Ann Rkadaptation 0 2000 Editions
MBd Phys 2000 : 43 : 3- 13 scientifiques et medicales Elsevier
SAS. Tow
droits rCservCs
Article original
lhude 6pid6miologique et du devenir des bless& mbdullaires par activitk sportive en Aquitaine de 1990 h 1995 E. Costel, H. MeMat’, P. Dehaill, S. Rouleaul, H. Petit’, L. Wiartz, P. N’Guyen Van Tam2, M. Barat’* ‘Service de r&ducation neurologique, centre hospitalo-universitaire Pellegrin, place Arklie-Raba-Le’on, 33076 Bordeaux ; 2centre de rkducation et de &adaptation Tour-de-Gassies, rue Commanderie des Ternpliers, 33520 Bruges, France
RESUME introduction : Les accidents de sport sont parmi les quatre plus grands pourvoyeurs de lesions medullaires. Objectif: L’objectif principal de ce travail est de rechercher des particularites epidemiologiques des blesses medullaires par activite sportive en region Aquitaine. Leur prise en charge et leur devenir sont-ils differents compares a I’ensemble des blesses medullaires ? Patients et me’thode : Etude retrospective des dossiers medicaux de tous les blesses medullaires par activite sportive admis au centre hospitalo-universitaire de Bordeaux, lieu d’admission primaire de la quasi-totalite des blesses vertebromedullaires en Aquitaine, entre janvier 1990 et decembre 1995. Contact telephonique du plus grand nombre et envoi d’un questionnaire. R&w/tats : Soixante-sept patients sont ainsi hospitalises. Soixante-six pour cent des accidents ont lieu pendant I’&. Cette population est jeune (moyenne : 26 ans), en grande majorite masculine (91 %). Deux circonstances sportives dominent : les sports d’eau (63 %) et le rugby (19 %). A I’admission, 54 sont tetraplegiques et 13 paraplegiques avec un tableau de lesion complete dans 63 % des cas. Fractures effou lesions discoligamentaires sont presentes dans 95 % des cas, sit&es au niveau du rachis cervical inferieur (75 %). Dix-sept ont repondu a un questionnaire d’evaluation de leur suivi et de leur qualite de vie (RNLVWood-Dauphinee). Discussion : Les donnees epidemiologiques sont comparees a celles de la litterature. Concernant le groupe interroge, leurs reponses sont semblables aux blesses sans distinction etiologique, cela &ant explique par le fait que la majorite des accidents sont des accidents de
Requ le 19 avril 1999 ; accept6 le 16 aoat 1999 *Correspondance et tirb ci part
loisirs. Trois ont repris une activite sportive et seuls les sportifs confirm& beneficient d’aides provenant des associations sportives. Conclusion: Cette enquete nous permet de mieux cibler nos campagnes d’information et de prevention. 0 2000 Editions scientifiques et medicales Elsevier SAS bless& de vie
mhdullaires
/ sport
I hpidkmiologie
/ qualit
ABSTRACT Epidemiologic study and follow-up of spinal cord injuries due to sports accidents in Aquitaine from 1990 to 1995. Introduction: Accidents due to sports are among the four main causes of spinal cord injuries (SCI). Objectives: The principal aim of this work is to find the epidemiologic particularities of sports-related SCI in Aquitaine. The question is whether its follow-up and progress are different in comparison to all kinds of SCI patients. Methods: Retrospective study of medical files regarding all sports-related SCI, admitted to Bordeaux University Hospital between January 1990 and December 1995. Phone contact with most subjects, and by sending a questionnaire. Results: Sixty-seven patients had been admitted. Sixtysix percent of these accidents occur during summer. This population is young (average = 26 years old), and most of them male (91%). Two causes dominate: water sports (63%) and rugby (19%). On admission, 54 are tetraplegic and 13 paraplegic, with a complete lesion for 63% of them. Fractures and/or disco-ligamentary damages are present in 95% of cases, mainly in the inferior cervical rachis (75%). Seventeen answered a questionnaire for evalua-
E. Coste et al
4
ting their follow-up and quality of life (FlNLVWood-Dauphinee). Discussion: The epidemiologic particularities are compared with the data from previous reports. Concerning the interrogated group, the answers are similar to those from victims with no etiologic distinction, explained by the fact that the majority of the accidents happened during leisure time. Three took up sports again, and only confirmed athletes benefit from aid provided by sports associations. Conclusion: This investigation enables us to better target information and prevention campaigns. 0 2000 Editions scientifiques et medicales Elsevier SAS spinal life
cord injuries/sports/epidemiology
/ quality
of
L’incidence des blesses medullaires varie de facon importante selon les etudes [ 1, 2, 3, 5, 6, 8, 18, 19, 22, 24, 29, 30, 32, 35, 37, 38, 43, 451. En effet, elle est CvaluCe entre 9,2 [2] et 40,2/million par an [37]. Comparer la frequence des differentes etiologies n’est pas toujours aise du fait de l’absence d’homog&kite des populations Ctudiees [5 11. Cela provient, d’une part, de la diversite geographique des etudes, et, d’autre part, des criteres choisis pour classer les differentes activites sportives. Les accidents de plongeon sont ainsi parfois consider& comme des accidents de sport, des chutes ou places dans une categoric a part. Neanmoins, les accidents de la voie publique sont les plus grands pourvoyeurs de lesions medullaires particulierement chez les jeunes et les chutes chez les personnes agees (tableau Z). Meme si la frequence des accidents de sport comme facteur etiologique de traumatisme medullaire est variable, elle permet, le plus souvent, de les situer parmi les quatre premieres causes de lesion de la moelle [6, 14, 20, 21, 34, 36, 39, 40, 44, 481. Selon Tall et de Vault [46], les lesions medullaires avec signes neurologiques representent 0,6 a 1 % des consequences morbides des accidents sportifs. Selon les pays et surtout les regions, les pratiques sportives different. Si les sports aquatiques constituent les plus grands pourvoyeurs de blessures medullaires, la place des autres sports est plus heterogene. Les problemes humains, medicaux et sociaux qu’ils entrainent, justifient que l’on s’y interesse par une action ciblee tout d’abord preventive. L’objectif principal de cette etude est d’effectuer une enquete Cpidemiologique des blesses medullai-
