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intervenir une anticoagulation, une corticothe´rapie, voire des e´changes plasmatiques ou du rituximab [3]. Un registre des cas de´clare´s a e´te´ cre´e´ afin de mieux de´crire ce syndrome dans ses nombreuses pre´sentations. Encore trop souvent sousdiagnostique´e, la mortalite´ du CAPS avoisine les 40 %. (http:// www.med.ub.es/MIMMUN/FORUM/CAPS.HTM). Conflits d’inte´reˆts Les auteurs n’ont aucun conflit d’inte´reˆt. Re´fe´rences [1] Bellomo R, Ronco C, Kellum JA, Mehta RL, Palevsky P, Acute Dialysis Quality Initiative Workgroup. Acute renal failure – definition, outcome measures, animal models, fluid therapy and information technology needs: the Second International Consensus Conference of the Acute Dialysis Quality Initiative (ADQI) Group. Crit Care 2004;8:R204–12. [2] Asherson RA, Cervera R, de Groot P, Erkan D, Boffa MC, Piette JC, et al. Catastrophic antiphospholipid syndrome (CAPS): international consensus statement on classification criteria and treatment guidelines. Lupus 2003;12:530–4. [3] Vora SK, Asherson RA, Erkan D. Catastrophic antiphospholipid syndrome. J Intensive Care Med 2006;21:144–59.
B. Delannoya,* L. Pe´rarda A. Levratb a Service d’anesthe´sie-re´animation, ´ hoˆpital Edouard-Herriot, place d’Arsonval, 69437 Lyon, France b Service de me´decine interne, hoˆpital E´douard-Herriot, place d’Arsonval, 69437 Lyon, France
*Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Delannoy). Disponible sur Internet le 25 mars 2009 doi:10.1016/j.annfar.2009.01.009
E´valuation comparative de mandrins longs be´quille´s a` usage unique sur un mannequin de simulation (SimMAN) Comparative evaluation with single use gum elastic bougie in a manikin-simulator (SimMAN) Mots cle´s : Mandrins longs be´quille´s ; Intubation ; Difficile ; Mannequin Keywords: Bougie; Intubation; Difficult; Manikin
Les dernie`res recommandations de la Socie´te´ franc¸aise d’anesthe´sie et de re´animation en matie`re d’intubation difficile pre´conisent qu’un mandrin long be´quille´ doit figurer dans le chariot d’intubation difficile [1]. Il existe de nombreux mandrins disponibles sur le marche´. Au niveau de notre structure, il s’est ave´re´ que les secteurs e´taient e´quipe´s avec des
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mate´riels diffe´rents. Dans un but d’uniformisation des mate´riels, nous avons conduit une e´tude visant a` comparer ces diffe´rents mandrins afin de n’en retenir qu’un seul. De manie`re a` pouvoir e´valuer ces mandrins dans des conditions standardise´es et pouvoir re´aliser cette e´valuation par un grand nombre d’intervenants, nous avons conduit cette e´tude sur un mannequin-simulateur d’anesthe´sie (SimMan, Laerdal1, Laerdal Me´dical, Limonest, France) dont la programmation simulait une exposition glottique correspondant a` un grade 3 dans la classification de Cormack et Lehane. Toutes les intubations trache´ales e´taient re´alise´es a` l’aide d’une sonde d’intubation 7,0 et d’un laryngoscope e´quipe´ d’une lame me´tallique de Macintosh no 4. Six infirmiers anesthe´sistes diploˆme´s d’e´tat, sept me´decins urgentistes, huit me´decins anesthe´sistes re´animateurs et neuf internes d’anesthe´siere´animation devaient pratiquer cinq intubations trache´ales avec chaque mandrin [A (mandrin VBM de chez VBM France, re´f. : 33-12-650-1), B (mandrin Portex de chez SMITHS Me´dical France, re´f. : 100/123/515) et C (mandrin Frova de chez Cook Me´dical, re´f. : C-CAE-14.0-70-FIC)]. Pour chaque proce´dure, le temps mis pour re´aliser l’intubation trache´ale e´tait mesure´ entre l’introduction du laryngoscope et le gonflage du ballonnet de la sonde. Une proce´dure ne permettant pas l’intubation de la trache´e e´tait ` la fin de la re´alisation des conside´re´e comme un e´chec. A intubations trache´ales, chaque ope´rateur devait qualifier les caracte´ristiques mate´rielles de chaque mandrin et faire part de