Épidémie de choléra en Côte d’Ivoire en 2011 : impact de la crise post-électorale

Épidémie de choléra en Côte d’Ivoire en 2011 : impact de la crise post-électorale

Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 V. Servas a , A. Armengaud b , C. Rousseau c , I. L...

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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 V. Servas a , A. Armengaud b , C. Rousseau c , I. Leparc-Goffart d , H. Noel e , M.-C. Paty e a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Aquitaine, Bordeaux, France b Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Sud, Marseille, France c Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Languedoc-Roussillon, Montpellier, France d Centre national de référence (CNR) des arbovirus, Institut de recherche biomédicale des Armées (Irba), Marseille, France e Institut de veille sanitaire (InVS), département des maladies infectieuses, Saint-Maurice, France Introduction.– Le moustique Aedes albopictus, vecteur du chikungunya et de la dengue, est implanté dans le Sud de la France métropolitaine depuis 2004. Le plan ministériel « anti-dissémination du chikungunya et de la dengue » élaboré en 2006 décrit les mesures de surveillance et de prévention du risque de transmission de ces arboviroses. Méthode.– La surveillance épidémiologique est basée sur : – au plan national, la déclaration obligatoire des cas biologiquement confirmés et les résultats virologiques fournis par un réseau de laboratoires effectuant le diagnostic de la dengue et du chikungunya ; – un dispositif régional de surveillance renforcée dans les départements où A. albopictus est implanté, du 1er mai au 30 novembre, période d’activité du moustique. Ce dispositif repose sur les médecins et les laboratoires de biologie médicale qui signalent à la plateforme régionale de veille et d’urgence sanitaires les cas dès le stade de suspicion. Il est couplé à une confirmation biologique par le centre national de référence des arbovirus. Ce dispositif permet la mise en place rapide des mesures de lutte anti-vectorielle (prospection et traitement, le cas échéant) autour des cas suspects importés pour éviter la transmission locale/autochtone des virus. Résultats.– Depuis 2004, A. albopictus s’est progressivement implanté en régions Paca, Corse, Languedoc Roussillon et en Aquitaine en 2012. En 2012, dans l’ensemble des dix départements où le vecteur est implanté et actif, 721 cas suspects ont été signalés dont un quart (173) chez des personnes de retour de zones d’endémie. Quarante-deux cas de dengue et six cas de chikungunya ont été confirmés, tous importés. Parmi eux, 80 % étaient potentiellement virémiques. Aucune co-infection chikungunya-dengue n’a été retrouvée. Conclusion.– Avec l’extension de l’implantation du moustique sur le territoire métropolitain, concernant 17 départements de cinq régions en 2013, une adaptation du dispositif de surveillance est en cours de réflexion afin d’en conserver l’efficience. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.469 P16-18

Surveillance des infections sexuellement transmissibles bactériennes. Données au 31 décembre 2011, Aquitaine, France V. Servas a , A. Bouyssou b , B. De Barbeyrac c , S. Elia d , G. La Ruche b a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Aquitaine, Bordeaux, France b Institut de veille sanitaire (InVS), département des maladies infectieuses, Saint-Maurice, France c Centre national de référence Chlamydiae, USC infections humaines à mycoplasmes et à Chlamydiae, Bordeaux, France d Centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), centre d’information de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (Ciddist), Maison départementale de la santé, Conseil général de la Gironde, Bordeaux, France La surveillance des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en France repose sur des réseaux de cliniciens (RésIST) et de laboratoires (Rénago, Rénachla, LGV). Cette surveillance a pour objectifs de suivre l’évolution des IST et de décrire les caractéristiques cliniques et comportementales des cas afin d’adapter les mesures de prévention et la prise en charge. En 2011, les principaux constats sont les suivants : le nombre de syphilis récentes surveillées à travers le réseau de cliniciens RésIST est en augmentation en Aqui-

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taine ces trois dernières années comme dans le reste de la métropole, chez les homobisexuels masculins (qui représentent plus de 80 % des cas) consultant dans les structures spécialisées. Le nombre d’infections à gonocoque déclarées en Aquitaine par le réseau RésIST est en nette augmentation par rapport à 2010. L’augmentation des gonococcies au niveau national depuis dix ans rapportée par les deux réseaux (RésIST et Rénago) chez l’homme et la femme est en partie expliquée par la montée en charge progressive de la PCR depuis 2009. La baisse de la sensibilité des souches de gonocoques aux céphalosporines de troisième génération est modérée (réseau Rénago) mais nécessite de rester vigilant. Le nombre d’infections urogénitales à Chlamydia surveillées par l’intermédiaire du réseau Rénachla, continue d’augmenter depuis 2006 chez l’homme comme chez la femme. Le nombre de lymphogranulomatoses vénériennes (LGV) rectales surveillées par le centre national de référence des chlamydiae est stable depuis 2008 concernant quasi-exclusivement des hommes homo-bisexuels. Une co-infection VIH est fréquemment retrouvée avec la syphilis et la LGV. L’utilisation systématique du préservatif reste insuffisante, notamment pour les fellations. Face à la progression des IST, la surveillance reste nécessaire. La sensibilisation des personnels de santé au dépistage et à la prise en charge de ces pathologies ainsi que les campagnes de prévention des risques à destination du public doivent être poursuivies. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.470 P16-19

Épidémie de choléra en Côte d’Ivoire en 2011 : impact de la crise post-électorale Y. Traore a,b , D. Ekra Kouadio a,b , D. Coulibaly a , B. Diaby a , E.M. Ahoussou a,b , E. N’guetta Niamké a a Institut national d’hygiène publique, Côte d’Ivoire b Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire Introduction.– Afin de décrire l’impact de cette crise lors de la survenue de l’épidémie en 2011, notre système de surveillance à travers le système d’alerte précoce a détecté des cas et décès liés au choléra signalés dans deux districts sanitaires depuis la semaine 2 de l’an née 2011. Cette épidémie s’est propagée rapidement dans toute la ville d’Abidjan, capitale économique et cosmopolite. Méthodes.– Le système d’alerte, basé à l’institut national d’hygiène publique a permis de colliger les données à travers une surveillance active et passive mise en place. Elle s’est faite depuis le déclenchement au mois de janvier jusqu’à la fin de l’épidémie en 2011 dans tous les districts sanitaires. Sur place, un laboratoire mobile entièrement équipé a servi au diagnostic biologique des prélèvements effectués. Résultats.– Il a été enregistré 1448 cas de choléra avec 33 décès et une létalité de 2,2 %. Respectivement les tranches d’âge étaient de 18 % pour 0–4 ans, 15 % pour 5–14 ans et 67 % pour 15 ans et plus (tranche la plus touchée). Le district sanitaire d’Attécoubé a recouvré 614 cas avec une létalité à 0,7 % et un taux d’attaque de 201 pour 100 000 habitants était le plus touché suivi de celui de PortBouët avec 185 cas, létalité (4,3 %) et taux d’attaque (61 pour 100 000 habitants). Plusieurs autres districts sanitaires de l’intérieur du pays ont été atteints par cette épidémie. Discussion.– Ces chiffres montraient la propagation rapide de l’épidémie dans la ville d’Abidjan et l’extension à plusieurs autres villes du pays. La crise a accentué cette extension à cause des déplacements importants des populations fuyant les combats entre ennemis. Une action prise très vite a permis de circonscrire dans le temps cette maladie. Conclusion.– Cette crise post électorale a accéléré l’extension de l’épidémie du fait de plusieurs facteurs. Un renforcement de la surveillance épidémiologique s’impose. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.471