http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.155
sion du « syndrome TC ». L’existence d’une pathologie dégénérative se poursuivant après le TC initial invite à rechercher de nouvelles pistes thérapeutiques visant à limiter ces phénomènes. Nos résultats sont à confirmer par des études longitudinales portant sur de grandes séries.
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Évolution neuropsychologique et IRM à plus de 5 ans d’une cohorte de 22 patients traumatisés crâniens A. Lelong 1,∗ , V. Perlbarg 2 , C. Debarle 3 , P. Pradat-Diehl 3 , E. Caron 3 , H. Benali 2 , D. Galanaud 4 , B. Lesimple 1 , G. Torkomian 1 , S. Delphine 2 , L. Puybasset 1 1 Neuro-réanimation, CHU de Pitié-Salpêtrière 2 Laboratoire d’imagerie biomédicale, faculté de médecine UPMC, site Pitié-Salpêtrière 3 Médecine physique et réadaptation 4 Neuro-radiologie, CHU de Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Lelong) Introduction Le traumatisme crânien (TC) est un problème majeur de santé publique par sa fréquence, la gravité du pronostic vital immédiat et l’importance des séquelles [1]. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) avec la mesure de la fraction d’anisotropie (FA) et de la diffusibilité moyenne (MD) en tenseur de diffusion (DTI) apporte une évaluation de l’atteinte de la substance blanche qui peut persister à distance [2,3]. L’objectif de cette étude était de décrire le devenir de traumatisés crâniens graves (TCG) de la prise en charge en réanimation à leur évolution neuropsychologique et IRM à plus de 5 ans du TC. Matériel et méthodes Étude monocentrique observationnelle. La population sélectionnée était issue d’une cohorte de TCG adultes hospitalisés en neuro-réanimation entre 2005 et 2008. Dans le cadre du suivi systématique des TCG, une hospitalisation de jour était proposée par téléphone à chaque patient, afin de réaliser un entretien médical pour évaluer leur devenir global et cognitif, un bilan neuropsychologique et une IRM-DTI avec mesures de FA et de MD, au minimum 5 ans après le TC. Les résultats sont exprimés en effectifs et pourcentages. Les valeurs de FA, de MD et de volumes cérébraux étaient normalisées par rapport à celles de volontaires sains et exprimés en pourcentage de la valeur des contrôles. Résultats Vingt-deux TC, principalement liés à des AVP (64 %) et à des chutes (23 %) ont été inclus. À plus de 5 ans, 41 % des patients avaient une bonne récupération (GOSE 7—8), 46 % un handicap modéré (GOSE 5-6) et 13 % un handicap sévère (GOSE 3—4). Ils présentaient des troubles cognitifs dominés par des syndromes dysexécutifs (100 %), des troubles de l’attention (91 %) et mnésiques (73 %). Ils souffraient d’une atrophie cérébrale avec perte de volume cérébral de 13 % en moyenne et de lésions de la substance blanche visible en IRM-DTI reflétant la perte axonale et neuronale. On observait une baisse de FA et une augmentation de MD sur la quasi-totalité des régions étudiées quelle que soit la gravité du TC initial appréciée par le Glasgow Coma Scale, le mécanisme lésionnel ou l’aspect du scanner initial (cf Fig. 1). En moyenne, on observait des valeurs de FA à 93 % et de MD à 107 % des contrôles. Ces modifications de FA et MD étaient significativement plus importantes chez les patients âgés de plus de 40 ans au moment du TC et chez ceux qui avaient présenté de l’hypertension intracrânienne malgré un traitement bien conduit. Discussion À plus de 5 ans, nous observons des séquelles tant neuropsychologiques que quantifiables à l’IRM chez les victimes d’un TCG hospitalisés en réanimation quelle que soit la gravité initiale du TC. Les outils tels que l’IRM-DTI aident à améliorer notre compréhen-
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Fig. 1 Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Ann Phys Rehabil Med 2014;57:e65. [2] AJNR 2014;35:23—9. [3] Front Hum Neurosci 2012;6:160. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.156 R156
