Rev. E.E.G. Neurophy~iol., 1982, 12:268-274 Elsevier Biomedical Press
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ETUDE PAR TOMOGRAPHIE A POSITRON DU COMPORTEMENT DANS LE CERVEAU HUMAIN DU PROTOXYDE D'AZOTE MARQUE A L'AZOTE-13 THOMAS NIETHAMMER, GUY DEL FIORE, JEAN-MARIE PETERS, D A N I E L LAMOTTE, M A R T I N E TIMSIT-BERTHIER, LINO QU/~GLIA. NORA B O U G H A R O U A T et G U I D O POZZESSERE Centre de Recherchedu C.vclotron. Universi~dde L,ege. Bat-B30 Sart-7~bnan, B-4000 Liege (Belgique) SUMMARY
A study by positron emission tomography of the behaviour in the human brain ef ~3N-labelled nitrous oxide The synthesis of lJN-labelled nitrous oxide was made following NtCKLES' method. After a partial denitrogenisation by breathing pure oxygen for 3 rain, the subject inhaled a bohts of JSN-labelled nitrous oxide dihaed in 2 1 of oxygen (a mixture of 5 ~ tJN20 and 95 ~ 02). After an apnea of 30 sec the subject begat) to breathe in a closed respirator), system containing a mixture of 10% N20 and 90% 02. Eight images of the brain taken at level OM + 3 it) 4 subjects showed at) important uptake in the cerebellum attd in thefrontal and temporal cortex. Six mOz after hthalation of the bohts, the radioactivity hz the cerebellum showed a clear decrease, whereas little decrease was observed ht thefrontal cortex and only a slight decrease tn the temporal cortex. In order to suppress the activity due to the vascular comportment, an experiment was performed under the ~ame conditions as the previous one, but using sodium pyrophosphote containbtg tin and 25 mCi of Tc.99m pertechnetate. The correction factors vary from 0.394 to 0.894 depending on the R. O.I. T(te activity curves after correction zhowed a predomiaance in thefrontal cortex. It can therefore be conchtdea that some specific zones of the braht are receptive to N20 and hi particular the frontal cortex. These results were compared with the data obtainedfrom the electrophysiological recording of the frontal region of the brain (C.N.V.: Conthtgem Negative VariatiopO. Rf~SUMR Le protoxyde d'azote marqu6 ~t l'azote-13 fut obtenu grSce .1 la mgthode de NICKLES. Apr~s une d6nitrog6nisation partielle durant 3 rain en respirant de 1oxjcg~ne put', le sujet inspit ait 2 1 en bolus d'un m61ange de 5 ~ de ~3N20 et 95% d'O2. Apr6s une apnee de 30 see il se mettait ,1 respirer darts un circuit ferm6 eontenant 10% de N20 et 90~o d'Oz; 8 images tomographiques du eerveau au niveau GM + 3 ehez 4 sujets montrent une iml~ortante radioaetivit6 aU niveau du ce.velet, des cortex frontaux et temporaux. 6 min apr6s le bolus, alors que la radioactivit6 disparait au niveau du cervelet, elle reste prgsente au niveau frontal et dons une moindre mesure au niveau des cortex temporaux. Afin de supprimer l'activit6 due ~. la eomposante vasculaire, une avtre expgrienee a 6t6 subie par un soul sujet, et qui consiste en un marquage des globules rouges au 99roTe. Diff6rents facteurs de correction furent calcul6s en fonction de la r6gion d'int6rSt ehoisie. Les eourbes d'aetivit~ apr6s correction montrent-une pr6dominanee au niveau frontal. Nous pouvons done eonelure que le cortex frontal a une affinit6 ~lus sp6cifique au N20. Ces r6sultats furent confrontgs avee d'autrcs donn6es 61ectrophysiologiques (V.C.N.: Variation Contingente N6gative).