res, par activite sportive en Aquitaine, et d’en degager les aspects originaux lies aux sports a risque pratiques dans la region. Au vue des donnees de la litterature, nous avons ensuite essay6 de trouver des particularites dans la prise en charge et le devenir d’un groupe d’entre eux par rapport h l’ensemble des blesses medullaires. PATIENTS
ET MkTHODE
Cette etude Porte sur tous les blesses medullaires par activite sportive admis, entre janvier 1990 et decembre 1995, au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Bordeaux, centre referent en Aquitaine. Chaque sujet est examine dans les six heures suivant son admission, par un medecin de medecine physique et de readaptation fonctionnelle, aux urgences ou en reanimation traumatologique de l’hopital Pellegrin, service d’accueil de ces patients avant la poursuite de la prise en charge en chirurgie ou reanimation. Ainsi, les donnees de l’examen initial sont recueillies systematiquement, le niveau lesionnel &ant defini selon la terminologie francophone [26]. N’ont pas ete pris en compte les patients d&d& avant l’admission au CHU et les admissions dites secondaires (patients dont la prise en charge initiale s’est effectuee dans un autre centre hospitalier et qui ont bCnCficiC d’un transfert). Nous avons analyse retrospectivement les dossiers administratifs et medicaux provenant des differents services concern& afin de recueillir les donnees biographiques, les circonstances du traumatisme, l’examen clinique initial, le bilan lesionnel et le type de prise en charge initiale pour chaque patient. A partir de cette population, nous avons cherche a prendre contact avec le plus grand nombre d’entre eux afin de connaitre leur suivi medical et reeducatif, leur qualite de vie a distance de l’accident (choisi arbitrairement superieur ou Cgal a un an et demi) et de les interroger sur leur pratique sportive. Ceux qui ont pu etre retrouves ont alors CtC contact& par telephone entre juin et aout 1997, afin de leur expliquer l’objectif de l’enquete et de nous permettre de leur adresser un questionnaire. Le document envoy6 comporte plusieurs parties concernant les circonstances du traumatisme, le parcours medical et reeducatif, la pratique sportive avant et apres I’accident, la participation financibre, materielle et humaine des associations sportives si le
Blesses medullaires, Tableau
I. ktiologies
&de
medullaires
[22]
et al. [24] et al. _ f281 _
Minaire Griffin
et al. [ 181
Stover
et Fine
1963-1967 (n = 300) 19761971 (n = 619) 197Gl975 (n=351) 1935-1981
(n> 10000) Senegas et al. [36] 1961-1982 (n=917) Soopramanien [43] 1992-1993 (n = 412) Shingu et al. [37] 19961992 (n=7471) Price et al. [35] 1988-1990 (n = 376) Levi et al. [25] 10/1991-06/1994 (n = 379) Acton et al. [I] 1980-1988 (n = 644) Hart et Williams 198881993 _1191_ (n=616) De Vivo _ 1131_ 1991-1995 (n = 2 814) Campos et al. [5] 1988 (n = 108) Biering et al. [2] 1975-1984 (n = 268) AVP
: accident
de la voie publique
Pays
Afrique
_14.51_
de sport, qualite de vie
5
(en pourcentage).
Annefes d’t%ude (effectif
Key et Retief Kraus
des blesses
accidents
du Sud
AVP W)
Chutes (%)
Choc direct autre (%)
34
12,3
fitats-Unis
55,8
19,2
France
47,2
28,5
l&ats-Unis
65,6
13
fitats-Unis
47,7
20,8
France
67
5
Roumanie
13
59
47,7
41,8
575
50
20
4
45,6
37,l
50
13,4
25
2,4
Japon Eitats-Unis Suede fitats-Unis Afrique
du Sud
ktats-Unis Brtsil
; TS : tentative
35,9
20,3
41,7
15
47
26
18
7,5
Sports (“ro)
Plongeon (%)
Agression (“ro)
TS (“ro)
Autres m)
533
25
593
7
12
6
7,8
03
73
3,2
14,2
14,6
22 10
7 5,4 13
Dont 21,6 % Dont 46 %
11 1,7 11
2
399 5,3
11,3
7,3 933 3
6
6
1,9
4
9
11,2
329
55
596
29,5
7
27,8 2
8
de suicide.
sujet Ctait licencie et, enfin, l’index de reintegration a la vie nor-male de Wood-Dauphinee ou RNLI (reintegration to norrd living index) [49]. Notre etude a cherche a comparer les reponses de cet echantillon de patients avec les donnees de la litterature concernant les blesses medullaires sans distinction etiologique. RlbULTATS Enq&te
CpidCmiologique
Entre janvier 1990 et decembre 1995, 67 blesses medullaires par activite sportive ont done CtC hospitalises au CHU de Bordeaux. Nous remarquons une relative homogeneite du nombre annuel de ce type d’accident, avec une moyenne d’un peu plus de 11 cas par an. En revanche, le nombre d’admissions selon le mois de l’annee est loin d’etre equivalent
Figure 1. Repartition mensuelle en Aquitaine de 1990 a 1995.
des accidents
medullaires
sportifs
@gure I). Les mois d’bte sont les plus a risque puisque pres de 66 % des accidents ont eu lieu durant les mois de juillet et d’aout. Dans cette population, la predominance masculine est nette
6
E. Coste et al
Figure
2. Repartition
Tableau II. Nombre de l’activite sportive ActivitP
par tranche
sportive
III. Nombre de cas de blesses d’activite sportive aquatique. d’eau
Vagues Piscine S;lisse (surf, Etang Riviere Non connue
medullaires
neurologique
Effectif 2 12 8 23 7 3 4 4 4 67
Cornplet 1 9 5 14 6 2 2 2 1 42 soit 63 %
jet-ski)
Incomplet 1 3 3 9 1 1 2 2 3 25 soit 37 %
q Absence de l&ion
medullaires
0 Fractures
isol6es
n Fractures
+ luxations
5 El L&ions discoligamentaires isolkes Figure
en fonction
Nombre de cas (n = 42)
moorey,
Niveau
a I’admission
en fonction
42 13 3 2 2 2 1 1 1
Rugby Parapente Parachutisme Bquitation Gymnastique Motocross ULM Montagne
Sports
neurologique
Nomhre de cas (n = 67)
Sports d’eau
‘Ihbleau du type
IV. &at
c4 c5 C6 C7 C8 Dl aD4 D5aDll Dl29Ll L28Sl Total
d’age.
de cas de blesses responsable.
