S374
Abstracts / La Revue de médecine interne 31S (2010) S342–S403
urinaire le plus fréquent est l’hyperactivité vésicale. Concernant les troubles sexuels chez les femmes, ils sont moins fréquents que ceux d’une population anglaise. Chez les hommes, la faible population nécessite d’être élargie pour permettre des conclusions solides. doi:10.1016/j.revmed.2010.10.077 CO066
Auto-anticorps et caractéristiques par sous-groupe des patients souffrant de Sclérodermie Systémique et d’ulcères digitaux inclus dans le Registre DUO L. Guillevin a , C. Denton b , T. Krieg c , B. Schwierin d , D. Rosenberg d , M. Silkey d , M.M. Cerenic e a Medecin interne, hôpital Cochin, Paris, France b Medecin interne, Royal Free hospital, Londres, Royaume-Uni c Dermatologie, université de Köln, Cologne, Allemagne d Laboratoire pharmaceutique, laboratoire Actelion, Allschwil, Suisse e Rhumatologie, centre hospitalier de Florence, Florence, Italie Introduction.– Les ulcères digitaux sont une manifestation fréquente, chronique et invalidante de la Sclérodermie Systémique. Le Registre DUO est une étude de cohorte européenne, prospective, multicentrique, observationnelle incluant des patients souffrant d’ulcères digitaux liés à une sclérodermie systémique. Ce registre donne l’opportunité de préciser si certains sous-groupes spécifiques de patients sclérodermiques sont plus à risque de développer des ulcères digitaux ou ont une plus grande probabilité d’être inclus dans ce registre. Les différents types d’anticorps anti-nucléaires s’excluant souvent mutuellement, cela devrait permettre d’identifier précocement au cours de la maladie des patients à haut risque. Ici, nous décrivons le profil sérologique et l’histoire médicale des patients inclus dans le registre DUO. Patients et méthodes.– Les patients sclérodermiques avec ulcères digitauxfont l’objet d’une évaluation clinique et rec¸oivent des soins médicaux classiques définis par leur médecin. Tous les patients ayant signé un consentement et présentant des ulcères digitauxévolutifs sont inclus consécutivement dans ce registre, indépendamment du traitement rec¸u. Les éléments collectés depuis avril 2008 incluent les données démographiques, l’histoire de la ScS et des ulcères digitaux, les complications et interventions chirurgicales liées à ces ulcères digitauxainsi que les traitements spécifiques des ulcères digitaux. Résultats.– Au 19 novembre 2009, 1163 patients ont été inclus parmi lesquels 82,8 % sont des femmes, avec un âge moyen de 56,3 ans (± 14,20). Les anticorps anti-nucléairessont présents chez 79,3 % et absents chez 3,6 % des patients. Les anticorps anti-Scl 70 sont présents chez 33,8 %, les RNA polymérase III chez 4,5 %, les anti-centromères chez 30,1 %, les anti-U1 RNP chez 5,6 % et les antiU3 RNP chez 1,7 % des patients. Ce profil sérologique des patients a également pu être obtenu en fonction du type de ScS (forme cutanée diffuse, cutanée limitée ou connectivite mixte). Les infections des tissus mous nécessitant une antibiothérapie systémique, la gangrène et l’amputation chirurgicale concernent respectivement 37,6 %, 28,4 % et 12 % des patients anticorps antinucléairespositifs ; 64,8 % d’entre eux ont recours à des analogues de la prostacycline par voie IV. Il est intéressant de comparer ces données en fonction du profil sérologique du patient. Les complications liées aux ulcères digitaux et le recours aux analogues de la prostacycline pourraient ainsi être moins fréquents chez les patients porteurs d’anticorps anti-RNA polymérase. Conclusion.– Les patients sclérodermiques inclus dans ce registre sont globalement comparables à ceux des autres grandes cohortes de patients sclérodermiques et présentent pour la majorité d’entre eux des anticorps anti-nucléaires. Comparé aux autres grandes cohortes, le sous-groupe des formes diffuses pourrait avoir une proportion augmentée d’anticorps anti-centromère. doi:10.1016/j.revmed.2010.10.078
