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de l’alimentation) et l’EPA provenant de l’alimentation (mais pas des suppléments) ont été associés à des concentrations plus élevées de DHA (r = 0,57 ; p = 0,0009) et d’EPA (rs = 0,47 ; p = 0,0101), respectivement. Conclusion La prévalence élevée d’un statut inadéquat pour plusieurs acides gras chez la femme enceinte constituent un problème de santé publique, nécessitant des interventions. Même si les études qui ont étudié l’impact des acides gras sur la santé maternelle et fœtale se sont multipliées ces dernières décennies, les preuves ne sont pas encore suffisamment concluantes et engagent à poursuivre les recherches. À l’avenir, celles-ci ne devraient pas se limiter à l’étude d’un seul acide gras : c’est probablement le profil global qui est en jeu. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Référence [1] Koletzko B, Lien E, Agostoni C, Böhles H, Campoy C, Cetin I, et al. The roles of long-chain polyunsaturated fatty acids in pregnancy, lactation and infancy: review of current knowledge and consensus recommendations. J Perinat Med 2008;36:5–14. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.215 P306
Rythme alimentaire chez un groupe d’étudiantes en sciences de la santé
H. Sfar ∗ , A. Temessek , S. Chelbi , N. Bouhamed , J. Ben Eltaief , M. Zarrouk , F. Ben Mami Service C, Institut de nutrition de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Sfar) Introduction et but de l’étude Les activités liées à l’alimentation contribuent fortement à rythmer la vie sociale, tout en étant en retour fortement soumises aux rythmes sociaux. En effet, au cours de la vie estudiantine les étudiants perdent leur rythme de vie habituel ce qui influence leurs habitudes alimentaires. L’objectif de notre étude était d’étudier le rythme alimentaire et les facteurs l’influenc¸ant chez un groupe d’étudiantes. Matériel et méthodes Nous avons mené une étude descriptive transversale qui a concerné 100 étudiantes en sciences de la santé. Les étudiantes ont bénéficié d’une anamnèse, d’une mesure des paramètres anthropométriques (poids, taille, tour de taille), d’un calcul de l’indice de masse corporelle (IMC). Les habitudes et le rythme alimentaire ont été évalués par une enquête alimentaire basée sur un enregistrement sur 4 jours. Résultats et analyse statistique L’âge moyen des étudiantes était de 21,38 ± 0,88 ans. L’IMC moyen était de 22,4 ± 2,93 kg/m2 avec un tour de taille moyen de 76,59 ± 9,13 cm. Au cours de la semaine, un pour cent des étudiantes sautaient le petit-déjeuner tous les jours, 62 % le prenaient tous les jours et 37 % le sautaient au moins une fois par semaine. La durée moyenne du petit-déjeuner ne dépassait pas les quinze minutes dans 94 % des cas. Le déjeuner était pris tous les jours par 79 % des étudiantes alors que 21 % le sautaient au moins une fois par semaine. Le temps consacré au déjeuner était soit de moins de 15 minutes, entre 15 et 30 minutes ou au-delà de 30 minutes dans respectivement 35 %, 62 % et 3 % des cas. Le dîner était pris régulièrement par 65 % des étudiantes alors que 35 % le sautent au moins un jour par semaine. Le temps passé par les étudiantes à dîner était entre 15 et 30 minutes pour 54 % des cas, de moins de 15 min dans 29 % des cas et de plus de 30 minutes dans 17 % des cas. Soixante-neuf pour cent des étudiantes ont déclaré avoir une ou plusieurs difficultés pour bien s’alimenter et qui sont les suivantes : le manque de temps (72,5 %), le manque d’équipements (33,8 %), le manque d’appétit (22,5 %), les difficultés d’autogestion (17,5 %) et les problèmes financiers (7,5 %). Conclusion Les étudiants vivent un moment clé de leur vie et de la construction de leurs habitudes alimentaires (départ du foyer familial, manque de connaissances culinaires). Leur vie
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devient plus déstructurée ce qui favorise l’acquisition de mauvaises habitudes alimentaires. Une sensibilisation ainsi qu’une éducation nutritionnelle adaptée aux spécificités de la population d’étudiants doivent être envisagées pour améliorer l’équilibre alimentaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.216 P309
