Identification et traçabilité des victimes

Identification et traçabilité des victimes

Journal Européen des Urgences et de Réanimation (2016) 28, 85—90 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com MISE AU POINT Identifi...

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Journal Européen des Urgences et de Réanimation (2016) 28, 85—90

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

MISE AU POINT

Identification et trac ¸abilité des victimes Identification and traceability of victims M. Michaloux ∗, M. Nahon , R. Jouffroy , B. Vivien SAMU de Paris, service d’anesthésie-réanimation, CHU Necker—Enfants-Malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France Disponible sur Internet le 4 juillet 2016

MOTS CLÉS Médecine de catastrophe ; Fiche médicale de l’avant ; Bracelets d’identification ; Numérotation standardisée ; Outils numériques

KEYWORDS Disaster medicine; Advanced medical file; Identification wristband; Standardized numbering; Digital tools



Résumé Si de nombreux systèmes et outils d’identification et de trac ¸abilité des victimes ont été développés, leur évaluation en situation de catastrophe réelle, c’est-à-dire hors du cadre d’exercices plus ou moins programmés, reste généralement limitée. L’identification et la catégorisation de chacune des victimes, suivies du partage et du recoupement de ces informations par les différents services d’intervention impliqués, sont indispensables pour assurer un bilan final aussi précis que possible et la trac ¸abilité des victimes. La mise au point d’outils numériques devrait permettre d’améliorer les processus d’identification et de trac ¸abilité, qui constituent encore à l’heure actuelle le point faible au décours immédiat de la catastrophe. e par Elsevier Masson SAS. © 2016 Publi´

Summary While many systems and tools for identification and traceability of victims have been developed, their evaluation in real disaster situation, i.e. out of programmed exercises, is still limited. The identification and categorization of each victim, followed by sharing and cross-check of this information among the various intervention agencies involved, are essential to ensure accurate final assessment and traceability of victims. The development of digital tools should improve identification and traceability process, which remain still currently the weak point in the post-immediate phase of the disaster. © 2016 Published by Elsevier Masson SAS.

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Michaloux).

http://dx.doi.org/10.1016/j.jeurea.2016.06.004 2211-4238/© 2016 Publi´ e par Elsevier Masson SAS.

86 La médecine de catastrophe est caractérisée par un grand nombre de victimes avec une inadéquation, du moins initiale, entre le nombre d’équipes secouristes et médicales et le nombre de patients devant être pris en charge. La catastrophe en elle-même ainsi que cette insuffisance des ressources matérielles et humaines est à l’origine d’une ambiance de confusion globale, souvent aggravée par la panique des victimes et des impliqués présents sur le site. Dans ce contexte, la gestion de ces victimes en grand nombre est évidemment totalement incompatible avec la réalisation des dossiers médicaux et administratifs habituels comme en médecine d’urgence extra-hospitalière conventionnelle. Néanmoins, l’identification des victimes et leur trac ¸abilité tout au long de la chaîne des secours et jusqu’à l’admission hospitalière représentent des éléments essentiels et indispensables, à côté de leur prise en charge strictement médicale. Une fois la sécurisation du ou des site(s) effectuée, la première étape déterminant le dimensionnement de la chaîne de secours est représentée par le triage secouriste. Il importe que les patients soient identifiés le plus précocement possible, avec une évaluation individuelle de leur niveau de gravité, correspondant à leur catégorisation en extrême urgence (EU), urgences absolues (UA), urgences relatives (UR), impliqués (I) et urgences dépassées (UD). Cette identification précise de chaque victime est essentielle, d’une part, parce que le triage est un processus dynamique qui doit être répété tout au long de la chaîne des secours, et d’autre part, parce que des intervenants différents, secouristes, paramédicaux et médecins peuvent être amenés à successivement prendre en charge une même victime, modifiant et/ou complétant un même dossier médical. Si de nombreux systèmes et outils d’identification et de trac ¸abilité des victimes en situation de catastrophe ont été développés, leur évaluation en situation de catastrophe réelle, c’est-à-dire hors du cadre d’exercices plus ou moins programmés, reste généralement limitée [1,2]. Qu’ils soient anglo-saxons, européens ou franc ¸ais, leur diversité en termes de technologie et d’ergonomie, allant de simples fiches cartonnées jusqu’à des systèmes informatiques complexes, rend difficile leur analyse et leur comparaison en termes d’efficacité. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que tous ces systèmes ont en commun l’objectif d’optimiser le processus de triage et de permettre la trac ¸abilité des victimes tout au long de la chaîne des secours.