Tableau
13 9 5 4 4 7
(61 hommes et six femmes). La moyenne d’bge au moment de l’accident est de 26 ans avec des extremes allant de 15 a 63 ans. En repartissant les patients par tranche d’age, il apparait que plus de 60 G/o des personnes concernees ont entre 15 et 24 ans (figure 2). Les sports responsables sont varies (tableauxZZ et ZZZ). Mais, dans notre region d’Aquitaine, deux sports predominent : les sports aquatiques responsables de 63 % des cas, avec une predominance des
3. Bilan
des lesions
rachidiennes
(n = 67).
accidents de plongeon en eau peu profonde, et les accidents de rugby responsables de 19 % des cas. La plupart des accidents survenant en periode de vacances estivales, nous avons voulu savoir dans quelle proportion la population touchee Ctait locale. Parmi les 67 patients, 61 sont de nationalite francaise (soit 91 %) dont 43 residant dans la region Aquitaine (soit 64 %). Concernant l’etat neurologique a l’admission, 54 etaient tetraplegiques et 13 paraplegiques avec un tableau de lesion complete dans 63 % des cas. Les sports d’eau et de rugby occasionnent quasi exclusivement une tetraplegie. En effet, seuls un accident de jet-ski et un accident de rugby sont responsables de paraplegics. 11 apparait que le niveau lesionnel a l’admission se situe entre C5 et C8 dans 60 % des cas (tableau IV). Le bilan des lesions rachidiennes objective des fractures (79 %) et des lesions discoligamentaires (43 %), seules ou associees, situees entre C4-C5 et C7 dans 75 % des cas (figure 3). Quatre-vingt-dix pour cent des fractures sont uniques. Pour un patient, celle-ci a rev&! un OS
7
Blesses medullaires, accidents de sport, qualite de vie Tableau V. Lesions associees. L&ions
cranioenc62phaliques
L&ions
(n = IO) Sports d’eau (n = 42)
Quatre TC dont trois avec PC1 (un hematome sow-dural avec pneumencephalie)
Rugby (n = 13) Parapente (n = 3)
Trois TC dont deux TC avec PC1 Un TC avec PC1
Parachutisme I Equitation (n Gymnastique Motocross (n
Un TC avec PC1
(n = 2) = 2) (n = 2) = 1)
ULM(n= 1) Montagne (n = 1)
Un TC avec PC1 (cedeme hemispherique)
respiratoires
Usions
(n = 8)
orthop&diques
Autre
(n = 5)
(n = 1)
Cinq inhalations bronchiques d’eau par debut de noyade Un hemopneumothorax
Une fracture de c&es
Un pneumothorax
Une fracture de &es et du calcaneum Une fracture de c&es et du bassin
Un htmopkitoine
Un htmothorax
TC : traumatisme crlnien ; PC1 : perte de connaissance initiale (traumatisme cranien <>).
pathologique myelomateux (accident de plongeon chez un homme de 63 ans). Seuls trois patients ne presentaient aucune de ces lesions. Pour deux cas, le traumatisme a decompense un canal cervical Ctroit congenital. Pour le dernier, il s’agissait d’une ischemie medullaire dans un contexte de polytraumatisme (accident de jet-ski). La grande major&C des patients (6 1 sur 67) a CtC opCrCe immediatement ou dans les 24 premieres heures de leur admission. Certains sports sont plus a risque d’occasionner un polytraumatisme. Les accidents de plongeon, par exemple, associent, de faGon non negligeable, aux lesions de la moelle, des traumatismes cramens (quatre plongeons sur 42 accidents par sports d’eau) et des inhalations d’eau par debut de noyade (cinq accidents de plongeon). Le parachutisme et le parapente sont Cgalement a l’origine de traumatismes cr&riens et de pathologies polyfracturaires. Le tableau V r&urne les lesions associCes en fonction du sport pratique. Elles sont essentiellement de trois types : cranioencephaliques, respiratoires et orthop&iques. Quelques
particular&
liees au sport
Les accidents lies a un sport aquatique concement 42 personnes, 90 % sont des hommes (38 hommes et quatre femmes), dont Page moyen est de 24,8 ans. La determination du m&anisme lesionnel est approcht& par I’analyse du contexte etiologique et par l’approche qu’en fait 1’American Spinal Injury Association en fonction des donnees radiologiques osseuses [25]. Les
mecanismes lesionnels retrouves sont : dans 28 cas, une flexion pure ou combinee (soit 67 %) ; dans dix cas, une extension (soit 24 %) et, dans quatre cas, une compression axiale (soit 9 %). P&s de 50 % des lesions rachidiennes impliquent Y&age C5. Les accidents de rugby concement 13 jeunes hommes d’iige moyen 22,4 ans. Parmi eux, sept ont entre 17 et 19 ans. Nous constatons dix cas de luxation dont deux avec fracture. Deux fractures isol& et une decompensation dun canal cervical etroit sont par ailleurs de&es. L’atteinte est exclusivement cervicale avec, dans cinq cas, une lesion de niveau C5-C6. A propos des autres sports, nous notons un tableau de paraplegic pour neuf d’entre eux : les cinq accidents de vol a voile (parapente et parachute) dont deux avec lesions completes, les deux accidents d’equitation (lesions incomplbtes), l’accident d’ULM (lesion incomplete) et, enfin, celui de motocross (lesion complete). Les accidents de gymnastique (barre fixe, saut en hauteur) sont tous deux responsables de tetraplegies (incomplete C5 dans un cas et complete C6 dans l’autre cas) ainsi que celui de montagne (tCtraplCgie incomplete). Don&es
initiales,
suivi et devenir
Caracthistiques de lu population interrogbe au moment de l’accident Seul un petit nombre de personnes a repondu a notre questionnaire. En effet, parmi les 67 blesses medullaires sportifs admis au CHU entre 1990 et 1995,