INTRODUCTION Le protoxyde d'azote, a 6t6 d6eouvert en 1777 phi PRIESTLEY et ce n'est qu'en 1799 que les propri6t6s analg6siques ont 6t6 d6crites par D~vg. I1. faudra
attendre jusqu'en 1844 pour assister .1 sa premi6re utilisation elinique (extraction dentaire) pitt WEL~S et COLTON. C'est aussi ee dernier chereheur qui propose le s urnom de < au N20. A pmrtir de 1876 le m61ange N20-O 2 est oftieiellement accept6 pa r los
Ttr~s-~-part-T. Niettiammer, Di~.,islonde M(:decineNucl6aire, H6pital Cantonal Univei sitaire de Gen6ve, 12! liGen~ve 3, Suisse. Communication pr~sent6e A la r~union de ia Soef&~d'E.E,G, et de Neurophys[ologtedl~tque.de languefrahealse, |0 1 d-~eembr* 1981; texte Iremis l e l d~eembre 1981; d6fmitb/ement aceept~ le 24 mai 1982. 0370-:4475/0000--0000]$02.75© 1982 Elsevier Biomedical Press
ETUDE PAR TOMOGRAPitlE A POSITRON m6dccins qui commeneent A l'adopter en tant qu'anesth6sique durant les interventions chirurgicales. Du point de vue ehimique et biochimique le N20 est consid6r/~ eomme un gaz incrte, v6hicul6 dans le sang sous forme libre. Cette notion de gaz inerte a d'ailleurs permis 'h KErr et SCHMIDT(1948) d'effectuer pour la premi6re fois une d6termination du d6bit sanguin c~r6bral, calcul6 scion le principe de FIcK. Ce principe veut que la quantit6 de substance capt6e dans un temps donn6 par un organe fi partir du sang qui le perfuse suit 6gale ",1 la quantit6 de cette substance transport6e par le sang art~riel, moins celle retrouv6e dans le sang veineux durant le m6me temps. A ce principe de F~cKvient s'ajouter la notion de coefficient de partition du N20 entre le sang et le cerveau. Ce coefficient est de 1,03 ehez le chien et de 1,07 chez l'homme (KErr et aL, 1948). Ce coefficient a 6t6 d6termin6 sur des parties de cerveau qui ont 6t6 homog6n6is6es avant analyse; ces r6sultats repr6sentent done une moyenne pour tousles tissus c6r~braux (substance blanche et gr;se entre autres), alors qu'il serait tout-.hfait envisageable que ce coefficient varie d'une r6gion l'autre du cerveau, par cxemple d'un cortex fi un autre. Afin d'udliser le principe de FtCK de mani~re correcte, KE'rY et SCHM~DT(1948) sous-entendaient une r6partition homog~ne du N20 au niveau du cerveau et uniquement d6pendante du d~bit sanguin c~r6brai rSgional. De plus tin r6eent travail de CAUGHEY et aL (1977) montre que chez le chien nouveau le N'20 se r6partit dans 2 milieux basiques: un polaire repr6sentant le milieu aqueux et un nonpolaire repr6sentant le milieu graisseux, la partie iipidique de la membrane cellulaire cn roceurence. La possibilit6 d'un mode d'action du N20 sur des r6cepteurs sp6eifiques dolt ~tre-envisag6e, surtout lorsque l'on salt que deux hypotheses f'ondamentales du mode d'action des agents anesth6siants sent actuellement diseut~es (ItALSEV, 1979). I1 s'agit d'une part, suit d'une action mgl~culaire pure (liaison avec des prot~ines, les lipides et l'eau) et d'autre part, suit d'une action cellulaire (liaisons. et interactions au niveau des synapses et de r~cepteurs sp~cifiques et asp~ciiiq~aes). La pluiaart des auteurs s'accordent/t consid6rer que les effet~ desagents anesth6siants sent la cpns6quence de'ces deux modes d'action. Le but de'ee travail 'est de savoir si le N20 diffuse et ag~t de mamere homog6ne au nweau du cerveau, ou si au contraire certaines'r~gions c6r6brales: sent plus sp~cifiquement r~ceptives ~ cette mol6eule anesth~siante.. Si ~: surnom de gaz:hilar~nt ia '6t~ -donn6 au prot-oxyde d'a,zote; ce n'est pas,,ans? raison; 6iant
269
donn6 qu'il induit effectivement un 6tat euphorique permettant de d6cleneher avec facilit6 le fire chez l'homme. On note par ailleurs la description du rire induit par des 6tats eliniques pathologiques dent nous ne citeruns que les plus d6monstratifs: an~vrisme de !a bifurcation de l'ari~re basilaire compressant le corps mamillaire et soutevant le plancher du IIE:me ventricole (pattie ant.)(CtARKE, 1931); stimulation de l'hypothalamus durant l'extraction d'un papillome du pie,~tus ehoroYde (FOERSTERet GA(3EL,1933); tumeur du III~me ventricule (DOTT, 1938); tumeur hypophysaire, frontale et pad6tale (~|ARTIN, 1950); tumeur de l'hypothalamus (LIST et BEmN, 1956); gliome envahissant la partie sup6rieure du pens (IrtoNSIDE, 1956); syndrome de WEST (LOISEAUet aL, 1971). On eonstatera que la plupart de ces diff6rents pathologies se localisent surtout dans la r6gion hypothalamique et frontale. Les autres s'expliquent par le fait que le m6c~nisme du rire est d6pendant de voles nerveuses sp6cifiques et aussi de structures plus connues, relies que ie noyau moteur du neff facial, le noyau moteur du trijumeau, des noyaux ambigus, des noyaux moteurs de la nuque, du centre respiratoire et du cortex sensitif. Une revue de 53 cas cliniques faite par DAVlSONet KEL.VtAN(1939) d6mon~re que toutes ces diff6rentes structures nerveuses peuv'cnt ¢~tre responsables de rire et de cris p,xthologiques. Cette 6fium~ration des cas sus-mentionn6s n'enl~ve en den i't/ypoth&ique possibilit~ d'existence d'un centre du rire,.6tant donn(: que sa tbnction serait de rassembler et "d'int~grer les stimulations externes, pour ensuite exciter d'une mani~re harmonieuse les noyaux moteurs incrimin/:s. L'hypoth~.se de ee travail est, gr~tce au N20 marqu~ l'azote-13, de pouvoir mettre en 6vidence ce centre du tire chez l'homme. MATERIEL ET METHODE (1) PRODUCTIONEF PURIFICATIONDU N20 MARQUI~A L'AZOTE-13 La m6thod¢ utilis~e fat celle-de NXCKLES et aL (197.8)..reals modifi6e, ~ n de-r~pondre ~t tin double 0bjectif: accroissement de l'activit6 permettant Fob-' ientiofi'd'iniages'de bonhe qualit~ par"tomographie transaxiale par 6missi6n de'positrons (50 mCi]100 ml de 'aN20 20 min apr6S lil fin dcla production du t3N); r~¢Lip~rationd'un. gaz 'ants .th6.siant.. ra'dioactff ~san.s contamination par des oxydes d'~izote. Chaque ~chantillon c0ntcnait:m0Jhs de 0,3.ppm deaN.c2', ,m6in~ d~ 1;75 p p m d e N'et moins de 0,.06 ppm d~ .03-