Fiches médicales de l’avant (FMA) et bracelets d’identification L’afflux de nombreuses victimes en situation de catastrophe ne doit pas conduire dans la précipitation à négliger la constitution d’un dossier médical « a minima ». Cette absence d’identification des victimes conduirait en effet à des dysfonctionnements majeurs en termes de triage et de catégorisation des victimes. De plus, l’identification précise de chacune des victimes est indispensable pour le recensement le plus précis et le plus rapide possible de l’ensemble des victimes, catégorie par catégorie. La collecte, le partage et le recoupement de ces informations par les différents services d’intervention impliqués (sapeurs pompiers, secouristes, équipes médicales, et également forces de sécurité)

M. Michaloux et al. vont permettre non seulement d’avoir un bilan final le plus proche possible de la réalité, mais surtout d’organiser une action coordonnée des différents services pour la prise en charge de l’ensemble des victimes, bénéfique tant au niveau individuel que collectif.

Fiche médicale de l’avant Les situations de catastrophe entraînent pour la majorité des victimes des traumatismes multiples, divers et variés, mais qui présentent généralement une unicité dans leur mécanisme lésionnel. Le principe d’une fiche médicale simple, dénommée « fiche médicale de l’avant » (FMA) a été décidée afin de permettre une transmission aisée des informations entre tous les intervenants (Fig. 1). Si les FMA différent entre les pays, notamment européens et anglo-saxons, et également à l’échelon national d’un département à l’autre en France, voire entre plusieurs services au sein d’un même département, elles gardent néanmoins des similitudes dans leur principes, voire des caractéristiques communes, permettant à n’importe quel intervenant de l’utiliser immédiatement [3]. La plupart des FMA se présentent sous forme de pancartes placées par les secouristes ou les équipes médicales autour du cou de la victime, et sont dotées d’un code couleur standardisé permettant une identification rapide du degré de sévérité de la victime.

Ergonomie Afin de s’adapter aux conditions d’exercice difficiles de la médecine de catastrophe, les FMA sont confectionnées en papier rigide et imperméable, résistant non seulement aux simples intempéries, mais également aux agents chimiques et aux procédures de décontamination mises en œuvre en cas d’événement NRBC. Les FMA sont en général accrochées autour du cou de chaque victime à l’aide d’une petite chaîne ou corde, ce qui permet à un quelconque intervenant, d’une part de visualiser immédiatement la catégorisation de la victime, et d’autre part d’accéder rapidement aux informations colligées sur cette fiche par les intervenants précédents en amont de la chaîne des secours.

Aide au tri En cas d’afflux massif de victimes, chacune d’entre elles doit être évaluée rapidement, d’abord au niveau secouriste puis ensuite par un médecin. Cette étape constitue un préalable indispensable à l’entrée de chaque victime dans la filière qui lui est adaptée au sein de la chaîne médicale. Un code couleur figurant et/ou associé à chaque FMA doit permettre de visualiser immédiatement la catégorisation de la victime, et permet par un recensement visuel simple d’avoir une estimation globale du nombre de victimes catégorie par catégorie. Un code couleur standardisé a été retenu au niveau international, ce caractère universel présentant l’avantage fondamental d’être compris de tous les intervenants, y compris le cas échéant ceux issus d’un autre pays de langage différent : • rouge pour les extrêmes urgences (EU) et urgences absolues (UA) ;

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Figure 1.

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Fiche médicale de « l’avant » (FMA) utilisée sur Paris et la petite couronne depuis 2009.

