Hyperactivité et hypoxie dans la SLA

Hyperactivité et hypoxie dans la SLA

REV UE NEUROL OGIQUE 164 (2008) S11 Résumé Hyperactivité et hypoxie dans la SLA A. Gonzalez1, R. Juntas Morales1, N. Pageot1, M. Charif1, A. Alphand...

139KB Sizes 2 Downloads 80 Views

REV UE NEUROL OGIQUE 164 (2008) S11

Résumé

Hyperactivité et hypoxie dans la SLA A. Gonzalez1, R. Juntas Morales1, N. Pageot1, M. Charif1, A. Alphandery1, W. Camu1 1

Clinique du motoneurone, Service de Neurologie, Hôpital Gui de Chauliac, Montpellier, France

L’étiologie de la SLA demeure inconnue en dehors des cas familiaux, mais qui ne représentent que 2 % des malades environ. Différentes conditions (métiers, modes de vie, maladies) ont été associées à la maladie dans la littérature telles que l’hypertension artérielle, travail de force ou pratique régulière de sport. Les différents travaux font toutefois l’objet de controverses. Un modèle murin de SLA n’exprimant pas le promoteur du gène du VEGF a suggéré le rôle de l’hypoxie dans la genèse de la maladie (Oosthuyse et al, 2001). Ces données ont été confortées par la mise en évidence d’une régulation aberrante du VEGF intrathécal dans la SLA en cas d’hypoxie (Moreau et al, 2007). Nous avons pu montrer la présence d’une saturation en O2 basse en oxymétrie chez les malades, dès le début de la maladie (Charif et Camu, 2002), suggèrant l’existence d’une hypoxie tissulaire chronique. Un tel état peut jouer un rôle additif à toute autre condition d’hypoxie. Ainsi, les conditions associées à la SLA dans la littérature peuvent jouer un rôle néfaste chez un sujet en état d’hypoxie chronique. Nous avons cherché à déterminer si les malades SLA avaient une activité quotidienne plus importante que la normale, en nous départissant du biais du type d’activité, les travailleurs lourds faisant peu de sport par exemple. Le point commun aux états d’hyperactivité est une dépense énergétique quotidienne (DEQ) augmentée. Cette DEQ est quantifiable grâce au questionnaire de Black et al (2001), validé par l’OMS. Son principe est une quantifi-

cation précise de la DEQ propre à chaque type d’activité : dormir dépense 60KCal/h, jardiner 200, pratiquer un sport 300 etc. En quantifiant chaque activité dans une journée, on peut obtenir un score global sur 24h qui correspond à la DEQ. Nous avons soumis au questionnaire de DEQ, 115 SLA et 115 témoins porteurs d’autres maladies neurologiques chronique. Les sujets avec troubles cognitifs ont été exclus. Témoins et SLA ont été appariés sur l’âge et le sexe. Le questionnaire était rempli pour chaque décennie depuis l’âge de 20 ans et jusqu’à la décennie précédant les premiers signes. La DEQ est supérieure de 20 à 30 % dans la SLA et ce pour chaque décennie et pour les 2 sexes (p<0.00001 à p<0.05 selon la décennie). Cette augmentation est essentiellement due à une pratique accrue de travaux lourds et soutenus. La pratique sportive ne diffère pas entre SLA et témoins. A l’inverse, le temps passé en travail assis est significativement moins important chez les patients SLA. Les résultats de cette enquête nous semblent conforter l’hypothèse selon laquelle les patients SLA sont ou se mettent en conditions d’hypoxie durant leur vie. Ces conditions peuvent être variées (maladie associée, travail ou activité quotidienne, susceptibilité génétique ?), mais surtout elles peuvent s’associer. C’est à la recherche de ces possibilités d’association de conditions fragilisantes que nous orientons nos prochaines investigations.