Étude observationnelle sur le pronostic des hématomes sous-duraux chroniques sous antiagrégant plaquettaire opérés en urgence Agathe Desvaux 1,∗ , Virginie Tréhel-Tursis 1 , Anne-Marie Korinek 1 , Marion Bisch 1 , Josée Delort 2 , Anne Mercadier 2 , Vincent Reina 1 , Anne-Laure Boch 1 , Louis Puybasset 1 , Vincent Degos 1 1 Pitié-Salpétrière, Paris, France 2 EFS, Pitié-Salpétrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Desvaux) Introduction En France, on estime à 8500 cas/an le nombre d’hématomes sous-duraux chroniques (HSDc). Une prise en charge chirurgicale précoce permet une récupération dans plus de 2/3 des cas. Une des principales complications postopératoires est la récidive, aggravant nettement le pronostic. Pour certains auteurs, l’évacuation chirurgicale des HSDc sous antiagrégant plaquettaire (AAP) majore le risque de récidive [1], sauf en cas d’arrêt des AAP [2]. Il n’existe pas de recommandation claire sur la transfusion plaquettaire (TPl) en cas d’HSDc sous AAP. L’objectif de ce travail est d’étudier le risque de récidive et le pronostic des patients opérés d’HSDc en urgence sous AAP transfusés en plaquettes. Matériel et méthodes Nous avons mené une étude observationnelle, monocentrique sur 3 années successives (2011—2013) à partir d’une base de données exhaustive et prospective des malades neurochirurgicaux. Deux groupes de patients opérés d’un HSDc en urgence ont été inclus : les malades sans anomalie d’hémostase préopératoire (contrôle) et les malades sous AAP transfusés (AAP-TPl.). Les malades sous AVK, les reprises opératoires, les troubles hémostatiques autres ont été exclus de cette étude. Les facteurs de
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Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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Communications libres — Jeudi 17 septembre 2015
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risque potentiels (données démographiques, antécédents, traitements anti-thrombotiques, présentation clinique, imageries préopératoires, techniques chirurgicales et anesthésiques) ont été collectés et les critères de jugement (durée moyenne de séjour (DMS), taux de récidive, taux de récupération et mortalité intra-hospitalière) ont été calculés. Les données transfusionnelles ont été vérifiées rétrospectivement avec l’Établissement francais ¸ du sang. Les analyses statistiques ont été élaborées par des tests paramétriques et des régressions logistiques univariées. Résultats Sur cette période, 426 patients ont été opérés d’un HSDc. Après respect des critères d’exclusion, 260 HSDc ont été inclus dont 189 (73 %) HSDc contrôles et 71 (27 %) HSDc AAP-TPl (80 % aspirine, 20 % clopidogrel). L’âge moyen était de 74 ans [72—76] avec 69 % [64—75] d’hommes. Le taux de récidive était de 15 % [10—19] avec une DMS de 7 jours [6—9], un taux de récupération complète de 85 % [79—91] et un taux de décès de 4 % [1-6]. La comparaison des 2 groupes ne retrouve pas de différence significative pour le taux de récidive (respectivement 14 % versus 18 %, p = 0,4) ainsi que pour la DMS (p = 0,8), la récupération (p = 0,9) et le taux de décès (p = 0,7). Parmi tous les facteurs de risque potentiels testés en analyse univariée pour la récidive, un éthylisme chronique (OR = 2,5 ; [1,0—6,3], p = 0,05) et l’absence de drain de Jackson (OR = 2,3 ; [1,1—5,2], p = 0,04) étaient les seuls facteurs de risque significatifs. De plus, dans notre cohorte, la récidive post-opératoire était associée aux décès intra-hospitaliers (14 % versus 44 %, p = 0,01). Discussion Notre étude ne met pas en évidence d’augmentation du risque de récidive d’HSDc ni d’aggravation du pronostic chez les patients sous AAP transfusés en plaquettes. Cette stratégie évite tout délai de chirurgie et engage la question de l’épargne transfusionnelle. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Wada M. Clin Neurol Neurosurg 2014;120:49—54. [2] Okano A. Br J Neurosurg 2014;28(2):204—8. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.157