• jaune pour les urgences relatives (UR) ; • vert pour les impliqués ; • noir pour les patients décédés (DCD) et les urgences dépassées (UD). Un élément important pour le suivi des victimes est la possibilité d’évolution de leur catégorisation dans le temps

tout au long de la chaîne médicale de l’avant. Ainsi un patient initialement UA peut, après mesures stabilisatrices, être reclassé en tant qu’UR permettant de disposer d’un délai d’évacuation un peu plus long. A contrario, un patient initialement valide (UR) peut se dégrader rapidement, devenant alors une UA, devenant alors prioritaire pour les soins et

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l’évacuation vers une structure spécialisée adaptée. Cette évolutivité du triage impose par conséquent que les outils permettant d’identifier les victimes au sein de chaque catégorie aient une flexibilité suffisante pour permettre de visualiser de tels changements lorsqu’ils sont effectués.

État civil de la victime En situation de catastrophe, tout comme en médecine d’urgence préhospitalière quotidienne, il est indispensable dans la mesure du possible de recueillir un minimum d’informations administratives : identité, âge et sexe de la victime sont des éléments incontournables. Si, sur le terrain, ces informations peuvent apparaître comme un élément secondaire face au soins nécessaires tant qualitativement que quantitativement, l’absence de tels renseignements peut être par la suite à l’origine de difficultés majeures d’identification et de trac ¸abilité des victimes, a fortiori lorsque le nombre d’entre elles inconscientes sans identification est élevé et qu’il existe plusieurs hôpitaux de destination. Outre un retard d’information particulièrement anxiogène pour les proches, il ne faut pas négliger les conséquences de cette absence d’identification des victimes vis-à-vis de l’enquête médico-judiciaire. Un minimum d’information administrative doit donc être recueilli précocement sur le terrain : par un simple interrogatoire chez les victimes conscientes, et par la consultation de documents d’identité chez les victimes inconscientes.

Renseignements médicaux Les renseignements médicaux devant figurer sur la FMA sont limités aux informations strictement indispensables à la prise en charge de la victime. Généralement, la FMA comporte plusieurs cases à cocher afin de faciliter la saisie des informations les plus fréquemment retrouvées. Les principales informations d’ordre médical figurant sur cette fiche doivent permettre de faire le lien entre le terrain et l’hôpital, en assurant un minimum de transmissions concernant : • la ou les pathologie(s) dominante(s) ; • les paramètres vitaux : état hémodynamique, ventilatoire et neurologique ; • les traitements entrepris ; • l’évolution du patient durant la prise en charge : stabilisation ou aggravation. Les différentes FMA existant en France comportent également une « fiche navette » détachable résumant les principales informations recensées sur le terrain, et en particulier tout le volet de régulation médicale préhospitalière, spécifique notamment au système franc ¸ais. Cette fiche navette est conservée au niveau de la régulation, et le décompte des fiches permet de recenser de la manière la plus exhaustive possible, catégorie par catégorie, l’ensemble des évacuations réalisées avec les destinations hospitalières et les vecteurs utilisés.

Numérotation standardisée unique Un système de numérotation standardisé commun à tous les services représente le meilleur moyen permettant d’éviter les doublons entre les différents services présents sur le terrain lors du recensement final des victimes. Depuis plus

Figure 2. Bracelets et étiquettes d’identification système d’information numérique standardisé (SINUS) avec numéro unique standardisé européen et code barre.

d’une dizaine d’années, un tel système unique a généralement été mis en place au sein de chaque département en France. Cette numérotation est souvent associée à un système de codes barres et d’étiquettes autocollantes permettant l’attribution d’un numéro à chaque FMA et une lecture optique automatisée facilitant le décompte des victimes. La transmission de ces informations et du bilan du nombre de victimes est alors possible de manière simple par Internet et/ou GSM vers les différents services impliqués dans la gestion de la catastrophe (préfecture, SDIS, SAMU, hôpitaux receveurs).

