Évaluation clinique des miniplaques titane utilisées comme ancrage en orthodontie

Évaluation clinique des miniplaques titane utilisées comme ancrage en orthodontie

Revue de presse Rev Stomatol Chir Maxillofac 2006;107:493-494 ⁄ 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Évaluation clinique des miniplaques t...

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Revue de presse Rev Stomatol Chir Maxillofac 2006;107:493-494 ⁄ 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Évaluation clinique des miniplaques titane utilisées comme ancrage en orthodontie A clinical evaluation of titanium miniplates as anchors for orthodontic treatment Choi BH, Zhu SJ, Kim YH Am J Orthod Dentofacial Orthop 2005;128:382-4. Traduction et résumé N. Lari et C. Chossegros C. Chossegros, Service de Chirurgie Maxillo-faciale, CHU la Timone, 13385 Marseille Cedex 5.

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es miniplaques en titane sont utilisées régulièrement pour synthéser les fractures faciales. Elles sont également utilisées comme matériel d’ancrage orthodontique. Dans cette dernière indication, les miniplaques étaient placées en dehors de la denture maxillaire ou mandibulaire, jouant le rôle d’« onplants » (l’ancrage rigide résulte de l’ostéointégration à la fois des miniplaques et des vis d’ancrage). De nombreuses publications prévoient un avenir prometteur à ces dispositifs mais peu d’entre elles relatent leurs complications. Cette étude a comme objectifs l’étude des complications de ce type d’ancrage orthodontique et l’évaluation de leur stabilité.

Matériel et méthodes Dix-sept patients (12 femmes et 5 hommes) traités dans l’hôpital de Wonju, en Corée du Sud, ont été inclus (âge moyen de 21,2 ans). Ils ont bénéficié d’une distalisation des molaires grâce à l’ancrage par miniplaque, dans le but de corriger, soit des occlusions croisées antérieures, soit des encombrements dentaires. Les miniplaques en titane ont été posées par un chirurgien maxillo-facial expérimenté. Cette pose a débuté par une incision muco-périostée faite dans le vestibule buccal entre la première et la

seconde molaire. Le lambeau mucopériosté était ensuite relevé, pour exposer l’os cortical de la région apicale des premières et deuxièmes molaires. La miniplaque en « T » ou en « L » (épaisseur : 1 mm) était alors ajustée à la forme de la région apicale de la première ou deuxième molaire maxillaire ou mandibulaire. La plaque était ensuite fixée par des vis autotaraudantes Parker (Ø : 2 mm, long. : 5 mm), le point d’ancrage sortant à travers l’incision. Après une semaine de cicatrisation, une force de « rétraction » directe de 300 à 400 g était appliquée entre la miniplaque et les premières prémolaires par des élastiques visant à distaler le secteur dentaire tracté. Après la chirurgie, chaque patient a été suivi pendant au moins 6 mois, avec une évaluation clinique de la stabilité et du taux d’infection. L’échelle utilisée pour évaluer la stabilité des plaques était la suivante : - 0 : aucun mouvement, - 1 : ≤ 1 mm de mouvement, - 2 : > 1 mm de mouvement. Le critère pour les infections était la constatation d’une fistulisation muqueuse ou d’une collection nécessitant un drainage.

Résultats Parmi les 68 miniplaques, 41 étaient en forme de « L », et 27 en forme de « T ».

Ces miniplaques étaient réparties de façon égale entre le maxillaire et la mandibule. Les radiographies postopératoires immédiates ont montré une excellente position pour toutes les miniplaques. Les complications observées pendant 6 mois ont été des infections ou des mobilisations. Les infections étaient au nombre de 5, toutes situées au niveau de la mandibule, avec : - deux tissus de prolifération ayant recouvert la miniplaque, - deux infections chroniques avec écoulement purulent du site opératoire, - un abcès ayant nécessité une incision et un drainage. Ces complications infectieuses ont nécessité l’ablation de la plaque. Les taux d’échec à la mandibule et au maxillaire étaient respectivement de 14,7 % et 0 %. Ce résultat confirme la fiabilité de l’utilisation des miniplaques pour le maxillaire. À la mandibule, les scores de mobilisation étaient de 0 pour 19 miniplaques, de 1 pour 8 miniplaques et de 2 pour 7 miniplaques. Au maxillaire, les scores étaient de 0 pour 16 miniplaques, de 1 pour 15 miniplaques et de 2 pour 3 miniplaques. Quelques miniplaques ont eu une mobilité légèrement augmentée mais stable d’après l’échelle d’évaluation, et n’ont donc pas été considérées comme 493

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des échecs. Aucune différence significative entre les miniplaques en « L » et en « T » dans la mobilité et les taux d’infection n’a été retrouvée. On note plus de complications chez les femmes (4/12) que chez les hommes (1/5), sans que cette différence ne soit statistiquement significative.

Discussion Dis-sept patients, soit 68 miniplaques utilisées pour ancrage orthodontique, ont été évalués. Cinq miniplaques ont été enlevées en raison d’infections. Ces miniplaques n’étaient pas suffisamment stables pendant les tractions

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orthodontiques. Le taux de succès a été élevé (93 %). Toutes les infections étaient localisées à la mandibule. La faible profondeur du vestibule inférieur favoriserait ces infections et peut être également la mobilisation des plaques mandibulaires. Les miniplaques en « L » et en « T » étaient fixées respectivement par deux et trois vis. Aucune différence significative sur la stabilité de ces deux types de miniplaque (corrélée au nombre de vis) n’a pu être observée. Tous les patients ayant une mobilité accrue des miniplaques avaient des vis desserrées. Cette mobilité des vis n’a pas de cause formellement identifiée, mais on suppose que

la technique d’insertion, le niveau et la durée de la force appliquée, l’hygiène orale du patient et l’épaisseur osseuse corticale ont joué un rôle. Dans les cas de mobilité précoce des vis, la miniplaque a été replacée près de l’emplacement initial. En raison de la nature provisoire des implants orthodontiques, une ostéointégration incomplète n’était pas forcément un inconvénient car elle a pu faciliter l’ablation de l’implant. Les miniplaques pourraient devenir un outil plus sûr pour l’ancrage orthodontique si le taux de complication était plus faible. Les miniplaques en titane ont un taux d’échec plus élevé lorsqu’elles sont placées à la mandibule.