CO067
Identification des cibles antigéniques et étude de la fonction des anticorps anti-cellules musculaires lisses vasculaires au cours de l’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique ou associée à la sclérodermie systémique G. Bussone a , C. Calzas a , M.C. Tamby a , C. Sanson a , K. Ghazal a , B. Weksler b , C. Broussard c , A. Yaici d , L. Guillevin e , M. Humbert d , L. Mouthon a a Institut Cochin, université Paris Descartes, Paris, France b Weill Medical College, Cornell University, New York, États-Unis c Plate-Forme Protéomique Paris 5, Institut Cochin, Université Paris Descartes, Paris, France d Pôle de pneumologie, hôpital Antoine Béclère, Clamart, France e Pôle de médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France Objectif.– L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est caractérisée par un remodelage des artères pulmonaires qui s’accompagne d’une prolifération des cellules endothéliales et des cellules musculaires lisses vasculaires (CMLV) et d’une activation des fibroblastes. Nous avons précédemment mis en évidence la présence d’autoanticorps dirigés contre les cellules endothéliales et les fibroblastes au cours de l’HTAP idiopathique (HTAPi) ou associée à la sclérodermie systémique (HTAP-ScS). Les objectifs de notre travail étaient de détecter des anticorps anti-CMLV au cours de l’HTAPi ou associée à la ScS, et de caractériser leurs cibles et leur fonction. Patients et méthodes.– Des IgG anti-CMLV ont été recherchées dans le sérum de patients ScS sans HTAP, HTAP-ScS ou HTAPi ainsi que dans le sérum de sujets sains, par immunofluorescence indirecte et immunoblots 1-D. Les cibles antigéniques de ces auto-anticorps ont été recherchées à l’aide d’immunoblots en 2-D et identifiées par spectrométrie de masse. Les effets sur les CMLV du sérum total ou des IgG purifiées ont été étudiés par des tests in vitro de contraction d’une matrice de collagène. Résultats.– L’immunofluorescence indirecte ainsi que l’immunoblot 1-D ont permis de mettre en évidence la présence d’anticorps antiCMLV dans les sérums de patients, avec des différences qualitatives et quantitatives entre les groupes de patients. En immunoblot 2D, les IgG des pools de patients HTAPi, sclérodermiques avec ou sans HTAP et de sujets sains reconnaissaient 145 ± 48, 127 ± 26, 130 ± 25 et 150 spots protéiques, respectivement. Vingt et un spots étaient reconnus par plus de 80 % des pools de sérums d’au moins un groupe de patients et pas par les sujets sains. Vingt-sept spots étaient reconnus avec une plus forte intensité par les IgG de la majorité des patients que par celles des sujets sains. Au total, les protéines identifiées étaient des composants du cytosquelette, des protéines impliquées dans le stress oxydatif (stress-induced phosphoprotein 1 (STIP1), peroxirédoxine 6) et des protéines impliquées dans la régulation du métabolisme énergétique de la cellule (triosephosphate isomérase). De plus, des anticorps anti-STIP1 ont été détectés en ELISA chez 84 %, 76 % et 24 % des patients ScS sans HTAP, HTAP-ScS et HTAPi, respectivement, contre 3 % des sujets sains. Enfin, le sérum total et les IgG purifiées des patients ont entrainé une contraction plus importante d’une matrice de collagène que le sérum total et les IgG purifiées des sujets sains. Conclusion.– Nous avons identifié des anticorps anti-CMLV au cours de l’HTAPi ou associée à la ScS. Ces anticorps fixent des protéines du cytosquelette ou impliquées dans le stress oxydatif et pourraient avoir un rôle pathogène en modulant la contraction vasculaire. doi:10.1016/j.revmed.2010.10.079 CO068
Identification de nouvelles spécificités auto-anticorps dirigées contre des protéines de la voie du TGF-beta chez les patients sclérodermiques