270
T. NIETHAMMER
et aL
ainsi un retour du 13N:O dans l'air alv~olaire (fraction insp;r~e plus grande que la concentration sanguine). Les coupes tomographiques faites 3 eentim6tres au-dessus de ia ligne orbito-m6atale (OM + 3) permettent de visualiser les cortex frontaux et temporaux, une partie des noyaux gris centraux et la pattie sup6rieure du cervelct, en saehant que la rbsolution axiale cst de 19 mm et transaxiale de I3 mm pour le tomographe utilis6 (PHELPS et aL, 1978). Huit images furent enregistr6es avec des temps d'acquisition (80 sec-224 sec) compens6s en fonction de la demi-vie de l'azote-13 (I0 rain). La reconstruction des images a 6t6 faite par calcul fi l'ordinateur et non par I'enregistrement d'une image de transmission. Pendant i'enregistrement de la derni~re image, le sujet respirait fi rair libre, effcetuant ainsi ul~e 6preuve de vidange. Quatre r6gions d'int6r& furent ehoisies (cervelet, cortex frontaux et les deux cortex temporaux), ce qui permit de tr,aeer des courbes d'activit6s pour chaque r6gion d'int6r6t en fonetion du temps (Fig. 1).,
(2) ADMINISTRATION /~ DES SUJETS VOLONTAIRES ET DI~'TEC'rlON PAR TOMOORAPHIE ,~. POSITRONS
Quatre volontaires Oge moyen: 33:t:4ans) en bonne sant6 habituelle et ayant subi au pr6alable un examen m6dical complet furent soumis ~t cette exp6rience. Dans un premier temps deux ballonnets oesophagiens furent plac6s puis gonflfs dans les fos-~es nasales du volontaire dans le but d'dviter une contamination par le gaz radioactif ~t ee niveau. Couch6 sous le tomographe, le sujet effeetuait tout d'abord une d6nitrogfnisation partielle en respirant de l'oxyg6ne pur pendant 3 min, ceci pour favoriser le pas.=age du =3N=Odans le sang alv601aire. 35 mCi de 13N20 en moyenne 6talent alors inspir6s en bolus .,1 partir d'un ballon d'anesth6sie de 21 eontenant un m61ange de 5~o de t3N20 et 95~ d'O 2. Apr6s une apnEe de 30 see, l'enregistrement de la premi6re image d6butait et le sujet se mettait ~t respirer dans un circuit ferm6 contenant un m61ange de 10% de N20 non-marqu6 radioactivement et 90% d'O2, pcrmettant d'6viter
nombre de coincidences par R.I.
R6gions d'intOr@t
(R.I.)
20000
T
15000.
T
_
10000 -
5000 -
Vidange
t e m p s d'acquisition (s) " 1 84 I; 9 4 i ' 107 ~ i 145 ,, 0
,
o
"
.,, '
' :
j.: j-
177
10
.
"
-=1 ' • 309
225 '
I
I
,!
1
+
15
Respiration en . c l r c u i t f e r m 6 conte.n'ant un m61ange de 'i(]'% ' d e N 2 0 e t ' 9 0 % d ' O ~ /
2~ 0
I
,
!
temps
I -,--"t
FIG. l" - - Courbes'd'activit~ par r6gions:d'int/:r~t (1 ~+4) au cours, du 'temps.,N0mbre de sujets: 4. C=irvesof activity -as'ay~nCtion of time'for regions of'interest (1 'to ~4).ltr~chtberof subjects:"4.
