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– l’infiltration du scalp ; – l’hémostase systématique ; – l’acide tranexamique pendant la chirurgie et jusqu’à la 6e heure postopératoire ; – l’absence de redon ; – l’usage d’un hémostatique local en fin de procédure ; – une antalgie anticipée, ainsi qu’une reprise rapide de l’alimentation pour limiter les pleurs ; – une durée opératoire inférieure à 90 minutes. La transfusion est vécue comme un acte agressif supplémentaire pour les familles. L’absence de transfusion rend cette chirurgie plus légère à leurs yeux. Le taux de nourrissons transfusés peut être diminué significativement par l’application de techniques simples, rapportées ici. Ce taux pourra encore être abaissé grâce à la préparation préopératoire des nourrissons avec l’association érythropoïétine/fer. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.098 P-23
Traumatismes du rachis à l’hôpital Principal de Dakar (HPD) : à propos de 126 cas I. Tine , E.R.B. Atangana , P.I. Ndiaye , M. Agbo-Panzo , A.A. Diop , M. Faye Unité de neurochirurgie, hôpital Principal de Dakar, Dakar, Sénégal Notre but est de rapporter les aspects épidémiologiques, cliniques, para cliniques, thérapeutiques et évolutifs des traumatismes du rachis à HPD. Notre étude rétrospective, sur sept ans, allant du 01/01/2005 au 31/12/2011, a été réalisée dans l’unité de neurochirurgie de l’HPD et porte sur les dossiers de patients âgés d’au moins 16 ans et présentant un traumatisme du rachis. Cent vingt-six cas ont été inclus dans l’étude, représentant 0,3 % de l’activité du service. L’âge moyen était de 33,17 ans (extr : 16–64 ans). Le sex-ratio était de 6,87. Les AVP constituaient la première étiologie avec 56,30 % des cas, suivis des accidents domestiques (21,01 %), et des accidents de travail (13,45 %). Au plan clinique, la douleur rachidienne était constante dans 96 % des cas, suivie des troubles neurologiques dans 88,89 %, et le grade A de Frankel prédominait avec 47,62 % des cas. On notait 57,94 % de lésions associées localisées essentiellement au crâne (23,02 %), aux membres (15,87 %) et au thorax (9,52 %) ; 57,14 % des lésions siégeaient au niveau du rachis cervical inférieur, avec 80 % de lésions disco-ligamentaires. Au rachis cervical supérieur (9,52 %), les fractures de l’odontoïde prédominaient avec 46,66 % des cas ; alors qu’au niveau du rachis dorso-lombaire (36,50 %), les lésions disco-corporéales prédominaient avec 40,91 % des cas. Les sapeurspompiers avaient assuré le ramassage-transport dans 61,90 % des cas. Le délai d’admission après 12 heures était de 67,89 % des cas. La chirurgie était réalisée dans 88,89 % des cas. La voie postérieure était utilisée dans 95,28 % des cas. L’évolution à un an était marquée par un taux de mortalité de 12,70 %, une récupération neurologique de 59,90 %, une spasticité et des escarres dans respectivement 39,09 % et 29,09 % des cas. Pathologie grave de l’adulte jeune masculin, liée essentiellement aux AVP, le traumatisme du rachis nécessite une prise en charge précoce et adaptée pour limiter les lésions médullaires. Cependant, la prévention reste la meilleure attitude. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.099 P-24
Plaie vertébro-médullaire par arme blanche, à propos de 4 cas
A. Ould El Moctar , S.M. Salihy , S. Memmou , A.S. Rajel , S. Elhadj Clinique neurochirurgicale, Centre Hospitalier National, Nouakchott, Mauritanie Les traumatismes vertébro-médullaires sont le plus souvent fermés ; les plaies par arme blanche sont plus rares mais susceptibles de mettre en jeu le pronostique vital et fonctionnel par leurs complications neurologiques et infectieuses. L’objectif de ce travail est de rapporter notre expérience dans la prise en charge des plaies vertébro-médullaires par arme blanche, à travers 4 cas, admis en urgence dans notre service. Ces 4 cas ont été colligés à la clinique Neurochirurgicale du Centre Hospitalier National de Nouakchott (Mauritanie), entre 2007 et 2013. L’âge moyen était de 20 ans (extr : 7–27 ans). Il s’agit d’une population exclusivement masculine. L’examen clinique a trouvé un écoulement du LCR dans tous les cas (4 cas), une paraplégie dans un cas, un syndrome de Brown-Sequard dans un cas. L’arme était un couteau dans trois cas, une tourne-vis dans un cas. Le scanner rachidien été réalisé dans tous les cas. L’IRM pratiquée dans deux cas a mis en évidence une brèche durale dans les deux cas, avec une contusion médullaire dans un cas. Trois de nos patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical (parage et plastie durale), suivi d’un traitement médical antibiotique à large spectre et d’une vaccination antitétanique. L’évolution a été bonne. Les plaies vertébro-médullaires par arme blanche sont rares mais graves, et la fréquence des lésions médullaires exige un bilan lésionnel précis pour une prise en charge initiale rapide afin d’éviter les complications infectieuses et/ou neurologiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.100 P-25