ses commentaires sur les conditions ge´ne´rales d’utilisation des mandrins. La comparaison des temps moyens d’intubation selon le type de mandrin e´tait re´alise´e par un test de Friedman avec un seuil de significativite´ de 5 %. Au total, 150 intubations trache´ales ont e´te´ re´alise´es a` l’aide de chaque mandrin. Le temps moyen d’intubation avec le mandrin C (24,8 6,5 secondes) e´tait significativement plus bas que pour les deux autres mandrins (26,5 8,5 secondes pour B et 29,0 6,5 secondes pour A) et aucune diffe´rence significative n’e´tait trouve´e entre les diffe´rentes cate´gories d’ope´rateurs. Aucun e´chec d’intubation n’a e´te´ rencontre´ avec le mandrin C, alors que cinq intubations œsophagiennes ont e´te´ observe´es avec le mandrin A et trois avec le B. Le mandrin C, en plastique semi-rigide, recueillait le meilleur pourcentage de satisfaction tant pour la maniabilite´ que pour la rigidite´. Le mandrin A, comportant une armature me´tallique, e´tait juge´ trop rigide, alors que le B, en plastique seul, e´tait au contraire juge´ trop souple avec aucune me´moire de forme. Cette e´tude sur mannequin avait pour but d’e´valuer trois types de mandrins longs be´quille´s. Le recours au mannequin de simulation permet de re´aliser un grand nombre de proce´dures dans des conditions standardise´es et identiques pour tous les ope´rateurs [2] et permet de s’affranchir de toutes conside´rations e´thiques [3]. Les mandrins longs be´quille´s ont montre´ leur efficacite´ autant au bloc ope´ratoire, qu’en milieu pre´hospitalier [4,5]. Des diffe´rences notables existent entre les diffe´rents mandrins et sont dues aux caracte´ristiques intrinse`ques de ceux-ci. Les crite`res de choix sont la fiabilite´ du dispositif, sa maniabilite´, sa capacite´ a` garder une forme donne´e et sa rigidite´. Dans cette e´tude, le mandrin long be´quille´ commer-
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cialise´ par les laboratoires Cook a e´te´ juge´ par toutes les cate´gories des ope´rateurs comme e´tant celui qui re´unissait les meilleures qualite´s. Si des diffe´rences en termes de temps ont e´te´ retrouve´es entre les mandrins, ce crite`re n’a pas e´te´ de´terminant, car ces diffe´rences ne correspondent a` aucune re´alite´ clinique. En revanche, il semble que les e´checs observe´s avec les mandrins A et B puissent eˆtre explique´s par la moindre maniabilite´ de ces deux mandrins.
Tableau 1 Items retenus et coefficients affecte´s pour e´valuer l’anxie´te´ a` l’arrive´e au bloc ope´ratoire. Visage : front plisse´, maˆchoires serre´es Yeux : larmoiements ou pleurs, regard inquiet, ble´pharospasme Motricite´ : mouvements incessants, se ronge les ongles, poings ferme´s, tremblements Communication : agressivite´ ou mutisme, questionnement re´pe´te´, « J’ai peur » Tonus axial : patient assis ou teˆte ne reposant pas sur le brancard
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Re´fe´rences [1] Combes X, Pean D, Lenfant F, Francon D, Marciniak B, Legros A. Mate´riels d’intubation et de ventilation utilisables en cas de controˆle difficile des voies ae´riennes. Le´gislation et maintenance : question 4. Ann Fr Anesth Reanim 2008;27:33–40. [2] Anderson K, Gambhir S, Glavin R, Kinsella J. The use of an anaesthesic simulator to assess single-use laryngoscopy equipment. Int J Qual Health Care 2006;18:17–22. [3] Haardt V, Lenfant F, Cailliod R, Freysz M. Tracheal intubation through the intubating laryngeal mask airway training on manikin: comparison of single use and reusable devices from the same manufacturer. Ann Fr Anesth Reanim 2008;27:297–301. [4] Nolan JP, Wilson ME. Orotracheal intubation in patients with potential cervical spine injuries. An indication for the gum elastic bougie. Anaesthesia 1993;48:630–3. [5] Jabre P, Combes X, Leroux B, Aaron E, Auger H, Margenet A, et al. Use of gum elastic bougie for prehospital difficult intubation. Am J Emerg Med 2005;23:552–5.