":'1
(min)
ETUDE PAR TOMOGRAPttlE A POSITRON Ces courbes 6tant la rdsultante de deux composantes, I'une due au volume vasculaire et l'autre due tt la fixation du protoxyde d'azote, leur interpr6tation ~:en devient que plus dillicile..Afin de supprimer la composanto due au volume vasculaire, une autre exp6rience a 6t6 subie par un soul sujet st!ulement. Elle consistait fairc un marquage in vivo des globules rouges (PAvI~L et aL, 1977). On injecte tout d'abord 10 mg de pyrophosphate de sodium contenant de l'6tain: le pyrophosphate ayant une affinit6 pour le globule rouge, il va s'y fixer de mani6re pr6f6rentielle. 20 rain apr6s on injecte 25 mCi de perteehn6tate de 99mTcde sodium, qui lui a une affinit6 particuli~re pour l'6tain. L'activit6 dfcel6e au m-ame niveau (OM + 3) ct dons les m-ames coiaditions que cellos de l;exp6dence faite au ~aN20 fut mesur6e ",t l'aide d'une gamma ¢am6ra tomographique traditionnelle. Pour normaliser los aefivit6s sur le s coupes obtenues avec le t3N20 , par rapport .~ la perthsion cfrfbrale, nous avons d6termin6 l'aetivit6 des r6gioas d'int6r-at de mSmes surfaces et de m-ames situations que celles fares sur los coupes au 13N.~O. Los pourcentages d'aetivit6 dans cos r6gions d'int6r&, par rapport/t l'aetivit6 de toute rimage, sont los suivant s: (1) Pour le pertechn6tate de Tc-99m: frontal: 8,11 ~0; temporal D: 7,76%; temporal G: 6,70~; eervelet: 6,39~. (2) Pour le '3N20: Tableau I. En faisant le rapport des pourcentages des activit6s du ~ N : O sur ceux au Tc-99m, nous obtenons un facteur de correction qui, multipli6 par los coincidences vraies des r6gions d'int6r& au ~aN:O, nous donne de mani6re globa!e les vraies activit6s de fixation du ~3N:O. Los facteurs varient de 0,394 0,804 en fonction de la r6gion d'int6r-at et de l'image au ~3N20 choisie.
271 RESULTATS
La Fig. 2 montre los r6sultats obtenus ehez le sujet ayant subi los deux exp6riences. Los 7 premi6res images sont cellos faites ~t l'~,ide du 13N20, alors que la derni&e est cello obtenue avec lc marquage des globules rouges. En~dessous de cos photographies sont repr6sent6es les courbes d'aetivit6 d6ci~16es au niveau des 4 r6gions d'int6r&, eorrig6es cette fois-ci par l'aetivit6 de la distribution du volume sanguin (Fig, 2). On remarque ais6ment que l'activit6 reste pr6pond6rante au niveau du cortex frontal, alors qu'elle d6croit de mani~re r~guli~re 'au niveau du cervelet. DISCUSSION Comme il a 6.t6 dit auparavant, |'action des agents anesth6siants est encore real connue, et ce travail sujet ",1bon hombre de critiques, tant du point de ,cue de la m6thode que celui de l'hypoth6se, sur lesqueUes nous allons r e v e n i r - - n'a pas la pr6tention de vouloir r6pondre ~ routes los questions pos6es par te N20. I1 tente uniquement de corner un peu plus la compr6hension du m6canisme d'aetion du N20 au niveau de l'enc6phale humain. Daus le cadre d'un tel travail, qui a pour but d'essayer de mettre en 6vidence un hypoth6tique centre du rire ehez l'homme, une des critiques los plus souvent formul6e est qu'il aurait faUu effectuer des prises de sang art6rielles, afin de pouvoir comparer la radioactivit6 sar~guine ~ cello du cerveau. L'information obtenue par cos prises de sang cut 6t-a tr6s profitable pour l'interpr6tation des courbes obtenues, mais un acte m~dieal comme celui-ci, aussi pcu traumatisant qu'il soit (7), nous Paralssait comme 6tant abusif pour los volontaires qui se sont g6n6reusement pr-at6s ~. cette exp6r/mentation, c t a 6t6 ~cart6 d6s le d~part dans le protoeole, porte que trop traumatisant par
TABLEAU I. - - Pourcentages d'activit6 des r6gions d'int6r& par rapport fi l'acfi~)it6 totale des images obtenues avec le laN20.