Abstracts / La Revue de médecine interne 31S (2010) S342–S403
G. Bussone a , H. Dib a , M.C. Tamby a , C. Broussard b , C. Federici b , G. Woimant c , L. Camoin b , L. Guillevin d , L. Mouthon a a Institut Cochin, université Paris Descartes, Paris, France b Plate-forme protéomique Paris 5, institut Cochin, université Paris Descartes, Paris, France c Établissement franc¸ais du sang, hôpital Saint-Vincent de Paul, Paris, France d Pôle de médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France Objectif.– Environ 10 % des patients sclérodermiques n’ont pas d’anticorps anti-nucléaires (AAN), et chez 20 à 40 % des patients ayant des AAN, ces anticorps n’ont pas de spécificité identifiée. L’objectif de notre travail était d’identifier de nouveaux autoantigènes chez les patients sclérodermiques, en particulier chez ceux ayant des AAN sans spécificité identifiée. Patients et méthodes.– Nous avons utilisé une technique d’immunoblot en deux dimensions avec pour sources d’antigènes un extrait total et un extrait nucléaire de cellules HEp-2. Les sérums de 45 patients sclérodermiques ont été testés sous la forme de pools de trois patients ayant le même phénotype, et un pool de 12 sujets sains a été utilisé comme contrôle. Les cibles antigéniques de ces auto-anticorps ont été identifiées par spectrométrie de masse. La liste des protéines d’intérêt a ensuite été analysée à l’aide du logiciel Pathway studio. Résultats.– Dix-neuf spots étaient spécifiquement reconnus par les IgG d’au moins 4 des 10 pools de patients ayant des AAN sans spécificité identifiée, et 14 et 12 protéines étaient reconnues par les IgG d’au moins 75 % des 15 pools sur l’extrait total et nucléaire, respectivement. La réactivité IgG dirigée contre un certain nombre d’antigènes était plus intense dans le sérum des patients ayant des AAN sans spécificité identifiée que dans celui des autres patients ou des sujets sains, ces antigènes incluant la triosephosphate isomérase, la superoxide dismutase mitochondrial precursor, l’heterogeneous nuclear ribonucleoprotein L et la lamine A/C. De plus, la peroxirédoxine-2, la cofiline-1 et la calréticuline étaient spécifiquement reconnues pas les sérums de sous-groupes phénotypiques de patients ayant des AAN sans spécificité identifiée. De fac¸on intéressante, à l’aide du logiciel Pathway studio, nous avons pu mettre en évidence que plusieurs antigènes cibles des AAN sans spécificité identifiée intervenaient dans la voie du TGF-beta. Conclusion.– Nous avons identifié de nouvelles cibles antigéniques communes aux patients sclérodermiques ayant des AAN sans spécificité identifiée ou spécifiques d’un phénotype particulier. Ces auto-anticorps pourraient représenter de nouveaux outils diagnostiques au cours de la sclérodermie systémique.
Objectif.– Évaluer l’influence de la cicatrisation des ulcères digitaux (UD) sur le handicap global et de la main chez les patients ayant une sclérodermie systémique (ScS). Patients et méthodes.– Cent quatre vingt neuf patients sclérodermiques répondant aux critères de l’American college of rheumatology et/ou de Leroy et Medsger ont été évalués sur leur incapacité fonctionnelle et le retentissement occupationnel lié à la ScS et aux UD, à l’occasion d’un congrès annuel de l’association des sclérodermiques de France (n = 86) ou d’une hospitalisation dans le service de médecine interne de l’hôpital Cochin (n = 87) ou de l’hôpital Claude Huriez (n = 16). Parmi les 60 patients présentant au moins 1 UD à l’inclusion, 40 patients ont eu un suivi longitudinal sur 6 ± 3 mois. Les caractéristiques cliniques, le MACTAR, l’incapacité fonctionnelle de la main de Cochin (CHFS), le handicap global (HAQ), la dépression et l’anxiété (HAD), l’indice de Karnofsky, et un questionnaire de retentissement professionnel et occupationnel de la ScS et des UD ont été recueillis. Résultats.