Faire le point

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EDITORIAL Faire Ie point Timothy Rowe, MB, BS, FRCOG, FRCSC Redacteur en chef N 0us voila donc en decembre, periode de.l'annee OU nous prenons un m...

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EDITORIAL

Faire Ie point Timothy Rowe, MB, BS, FRCOG, FRCSC Redacteur en chef

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0us voila donc en decembre, periode de.l'annee OU nous prenons un moment pour expnmer notre reconnaissance d'etre encore en vie. C'est Ie mois au cours duquel, traditionnellement, nous revenons sur les ~venements de la derniere annee et songeons a des fa<;ons de faire mieux au cours de l'annee a venir. Dans Ie contexte du J OGC, cela signifie revenir sur un certain nombre de themes et de sujets qui ont ete traites periodiquement au cours de l'annee, penser aux changements (tangibles et intangibles) qui ont fait evoluer la place du JOGC dans la pen see des lecteurs, et en fin, pousser un soupir de soulagement. Nonobstant (qualificatif purement canadien s'il en fut) les grands evenements survenus dans Ie domaine des soins de sante en 2005, nous nous sentons soulages parce que nous avons rempli notre tache. Une revue medicale n'est apres tout qu'une revue medicale, dont Ie but est de tenir les lecteurs au fait des sujets qui leur sont pertinents. Toutefois, nous tenons aussi a donner a nos lecteurs matiere a rdlexion. Si cela nous oblige a devier, a distraire et a prendre des tangentes, eh bien ... nous sommes prets a relever Ie defi. Les editoriaux parus en 2005 ont couvert beaucoup de terrain: de la crise de l'offre et de la demande dans les services de maternite a l'importance de la recherche empirique dans Ie domaine de la bioethique, en passant par ce que la vie no us reserve apres la gynecologie. Il en a ete de meme pour les directives cliniques, qui ont couvert un eventail de sujets allant de la violence exercee par Ie partenaire intime a l'echographie fcrtale, en passant par la recolte du sang du cordon ombilical et plus encore (si vous les avez manquees, elles sont facilement disponibles sur Ie site Web de la SOGC). Les articles originaux publies au cours de la derniere annee ont eux aussi porte sur une vaste gamme de sujets lies a la reproduction. Pour ce qui est des themes qui ont refait surface de fa<;on periodique au cours de l'annee, un exemple probant serait notre inquietude croissante quant a la J Obstet Gynaecol Can, vol. 27, n° 12, 2005, p. 1089-1090

capacite des services obstetricaux de repondre aux besoins de la population. La possibilite d'avoir acces a des soins de maternite est une question qui tient beaucoup a ccrur a la Societe des obstetriciens et gynecologues du Canada (SOGC), a un point tel que Ie Conseil de la SOGC a lance un appel a tous les h6pitaux et a toutes les autorites regionales en charge de la planification du Canada afin qu'ils assurent une allocation adequate des res sources en collaboration avec les fournisseurs de soins de sante. Il ne s'agit pas d'une situation particulierement inquietante dans les regions metropolitaines du Canada; par contre, cette situation est tout autre dans les regions peripheriques et rurales. . Par ailleurs, il n'existe que peu de donnees tangibles indiquant que les autorites en charge de la planification sont pretes a faire face a la crise qui se dessine. Dans cette optique, la publication dans Ie present numero de la lettre de Thomas MacLachlan, de Saskatchewan, est fort a propos. La lettre de Dr MacLachlan, dure de realite, devrait etre une lecture obligatoire pour tous les planificateurs d'aide a la sante du Canada, surtout compte tenu du fait qu'elle no us vient du ccrur meme du pays. En Saskatchewan, la proportion de medecins de famille prodiguant des soins de maternite (intra-partum) a chute de fa<;on con stante, sllivant une tendance nationale dont David Price et ses co-auteurs ont fait etat dans Ie numero de mail. On a aussi constate une diminution precipitee du nombre de communautes rurales offrant des services de maternite a l'echelle locale, comme en a traite Ie commentaire de Jude Kornelsen et de Stefan Grzybowski dans Ie numero d'avriF. Menee a sa conclusion la plus ridicule, cette tendance entrainerait la pratique de tous les accouchements dans un centre metropolitain, soit par un obstetricien, soit par une sage-femme. Il n'est donc pas surprenant que dans son editorial de septembre, Michael Helewa ait juge Ie systeme actuel « non viable» dans bon nombre de regions du pays3. Il nous a toutefois rassures en nous disant que les renforts etaient en route, sous la forme du Projet de soins primaires obstetricaux concertes, subventionne par Sante Canada. J'espere sincerement que les parties engagees dans cette initiative, y compris les delegues representant les obstetriciens, les medecins de famille, les medecins en regions rurales, les infirmieres, les