8
E. Caste
33 blesses medullaires n’ont pas CtC retrouves et les six de nationalite &rang&e n’ont pas CtC inclus. Vingt-huit blesses medullaires ont done ete contact& par telephone entre juin et aout 1997. 11 y a eu deux refus et, sur les 26 lettres envoyees, seules 17 nous sont parvenues. Ce petit effectif n’est done pas representatif de l’ensemble de la population etudiee. 11 est compose de 16 hommes. La moyenne d’age est de 265 ans. Treize d’entre eux presentent une tetraplegie lors de l’examen neurologique initial. Parmi ces 17 personnes, 14 affirment pratiquer, avant leur accident, au moins deux activites sportives differentes de facon reguliere. Trois patients etaient des sportifs de haut niveau (deux joueurs de rugby et un pratiquant le parapente). Cinq detenaient une licence sportive, dont deux pour un sport autre que celui pratique lors de l’accident. La majorite de ces blesses medullaires a subi le traumatisme a l’occasion d’une activite de loisir (11 patients parmi lesquels les neuf accidents lors de sport d’eau), cinq au tours d’une competition et aucun lors d’un entrainement. Prise en charge et devenir Pour ce groupe de 17 personnes, la duree moyenne d’hospitalisation initiale au CHU de Bordeaux est de 45 jours, cette duree &ant plus Clevee pour les tetraplegiques (tetraplegiques : 465 jours ; paraplegiques : 375 jours). En centre de reeducation, le sejour est en moyenne de 308 jours, sejour, la encore, plus long pour les tetraplegiques (tetraplegiques : 322 jours, paraplegiques : 217 jours). Sept patients ont CtC rehospitalises par la suite, certains meme a plusieurs reprises. Les motifs sont d’ordre medical pour la plupart (sept fois : escarres, thrombophlebite, prise en charge vesicosphincterienne) ou d’ordre chirurgical (trois fois : transpositions musculaires, chirurgie des voies urinaires). Parmi les 14 blesses medullaires se considerant comme sportifs avant I’accident, trois poursuivent la pratique d’un sport regulierement, dont un de haut niveau. Les sports pratiques sont le tennis, le basket et le cross-car. Les associations sportives sont intervenues pour les cinq personnes dont I’accident est survenu lors d’une competition. Ce soutien s’est presente cinq fois sous forme de participation financiere (trois associations de rugby, une de parapente et une d’escalade), trois fois sous forme d’une aide materielle (trois associations de rugby) et trois fois
et al
sous forme d’un soutien humain (trois associations de rugby). L’index de reintegration a la vie normale (RNLI) est un questionnaire comportant 11 items explorant six aspects du handicap au moyen d’echelles analogiques (de 0 B lo), rapport6 a un score de 100 points. 11 est le temoin du handicap ressenti et de la qualite de la reinsertion sociale. Les resultats de cet index (RNLI) donnent une moyenne de 79.3 (moyenne des paraplegiques : 87,3, moyenne des tetraplegiques : 76,6). Les r&hats des items, pris individuellement, sont compris entre 6,3/10 (activites sociales et professionnelles) et 8,7/10 (relations personnelles et activites recreatives) Cfigwe 3). DISCUSSION L’interet de cette etude est de donner une evaluation objective des blesses medullaires par activite sportive en Aquitaine. Certaines de ces donnees meritent d’etre discutees au vu des donnees de la litterature. Plusieurs points sont concordants : - quel que soit le sport, la proportion d’hommes presentant des lesions de la moelle est toujours plus ClevCe que celle des femmes. Certains rattachent cela a des pratiques et des regles parfois differentes pour un m&me sport. D’autres considerent Cgalement que la femme s’exerce de facon plus prudente, surevalue moins ses capacites et a moins l’esprit de competition [39]. Le sport le plus frequemment responsable de lesion medullaire chez la femme est l’equitation. Les sports les moins souvent incrimines chez elles sont le rugby, le football americain, les sports aeriens, etc. Mais, on conGoit bien que ces particularites puissent evoluer au fil des annees. Dans notre etude, les six femmes ont present& leur accident a l’occasion d’un sport d’eau (n = 4), d’un accident d’equitation (n = 1) et d’un accident de montagne (n = 1) ; - cette population est jeune. La moyenne d’lige de 26 ans est comparable aux donnees de la litterature, celle-ci allant de 23,5 a 28,5 ans (Depassio et al. : 23,5 ans [14], De Vivo : 24 ans [13], Katoh et al. : 28,3 ans [21], Shingu et al. : 28,5 ans [37]). Elle est Cgalement nettement inferieure a celle des blesses medullaires saris distinction etiologique, comprise entre 3 1 et 48,6 ans [ 1, 25, 29, 30-32, 37, 381 ; - les sports aquatiques sont les plus grands pourvoyeurs de blesses medullaires sportifs et cela quel-
Blesses medullaires,
accidents
de sport, quahte de vie
Figure 4. Resultats
de l’index de reintegration a la vie normale (RNLI) par item. DCpl. logt. : deplacement a l’interieur du logement ; depl. corn. : deplacement dans la communaute proche ; dCp1. ext. : dtplacement exttrieur ; soin perso. : soins personnels ; act. tr. : activites likes au travail ; act. r&r. : activites recreatives ; act. sot. : activitts sociales ; role fam. : role familial ; rel. perso. : relations personnelles ; Aise aut. : ressenti de l’autonomie ; face epr. : possibilite de faire face aux epreuves.
