Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 22 (2003) 165 www.elsevier.com/locate/annfar
Éditorial
Faut-il des bureaux pour endormir les patients ? Do we need office for anaesthesiologist? L’article de l’équipe de l’hôpital Cochin démontre de façon claire le déficit important en bureaux et en ordinateurs auquel beaucoup d’équipes d’anesthésie-réanimation sont confrontées [1]. Tout d’abord il est intéressant de noter que cet aspect majeur de notre vie professionnelle n’a pas été jusqu’à maintenant abordé dans la littérature. Pourtant la réponse « massive » au questionnaire envoyé par les investigateurs montre bien l’intérêt du sujet pour les anesthésites-réanimateurs.
taires, ils n’en ont pas le monopole, et praticiens hospitaliers et anesthésistes-réanimateurs du privé y participent très largement. La nécessité de parfaire notre formation, de participer à la gestion médicale et à la recherche n’est ni une utopie ni un caprice de diva. Inscrite dans nos missions, elle est devenue incontournable pour beaucoup d’anesthésistes-réanimateurs. Bref nous avons évolué plus vite que les structures qui nous entourent.
1. Revenons sur notre passé
3. Et maintenant ?
La prise de conscience par les chirurgiens des besoins médicaux en anesthésistes-réanimateurs a été le moteur majeur de notre essor dans les années 1960-1980. Alors que les autres spécialités vivaient sur le modèle hospitalouniversitaire, notre spécialité était perçue comme un besoin surtout hospitalier et n’ayant pour objectif que de soigner les patients, sans participation à la vie de l’hôpital. Quant au rôle universitaire de la spécialité, il consistait à « faire des bons petits », c’est-à-dire former de bons spécialistes en leur enseignant un métier. Dans les meilleurs cas, des bureaux partagés servaient surtout de vestiaires et permettaient d’avoir un endroit « à nous ».
À nous d’être tenaces dans nos demandes mais aussi novateurs. Faut-il se contenter de rattraper le retard en demandant systématiquement et dogmatiquement « un bureau et un ordinateur par personne » ou plutôt imaginer des open spaces alliant convivialité et optimalisation des surfaces, des salles de réunion de tailles variables permettant la discrétion lorsqu’elle est utile, des bibliothèques avec connexion Internet et accès aux articles en full text et enfin des ordinateurs portables avec connexion wire less pouvant même nous accompagner dans nos mythiques pauses-café ?
Références [1]
2. Que sommes-nous devenus ? La situation actuelle a été radicalement transformée. D’abord dans les établissements privés et publics les anesthésistes-réanimateurs sont de plus en plus intégrés dans les systèmes d’évaluation et de décision. Ensuite, sur le plan universitaire, la recherche clinique et même expérimentale fait partie intégrante de la nouvelle culture de la spécialité comme le démontre de façon claire le succès populaire de la journée des communications libres du vendredi au congrès de la Sfar [2]. Enfin cet essor scientifique est devenu « universel ». Même si elle a été lancée au début par les universi-
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. DOI: 1 0 . 1 0 1 6 / S 0 7 5 0 - 7 6 5 8 ( 0 3 ) 0 0 0 1 4 - 5
[2]
Albi A, Lentschener C, Ozier Y. État des bureaux et de l’équipement informatique mis à la disposition des anesthésistes-réanimateurs travaillant à plein temps dans les hôpitaux universitaires de France métropolitaine. Ann Fr Anesth Réanim 2002;21:166–9. Sfar, 44e Congrès national d’anesthésie et de réanimation. Résumés des communications. Ann Fr Anesth Réanim 2002;21(Suppl. 2): 181–480.
K. Samii * Coordination anesthésie-réanimation, centre hospitalier universitaire de Toulouse, hôpital de Rangueil, 1, avenue Jean-Poulhès, 31403 Toulouse, France Adresse e-mail :
[email protected]. * Auteur correspondant.