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indication privilégiée à la transplantation coeur-poumons (TxCP). Cependant la pénurie de greffons cœur-poumons a fait reconsidérer cette indication. Le but de cette étude était donc d’évaluer l’évolution en réanimation et la survie des patients selon le respect ou non de l’indication théorique de TxCP ou transplantation bi-poumons (TxBP). Matériel et méthodes Nous avons étudié de facon ¸ rétrospective les 74 patients transplantés dans notre centre de 2008 à 2011 pour une HTAP. L’indication d’une TxCP était retenue sur la sévérité de la dysfonction cardiaque droite, la nécessité de recours à un support catécholaminergique ou à une assistance circulatoire extracorporelle (ECMO) ainsi que sur le retentissement hépatique ou rénal. Quarantedeux patients étaient des candidats théoriques à la TxCP. Cette indication a été retenue chez 30 patients(Groupe 1, TxCP/TxCP), tandis que 12 patients ont finalement recu ¸ une TxBP(Groupe 3, TxCP/TxBP). Trente-deux patients ont bénéficié d’une TxBP comme indiqué (Groupe 2, TxBP/TxBP). Nous avons colligé la nécessité d’une ECMO postopératoire, l’évolution du score SOFA, ainsi que la mortalité en réanimation et à 6 ans. Résultats Le retentissement cardiaque de l’HTAP était significativement plus sévère dans les groupes 1 et 3 (débit cardiaque respectif de à 3,8 ± 1,4 et 4,1 ± 0,7 L/min versus 5,2 ± 1,2 L/min dans le groupe 2, p = 0,0002). Le nombre de patients nécessitant une ECMO postopératoire était comparable dans les groupes 1, 2, et 3 (27 %, 25 %, et 33 %, respectivement). La nécessité d’un support catécholaminergique était significativement plus longue dans le groupe 3 (13 versus 4 jours dans les groupe 1 et 2, p = 0,01). L’évolution du score SOFA était différente dans les 3 groupes (Anova, p = 0,04) ; le groupe 3 avait un score plus sévère dans les 7 premiers jours (figure : ligne verte groupe 3 ; ligne rouge groupe 1 ; ligne bleue groupe 2). Il n’y avait pas plus de complications infectieuses, chirurgicales, ou immunologiques d’un groupe à l’autre. Le pronostic n’était pas différent entre les groupes avec une survie précoce de 77 %, 78 % et 92 % en réanimation et de 50 %, 53 % et 58 % à 6 ans pour les groupes 1, 2 et 3, respectivement (Fig. 1). Discussion Les patients souffrant d’une HTAP sévère et recevant une TxBP à la place d’une TxCP, ont une survie comparable à celle des patients ayant recu ¸ une TxCP. Cependant, ils présentent une évolution plus compliquée sur les premiers jours de réanimation, se traduisant par la nécessité d’un support catécholaminergique plus prolongé et un SOFA Score plus sévère. Le choix d’une TxBP sur une indication théorique de TxCP semble malgré tout être une alternative raisonnable dans l’indication de l’HTAP, y compris en cas de défaillance cardiaque droite sévère, compte-tenu de la pénurie actuelle de greffons cœurpoumons.
Est-il licite de proposer une transplantation bipulmonaire chez des patients ayant une indication théorique initiale de transplantation cardio-pulmonaire ? Aurelie Gruner 1,∗ , Talna Kortchinsky 1 , Olaf Mercier 2 , Saida Rezaiguia-Delclaux 1 , Elie Fadel 2 , Francois Stéphan 1 1 Réanimation adulte, Le Plessis Robinson, France 2 Chirurgie thoracique et vasculaire, hôpital Marie Lannelongue, Le Plessis Robinson, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : aurelie
[email protected] (A. Gruner)
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Introduction L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une maladie sévère pour laquelle la transplantation reste la seule alternative thérapeutique au stade terminal. L’HTAP avec dysfonction cardiaque droite sévère était jusqu’à peu considérée comme une
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