Bracelets d’identification Un système de bracelets d’identification est souvent utilisé en complément des FMA. Ces bracelets sont faciles à mettre en place autour d’un membre (bras ou jambe) de chaque victime et sont conc ¸us avec des matériaux résistants, indéchirables, imperméables et résistants aux contaminations chimiques et aux procédures de décontaminations en cas de contexte NRBC. De la même fac ¸on que les fiches médicales de l’avant, ils comportent un numéro unique. Le système le plus simple retenu est un système de multiples étiquettes autocollantes comportant un numéro prédéfini par patient, combiné avec un code barre (Fig. 2). Une fois mis en place, le bracelet reste sur le patient jusqu’à l’hôpital. Il ne doit être retiré à aucun moment afin de faciliter l’identification de la victime à tout moment. Par ailleurs, ces bracelets ne doivent pas être confondus avec d’éventuels bracelets de couleur correspondant à la catégorisation de la victime en UA, UR ou impliqué, et ne permettant qu’une catégorisation (non évolutive sauf changement de bracelet) de la gravité des victimes.

Exemple du système SINUS : système d’information numérique standardisé Le système SINUS a été développé depuis quelques années par la préfecture de police de Paris afin de répondre aux

Identification et trac ¸abilité des victimes difficultés de recensement des victimes en cas de plan NoVi-ORSEC [4,5]. Il a été élaboré avec l’aide de la direction régionale de police judiciaire de Paris, la brigade de sapeurs pompiers de Paris, le SAMU de Paris, l’Assistance publique—Hôpitaux de Paris et l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. Ce système a pour objectif de dénombrer, d’identifier, de catégoriser et de « tracer » le parcours de chaque victime depuis « l’avant » jusqu’à l’admission hospitalière, en étant interfacé avec le système d’identification hospitalier pour assurer la transmission de l’information entre les systèmes pré- et intra-hospitaliers. Chaque victime dispose d’un bracelet muni d’un code barre présentant un numéro unique standardisé européen. La FMA placée autour du cou du malade comporte une étiquette autocollante avec le même numéro. Un système électronique de lecture optique par « douchette » permet sur le terrain de scanner chaque code barre à l’aide d’un ordinateur portable. Le retour des informations vers un serveur centralisé est assuré soit par connexion Internet lorsqu’elle est disponible, soit par l’acheminement d’une clé USB. Ce système est mis en place par la brigade de sapeurs pompiers de Paris, les fiches médicales de « l’avant » étant successivement remplies par les secouristes et les médecins prenant en charge les victimes. Ce système permet au niveau médical d’effectuer un recensement du nombre de victimes présentes au PMA et de suivre leur trajet à la sortie de ce dernier. Le système SINUS a été déployé et est régulièrement mis en œuvre sur Paris et sa petite couronne depuis 2009. Si le but initial de son développement était d’optimiser l’identification et la trac ¸abilité des victimes tout au long de la chaîne de secours dans le cadre des plan Novi-ORSEC, il a également été utilisé avec succès dans le cadre d’accidents catastrophiques à effets limités (accidents de la route, incendies, intoxications collectives. . .) et dans le cadre des dispositifs prévisionnels de secours (manifestations sportives et/ou festives sur la voie publique. . .). Cette utilisation plus large du système SINUS « au quotidien » permet de laisser entrevoir son intérêt potentiel en cas de situation exceptionnelle avec de très nombreuses victimes.

Trac ¸abilité et plan NoVi-ORSEC : de la nécessité d’un système adapté en toutes circonstances Un système de trac ¸abilité doit pouvoir s’adapter à tout type d’événement, quel que soit sa cinétique, son étendue et son caractère évolutif. Il a pour objectif d’identifier toutes les victimes, de les recenser sur le terrain et de suivre leur trajet jusqu’à leur admission à l’hôpital. Si la technicité peut être variable selon l’outil ou le système, celui-ci doit malgré tout respecter certains principes : • être simple et peu contraignant pour l’utilisateur ; • être rapide à mettre en œuvre sur le terrain ; • avoir une ergonomie lui permettant de s’adapter à tout type d’événement ; • être autonome en énergie ; • permettre une catégorisation simple, claire, reproductible et évolutive des victimes ;