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sages-femmes et les specialistes en sante des femmes, en viendront rapidement aun consensus quant aux solutions a mettre en reuvre, tout en respectant les habiletes particulieres de tout un chacun. Comme Ie moment est bien choisi pour faire Ie point, je crois qu'il serait approprie de revenir sur les principes de base. J e me suis adresse aplusieurs reprises ades groupes de collegues au sujet du professionnalisme, de ce qui, a mon sens, constitue un bon medecin, et de ce aquoi les patientes devraient s'attendre lorsqu'elles s'adressent a nous. Je n'ai evidemment aucune fa<;on de savoir si ce que j'ai dit represente la realite; cela etant dit, les gens a qui je me suis adresse ont eu la politesse de ne pas me rire a la figure. Je peux done dire que mes affirmations ont ete revues par les pairs. Dans Ie cadre de ces presentations, j'ai aussi dresse une liste d'exigences essentielles pour l'avenir de la profession medicale Ge n'ai pas parle de la « survie » de la profession medicale, mais c'est Ie sens qui est sous-entendu). Dans l'esprit du temps des fetes, je vous offre cette liste, qui pourra servir de point de depart a une periode de reflexion et d' auto-evaluation. J' espere que tous les lecteurs du J OGC seront rassures de ce qu'ils trouveront en eux-memes. 1. Demontrer des valeurs ethiques c1aires. Les principes moraux qui regis sent notre canduite doivent non seulement pouvoir etre defendus, mais egalement demontres de fa<;on daire, de maniere a ce que les patientes sachent a quoi s'en tenir. 2.

Accorder la priorite aux patientes. Ce principe preoccupe grandement les opposants a l'introduction d'options de soins payees par les utilisatrices. Bien que Ie bien-etre du praticien revete une grande importance, il n'est pas aussi crucial que celui de la patiente.

3. Chercher constamment a s'ameliorer. Le mot-de dans ce cas-ci est « chercher », car les programmes de maintien des competences exigent que les competences soient maintenues a jour pour que l'autorisation de pratiquer soit accordee. Par contre, nous nous devons aussi de toujours rechercher l'intervention la plus rapide, la plus economique, la plus efficace ou la plus confortable. 4. Baser l'intervention sur des faits. II n'est pas difficile de se rendre compte aquel point la pratique a change au caurs de la derniere decennie de medecine factuelle, qui a elle-meme transforme la pratique de l'obstetrique. Malheureusement, les zones « grises » de la medecine semblent aussi imposantes que jamais.

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5. Eduquer. Comme T.H. White l'a si bien fait dire a Merlin, « la meilleure fa<;on de remedier a la tristesse, c'est d'apprendre quelque chose. C'est la seule methode qui fonctionne »4. Nous esperons que Ie JOGC vous aide en ce sens. 6. Encourager Ie leadership. II est bien evident que la profession ne peut pas produire un Osler a chaque generation; par ailleurs, Ie leadership est devenu politique. Malgre cela, nous sommes capables de reconnaitre un vrai leader lorsque nous en voyons un, et les leaders sont tout aussi importants dans les domaines academique, technique et philosophique que dans Ie domaine politique. 7. Encourager la collegialite. Le partage des responsabilites est l'un des piliers des soins de sante, et notre attitude les uns par rapport aux autres devrait toujours en etre une de soutien et de cooperation. L'evolution de la profession entrainera forcement un partage de la pratique et une collaboration interdisciplinaire. Ce dernier point me ramene au debut de rna reflexion sur Ie JOGe. J'ai ete agreablement surpris par bon nombre de choses au cours de rna premiere annee en tant que redacteur en chef; mais je crois que ce qui m'a Ie plus surpris, c'est Ie nombre de mes collegues qui sont prets a faire des efforts supplementaires relativement au Journal, et ce, sans se plaindre et sans chercher les compliments. Cela est particulierement vrai des arbitres scientifiques, que nous saluons daris Ie present numero. Nous prevoyons reconnaitre davantage leurs efforts au cours de l'annee qui vient, car sans eux, un journal revu par les pairs ne peut pas etre publie. Je les remercie tous sincerement et leur souhaite tout ce qu'il y a de mieux. Enfin, je souhaite aux lecteurs du JOGC un excellent temps des fetes, et je remercie fetes. De plus, l'equipe de redaction pour son vous remercie de votre soutien.

REFERENCES 1. Price DJ, Lane C, Klein Me. «Maternity care by family physicians: characteristics of successful and sustainable models »,j Obstet GynOBcoi Can, vol. 27, 2005, p. 460-6. 2. Komelsen J, Grzybowski S. « Is local maternity care an optional service in rural communities? »,j Obstet Gynaecol Can, vol. 27, 2005, p. 329-31. 3. Helewa M. « Soins de maternite : La crise sur tous les fronts », j Obstet Gynaecol Can, vol. 27, 2005, p. 845-6. 4. White TH. «The Book of Merlyn ». London: Fontana; 1977.