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Évaluation de l’aptitude à la conduite en Amérique du Nord
Pour citer cet article : Prat SS.. Évaluation de l'aptitude à la conduite en Amérique du Nord. Presse Med. (2015), http://dx.doi.org/ 10.1016/j.lpm.2015.04.005 Presse Med. 2015; //: ///
M EDECINE ET CONDUITE AUTOMOBILE
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en ligne sur / on line on www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com
Évaluation de l'aptitude à la conduite en Amérique du Nord§ Sébastien S. Prat 1,2,3
Disponible sur internet le :
1. McMaster university, department of psychiatry and behavioural neurosciences, Hamilton, Canada 2. Forensic psychiatry program, St Joseph's healthcare, Hamilton, Canada 3. Université François-Rabelais, E.A. 2114 psychologie des âges de la vie, Tours, France
Correspondance : Sébastien S. Prat, Forensic Psychiatry Program, St Joseph's Healthcare, West 5th Campus, 100, West 5th St, Hamilton, L8P 3K7 ON, Canada. [email protected]
Fitness to drive in North America
L
e Canada et les États-Unis présentent des similarités en termes d'évaluation médicale de l'aptitude à la conduite. Chaque état américain et province canadienne dispose de sa propre législation en la matière. Ainsi, la déclaration par les médecins des patients ayant un trouble pouvant avoir un impact sur leur capacité à conduire n'est pas rendue obligatoire par tous les états ou toutes les provinces. Néanmoins, le National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) dépendant du Department of Transportation aux États-Unis et le Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé (CCATM) éditent des critères qui permettent d'harmoniser les pratiques sur l'ensemble de leur territoire respectif. Il n'existe aucune liste d'examen clinique ou paraclinique préétablie puisque ces deux organisations rappellent la nécessité d'une évaluation au cas par cas, en favorisant si possible un test de conduite réelle. C'est ainsi que la NHTSA et le CCATM ont développé tous deux des guides
DOI de l'article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.03.008 §
Évaluation médicale de l'aptitude à la conduite automobile au sein de l'Union européenne. C. Manaouil, X. de Logiviere.
permettant tant d'orienter les praticiens dans la détection des troubles potentiels des patients sur la conduite et également d'émettre les critères permettant de juger du risque inhérent à chaque patient en recommandant la fréquence des examens de contrôle [1,2]. Au Canada, le guide du CCATM différencie les déficiences épisodiques et celles définitives [2]. En cas de déficit épisodique, un examen physique du conducteur associé à d'éventuels examens complémentaires, permettant de caractériser l'évolution de ce trouble épisodique, sont recommandés. Ce n'est qu'en cas de déficience permanente que seront ajoutées des évaluations fonctionnelles (cognitives, motrices et sensorielles) permettant de connaître l'étendue du déficit et l'impact sur la conduite. D'autres éléments tels que l'autocritique et les phénomènes de compensation (la perte d'une fonction pouvant être compensée par une autre) sont prises en compte pour évaluer l'aptitude à la conduite. L'ensemble des évaluations est considéré valide pendant une année. Ainsi, ce guide décrit l'ensemble des pathologies (cardiovasculaires, neurologiques, psychiatriques. . .) pouvant avoir un impact sur la conduite. Il rappelle également que tout conducteur de véhicule de tourisme doit être soumis
1
tome xx > n8x > xx 2015 http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.04.005 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
LPM-2775
Pour citer cet article : Prat SS.. Évaluation de l'aptitude à la conduite en Amérique du Nord. Presse Med. (2015), http://dx.doi.org/ 10.1016/j.lpm.2015.04.005
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S.S. Prat
à un examen d'aptitude à la conduite à 75 ans, 80 ans et tous les deux ans après 80 ans. Les conducteurs de véhicules commerciaux sont quant à eux soumis à un examen d'aptitude au moment de leur demande de permis, puis tous les 5 ans jusqu'à 45 ans, puis tous les trois ans entre 45 et 65 ans et annuellement après l'âge de 65 ans. Au-delà de ces critères officiels, d'autres organisations ont développé des algorithmes décisionnels afin d'orienter l'examen des conducteurs, notamment des personnes âgées, tels que SAFE DRIVE, CanDRIVE, ou le Driving and Dementia Toolkit développé à Ottawa [3–5]. D'une façon assez similaire, aux États-Unis, le NHTSA, en partenariat avec l'American Association of Motor Vehicle Administrator, ont développé un guide d'évaluation de l'aptitude à la conduite [1]. Tout comme le modèle canadien, ce guide détaille l'ensemble des pathologies pouvant avoir un impact sur la
capacité à conduire. D'autres organisations s'intéressent également à la problématique de l'aptitude à la conduite. C'est ainsi que l'université de Floride a développé un Fitness-to-Drive Screening, une auto-évaluation à l'aide d'une simulation de conduite virtuelle [6]. Ces similarités des pratiques entre Canada et États-Unis ont conduit à la signature d'un accord sur les critères d'évaluation concernant les conducteurs de véhicules commerciaux, permettant ainsi d'avoir des critères communs aux deux pays. Seuls trois situations ont été exclues de cet accord, les patients épileptiques, diabétiques traités à l'insuline, ou ayant une certaine déficience auditive, qui sont exclus de toute conduite de véhicule commercial aux États-Unis. Déclaration d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.
