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12e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2017 / Revue française d’allergologie 57 (2017) 242–247
Introduction Durant l’année 2016, des quantités non négligeables de pollens d’aulne ont été enregistrées sur le site d’Annecy au cours du mois de juin. Plusieurs questions se posaient alors : étaient ce bien des pollens d’aulne ? uniquement sur cette année ? uniquement sur ce site ? uniquement en France ? Après vérification, les pollens comptabilisés étaient bien des pollens d’aulne et des pics de diverses intensités étaient présents sur ces 5 dernières années. Méthodes Pour comparer avec plus de sites alpins, des données de plusieurs capteurs de Suisse répartis sur l’ensemble du pays ont été analysées (Génève, Neuchâtel, Visp et Buchs). Résultats Chacun de ces sites montrant une présence de pollens d’aulne lors du mois de juin, mais plus étonnant encore, le site de Buchs montrait des quantités significatives de pollens d’aulne en amont de la saison type de ces arbres (dès fin décembre). Discussion La présence de ces pollens hors saison s’est expliquée par des espèces d’aulne spécifiques. Le principal aulne présent en France, l’aulne glutineux étend sa période de pollinisation de février à mars. Dans les Alpes, une autre espèce doit attendre la fonte des neiges pour commencer son cycle de reproduction. L’aulne vert préfère les milieux rocheux dans les zones préalpines. Sa pollinisation dure selon sa localisation sur avril, mais aussi sur juin et juillet. L’humain joue un rôle déterminant dans l’implantation de la végétation en ville ; issu d’un croisement entre l’aulne caucasien et un aulne sibérien, l’aulne de Spaeth présente un joli feuillage et résiste à la pollution. Mais suite à l’apparition d’une symptomatologie importante sur la fin décembre et janvier due aux pollens d’aulne [1], ces arbres ont été identifiés comme les fautifs et surveillés pour identifier leur période de pollinisation précoce. Conclusion Sur le territoire alpin franc¸ais, une surveillance au mois de juin des pollens d’aulne doit s’intensifier mais aussi en décembre avec l’aulne de Spaeth. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Référence [1] Gassner M, Gehrig R, Schmid-Grendelmeier P. Hay fever as a Christmas gift. N Engl J Med 2013;368:393–4. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.086 Env-07
Effets des saisons sur la variation des débits bronchiques en post-exercice H. Kwas 1,∗ , Y. Houaneb Marghli 2 , H. Bellili 3 , I. Zendah 4,∗ , N. Souissi 2 , H. Ghédira 1 1 Service de pneumologie I, hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, Ariana, Tunisie 2 Université de la Manouba, ISSEP Ksar Said, Manouba, Tunisie 3 Service d’épidémiologie, hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, Ariana, Tunisie 4 Service de pneumologie Pavillon I, hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, Ariana, Tunisie ∗ Auteurs correspondants. Adresses e-mail :
[email protected] (H. Kwas),
[email protected] (I. Zendah) Introduction L’exercice physique, sous certaines conditions, peut entraîner une baisse des débits bronchiques avec ou sans manifestations cliniques. L’objectif de ce travail est de déterminer l’effet des saisons sur la variation des débits bronchiques en post-exercice. Méthodes Étude prospective incluant 213 élèves pratiquant une activité sportive scolaire régulière et dont les parents ont donné un consentement éclairé. Des mesures spirométriques ont été réalisées pour chaque élève avant et après un test d’effort durant les saisons d’hiver et d’été de 2015. Les données quotidiennes sur la température ambiante (TA) et l’humidité relative (HR) ont été contrôlées au cours de la même période. Résultats Au cours de la saison d’hiver, la moyenne de la TA était de 11 ◦ C (8 à 16 ◦ C) et celle de l’HR était de 67,62 ± 12,22 % (36 à 96 %). Durant la saison estivale, la moyenne de la TA était de 25 ◦ C (20 à 34 ◦ C) et celle de l’HR était de 43,58 ± 13 % (16 à 61 %). Au cours de la saison hivernale, la moyenne de la VEMS était de 3,24 l avant le test d’effort et de 3,1 l à l’arrêt de l’effort. En hiver, la spirométrie post-exercice a révélé un bronchospasme induit
par l’exercice (BIE : une chute de VEMS supérieure ou égale à 10 % par rapport à la valeur de base) chez 109 élèves, soit 52,2 % de la population. Durant la saison estivale, le BIE a été relevé chez 19,7 % des élèves. Les basses températures et l’humidité relative inférieure à 60 % ont été associées à la survenue du BIE (p < 0,001). Les effets se sont produits à la fois pour les garc¸ons et les filles. Conclusion Nos résultats fournissent la preuve qu’outre le rôle primordial de l’effort dans la survenu du BIE, les conditions de température et d’humidité semblent également influencer le processus du bronchospasme. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.087 Env-08
Étude de la prévalence de sensibilisation aux pneumallergènes chez des patients présentant des symptômes de rhino-conjonctivite et/ou d’asthme en Algérie