Identification de biomarqueurs nutritionnels par une approche métabolomique en spectrométrie de masse C. Dalle 1,2 , L. Lécuyer 1,3,∗ , M. Petera 2 , D. Centeno 2 , B. Lyan 2 , S. Durand 2 , E. Pujos-Guillot 2 , P. Micheau 2 , C. Morand 2 , P. Galan 3 , S. Hercberg 3,4 , V. Partula 3 , M. Deschasaux 3 , B. Srour 3 , P. Latino-Martel 3 , E. Kesse-Guyot 3 , M. Touvier 3,5 , C. Manach 2,5 1 Contribution équivalente (co-premiers) 2 Unité de nutrition humaine (UNH), Inra UMR 1019, CRNH, université Clermont Auvergne, Clermont-Ferrand 3 EREN U1153 Inserm/U1125 Inra/Cnam/Université Paris 13, SMBH, Université Paris 13, Bobigny cedex 4 Département de santé publique, hôpital Avicenne, Bobigny 5 Contribution équivalente (co-derniers), France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Lécuyer) Introduction et but de l’étude Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet Metabo-KS (2015-2017, INCa, PI : M Touvier), qui vise à : découvrir les biomarqueurs prédictifs du cancer du sein, de la qualité du régime alimentaire et d’aliments spécifiques en utilisant la métabolomique, puis à relier ces biomarqueurs pour améliorer la compréhension du rôle de la nutrition sur le risque de cancer du sein. Le présent travail porte sur la découverte de biomarqueurs plasmatiques des apports alimentaires usuels par l’exploration du métabolome alimentaire (« food metabolome ») par spectrométrie de masse non ciblée. Matériel et méthodes Les femmes de la cohorte SU.VI.MAX ayant rempli au moins dix enregistrements alimentaires de 24 h ont été stratifiées en déciles selon leur niveau d’adhésion aux recommandations du Programme franc¸ais national nutrition santé. Au total, 80 femmes ont été sélectionnées aléatoirement dans le 10e décile de la distribution PNNS-GS et ont été appariées sur 80 femmes du 1er décile. Les échantillons de plasma prélevés à l’inclusion ont été analysés en spectrométrie de masse non ciblée en utilisant UPLCESI-QToF. 1575 et 601 signaux ont été détectés (mode positif et négatif). Les profils métabolomiques ont été comparés en utilisant des méthodes statistiques univariées et multivariées pour sélectionner les ions associés à la consommation de 58 aliments/groupes d’aliments. Résultats et analyse statistique Quatre-vingt-quatre et 30 ions (mode positif et négatif) étaient associés à des aliments spécifiques/des groupes alimentaires (r > 0,3, valeur p avec BH < 0,1). Certains d’entre eux avaient été suggérés précédemment comme biomarqueurs dans des études de métabolomique, comme la proline-bétaïne pour la consommation d’orange. Cela démontre la pertinence de notre stratégie. L’identification des autres biomarqueurs candidats est en cours (grâce à une base de données en ligne, à la littérature et à la méthode LC-MS/MS sur LTQ-OrbiTrap). Conclusion Ce travail contribuera à fournir de nouveaux biomarqueurs de l’apport alimentaire qui seront utiles pour améliorer la qualité de l’évaluation des expositions nutritionnelles dans les études épidémiologiques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Remerciements Institut National du Cancer (INCa)/Institut fédératif de recherche biomédicale (IFRB)/Canceropôle Île-deFrance/Projet labellisé NACRe Partenariat. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.217 P314
Association prospective entre la qualité de l’alimentation et le vieillissement en bonne santé. Résultats de l’étude NutriNet-Santé
Conclusion Ces résultats suggèrent qu’une adhérence élevée aux recommandations nutritionnelles franc¸aises en milieu de vie pourrait avoir un rôle bénéfique dans la promotion du vieillissement en bonne santé. 1 Introduction Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.218 P318
Adjibade ∗ ,
K.E. Assmann , J. Baudry , S. Hercberg , P. Galan , M. E. Kesse-Guyot Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN), UMR U1153 Inserm/U1125 Inra/Cnam/Université Paris 13, centre de recherche en épidémiologie et statistiques Sorbonne Paris Cité, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Adjibade) Introduction et but de l’étude Le « vieillissement en bonne santé » (VBS) fait l’objet de recherches de plus en plus nombreuses dans le domaine gériatrique. Ce concept repose sur des modèles multidimensionnels, incluant des dimensions variées reflétant le maintien, au cours du vieillissement, d’un bon état de santé globale. À l’heure actuelle, les recherches portant sur les facteurs nutritionnels en tant que déterminants du VBS sont encore peu nombreuses. L’objectif de cette étude était 1) d’estimer l’association prospective entre adéquation aux recommandations nutritionnelles franc¸aises en milieu de vie, mesurée par le Programme National Nutrition Santé-Guideline Score (PNNS-GS), et le VBS chez des adultes franc¸ais, et 2) de tester l’effet médiateur de la corpulence. Matériel et méthodes Nos analyses portaient sur 21 406 participants de la cohorte web NutriNet-Santé, ayant au moins 45 ans (âge moyenne : 60 ans), et sans diabète, ni maladies