Références [1]
2
[2]
National Highway Traffic Safety Administration, American Association of Motor Vehicle Administrator. Driver fitness medical guidelines; 2009, http://www.google.ca/url? sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd= 4&ved=0CDAQFjAD&url=http%3A%2F% 2Fwww.nhtsa.gov%2Fpeople%2Finjury% 2Folddrive%2Fmodeldriver%2Fvol3scr. pdf&ei=ILYQVeaQH4akNqOggcAJ&usg= AFQjCNEacKyj3KTRQpvZ6kdSAEVdX-nkOg& bvm=bv.89184060,d.eXY [Accès au site le 20 décembre 2014]. Conseil Canadien des Administrateurs en Transport Motorisé. Détermination de
[3]
[4]
l'aptitude à conduire au Canada. Ébauche n o 13; 2013, http://ccmta.ca/images/ publications/pdf//PDF%20FRENCH/ Determining-Driver-Fitness-In-CanadaFinal-fr.pdf [Accès au site le 20 décembre 2014]. Molnar FJ, Byszewski AM, Marshall SC, ManSon-Hing M. In-office evaluation of medical fitness to drive, practical approaches for assessing older people. Can Fam Physician 2005;51:372–9. The Canadian Driving Research Initiative for Vehicular Safety in the Elderly (CanDRIVE); 2014, Website disponible à http://www.
[5]
[6]
candrive.ca/fr/accueil.html ; [Accès au site le 20 décembre 2014]. Ottawa Driving Toolkit Working Group. The driving and dementia toolkit. 3rd Edition, 2014, Disponible à http://www. rgpeo.com/media/30695/dementia% 20toolkit.pdf ; [Accès au site le 20 décembre 2014].. Institute for Mobility, Activity and Participation of the University of Florida. Fitness-to-DriveScreening; 2014, Disponible à http://www. fitnesstodrive.phhp.ufl.edu ; [Accès au site le 20 décembre 2014].
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Disponible sur internet le :
1. McMaster university, department of psychiatry and behavioural neurosciences, Hamilton, Canada 2. Forensic psychiatry program, St Joseph's healthcare, Hamilton, Canada 3. Université François-Rabelais, E.A. 2114 psychologie des âges de la vie, Tours, France
Correspondance : Sébastien S. Prat, Forensic Psychiatry Program, St Joseph's Healthcare, West 5th Campus, 100, West 5th St, Hamilton, L8P 3K7 ON, Canada. [email protected]
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e Canada et les États-Unis présentent des similarités en termes d'évaluation médicale de l'aptitude à la conduite. Chaque état américain et province canadienne dispose de sa propre législation en la matière. Ainsi, la déclaration par les médecins des patients ayant un trouble pouvant avoir un impact sur leur capacité à conduire n'est pas rendue obligatoire par tous les états ou toutes les provinces. Néanmoins, le National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) dépendant du Department of Transportation aux États-Unis et le Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé (CCATM) éditent des critères qui permettent d'harmoniser les pratiques sur l'ensemble de leur territoire respectif. Il n'existe aucune liste d'examen clinique ou paraclinique préétablie puisque ces deux organisations rappellent la nécessité d'une évaluation au cas par cas, en favorisant si possible un test de conduite réelle. C'est ainsi que la NHTSA et le CCATM ont développé tous deux des guides
DOI de l'article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.03.008 §
Évaluation médicale de l'aptitude à la conduite automobile au sein de l'Union européenne. C. Manaouil, X. de Logiviere.