89 • permettre de localiser les victimes du début à la fin de la chaîne de secours, c’est-à-dire du lieu du sinistre jusqu’à son admission à l’hôpital. Intégré au plan NoVi, le système utilisé doit être standardisé, unique, connu et régulièrement testé par tous les services pouvant être impliqués dans de telles circonstances (forces de sécurité, sapeurs pompiers, secouristes, équipes médicales préhospitalières, services hospitaliers receveurs et structures de soins). Son utilisation ne doit pas constituer, ni même être ressenti, comme une entrave à la délivrance des soins, mais au contraire en faciliter la mise en œuvre, notamment par la régulation médicale des évacuations, l’amélioration de l’identification et de la trac ¸abilité des victimes. Dans le cadre d’un ACEL, la mise en place d’un PMA avec un secrétariat d’entrée et un secrétariat de sortie équipés de ce système permet de travailler sereinement et de manière efficiente. À l’entrée, il permet la mise en place de la FMA autour du cou des victimes, leur identification et leur catégorisation. À la sortie, il permet de faciliter la régulation médicale, identifiant le vecteur d’acheminement des victimes vers l’hôpital, le mode de surveillance préconisé et la destination finale. Il nécessite donc d’être connu des structures hospitalières en aval du terrain. En situation de danger imminent et évolutif, comme dans le cadre d’attentats terroristes, même si elle a été simplifié au maximum, la mise en œuvre d’un système de trac ¸abilité peut être plus difficile, la vitesse de déploiement demeurant la principale limite actuelle. Les événements du 13 novembre 2015 à Paris ont montré que l’ensemble du système de trac ¸abilité prévu avait été sousutilisé par les différents intervenants, aussi bien en termes de mise en œuvre des FMA que de bracelets d’identification. Ceci a conduit à la non-identification immédiate de nombreuses victimes, élément préjudiciable tout autant pour les familles à la recherche de leur proche que pour les nécessités de l’enquête médico-judiciaire. De telles difficultés pratiques ouvrent des perspectives au développement de nouveaux outils numériques, présentant de nombreux avantages sur les systèmes existant actuellement [6] : • communication inter-services grâce à un outil numérique commun à pour l’ensemble des intervenants ; • transmission des informations sur une puce RFID qui suit le patient et sur laquelle sont conservées toutes les informations le concernant ; • mise en œuvre de techniques de biométrie avec prise de photographies et d’empreintes digitales aidant les identifications des victimes et facilitant le travail de l’identité judiciaire ; • possibilité de géolocalisation des victimes et des intervenants afin d’optimiser la chaîne de secours. En conclusion, de nombreuses pistes de recherche existent afin d’optimiser les objectifs de la prise en charge des victimes sur le terrain en cas d’événement catastrophique. Parmi les différentes pistes possibles, on peut retenir une amélioration du recensement, de l’identification, du tri et du suivi des victimes le plus rapidement possible. L’atteinte de ces objectifs devrait permettre d’améliorer le pronostic de nombreuses victimes

90 par la fluidification de la chaîne de secours préhospitalière dans toutes ses étapes, et une meilleure identification et trac ¸abilité des victimes, indispensables tant pour les proches des victimes que pour les nécessités de l’identité judiciaire.

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Références [1] Varshney K, Mallows J, Hamd M. Disaster triage tags: is one better than another? Emerg Med Australas 2012;24:187—93.

M. Michaloux et al. [2] Field K, Norton I. Australian triage tags: a prospective, randomised cross-over trial and evaluation of user preference. Emerg Med Australas 2012;24:321—8. [3] Ricard-Hibon A, Meyran D, Hédouin V, Becart A, Gabilly L, Laborie JM, et al. Triage et identification des victimes : de la clinique aux implications médico-légales et éthiques. In: Urgences et situations d’exception. Journées scientifiques de la SFMU 2009. Paris: SFEM éditions; 2009. p. 141—78. [4] Travers S, Bignand M, Raclot S, Domanski L, Tourtier JP. Difficulties of triage in mass casualties incident. Injury 2013;44: 1965—6. [5] Arrêté du 17 février 2010 portant création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « système d’information numérique standardisé » (SINUS), version consolidée au 19 mars 2016. https://www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021873947. [6] Nahon M. Forum de l’urgence. Triage; 2014.