La fixation C1–C2 par la méthode de Harms. Étude préliminaire, à propos de 3 cas U. Kevenk , E. Celikoglu , I. Tutkan , A.F. Ramazanoglu , I.S. Merih Hôpital de la recherche et de l’éducation FSM, Istanbul, Turquie L’instabilité atlanto-axoïdienne (C1–C2) est un cas relativement rare mais avec une morbidité et une mortalité élevées. La subluxation peut être antérieure, postérieure ou latérale. Le risque majeur est une lésion médullaire par compression. Les symptômes les plus fréquents sont les douleurs cervicales et les céphalées. Trois cas avec instabilité C1–C2 opérés en 2013 sont présentés. Il s’agissait de 2 hommes et d’une femme dont l’âge moyen était de 60 ans (extr : 19–82 ans). Dans deux cas, il s’agissait d’accidents de voiture, pour le troisième, d’une chute. Les trois patients se plaignaient de douleurs cervicales. Tous les trois cas ont bénéficié d’une fixation par vis transpédiculaires C1–C2 par voie postérieure. Aucune complication chirurgicale n’a été observée. Lors des instabilités C1–C2, la fixation par vis transpédiculaires est une méthode efficace pour la stabilisation de la jonction atlantoaxoïdienne. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.101 P-26
Étude de l’impact de la cyphoplastie sur la géométrie du corps vertébral dans le traitement des fractures de type A de Magerl
Société de neurochirurgie de langue franc¸aise / Neurochirurgie 59 (2013) 225–263
B. Nicot , A. Fichten , R. Bouzerar , C. Capel , M. Lefranc , A.-S. Pruvot-Occean , C. Desenclos , P. Toussaint , O. Baledent , D. Le Gars , J. Peltier Amiens, France La prise en charge des fractures de type A du sujet jeune par cyphoplastie seule a pour but de corriger la déformation du corps vertébral. Nous en proposons une évaluation basée sur des mesures tridimensionnelles. L’objectif principal était l’analyse quantitative des modifications géométriques du corps vertébral induites par la cyphoplastie. L’objectif secondaire était la comparaison des procédures par ballonnets seuls et ballonets + stents. Ont été inclus 30 patients par tirage au sort parmi 110 traités par cyphoplastie entre 2010 et 2012 : 15 par ballonnets par voie bilatérale trans-pédiculaire ou latéro-pédiculaire, 15 par stenting bilatéral par les mêmes voies. Les foyers fracturaires étaient T10–L5, les traumatismes étaient à haute cinétique, et 19 fractures se classaient en type A3 de Magerl. Le remodelage 3D vertébral avant et après cyphoplastie permettait d’analyser l’augmentation vertébrale (en volume), la correction de la déformation coronale et cyphotique (entre deux plans) et la réduction du recul du mur postérieur (en volume). La cyphoplastie augmentait significativement le volume du corps vertébral qui passait, en moyenne, de 56885 ± 14385 mm3 à 61407 ± 15329 mm3 (p < 0,0001). L’augmentation était plus grande avec les ballonnets couplés aux stents (p = 0,049). La déformation moyenne initiale de 17,37 ± 4,43◦ était significativement réduite à 12,06 ± 3,90◦ (p < 0,0001). La réduction était plus importante dans le groupe ballonnets + stents (p = 0,018). Nous ne retrouvions pas de variation significative du recul du mur postérieur après cyphoplastie pour les fractures A3. La méthode de mesures que nous proposons apprécie les changements géométriques en 3D. Sur l’échantillon évalué, la cyphoplastie par stents apporte de plus grandes amplitudes de correction. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.102 P-27