permettant tant d'orienter les praticiens dans la détection des troubles potentiels des patients sur la conduite et également d'émettre les critères permettant de juger du risque inhérent à chaque patient en recommandant la fréquence des examens de contrôle [1,2]. Au Canada, le guide du CCATM différencie les déficiences épisodiques et celles définitives [2]. En cas de déficit épisodique, un examen physique du conducteur associé à d'éventuels examens complémentaires, permettant de caractériser l'évolution de ce trouble épisodique, sont recommandés. Ce n'est qu'en cas de déficience permanente que seront ajoutées des évaluations fonctionnelles (cognitives, motrices et sensorielles) permettant de connaître l'étendue du déficit et l'impact sur la conduite. D'autres éléments tels que l'autocritique et les phénomènes de compensation (la perte d'une fonction pouvant être compensée par une autre) sont prises en compte pour évaluer l'aptitude à la conduite. L'ensemble des évaluations est considéré valide pendant une année. Ainsi, ce guide décrit l'ensemble des pathologies (cardiovasculaires, neurologiques, psychiatriques. . .) pouvant avoir un impact sur la conduite. Il rappelle également que tout conducteur de véhicule de tourisme doit être soumis
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tome xx > n8x > xx 2015 http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.04.005 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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à un examen d'aptitude à la conduite à 75 ans, 80 ans et tous les deux ans après 80 ans. Les conducteurs de véhicules commerciaux sont quant à eux soumis à un examen d'aptitude au moment de leur demande de permis, puis tous les 5 ans jusqu'à 45 ans, puis tous les trois ans entre 45 et 65 ans et annuellement après l'âge de 65 ans. Au-delà de ces critères officiels, d'autres organisations ont développé des algorithmes décisionnels afin d'orienter l'examen des conducteurs, notamment des personnes âgées, tels que SAFE DRIVE, CanDRIVE, ou le Driving and Dementia Toolkit développé à Ottawa [3–5]. D'une façon assez similaire, aux États-Unis, le NHTSA, en partenariat avec l'American Association of Motor Vehicle Administrator, ont développé un guide d'évaluation de l'aptitude à la conduite [1]. Tout comme le modèle canadien, ce guide détaille l'ensemble des pathologies pouvant avoir un impact sur la
capacité à conduire. D'autres organisations s'intéressent également à la problématique de l'aptitude à la conduite. C'est ainsi que l'université de Floride a développé un Fitness-to-Drive Screening, une auto-évaluation à l'aide d'une simulation de conduite virtuelle [6]. Ces similarités des pratiques entre Canada et États-Unis ont conduit à la signature d'un accord sur les critères d'évaluation concernant les conducteurs de véhicules commerciaux, permettant ainsi d'avoir des critères communs aux deux pays. Seuls trois situations ont été exclues de cet accord, les patients épileptiques, diabétiques traités à l'insuline, ou ayant une certaine déficience auditive, qui sont exclus de toute conduite de véhicule commercial aux États-Unis. Déclaration d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.
Références [1]
2
[2]
National Highway Traffic Safety Administration, American Association of Motor Vehicle Administrator. Driver fitness medical guidelines; 2009, http://www.google.ca/url? sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd= 4&ved=0CDAQFjAD&url=http%3A%2F% 2Fwww.nhtsa.gov%2Fpeople%2Finjury% 2Folddrive%2Fmodeldriver%2Fvol3scr. pdf&ei=ILYQVeaQH4akNqOggcAJ&usg= AFQjCNEacKyj3KTRQpvZ6kdSAEVdX-nkOg& bvm=bv.89184060,d.eXY [Accès au site le 20 décembre 2014]. Conseil Canadien des Administrateurs en Transport Motorisé. Détermination de
[3]
[4]
l'aptitude à conduire au Canada. Ébauche n o 13; 2013, http://ccmta.ca/images/ publications/pdf//PDF%20FRENCH/ Determining-Driver-Fitness-In-CanadaFinal-fr.pdf [Accès au site le 20 décembre 2014]. Molnar FJ, Byszewski AM, Marshall SC, ManSon-Hing M. In-office evaluation of medical fitness to drive, practical approaches for assessing older people. Can Fam Physician 2005;51:372–9. The Canadian Driving Research Initiative for Vehicular Safety in the Elderly (CanDRIVE); 2014, Website disponible à http://www.
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candrive.ca/fr/accueil.html ; [Accès au site le 20 décembre 2014]. Ottawa Driving Toolkit Working Group. The driving and dementia toolkit. 3rd Edition, 2014, Disponible à http://www. rgpeo.com/media/30695/dementia% 20toolkit.pdf ; [Accès au site le 20 décembre 2014].. Institute for Mobility, Activity and Participation of the University of Florida. Fitness-to-DriveScreening; 2014, Disponible à http://www. fitnesstodrive.phhp.ufl.edu ; [Accès au site le 20 décembre 2014].
tome xx > n8x > xx 2015