cardiovasculaires ou cancer à l’inclusion (2009–2014). Les données nutritionnelles ont été estimées à partir d’enregistrements de 24 h répétées, recueillies pendant les deux premières années du suivi. Le PNNS-GS comprend 12 composantes alimentaires et 1 composante activité physique, et un PNNS-GS élevé reflète une bonne adéquation aux recommandations nutritionnelles. Les données utilisées pour définir le statut du VBS ont été recueillies entre 2015 et 2016 (suivi médian des participants entre l’inclusion et le recueil de données concernant le VBS : 5,7 ans). Le VBS a été défini selon 8 critères : l’absence de maladie chronique majeure, le bon fonctionnement physique et cognitif, l’absence de limitations dans les activités instrumentales de la vie quotidienne, l’absence de symptômes dépressifs, l’absence de limitations dans la vie sociale (liées à la santé), la bonne santé globale perc¸ue et l’absence de douleurs entraînant des limitations du fonctionnement quotidien. Afin d’estimer les risques relatifs (RR) caractérisant l’association entre le PNNS-GS et le VBS, nous avons utilisé une variante de la régression de Poisson (la Robust Error Variance Poisson Regression). Résultats et analyse statistique Au total, 47 % des hommes et 46 % des femmes présentaient un VBS. Après ajustement sur les potentiels facteurs de confusion (facteurs sociodémographiques, consommation de tabac, apports énergétiques totaux), une association positive entre une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles franc¸aises et une plus grande probabilité de vieillir en bonne santé a été observée : RR quartile 4 vs quartile 1 = 1,16 (IC95 % = 1,12 ; 1,21) ; ptrend < 0,0001). Des analyses supplémentaires ont montré que cette association était partiellement médiée par le statut pondéral à l’inclusion, mais l’ampleur de cette médiation était assez faible, avec un RR quartile 4 vs quartile 1 lié à l’effet indirect de 1,02 (IC95 % = 1,01 ; 1,02) ; ptrend < 0,0001.
Le grignotage chez un groupe d’étudiantes en sciences de la santé
A. Temessek , C. Jemai ∗ , N. Ben Amor , S. Sellami , N. Fendri , J. Ben Ltaief , N. Khéssairi , R. Bourguiba , M. Zarrouk , F. Ben Mami Service de diabétologie et maladies nutritionnelles C, institut national de nutrition de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Jemai) Introduction et but de l’étude Le grignotage est un comportement alimentaire répandu chez les jeunes. L’objectif de notre travail était d’évaluer la fréquence du grignotage dans une population d’étudiantes en santé et de rechercher les facteurs favorisants. Matériel et méthodes Nous avons mené une étude descriptive transversale qui a concerné 100 étudiantes en sciences de la santé. Les étudiantes ont bénéficié d’une anamnèse, d’une mesure des paramètres anthropométriques (poids, taille, tour de taille et pourcentage de la masse grasse), d’un calcul de l’indice de masse corporelle (IMC). Les habitudes et le rythme alimentaire ont été évalués par une enquête alimentaire basée sur un enregistrement alimentaire sur 4 jours. Résultats et analyse statistique L’âge moyen était de 21,38 ± 0,88 ans. L’index de masse corporelle (IMC) moyen était de 22,4 ± 2,93 ans. Le tour de taille (TT) moyen était de 76,59 ± 9,13 cm. Le pourcentage de masse grasse moyen était de 24,24 ± 5,5 %. Le grignotage au cours de la journée était fréquent : d’au moins une fois chez 53,8 % des étudiantes, 2 fois par jour chez 30 %, trois fois chez 7,5 %, 4 fois chez 6,3 %, 5 fois chez 1,3 % et 6 fois chez 1,3 %. Les causes du grignotage que nous avons trouvées étaient par ordre de fréquence l’ennui (57,5 %), le stress (48,8 %), le besoin de réconfort (20 %) et la fatigue (13,8 %). Les sucreries représentaient les aliments les plus grignotées (90,1 %), ensuite viennent les céréales (35,2 %), les fruits (33,8 %), les produits laitiers (31 %), les graines oléagineuses (19,7 %) et les légumes (2,8 %). Nous n’avons pas trouvé de corrélations statistiquement significatives entre la fréquence du grignotage et l’IMC (p = 0,79) ni le TT (p = 0,4). Conclusion Le grignotage est l’un des comportements alimentaires qui favorise l’émergence de maladies chroniques. Ainsi la lutte contre ce comportement à risque est indispensable et doit faire intervenir des programmes de santé publique ciblées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.219 P325
Impact d’une intervention nutritionnelle sur la qualité de l’alimentation et les habitudes alimentaires d’adolescents scolarises de la ville d’Oran N. Hadjidj , M. Bouchenak ∗ Université Oran1 Ahmed Ben Bella, Oran, Algérie