– Les 40 patients 22 (55 %) formes diffuses, 36 (90 %) femmes) avaient un âge moyen de 54,9 ± 15,2 ans, un âge au diagnostic de 45,5 ± 15,9 ans et une durée d’évolution de la ScS de 9,4 ± 7 ans. À l’inclusion, 30 (75 %) patients avaient au moins un UD d’origine vasculaire, 8 (20 %) un UD sur calcinose et 11 (27,5 %) un UD en regard d’un relief osseux. À la visite de suivi, 16 (40 %) patients avaient totalement cicatrisé leur (s) UD et 24 (60 %) gardaient encore au moins un UD avec en moyenne 1,9 ± 2,3 UD/patient contre 2,9 ± 2,8 UD/patient à l’inclusion (p < 0,0001). L’analyse univariée entre le groupe des patients cicatrisés (n = 16) et noncicatrisés (n = 24) a montré un âge au diagnostic plus jeune pour le groupe des patients cicatrisés (37,8 ans Vs 50,3 ans, p = 0,033). En revanche, elle n’a pas montré de différence significative en terme d’évolution du handicap global (HAQ total, p = 0,869), de l’incapacité fonctionnelle de la main (CHSF, p = 0,101), de l’indice de Karnofsky (p = 0,841), du score résumé physique (PCS, p = 0,194) et psychique (MCS, p = 0,243) du SF-36, et du handicap prioritaire (MACTAR, p = 0,925). Seul le score du domaine 1 du HAQ (Habillage) évolue mieux dans le groupe des patients cicatrisés (p = 0,016). Conclusion.– Plus de la moitié des patients ont encore au moins un UD après six mois de suivi. Nous n’avons pas mis en évidence d’influence de la cicatrisation des UD en termes d’incapacité fonctionnelle globale et de la main en dehors de certains gestes fins nécessaires à l’habillage. Une étude plus large est nécessaire pour confirmer ou infirmer ces résultats. doi:10.1016/j.revmed.2010.10.081
doi:10.1016/j.revmed.2010.10.080
CO070
CO069
Artériolisation veineuse du membre supérieur dans l’ischémie digitale critique au cours de la sclérodermie
Influence de la cicatrisation des ulcères digitaux sur le handicap global et de la main au cours de la sclérodermie systémique : étude prospective A. Berezne a , C. Nguyen b , G. Bussone b , S. Morell-Dubois c , M. de Menthon b , E. Föis b , V. Gressin d , L. Guillevin b , S. Poiraudeau e , L. Mouthon f a Médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France b Médecine interne, centre de référence pour la sclérodermie systémique, hôpital Cochin, Paris, France c Service de médecine interne, centre de référence pour la sclérodermie systémique, hôpital Claude Huriez, Lille, France d Actelion Pharmaceuticals France, Paris, France e Service de ré-éducation fonctionnelle, institut fédératif de recherche sur le handicap (Ifr 25), hôpital Cochin, Paris, France f Service de médecine interne, centre de référence pour les vascularites nécrosantes et la sclerodermie systémique, inserm U 1016, inserm U 669, université Paris Descartes, hôpital Cochin, APHP, Paris, France
S375
A.M. Gay a , V. Veit b , P. N’Guyen a , K. Mazodier b , E. Bernit b , N. Schleinitz c , J.R. Harle c , R. Legré a a Service de chirurgie plastique et de chirurgie de la main, CHU Conception, Marseille, France b Medecine Interne, CHU Conception, Marseille, France c Médecine Interne, hôpital de la Conception, Marseille, France Introduction.– Le phénomène de Raynaud touche 90 % des patients sclérodermiques. Dans les formes majeures, il peut entraîner des lésions ischémiques pour lesquelles il n’existait jusqu’alors pas de solution satisfaisante. Récemment a été réintroduit dans la prise en charge des ischémies critiques au membre supérieur un concept d’artérialisation veineuse, développé au début du 20e siècle. Cette méthode a montré des résultats encourageant dans des pathologies dégénératives comme le diabète. Cette intervention consiste à rediriger à rétro dans les veines digitales, de manière sélective, du sang artériel, via une veine super-