Fractures du rachis cervical et spondylarthrite ankylosante : un diagnostic trop tardif V. Gilard , S. Curey , A. Perez , H. Castel , F. Proust Service de neurochirurgie, CHU de, Rouen, France La spondylarthrite ankylosante (SPA) touche 0,5 % de la population. Les fractures vertébrales traumatiques sont une complication fréquente de la SPA. Ces fractures sont instables et s’accompagnent de lésions neurologiques dans 65 % des cas. À notre connaissance, il n’existe pas d’étude concernant la dégradation neurologique avant prise en charge de telles fractures. Le but de cette étude était d’évaluer le taux de dégradation neurologique secondaire de ces patients avant traitement. Nous avons étudié de manière rétrospective 7 cas consécutifs de fractures cervicales dans un contexte de SPA, admis au service de neurochirurgie du CHU de Rouen entre juin 2007 et décembre 2012. Nous avons évalué le statut clinique par le score de Frankel au moment du traumatisme, de l’admission, avant et après traitement, ainsi que le délai entre traumatisme et admission, et entre admission et chirurgie. Sept patients ont été rec¸us pour une fracture vertébrale cervicale dans un contexte de SPA. Tous les patients étaient autonomes avant le traumatisme ; 4 patients (57,1 %) s’étaient aggravés avant l’admission. Le délai moyen entre traumatisme et admission était de 12,9 jours ; 5 patients (71,4 %) avaient un diagnostic retardé (> 24 h). Entre l’admission et le traitement chirurgical, 2 patients se sont aggravés et seulement 2 (28,6 %) demeuraient autonomes. Le délai moyen entre l’admission et l’intervention était de 15,7 heures (entre 2 h et 24 h). Les causes de dégradation neurologique étaient : 2 détériorations pendant le transfert et 3 fractures non diagnosti-
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quées initialement. Après traitement, le statut clinique est resté inchangé chez 2 patients (28,6 %) ; 4 patients (57,1 %) ont eu une récupération partielle et 1 patient (14,3 %) s’est dégradé. Les fractures vertébrales cervicales chez les patients atteints de SPA sont une pathologie mettant en jeu le pronostic vital et fonctionnel. Notre série est en faveur d’un traitement rapide du fait du risque de détérioration neurologique. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.103 P-28
À propos d’un cas de cruralgie déficitaire révélant un anévrysme rompu de l’aorte abdominale V. Mendes , C. Ducos , C. d’Aragon , C. Popa , R. Montessuy , E. Cochet , E. Gay Centre Hospitalier de la région d’Annecy, Metz-Tessy, France Une compression du nerf fémoral est possible sur l’intégralité de son trajet, depuis l’émergence des racines L2, L3 et L4, aux foramens intervertébraux, au plexus lombaire, dans le muscle psoas, pendant son cheminement dans la gouttière ilio-psoatique, jusqu’à sa terminaison à l’arcade crurale, au-delà de laquelle il se divise en quatre branches terminales. Nous décrivons le cas d’une compression extra-rachidienne du nerf fémoral responsable d’une cruralgie déficitaire. Un homme de 60 ans, a présenté brutalement une cruralgie gauche avec hypoesthésie de la face antérieure de cuisse et déficit à 4/5 du quadriceps gauche. Une IRM a été réalisée mettant en évidence une hernie discale foraminale L3–L4 gauche avec bonne concordance radio-clinique. Une infiltration foraminale sous TDM a été proposée. Lors du repérage scannographique, nous visualisions un volumineux anévrysme de l’aorte sous-rénale de 65 mm de diamètre, rompu, et dont l’hématome était contenu au sein du muscle psoas gauche. Une mise à plat de cet anévrysme a eu lieu en urgence avec, dans les suites, une diminution de la cruralgie sans récupération motrice quadricipitale. Un hématome intra-psoatique est une cause de compression symptomatique extrinsèque du nerf fémoral. Les causes d’hémorragie sont multiples, spontanées (pathologies de la crase sanguine), iatrogènes (traitements anti-coagulants ou anti-agrégants), et traumatiques. Quelques cas de volumineux anévrysmes avec compression du plexus lombo-sacral sont décrits. Moins de 10 cas de rupture anévrysmale de l’aorte abdominale révélée par une symptomatologie radiculaire sont rapportés dans la littérature, et tous ont été traités chirurgicalement. L’apparition d’une cruralgie, en l’absence de toute compression radiculaire évidente, doit faire rechercher une compression extrinsèque du nerf fémoral sur l’intégralité de son trajet, en particulier au sein du muscle psoas, en vue d’un traitement rapide, le pronostic vital pouvant être engagé. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.104 P-29
Ostéosynthèse percutanée robotisée. Une étude cadavérique M. Lefranc , J. Peltier , A. Fichten , C. Desenclos , P. Toussaint , D. Le Gars Service de neurochirurgie d’Amiens, CHU, Amiens, France Les techniques d’ostéosynthèse percutané sont de plus en plus largement adoptées dans la prise en charge des pathologies du rachis. Ces techniques présentent l’avantage d’une diminution de la morbidité (hémorragique et infectieuse) et d’une moindre destruction tissulaire. Nous présentons une étude cadavérique visant à évaluer la faisabilité d’une ostéosynthèse percutané robotisée (Medtech, France).