F. Giberta,* F. Lenfanta C. Avenaa S. Albertinia R. Cailliodb M. Freysza a
Service d’anesthe´sie et de re´animation, hoˆpital Ge´ne´ral, CHU de Dijon, 3, rue du Faubourg-Raines, 21033 Dijon cedex, France b De´partement d’informatique me´dicale, hoˆpital Bocage, CHU de Dijon, BP 1542, 21034 Dijon cedex, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Gibert). Disponible sur Internet le 18 mars 2009
doi:10.1016/j.annfar.2009.01.010
Proposition d’un outil d’e´valuation du stress pre´ope´ratoire du patient a` l’arrive´e au bloc A tool to evaluate preoperative anxiety in the operating room Mots cle´s : Anxie´te´ pre´ope´ratoire ; E´valuation Keywords: Preoperative anxiety; Anxiety scale
Des raisons professionnelles, e´thique, de´ontologique et tout simplement humaine font prendre en compte l’expe´rience
pe´nible de l’anxie´te´ pre´ope´ratoire du patient. En outre, cet e´tat de stress peut eˆtre a` l’origine d’une de´tresse psychologique a` l’induction ou au re´veil et de difficulte´s de prise en charge anesthe´sique, voire de complications d’ordre cardiovasculaire (malaise vagal se´ve`re) ou respiratoire (re´activite´ excessive aux stimulations des voies ae´riennes). La prise en charge de l’anxie´te´ pre´ope´ratoire est sans doute – comme celle de la douleur – un e´le´ment important de la qualite´ des soins qui permet d’ame´liorer la satisfaction du patient. Dans un revue re´cente, la relation entre l’anxie´te´ pre´ope´ratoire et les douleurs postope´ratoires est discute´e, mais les conclusions des e´tudes sont discordantes [1]. L’e´valuation du stress du patient au bloc ope´ratoire est tre`s subjective. Elle est de´pendante de celui qui accueille, de sa ` notre disponibilite´ et de sa « disposition empathique ». A connaissance, en dehors d’une e´chelle visuelle analogique (EVA) d’autoe´valuation, il n’existe pas d’outil d’utilisation rapide et simple pour une he´te´roe´valuation de l’anxie´te´ a` l’arrive´e au bloc ope´ratoire. Cela nous a conduit a` imaginer une e´chelle a` partir des signes observe´s au quotidien, affecte´s d’un coefficient (Tableau 1), et a` confronter le score obtenu au ressenti du patient a` l’aide d’une EVA gradue´e de 0 (« Je me sens tre`s calme ») a` 10 (« J’ai peur comme si j’allais mourir »). Ainsi, 100 patients majeurs, sans trouble neuropsychique ou de la communication, devant subir une chirurgie mineure sur un mode d’hospitalisation ambulatoire, ont e´te´ successivement e´value´s de`s leur arrive´e au bloc ope´ratoire par une infirmie`re anesthe´siste (IADE) ou un me´decin anesthe´siste. Quatre-vingt-quatorze fiches d’e´valuation e´taient bien renseigne´es. Le sex-ratio e´tait de 1,2 (51 femmes et 43 hommes). Les signes le plus souvent observe´s concernaient le regard et la communication avec une diffe´rence d’expression entre les hommes et les femmes, ces dernie`res verbalisant plus facilement. Le delta entre les deux e´valuations (EVA – score d’he´te´roe´valuation) en fonction du nombre de patients est repre´sente´ sous forme d’un histogramme (Fig. 1). Ce dernier fait apparaıˆtre une re´partition de type normale des valeurs des deltas avec une dispersion plus marque´e dans le sens d’une sous-estimation de l’anxie´te´ pre´ope´ratoire. Il existe une assez bonne corre´lation entre les deux e´valuations (les deltas compris entre – 1 et + 1 repre´sentent 50 % des patients). L’e´chelle de stress pre´sente´e semble assez bien corre´le´e au ve´cu du patient. Elle a tendance ne´anmoins a` sous-estimer l’anxie´te´ ressentie par le patient (valeurs positives sur l’histogramme). Des deltas extreˆmes montrent la difficulte´ a` e´valuer l’anxie´te´ pre´ope´ratoire en plus ou en moins. Le choix des crite`res et des coefficients peut eˆtre discute´. Il re´pond a` une