53es JOURNÉES DE BIOLOGIE CLINIQUE NECKER THÉMATIQUE – INSTITUT PASTEUR À TAPER
Évolution des concepts physiopathologiques et des traitements dans la sclérose en plaques Catherine Lubetzki a,*
La sclérose en plaques, maladie inflammatoire, démyélinisante et neurodégénérative du système nerveux central touche environ 80 000 patients en France et 350 000 patients en Europe. C’est la première cause de handicap acquis non traumatique de l’adulte jeune. C’est une maladie favorisée par une susceptibilité génétique, encore incomplètement élucidée, mais impliquant vraisemblablement de très nombreux gènes. Sa physiopathologie reste encore incomplètement connue, avec plusieurs composantes : une composante inflammatoire avec activation des lymphocytes en périphérie, vis-à-vis d’une cible antigénique encore inconnue, puis transmigration de ces lymphocytes activés à travers la barrière hématoencéphalique. Ce passage lymphocytaire intracérébral est suivi d’une réactivation lymphocytaire, probablement médiée par les cellules dendritiques. Cette étape de réactivation est nécessaire au développement de la réaction immunitaire dans le système nerveux central, associant lymphocytes T, lymphocytes B, production de cytokines et d’anticorps. Cette cascade inflammatoire conduit à la seconde composante de la maladie qui est l’atteinte tissulaire avec
atteinte de la myéline d’une part, et souffrance axonale d’autre part. La composante inflammatoire est la cible de tous les traitements qui ont été développés depuis le début des années 90. Ces traitements sont des immunomodulateurs et des immunosuppresseurs. Cette première période thérapeutique a permis d’établir que la modulation ou la réduction de la composante inflammatoire modifiait l’évolution de la maladie mais n’avait pas d’efficacité sur la pente progressive de la maladie. Plus récemment, sont apparues de nouvelles thérapeutiques, ciblant les différentes étapes de la réaction inflammatoire. Ces nouvelles molécules sont soit des anticorps monoclonaux, soit des immunosuppresseurs de nouvelle génération. Les résultats préliminaires sont encourageants, avec un risque d’effets secondaires notamment infectieux qui doit faire bien peser le rapport bénéfice/risque. En ce qui concerne la composante de destruction tissulaire de la maladie, elle fait l’objet actuellement de stratégies expérimentales, visant à favoriser la remyélinisation et à protéger l’axone. Conflit d’intérêt : aucun.
a Département de neurologie - Inserm 975 Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière 47-83, bd de l’Hôpital 75651 Paris cedex 13
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