évaluation du risque métabolique. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
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que consommer moins de calories sous forme de graisses, se peser régulièrement ou augmenter l’activité physique. En revanche, ce qui différencie l’alimentation des personnes parvenant au MPP de celles ayant toujours eu un poids normal n’est pas connu, ni si elle est en adéquation avec les recommandations nutritionnelles. En outre, les implications au niveau comportemental et cognitif du MPP sont aussi inconnues. Notre but était d’évaluer les apports alimentaires de personnes avec MPP et de les comparer aux recommandations suisses ainsi qu’à un groupe témoin de poids normal stable. Nous désirions aussi comparer ces groupes relativement à leur sentiment de restriction alimentaire et à leurs cognitions en lien avec le poids et l’alimentation. Matériel et méthodes Seize sujets avec MPP (indice de masse corporelle [IMC] initial > 25 ; perte de poids intentionnelle ≥ 10 % maintenue ≥ 12 mois, chirurgie bariatrique exclue et 16 témoins (C) appariés (IMC entre 18,5 et 25, poids stable ± 5 kg sauf grossesse), tous issus de la population générale, ont été inclus par bouche à oreille. Les apports alimentaires ont été mesurés par un questionnaire de fréquences alimentaires semi-quantitatif validé et comparés aux recommandations suisses. La restriction alimentaire et les cognitions dysfonctionnelles ont été évaluées avec les versions franc¸aises des questionnaires EDE-Q, et MAC-24. Les analyses ont été effectuées avec SPSS 20. Les comparaisons ont été testées avec le test t de Student. Résultats et analyse statistique Vingt femmes et 12 hommes de 39 ans en moyenne ont été inclus dans l’étude. Les IMC moyens étaient de 25,5 (MPP) et 21 (C). Les MPP avaient perdu en moyenne 25,2 kg et maintenu cette perte durant 3,5 ans. Les prévalences d’apports insuffisants chez les MPP et les C étaient respectivement de 63 % pour les glucides (MPP et C), 94 et 100 % pour les fibres, 63 et 68 % pour le calcium, et 56 et 69 % pour le fer. Les MPP consommaient significativement plus d’aliments protéiques (p = 0,037), de produits allégés en graisses (p = 0,029) (Tableau 1). Seuls les MPP consommaient des produits édulcorés. Les scores de restriction alimentaire (p < 0,001) et les cognitions dysfonctionnelles (p < 0,01) étaient significativement plus élevés chez les MPP que les C. Conclusion Comme stratégie de MPP, les sujets privilégiaient les protéines, les aliments allégés et édulcorés, comme cela a déjà été relevé dans la littérature. Toutefois, ces stratégies ne menaient à aucune différence en termes d’apports nutritionnels relativement au groupe contrôle. La couverture des besoins théoriques semblait difficile à atteindre, tant après une perte de poids réussie que lors d’un poids normal stable. Le MPP avait un coût élevé en termes d’efforts consentis, de restriction ressentie, de préoccupations pour le poids et la nourriture. Les professionnels de l’obésité devraient préparer leurs patients à ces difficultés et un accompagnement adapté aux spécificités du MPP semble nécessaire. Tableau 1 Apports nutritionnels des sujets de l’étude sur le maintien de perte de poids (moyennes ± ET).
Énergie (kcal/kg) Protéines (g/kg) Glucides (%)a Lipides (%)a Fibres (g)
MPP (n = 16)
C (n = 16)
p
23,1 (8,7) 1,14 (0,5) 44 (10,4) 36 (6,9) 12,9 (7,3)
25,4 (5,0) 0,96 (0,3) 47 (5,8) 38 (5,6) 11,7 (3,6)
0,356 0,263 0,397 0,516 0,573
MPP : sujet ayant maintenu une perte de poids ; C : témoin de poids normal stable. a % apport énergétique total, alcool exclu.
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.088
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
P210
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.089
Écueils dans le maintien de la perte de poids : implications pour la prise en charge
M. Kruseman ∗ , N. Schmutz , I. Carrard Filière nutrition et diététique, haute école de santé (HES-SO), Genève, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Kruseman) Introduction et but de l’étude Le maintien de la perte de poids (MPP) est une étape cruciale du traitement de l’obésité. Certaines stratégies sont connues, telles
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