Tableau VI. Principales Auteurs-An&es (effect@
d’e’tudes
Biering-Sorensen et al. 1965-1984 [2] (n = 61) Shingu et al. 19961992 [37] (n = 182) Silver 19.51-1968 [40] (n=71) Sil;er ’ 1984-1988 1401 (n=60) _ ~ Depassio et al. 197&1981 [14] (n = 73) Vigouroux et al. 19661976 [48] (n = 180) Steinbriick et Paeslack 1967-1978 [44] (n = 212) Heiden et al. 1963-1972 [20] (n = 104) Katoh et al. 1990-1992 [21] (n = 528)
etiologies
sportives
Plongeon f%) 56
responsable Equitation f%)
d’accident
medullaire
Montugne (alpinisme + ski) (%)
5
21,6
10 13,4
(en pourcentage). Gymnastique VJ)
Rugby f%)
10
Motocross m)
Autres (%I
8
11
4,4
42
59
12,7
7
7
15
23
10
59
11
40
27
42
5
27
4
10
11
16
19
17
6
8
34
61,7
6
7
8
17,3
10
10
80
23.5
I.3
les que soient les rkgions, maritimes ou non, du fait de la survenue frkquente d’accidents en eau deuce (piscine, lac, hang). Viennent ensuite les accidents
20,4
635
52
d’dquitation, d’alpinisme, de gymnastique et, dans notre rkgion, de rugby [41] (tableau VZ). Plusieurs ClCments peuvent en partie expliquer la prkpondk-
10
E. Coste et al
rance de telle ou telle activite sportive dans la survenue d’accident medullaire. En premier lieu, certaines conditions geographiques, climatiques et traditionnelles, font que les regions se pretent plus volontiers a la pratique de certains sports. C’est le cas du Sud-Ouest de la France, maritime, repute pour ses vagues oceanes et ou la pratique du rugby est une tradition. Certains sports sont, par ailleurs, consider& comme &ant plus a risque que d’autres (sports reputes dangereux comme le vol a voile, l’alpinisme, le ski et les sports de contact comme le rugby ou le football americain) [ 151. 11est important ensuite de dissocier les sports de loisir et les sports de competition. Les facteurs incrimines dans les sports de loisir sont a la fois l’imprudence, la meconnaissance des risques et des mesures de prevention, le manque d’entrainement et l’absence de formation aux regles de secourisme dans I’entourage pouvant aggraver de faGon dramatique le tableau neurologique initial [ 171. Pour les sports de competition, outre le manque d’entrainement, d’autres elements entrent en ligne de compte : la surevaluation des capacites, le stress de la competition, le manque de securite du lieu d’entrainement, la deficience du materiel et la disparite des forces entre Cquipes oppodes... Des pratiques nouvelles ou un materiel en tours d’evaluation am&rent aussi a des prises de risque ma1 definies. C’est probablement le cas des nouveaux sports de glisse (surf, moorey, snow-bord, jet-ski), comme ce fut le cas dans les an&es 1970 avec les debuts du trampoline (le materiel initial permettant des sauts allant jusqu’a 69 m) [39]. Enfin, les modifications des regles des jeux ont parfois CtC source d’une recrudescence de traumatisme sportif comme ce fut le cas du rugby en Angleterre. Silver [39] a ainsi CtudiC l’evolution de l’incidence de ce type d’accident depuis les annees 1960 en fonction des modifications des regles. Dans notre etude, la plupart des personnes interrogees, mCme si elles ont, le plus souvent, presente un accident de sport de loisir, ont une pratique sportive reguliere d’au moins deux sports differents (14 sur 17) ce qui sous-entend un entrainement correct. Mais les cinq accidents ayant eu lieu durant une competition sont en faveur d’une prise de risque excessive en situation de stress ; - les risques de tetraplegie sont plus ClevCs pour les traumatismes sportifs compares aux blessures medullaires traumatiques sans distinction etiologique. Le
rachis cervical constituant le segment rachidien le plus mobile, il est particulierement expose aux traumatismes. Dans la litterature, ce risque varie de 56,5 a 835 % [14, 21, 40, 44, 481. La proportion dans non-e etude est concordante puisqu’elle objective 81 % de tetraplegie. Par comparaison, la proportion des tetraplegiques en general est comprise entre 25 et 50,2 % [l, 25, 30, 311. De meme, le pourcentage de lesions completes est environ deux fois plus ClevC que celui de lesions incompletes. En effet, pour les accidents de sport, une atteinte complete est constatee darts 60 a 70 % des cas (dans non-e etude : 63 %) alors qu’elle est de 33 a 45 % pour les blesses medullaires sans distinction etiologique [l, 7, 28, 333. Comment expliquer la gravite des lesions medullaires dans ce contexte ? Le mecanisme lesionnel initial et l’appui prolonge en position vicieuse (par exemple dans les accidents de rugby) sont probablement en pat-tie responsables. ParticularitCs 1iCes h certains sports d’eau et de rugby
sports :
Sports d’eau Les regions en bordure du littoral sont loin d’avoir l’exclusivite. Mais, en Aquitaine, par exemple, 30 % des accidents ont lieu sur les plages au bord de l’eau (plongeon en eau peu profonde, chute causee par une vague, etc.). Nous nous attendions a trouver plus d’accidents de surf par chute en fin de vague, trop pres du bord (trois cas). Peu d’articles dans la litterature font part d’accidents medullaires lors de la pratique de ces sports plus recents que sont le surf ou le jet-ski. 11est possible que la haute technicite ou les exigences materielles en limitent l’acces a une population experimentee et attentive aux conditions de pratique. Les accidents en piscine se produisent plus souvent en eau peu profonde [ 14, 161. Green et al. [17] constatent, sur 66 blesses medullaires, que la meconnaissance de la piscine, le manque de pratique en mat&e de natation ainsi que des erreurs durant le sauvetage sont des facteurs de risque et d’aggravation secondaire retrouves dans plus de la moitie des cas. La region vertebrale la plus frequemment touthee est, selon les auteurs, C5-C6 avec une frequence allant de 44 a 82 % [14, 16, 17, 44, 481. Les donnees presentees concordent : 28 cas sur 42 (soit 67 %). Le mecanisme lesionnel le plus souvent decrit est en flexion pure ou combinee (67 % des cas dans cette etude et jusqu’a 86 % des cas selon Depassio et
Bless&
m6dullaires.