Percentages of the activity of the regions of~merest in relation to the total activityof the images obtained with"ISN20. bnages
:frontal (~A)
Temporal G (%)
Tempora! D ~ )
Cervelet
1
5,10 4,59, 4,58 4,62 4,72
4.19
4,27,
4,80 4,48
4~62
]4,39 ¢
I4,~ ~
'4~
4,05 4,12
4,39 4,20
3,93 3,6"1
6
4,721
3,74'
3,90
3,4~
7
:4,55
3,45~'
3,44
2,52
2 3 4 5
5,14
272
T. NIETHAMMER et al.
nombre de coincidences par R.I. 1 15 0 0 0 -
•
R@gtons d'int~r@t
(R,I.)
.. eeQ
3
10 000-
4 ""
"'"
5 000"
.
temps d'acquisit!on (s) 97
112 5
,.32
""'~._,.,~
vidange / 16o 10
2o2
", 271
15
20 t e m p s (rain)
Respiration' en circuit ferm6 contenant un m@lange de 10% de N2'G et 9 0 % d'(~2 FIG. 2 . - - Sept images de la r6partition du !aN:0 au niveau c6r6bral (OM + 3) correspondant ~ides temps diffdrcnts apr~s inhalation'du bolus (v. courbes). La huiti6me image repr6sc.~te raetivit6 ',asculaire d6eel6e par gamma-cam6ra/t l'aide d'h6maties marqu6es au pertechn,~tatede Na et 99roTe(haut). Courbes d'activit6 par r6gions d'int6r6t (1 ",It4) au tours du temps apr6s d6duetion de l'activ.;t~ due/t' la composante vaseu~aire (v.,Tableau I). Nombre de sujets: l(bas).' Seven images of th'e distribution of t ZN20 et level OM + 3(each image corresponds to a different time following inhalation (see cumes). The eigh(h image shows the I;ascularactivity deiected b), a gamma camera using as tracer labelled red cells (top). Curves of activity as a fimct(on of'time for regions of interest (I to 4) correcteJfor activi(y in ~the vasc, lar sy~em (see Table I). Number of subjects: I (bottbm).
ETUDE PAR TOMOGRAPH1E A POSITRON
rapport fi I'hypoth6se de travail (respect de rbthique m6dicale et scientifique). Cet apport d'information par le taux d'activit6 art6rielle ayant 6t6 volontairemcnt 6carl6, il nous a fallu uti]iser un moyen, par aillcurs remis en question, pour supprimer la ¢omposante due h r.qctivit6 vasculaire, de mani6re ~t se rapprocher le plus possible des courbcs repr6sentant uniquement ractivit6 due h la fixation du N20. Quoique la m6thode des h6maties marqu6es ne soit pas la plus 616gante et la plus pr6cise, elle pcrmet n6anmoins de corriger de manit~rc grossi6re et de .~oustraire I'activit~ proportionnelle se trouvant darts le compartiment vasculaire, ceci en sachant que rh6matocrite du sang total cst de 40--47%, et que le reste du volume sanguin est repr6sent6 par le plasma darts lequel justement est transport(: le NzO. Si l'inhomog6nfit6 mise en 6vidence par l'exp6rience du ~aN.~O6tait due ~ ia diff&enee des volumes sanguins r/~gionaux dans le ce~eau, la correction m~me grossi6re aurait abouti "itrobtention de courbes parall61es avec une pente identiqu'e. Cette correction des courbes par les volumes sanguins c6r6braux, ne permet par contre pas de corm aitre rinfluence du d(:bit sanguin r6g~onal sur ies courbes obtenues par le NzO, mais il faut retenir que le d6bit sanguin du cervelet est bien plus important que celui des cortex, et qu'au sein des cortex eux-mSmes, la r6gion frontale a un d6bit plus 61ev6 que les rbgions tempor~-les e¢ occipitales. Cec~ explique la d6croissance rapide au niveau du cervelet, mais en aueun cas la persistance de i'activit6 au niveau du cortex frontal. Afin de d6terminer de mani6re sflre s'il y a oui ou non fixation par lc cortex frontal, une exp6:ience devrait ~tre effectu6e dans un proche avenir, qui serait une 6tude cin6tique du taNgO avec rapport exog/me en circuit ouvert du N20 non radioaetif ~. des concentrations diff~rentes. Une fixation suppose l'existence de sites sp~.cifiques et/ou asp6cifiques, ces derniers ayant une affinit6 pour un agent donn6; s'il y a un apport suflisant de cet agent, ils vont ~tre satur6s tr6s rapidement. En continuant ~ fourni¢ ce m~:me agent, vu la sp6cificit6 , les nouvelles mol6cules vont remplacer celles fix6es sur les sites, et ron constate alor.