A. Benyounes ∗ , M. Gharnaout , S. Nafti , A. Benelmoufok , R. Fadel Alger centre, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Benyounes) Introduction L’objectif de cette étude est d’évaluer la prévalence de la sensibilisation aux pneumallergènes chez des patients présentant un asthme et/ou une rhinite en Algérie. Méthodes Il s’agit d’une étude transversale réalisée dans les régions Est, Centre et Ouest algériens. Près de 60 médecins ont participé à l’étude en complétant un questionnaire standard d’évaluation des symptômes pour chaque patient. Des tests cutanés en prick-tests ont été réalisés avec un panel de 12 pneumallergènes courants (Stallergenes Greer, Antony). Résultats Parmi les 1171 patients inclus dans l’étude, 662 (56,7 %) avaient une rhinite isolée, 77 (6,6 %) un asthme isolé et 427 (36 %) une rhinite associée à un asthme. En termes de sensibilisation, 67 % des patients avaient des tests cutanés positifs à D.pter, 54,5 % à D.far, 52 % au chat, 42,1 % aux pollens de graminées, 32,6 % à Blomia tropicalis, 27,2 % au cyprès, 27,1 % à l’olivier, 26,8 % à l’armoise, 25,7 % à la blatte germanique, 22,8 % à la pariétaire, 22,2 % à Alternaria et 27,6 % à Cladosporium. Discussion Il s’agit de la 1re étude épidémiologique de grande ampleur jamais réalisée en Algérie. Les résultats montrent une forte prévalence de la sensibilisation aux acariens. Parmi les pollens, les graminées sont les plus sensibilisants suivis par le cyprès et l’olivier. Ces résultats sont similaires à ceux des études de prévalence réalisées dans les autres pays maghrébins. Conclusion Cette étude montre que les patients algériens ayant une rhinite et/ou un asthme allergique sont sensibilisés principalement aux acariens, aux graminées et également au chat. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.088 Env-09
Évaluation des mesures d’éviction des acariens dans la rhinite allergique au CHU de Cocody, Abidjan
A.H. Adou ∗ , L. Siransy , A.P. Kouacou , R. Yeboah , K. N’guessan , S.R. Dassé Laboratoire immunologie-allergologie/UFR-SM, université FHB, Abidjan, Côte d’Ivoire ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.H. Adou) Introduction L’exposition aux allergènes des acariens domestiques est un facteur de risque important dans le développement de la rhinite allergique (RA). Outre les traitements médicamenteux et l’éducation thérapeutique, la prise en charge de la RA passe nécessairement par l’application de mesures d’éviction des acariens. Dans notre environnement tropical humide (> 70 %),
12e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2017 / Revue française d’allergologie 57 (2017) 242–247 peu d’études rapportent l’efficacité de ces mesures. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité des mesures d’éviction des acariens chez les patients ayant une rhinite allergique. Méthodes Il s’agissait d’une étude prospective sur une cohorte de 63 patients atopiques pendant 12 mois. Ces patients étaient des deux sexes, âgés de 3 à 56 ans, polysensibilisés aux acariens (Dermatophagoïdes pteronyssinus, Dermatophagoïdes farinae et Blomia tropicalis) avec des manifestations modérées à sévères de la RA, et chez qui le traitement symptomatique soulageait peu ou pas. Après leur avoir remis et expliqué un document comportant les mesures d’éviction des acariens, en plus de leur traitement médicamenteux habituel, ces patients ont fait l’objet d’un suivi avec cinq évaluations portant sur les critères suivants : l’évolution des manifestations cliniques, les résultats de prick-tests et la pression médicamenteuse (modification des posologies, arrêt ou renforcement des médicaments). Résultats L’âge moyen des patients était de 14,8 ± 12,9 avec une prédominance de la RA persistante (70,83 %). Les mesures étaient appliquées dans 61,90 % des cas. Les deux principales raisons d’échec étaient l’incompréhension (37,5 %) et le changement de domicile (37,5 %). En cas d’application des mesures : le diagnostic clinique s’améliorait avec passage du diagnostic de RA (persistante ou intermittente) modérée à sévère à celui de RA intermittente légère (100 %) ; l’on notait une forte amélioration de la sensibilisation aux acariens (3 allergènes) allant jusqu’à la disparition de celle-ci (≤ 1 allergène) ; il y avait une diminution de la pression médicamenteuse (> 70 %). Conclusion Cette étude a permis d’apprécier l’efficacité des mesures d’éviction des acariens. Leur application a entraîné une amélioration de tous les paramètres sur le plan évolutif. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.089 Env-10
Sensibilisation allergénique en régions urbaine et rurale au Sud du Vietnam Chu 1,∗ ,
Godin 2 ,
Tran 3 ,
Michel 2
T.H. I. T.M.H. O. 1 Pham Ngoc Thach hospital, Ho Chi Minh, Vietnam 2 Université libre de Bruxelles (ULB), Bruxelles, Belgique 3 Pham Ngoc Thach university, Ho Chi Minh, Vietnam ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : hachu