accidents
al. [14]). Les phenomenes d’hyperextension se produisent moins souvent. Les rotations ou lateroflexions sont rares. Les examens complementaires objectivent le plus souvent une fracture-dislocation (50 % selon Steinbrtick et Paeslack [44], Frankel et al. [16]). Les luxations pures sont bien plus rares et l’absence de signe radiologique exceptionnelle. La litterature ne rapporte que peu de lesions associees. L’Ctude constate, tout de meme, cinq cas de traumatismes craniens avec ou saris perte de connaissance (dont un cas avec lesions cerebrales se&-es) ainsi que cinq inhalations bronchiques par debut de noyade. 11 n’est Cgalement que tres rarement mentiond, dans la litterature, des patients d&Cd& dans la suite de la prise en charge (un cas selon Steinbriick et Paeslack [44]). Le seul rapporte dans cette etude est un tetraplegique haut (C4 complet) ayant presente des complications cardiopulmonaires. Rugby [411 Le rugby est un sport non d&rue de risque. En effet, differentes etudes indiquent une morbidite ClevCe (morbidite CvaluCe a 14,6 % lors d’une enquete effecttree en 1968-1969 en France aupres de la Federation fran$aise de rugby et du secretariat d’Etat a la Jeunesse et aux Sports [4], un accident pour huit adherents contre un sur 53 pour le judo dans l’etude de Thiebault [47]) mais son taux de mortalite est un des plus faibles (0,0013 %). Les traumatismes du rachis representeraient 5 a 6 % des lesions [48]. Parmi les accidents sportifs, il est responsable de 8 a 23 % des blesses mddullaires [ 14, 16, 40, 481. En Aquitaine, oti le rugby est un sport traditionnel, il represente 19 % des traumatismes medullaires lies aux sports. Les premieres etudes ont montre que les accidents survenaient plus volontiers chez des joueurs de bon niveau, en debut de saison et pendant le premier quart d’heure de jeu. Les risques s’accroissaient en fonction de l’age et done de la condition physique du joueur [48]. Celles plus recentes s’orientent au contraire vers des accidents plus graves et plus frequents chez des jeunes sportifs manquant d’experience si l’on descend dans la hierarchic des divisions [52]. La moyenne d’age se situe entre 22 et 25 ans selon les etudes. Dans la notre, nous constatons que sept cas sur 13 ont entre 17 et 19 ans. On ne peut done incriminer un rachis fragilise apres des annees de pratique par des microtraumatismes -rep&
de sport, qualitt
de vie
11
tCs mais on peut Cvoquer effectivement le manque d’experience comme un facteur de risque important. Les circonstances de survenue les plus souvent rencontrees sont : la melee surtout si elle est effondree et le plaquage. Zakarian et al. [52] soulignent que les joueurs les plus exposes au tours d’une melee sont ceux de premiere ligne et, plus particulierement, le pilier droit et le talonneur, car leur t&e et leurs Cpaules sont emprisonnees dans la melee. Lors du plaquage, c’est le plaqueur le plus expose. Les m&urismes en cause sont fonction des circonstances de w-venue. En meMe, les phenomenes d’hyperflexion, combines ou non avec une rotation, sont p&lominants surtout lors de l’entree en melee et lorsque la melee vaincue se souleve. On constate alors des lesions de la moelle par protrusion discale, luxation avec accrochage articulaire ou fracture en tear-drop. Les mt+canismes en hyperextension se produisent essentiellement lorsque la melee s’effondre. Des m&nismes en rotation axiale ou par abaissement du moignon de l’epaule, seuls ou combines, sont Cgalement d&its. Lors du plaquage, hyperflexion et hyperextension sont retrouvees. La region cervicale basse est principalement touthee avec des lesions situ&es entre C4 et C6 (Silver 35 cas sur 67 [41], dans none etude neuf cas sur 13) correspondant le plus souvent a des luxations avec ou sans fracture (dam notre etude dix cas sur 13). Donnbes initiales
- Suivi et devenir [12,23,42,
SO]
Sur les 67 blesses medullaires par activite sportive repertories, seuls 25 % ont repondu a notre questionnaire. Cet Cchantillon, non representatif par manque d’effectif, ne nous permet pas, bien Cvidemment, de mettre en evidence des differences significatives mais souleve certaines tendances. Pres des trois quarts des accidents sont des accidents de loisir (12 cas sur 17), survenant chez des personnes pratiquant un ou des sports regulierement, mais que l’on ne peut pas considerer comme des sportifs confirmCs. 11 est probable que notre population s’assimile plus a une population de blesses medullaires sans distinction Ctiologique mais presentant, tout de m&me, certaines caracteristiques Cpidemiologiques Cjeunesse, sex ratio, etc.). Certains ClCments plaident en cette faveur. En premier lieu, les durees d’hospitalisation initiale et en centre sont difficiles a comparer a celles des preddentes etudes, &ant donne la grande variabilite de leurs resultats
12 Tableau
E. Coste et al VII.
DurCes
d’hospitalisation
Etlldes Hospitalisation initiale (jours) Moyenne TCtraplCgiques ParaplCgiques Hospitalisation en centre (jours) Moyenne TCtraplCgiques ParaplCgiques Taux de rkhospitalisation Recul Frequence Nombre de fois
initiale
et en centre
(en jours)
Notre Ctude (n = 17)
T&rafigap [23] (n = 1 668)
45 46,s 37,s
60
308 322 217,s
411
1,5 h 7 ans 41 7c 2 fois
12,9 ans 74,4 %7 3,96 fois
Bier@-Sorensen et al. [2] (n = 268)
Davidoff et al. [9] (n = 88)
Petit [33] (n = 59)
40s
64 S&.5
IS.7
SO,5
78.1
369
1%
CONCLUSION de constater activiti sporparticulikelocale est en
de rkhospitalisation.
