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Collège national des gynécologues et obstétriciens franc ¸ais (CNGOF)
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La cystocèle était un mélanome vaginal. . . à propos d’un cas atypique
Embolisation des myomes utérins : à propos de 27 cas réalisés au centre hospitalier de Bayonne
M. Gleyze , S. Legrand , T. Jouary , D. Dallay , J.L. Brun Pôle de gynécologie-obstétrique-reproduction, maternité C, hôpital Pellegrin, CHU, Bordeaux, France
A.H. Andrianampy , J.F. Secourgeon , X. Lagouarde , D. Higue , T. Labes Service d’imagerie, pôle de gynécologie-obstétrique-reproduction, hôpital de la Côte Basque, CHU, Bayonne, France
Introduction.— Le mélanome vaginal est un cancer rare (3 à 5 % des cancers du vagin et 0,3 à 1 % des mélanomes) et de pronostic sombre. Son diagnostic n’est pas aisé. Nous rapportons l’observation d’une patiente prise en charge dans le service pour cette pathologie. Observation.— Mme P., 47 ans, est adressée en consultation pour une suspicion de cystocèle par son médecin traitant. Elle se plaint, en effet, d’une sensation de « boule » dans le vagin depuis plusieurs semaines. L’examen clinique met en évidence une tuméfaction du tiers moyen de la face antérieure du vagin mesurant environ 3 cm, sans anomalie de la muqueuse en regard. Il n’y a pas d’anomalie de la statique pelvienne, mais le diagnostic de granulome ou de kyste vaginal, voire d’uréthrocèle, motive la réalisation d’une IRM. Elle est peu contributive, ne décrivant qu’une image circonscrite solide homogène dans la paroi vaginale, respectant la vessie. L’exérèse de ce kyste vaginal est effectuée assez facilement et le diagnostic histologique est en faveur d’un mélanome lentigineux acromique avec un indice de Breslow à 10,5 mm. Le bilan d’extension est négatif. Les marges ne sont pas saines, motivant une reprise chirurgicale emportant la quasi-totalité de la paroi vaginale antérieure jusqu’à la séreuse vésicale en profondeur. Le curage inguinal n’a pas été retenu, en l’absence de signes d’appel à l’imagerie. En réunion de concertation pluridisciplinaire, une radiothérapie pelvienne est décidée dans un premier temps, associée à une surveillance très régulière cliniquement et radiologiquement par IRM et scanner. À la fin de la radiothérapie, la patiente, asymptomatique, développe une localisation pulmonaire métastatique, puis des adénopathies inguinales unilatérales. Une chimiothérapie par Déticène est instaurée. Discussion.— Les gynécologues sont en première ligne pour le diagnostic du mélanome vaginal. Il ne possède pas de classification propre (classification des tumeurs vaginales). Le pronostic reste sombre en raison de sa localisation et du fréquent retard au diagnostic. Le taux de survie à cinq ans est de 18 %. Sa très faible incidence rend difficile l’analyse de la meilleure stratégie thérapeutique. Le traitement préconisé est en premier lieu la chirurgie d’exérèse complète. doi:10.1016/j.jgyn.2011.11.015
Introduction.— Les myomes utérins sont des tumeurs bénignes, fréquentes, de la musculature lisse de l’utérus. L’évolution du traitement a été marquée, ces 25 dernières années, par l’avènement et la place croissante de l’embolisation. Cette technique est utilisée depuis bientôt dix ans dans notre hôpital, et il nous est paru intéressant d’en faire le point dans la prise en charge des myomes utérins. Observations.— Nous avons effectué une étude rétrospective dans le service de gynécologie du centre hospitalier de Bayonne sur une période d’un an, allant du 1er septembre 2009 au 31 août 2010. Nous avons colligé 64 cas de myome utérin, pris en charge pendant la période d’étude, dont 27 cas embolisés. Les femmes avaient un âge moyen de 41 ans, étaient nullipares dans 48 % des cas et exprimaient un désir de grossesse dans 28 % des cas. La ménorragie et la métrorragie constituaient les maîtres symptômes. Les myomes étaient uniques dans 48 % des cas, à prédominance interstitielle dans 68 % des cas. La procédure d’embolisation s’est réalisée dans des conditions normales, sans incident. Les suites opératoires étaient simples. Les ménométrorragies régressaient dans 91 % des cas avec une réduction tumorale moyenne de 44 %. Les complications étaient minimes. Discussion.— L’embolisation tient une place prépondérante dans l’arsenal thérapeutique des myomes utérins dans notre service. Son indication s’est progressivement élargie vers la femme jeune nullipare. Les résultats sont très corrects sur le plan de la satisfaction des patientes. Cependant, notre étude est limitée par le faible effectif de la population, l’insuffisance du suivi post-embolisation et le peu de recul ne permettant pas d’apprécier la fertilité ultérieure et les récidives tardives décrites dans certaines publications. Une étude de plus grande envergure sur une période plus longue est à envisager. doi:10.1016/j.jgyn.2011.11.016