[email protected] (T.H. Chu) Introduction Au Sud du Vietnam, la prévalence et les facteurs de risque urbains et ruraux de sensibilisation allergénique chez des patients à symptomatologie respiratoire chronique sont peu connus. Méthodes Une population de 610 patients respiratoires chroniques (définis par la présence de symptômes et un déficit de la fonction pulmonaire) a été investiguée par un questionnaire détaillé, la mesure de la fonction pulmonaire et des tests cutanés allergéniques pour 27 allergènes. Résultats Les allergènes positifs les plus fréquents étaient les acariens (DPF 22 %, Blomia 19 %, DPT 18 %) et le cafard (13 %). La prévalence de sensibilisation était négativement associée à l’âge. Comparés aux patients natifs ruraux, les patients nés en ville avaient un risque plus élevé de sensibilisation aux acariens (OR : 1,56 [1,11–2,20], p < 0,02). Le risque de sensibilisation aux acariens augmentait significativement parmi les patients ayant émigré de la campagne à la ville, comparés aux patients nés et habitant en zone rurale (p < 0,002). L’exposition aux fumées d’habitation (produites par la combustion de biomasses) était associé à une diminution de risque de sensibilisation aux acariens (OR : 0,59 [0,38–0,91], p < 0,02). La préparation, et la cuisson des aliments dans l’espace de vie de l’habitat, augmente le risque de sensibilisation alimentaire, comparé aux habitats disposant d’une cuisine séparée (OR : 2,68 [1,29–5,59], p < 0,01). Le risque de sensibilisation aux acariens associé à la vie urbaine restait significatif, en tenant compte des facteurs sexe, âge et diagnostic (analyse multivariée). Discussion La prévalence de sensibilisation allergénique est moindre chez les natifs ruraux comparés aux natifs urbains. Cet effet protecteur ne semble pas fixé puisque le risque de sensibilisation aux acariens augmente chez les patients émigrants des zones rurales vers les centres urbains.
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Conclusion Au Sud du Vietnam, les acariens et le cafard sont les allergènes les plus fréquents chez les malades à symptomatologie respiratoire chronique. La prévalence de sensibilisation est plus élevée chez les patients natifs urbains comparés aux natifs ruraux. La migration des régions rurales vers les centres urbains augmente le risque de sensibilisation aux acariens. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.090 Env-11
Allergie au pollen de brocoli
J.C. Bonneau ∗ , M. Drouet ∗ Unité d’allergologie, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresses e-mail :
[email protected] (J.C. Bonneau),
[email protected] (M. Drouet) Introduction Les patients atopiques nous jouent parfois des tours ! On ne pense pas toujours à l’origine professionnelle des symptômes ! L’allergie au pollen de brocolis peut paraître absurde ; il n’en est rien, l’histoire clinique et les tests de ce cas original démontrent sans aucun doute le contraire. Méthodes Réalisation de tests cutanés « natifs » par prick-test à l’aide des étamines de fleurs de différents choux, ces tests ne pouvant se faire qu’à des périodes de floraison et donc d’exposition des patients. Résultats Mise en évidence de prick-tests positifs cliniquement pertinents avec réalisation d’un bilan pollinique plus large. Discussion Difficulté de ces cas particuliers ou on ne dispose pas de « matériel de test » auprès les laboratoires d’allergènes ni de moyen de dosage d’IgE spécifique. Problème de l’exposition professionnelle en serre dans les régions à haut potentiel horticole et agricole comme le maine et loire. Conclusion Valeur de tests polliniques « réalistes » à l’aide de pollen natif dans le diagnostic de pollinose professionnelle. Aide à une démarche auprès des médecins du travail. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Ariano R, Mistrello G, Panzani RC. Occupational respiratory allergy to cyclamen pollen: a case report. Eur Ann allergy Clin Immunol 2006;38(3):90–3. Lavaud F, et al. Les pollinoses de proximité ne sont-elles que des cas cliniques ? Revue de la literature à propos de cinq observations. R F Allergol Immunol Clin 2007;47. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.091 Env-12
La ruée vers l’Ouest !
J.C. Bonneau ∗ , M. Drouet ∗ Unité d’allergologie, Angers, France ∗ Auteurs correspondants. Adresses e-mail :
[email protected] (J.C. Bonneau),
[email protected] (M. Drouet) Introduction De tout temps, on a considéré que la pollinose aux cupressacées était en France, localisée dans le sud-est et la vallée du Rhône. Quelques cas cliniques montrent qu’il n’en est rien ! Méthodes Exploration classique des patients polliniques avec des résultats de bilan décevant, insistant sur l’environnement de proximité personnel ou professionnel des patients. Résultats Découverte de sensibilisations réelles pertinentes avec parfaite corrélation entre tests cutanés réalisés à l’aide des extraits allergéniques disponibles, des recherches d’IgE spécifiques (Thermo-Fisher) et la symptomatolgie clinique. Discussion Savoir penser à rechercher des sensibilisations originales au-delà des régions de prédilection de pollinisation, notamment pour les cupressacés. Quelques particularités cliniques doivent y faire penser ! Conclusion L’emploi des cupressacés comme arbre d’ornement est en plein développement dans l’Ouest de la France, y compris dans les jardins privés où ils se développent à proximité des habitants. Leur rôle pathogène ne doit plus être négligé.