~ une vidange des premi/:res molfeules. Cette vidange se fait de mani6re d'autant plus rapide, que la concentration du nouvel apport de l'agent e~t grande..Au cas ot~ l'on a physiologiquement une simple diffusion de ragent, la vitesse d'61imination restera~ ta m~me pour n'importe quelle coneentra.tion de ragent donn6 dan's le deuxi6md temps. Malgr~ l'interpr6tation diffieile des courbes obtehUeS et la correction grossi~re par les volumes vascu-
273
laires, il nous a paru tout de m6me un peu surprenant qu'une autre exp&imentation de nature 61ectrophysiologique corrobore de mani&e marquante raction pr6f6rentielte du protoxyde d'azote au niveau frontal. Cette 6rude effectu6e par TIMSIT-BER'I'HIER et al. (1982)d6montre que sous inhalation de diff6rentes concentrations de N~O, la V.C.N. (Variation Contingente N6gative) varie de mani&e importante, en particulier au niveau frontal. II faut bien entcndu avoir conscience que t'acfion d'un produit ne se fait pas obligatoirement ~ rendroit ot~ on le rencontre en gtande concentration, mais cette corr61ation nous paraissait int6ressante, quand on salt quc SCHNEIDER et al. (1950) ont d6montr6, grace aux enregistremems 61ectro-enc6phalographiques duram des anesth6sies aa NzO, que l'action du NzO sur lc parenchyme c6r6.bral cst 61ective, d'abord h~misph~rique .4 point de d6part temporal. CONCLUSIONS La diversit6 des approches et.des r6sultats pour comprendre los m6canismes d'~ction du protoxyde de N20 d6montre/t quel point des conclusions hgtives peuvent Etre contradictoires, et ce n'est que par de nouvelles voles d'inves;igations, sous quelques formes qu'elles soient, que peut-Etre pourront s'61argir nos connaissances et s'6claircir les ph6nom6nes complexes que peut engendrer !'action d'une mot6culc. Au vu des images et des courbes obtenues, il nous apparait comme 6tant probable que le protoxyde d'~,~zote nit une a-rfinit~ particuli~re pour le cortex frontal, dans une moindre mesure pour los cortex temporaux et de man~6re faible pour le cervelet. C'~s r~.suttata ont plut6t tendance fi se rapprocher qu'~t s'61oigxier de l'hypoth6se des structures anatomiques th6oriquement incrimin6es dans le fire. REMERCIEMENTS Lcs auteurs remercient MM. les Profgsseurs G. GEMPERLE et A. DONA'rTa de Gen~ve pour leur aide mat6rielle et leur soutien moral, le Professeur M. LAMY de Li6ge pour son a!de pratique, los Professears H~ LABORIT et A. COMAR de paris, pour leurs encouragements et M. le Docteur L RITSCHARD de Gen,~ve pour sa pr6ser/ce et sos judicieux eonseils. IIs remercicnt par ailleurs M. GVlLLXUME do Li6ge qu! leur a permis d'effectuer l'image ~i ,ia gafama~ m & a , et tout le personnel de l'atelierde m~canique, sans q u i c e travail n'aurait' certa~nement pas v u l e Jour.
274
T. NIETHAMMER et al.
Ce travail a pu 6tre r6alis6 avee raide du Ministdre de l'Edueation Nationale et de la Culture franqaise beige.
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