Pedersen et ~1. [32/ (n = 27)
(tableau VII). Le taux de rkhospitalisation que l’on trouve (41 %) est comparable aux taux donnCs pour une population de bless& mkdullaires saris distinction ktiologique : environ 30 B 55 % pour la premikre annCe [9, 11, 271 et 50 % pour les deux annCes suivantes [ lo]. Les re’ponses au RNLI sont kgalement sensiblement kquivalentes & celles don&es par Petit [33] sur 92 bless& mkdullaires (total : 78,4 ; paraplkgiques : 81,8 et tktraplkgiques : 74,4). Nous sommes peu CtonnCs de constater que, sur les 17 personnes interrogkes, seules trois poursuivent une activitk sportive adaptke, une seule de faGon t&s re’gulike. En effet, rappelons que 13 d’entre elles sont tktraplkgiques. Et signalons que les trois personnes concernkes &Gent, avant leur accident, sportifs compB titeurs. La participation des associations sportives intervient sous forme financiike pour cinq d’entre elles. Seules les associations de rugby jouent un r61e B la fois sur le plan financier, mat&e1 et humain, tkmoignant d’une meilleure organisation de la prise en charge des accident& par rapport B d’autres associations sportives. Le type de participation et la durke d’intervention seraient B dktailler. Enfin, on s’interroge sur la place de ces sportifs bless& mkdullaires au sein de ses associations sportives et de leur participation g d’kventuelles campagnes d’information et de prkvention.
Cette Ctude Cpidkmiologique nous permet que le nombre de bless& mkdullaires par tive n’est pas nkgligeable en Aquitaine, ment durant les mois d’CtC. La population
et taux
242 197
1 an 39 70
7BlOans 80 %
grande partie concemke. Les sports B risque rkgionaux sont principalement les sports d’eau, avec de nombreux plongeons en eau peu profonde, et le rugby, touchant une population particulikrement jeune. Cette enquste permettra de mieux cibler les campagnes d’information et de prevention qui apparaissent nkessaires. La population ayant rCpondu au questionnaire semble peu diffkrente d’une population de bless& mkdullaires saris distinction &iologique, cela s’expliquant en partie par le fait que la majorit de ces accidents sont des accidents de loisirs. Une Ctude sur un plus grand nombre de cas et sklectionnant des sportifs confirm& nous permettrait de rechercher d’Cventuelles diffdrences significatives en termes de suivi, de devenir et de qualit de vie. RtiFkRENCES 1 Acton A, Farley T, Freni LW. Hegbodu VA, Sniezek E. Wohlleb JC. Traumatic spinal cord injury in Arkansas, 1980 to 1989. Arch Phys Med Rehabil 1993 ; 74 : 1035-40. 2 Biering-Sorensen F, Pedersen V, Clausen S. Epidemiology of spinal cord lesions in Denmark. Paraplegia 1990 ; 28 : 105 18. 3 Bracken MB, Freedman DH, Hellenbrand K. Incidence of acute traumatic hospitalized spinal cord injury in the United States 1970-1977. Am J Epidemiol 1981 ; 113 : 615-22. 4 Bucknill A, Gibson A. Pr&ention des blessures en parapente : r8le du mattriel de protection. MCd Sport 1996 ; 4 : 155-63. 5 Campos Da Paz A, Beraldo PSS, Almeida MCRR. Neves EGC, Alves CMF, Khan F. Traumatic injury to the spinal cord. Prevalence in Brezilian hospitals. Paraplegia 1993 ; 30 : 636-40. 6 Damjan H, Turk PR. Prevention of spinal injuries from diving in Slovenia. Paraplegia 199.5 : 33 : 246-9. 7 Daverat P. Dartigues JF, Mazaux JM, Barat M. Initial factors predicting functional performance in patients with traumatic tetraplegia. Paraplegia I990 ; 28 : 4 14-9. 8 Daverat P, Petit H, Kemoun G. Dartigues JF, Barat M. The long term outcome in 149 patients with spinal cord injury. Paraplegia 1995 ; 33 : 665-8.
Blesses medullaires.
accidents
9 Davidoff G, Schultz S, Lieb T, Andrews K, Wardner J, Hayes C, et al. Rehopitalization after initial rehabilitation for acute spinal cord injury: incidence and risk factors. Arch Phys Med Rehabil 1990 ; 71 : 121-4. 10 De Jong. Physical disability and public policy. Sci Am 1983 : 248 :40-9. 11 De Vivo MJ, Kartus PL. The influence of age at time of spinal cord injury on rehabilitation outcome. Arch Neurol 1990 ; 47 : 687-91. 12 De Vivo MJ, Richards JS. Community reintegration and quality of life following spinal cord injury. Paraplegia 1992 ; 30 : 108-l 2. 13 De Vivo MJ. Causes and costs of spinal cord injury in the United States. Spinal Cord 1997 ; 35 : 809-13. 14 Depassio J, Toraldo C, Minaire P, Boisson D, Eyssette M. Les traumatismes vertebraux avec signes neurologiaues au tours de la pratique d’un sport. Sem HopParis 1983 ; 3s’ : 3131-5. 15 Dubois C. Joseoh PA. Perrouin-Verbe JF. Mathe JF. Tetraoltnie post-traumatique sportive et reparation du dommage co&o&l. In: Privat C, HCrisson C, td. Rencontres autour du bless? medullaire. Problemes en mtdecine de reeducation no 18. Paris : Masson ; 1990. p. 183-7. 16 Frankel HL, Montero FA, Pennv MD. Soinal cord iniuries due to diving. Paraplegia 1980 ; 18 :- 118-22.. 17 Green BA. Gabrielsen A. Hall WJ. O’Heir J. Analvsis of swimming ‘pool accidents resulting in’ spinal cord injuj. Paraplegia 1980 ; 18 : 94-100. 18 Griffin MR, Ooitz JL, Kurland LT. Ebersold MJ, O’Fallon WM. Traumatic spinal cord injury in Olmsted County Minnesota, 1935-1981. Am J Epidemiol 1985 ; 121 : 884-95. 19 Hart C, Williams E. Epidemiology of spinal cord injuries: a reflection of changes in south african societv. , Paraolenia 1994 : LY 32:709-14. 20 Heiden JS, Weiss MH, Rosenberg AW, Apuzzo ML, Kurze T. Management of cervical spinal cord trauma in Southern California. J Neurosurg 1975 ; 43 : 732-6. 21 Katoh S, Shingu H, Ikata T, Iwatsubo E. Sports-related spinal cord injury in Japon (from the nationwide spinal cord injury registry between 1990 and 1992). Spinal Cord 1996 ; 34 : 416 21. 22 Key AG, Retief PJM. Spinal cord injuries. An analysis of 300 new lesions. Paraplegia 1970 ; 7 : 243-9. 23 Klotz R. Analyse sur le long terme des complications medicales chez les blesses medullaires tetraplegiques vivant a domicile. DonnCes de l’enquete Tetrafigap sur 1 668 patients [these m&detine]. Bordeaux : universid Bordeaux II ; 1998. 24 Kraus JF, Franti CE, Riggins RS, Richards D, Borhani NO. Incidence of traumatic spinal cord lesions. J Chron Dis 1975 ; 28 :471-792. 25 Levi E, Hulting C, Nash MS. The Stokholm Spinal Cord Injury Studv. 1. Medical nroblems in a regional SC1 _uopulation. . Paraplegia 1995 ; 33’: 585-94. 26 Maury M. L’examen neurologique. In: Maury M, Bd. La paraplegie. Paris : Flammarion MCdecine-Sciences ; 1981. p. 15176. 27 Meyers AR, Feltin M, Master R, Nicastro D, Cupples A, Lederman R, et al. Rehospitalization and spinal cord injury: cross-sectional survey of adults living independently. Arch Phys Med Rehabil 1985 ; 66 : 704-8. 28 Minaire P, Castanier M, Girard R, Berard E, Deidier C, Bourret J. Epidemiology of spinal cord injury in the Alpes region. France. Paraplegia 1978 ; 16 : 76-87. 29 Minaire P, Demolin P, Bourret J. Life expectancy following spinal cord injury: a ten years survey in the Rhone-Alpes region, France, 1969-1980. Paraplegia 1983 ; 21 : 1 l-5.
de sport, qualite de vie
13
30 Otom AS, Doughan AM, Kawar JS, Hattar EZ. Traumatic spinal cord injuries in Jordan: an epidemiological study. Spinal Cord 1997 ; 35 : 253-5. 31 Pajareya K. Traumatic spinal cord injuries in Thailand: an epidemiologic study in Siriraj Hospital, 1989-l 994. Spinal Cord 1996 ; 34 : 608-10. 32 Pedersen V, Miiller PG, Biering-Sorensen F. Traumatic spinal cord injuries in Greenland 1965-1986. Paraplegia 1989 ; 27 : 345-9. 33 Petit H. Evaluation de la reinsertion et approche de la qualite de vie a long terme d’une cohorte de blesses medullaires. Analyse preliminaire sur 59 cas [memoire de DEA de sciences et techniques adaptees au handicap et a la readaptation]. UniversitC de Bourgoene ; 1992. 34 Prall JArWinston KR, Brennan R. Spine and spinal cord injuries in downhill skiers. J Trauma 1995 ; 39 : 1115-8. 35 Price C, Makintubee S, Herdon W. Epidemiology of traumatic spinal cord injury and acute hospitalization and rehabilitation charges for spinal cord injuries in Oklahoma, 1988-1990. Am J Epidemiol 1994 ; 139 : 37-47. 36 Senegas J. Vital JM, Barat M, Caille JM, Dabadie P. Traumatismes du rachis cervical. Encycl Med Chir (Elsevier, Paris). Anoareil locomoteur, 15-825-A-10. 1987 : 21 o. 37 Sl&gu H, Ohama M, Ikata T. A nationwide epidemiological survey of spinal cord injuries in Japan from january 1990 to december 1992. Paraplegia 1995 ; 33 : 183-S. 38 Silberstein B, Rabinovich S. Epidemiology of spinal cord injuries in Novosibirsk, Russia. Paraplegia X995 ; 33 : 322-5. 39 Silver JR. Injuries of the spine sustained in rugby. Br Med J 1984 ; 288 : 37-43. 40 Silver JR. Spinal injuries in sports in the UK. Br J Sp Med 1993 ; 27: 115-20. 41 Silver JR, Stewart D. The prevention of spinal injuries in rugby football. Paraplegia 1994 ; 32 : 442-53. 42 S&teen A, Lundqvist C, Blomstrand C, Sullivan L. The quality of life of three functional spinal cord injury subgroups in a Swedish community. Paraplegia 1990 ; 28 : 476-88. 43 Soopramanien A. Epidemiology of spinal injuries in Romania. Paraplegia 1994 ; 32 : 7 15-22 44 Steinbrtick K, Paeslack V. Analysis of 139 spinal cord injuries due to accidents in water sports. Paraplegia 1980 ; 28 : 86-93. 45 Stover SL, Fine PR. The epidemiology and economics of spinal cord injury. Paraplegia 1987 ; 25 : 225-8. 46 Tall R, De Vault W. Spinal injury in sport: epidemiologic considerations. Clin Sports Med 1993 ; 12 : 441-8. 47 Thiebault J. Le risaue soortif : etude de 43 093 dossiers concernant 57 disciplines’ (sports amateurs). Rev Fr Dommage Corp 1980 ; 6 : 319-52. 48 Vigouroux RP, Guillermain P, Verrando R. Neurotraumatologie d’origine sportive. Neurochirurgie 1978 ; 24 : 347-50. 49 Vital JM, Pointillart V, Senegas J. Rachis cervical de l’enfant et traumatologie sportive. In: Privat C, HCrisson C, td. Rencontres autour du bless& medullaire. Problbmes en medecine de retducation n”18. Paris : Masson ; 1990. p. 145-51. 50 Wood-Dauohinee SL. Ouzoomer MA. Williams JI. Marchand B. Spitzer WG. Assessmeni of global function: the reintegration to normal living index. Arch Phys Med Rebabil 1988 ; 69 : 583-90. 51 Yelnik A, Dizien 0, Cordier C, Held JP. Epidemiologic des paraplegics traumatiques quelques problitmes methodologiques. In: Privat C, Htrisson C, td. Rencontres autour du bless6 medullaire. Problemes en mtdecine de reeducation n”18. Paris : Masson ; 1990. p. 191-6. 52 Zakarian H, Costard P, Farrugia M, Delarque A. Traumatismes graves du rachis cervical chez le joueur de rugby. Mtd Sport 1989 ; 3 : 145-8.