Implication des nouveaux polyomavirus humains dans les lymphomes t cutanés épidermotropes

Implication des nouveaux polyomavirus humains dans les lymphomes t cutanés épidermotropes

JDP 2014 S263 délai de suivi était plus long chez les rechuteurs (70 m [15—229]), que chez les non-rechuteurs (25 m [0—137]) (p = 0,0025). Vingt-tro...

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JDP 2014

S263

délai de suivi était plus long chez les rechuteurs (70 m [15—229]), que chez les non-rechuteurs (25 m [0—137]) (p = 0,0025). Vingt-trois patients n’ont jamais été en RC. En analyse multivariée, seuls l’âge > 70 ans et l’absence d’atteinte muqueuse étaient associés à la RC (p = 0,032 et 0,015). Discussion Notre étude, une des plus grandes séries de la littérature, montre que les DIGAL recouvrent plusieurs phénotypes cliniques et immunologiques, illustrant la variabilité des antigènes cibles. La majorité des patients ont des lésions muqueuses, les rosettes sont inconstantes. L’histologie peut être trompeuse. Une RC est obtenue chez 60 % des patients mais la moitié rechute. L’âge > 70 ans et l’absence d’atteinte muqueuse sont associés à la survenue d’une RC. Conclusion Les DIGAL sont des maladies cutanéo-muqueuses hétérogènes d’évolution le plus souvent prolongée. Mots clés Aspects immunologiques ; Dermatose à IgA linéaire ; Dermatose bulleuse auto-immune ; Évolution ; Pronostic Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet.

été rapportée. Dans nos 8 cas, le choix du traitement d’entretien par RTX était motivé pour des pemphigus sévères avec rechutes antérieures ou corticodépendance. Avec ce schéma de perfusion semestrielle, aucun n’a rechuté à ce jour. La durée, les critères et les modalités d’arrêt de ce traitement d’entretien restent à déterminer. Conclusion Outre son efficacité connue chez les patients corticorésistants ou dépendants, le RTX constitue une alternative intéressante (bonne balance bénéfice/risque, épargne cortisonique pour le traitement des rechutes), voire en entretien des pemphigus sévères et corticodépendants. Mots clés Pemphigus ; Rituximab ; Traitement Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.092

Lymphomes

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.093

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Utilisation du rituximab dans le pemphigus : du traitement initial au traitement d’entretien : étude rétrospective de 50 cas夽 J. Sanchez a,∗ , S. Oro b , P. Wolkenstein b , M. Maizières a , O. Chosidow b , P. Bernard a a Dermatologie, CHU Robert-Debré, Reims, France b Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Introduction D’abord utilisé avec succès dans les pemphigus corticodépendants ou résistants, le rituximab (RTX) est en cours d’évaluation en traitement d’attaque de la maladie. Le but de cet audit de pratique était de décrire la place du RTX dans la stratégie thérapeutique du pemphigus. Patients et méthodes Cette étude rétrospective, bicentrique, a inclus tous les malades avec un pemphigus ayant rec ¸u au moins une perfusion de RTX hors essai thérapeutique entre 2004 et 2014. Les données colligées comprenaient : type de pemphigus, sévérité (Harman), titres d’anticorps, traitement(s) systémique(s) en association au RTX (prednisone [PDN], autres immunosuppresseurs, Ig IV) et évolution. Selon la phase d’utilisation du RTX au cours du traitement du pemphigus, les patients s’inscrivaient dans au moins l’un des 3 schémas suivants : — schéma 1 : 1 cycle de RTX en traitement d’attaque (≤ 6 mois après diagnostic) ; — schéma 2 : 1 cycle de RTX en cas de rechute > 6 mois ; — schéma 3 : RTX en traitement d’entretien (> 18 mois) : 1 g tous les 6 mois. Résultats Cinquante patients (25 femmes) ont été inclus, d’âge moyen 51 ans (15—78), dont 47 (94 %) avec pemphigus sévère au diagnostic (dg). Vingt-cinq malades ont rec ¸u le RTX en schéma 1 (+ PDN dans 20 cas généralement ≥ 1 mg/kg/j), 29 en schéma 2 (+ PDN dans 21 cas, ≤ 20 mg/j dans 20 cas, en moyenne 38 ± 58 mois après le dg) ; et 8 en schéma 3 sans PDN associée (en moyenne 38 ± 59 mois après le dg) ; 24/29 patients du schéma 1 ne rechutaient pas. Dans le schéma 2, toutes les rechutes ont été contrôlées puis 5 malades ont rec ¸u un traitement d’entretien. Tous les malades en schéma 3 restaient en rémission (durée moyenne : 21 ± 16 mois). Discussion Notre étude montre que le RTX est actuellement utilisé à différents stades du traitement du pemphigus. Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté. Chez les patients en rechute (schéma 2), il a permis une rémission de la poussée malgré une corticothérapie faible. Son utilisation en entretien (schéma 3) n’a jamais

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Implication des nouveaux polyomavirus humains dans les lymphomes t cutanés épidermotropes夽 A. Du-Thanh a,b,∗ , V. Foulongne b,c , B. Guillot a,b , O. Dereure a,b Dermatologie, hôpital Saint-Éloi, CHU de Montpellier, Montpellier, France b Unité Inserm 1058, université Montpellier 1, Montpellier, France c Laboratoire de virologie, hôpital Saint-Éloi, CHU de Montpellier, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. a

Introduction Bien que les précédentes études concernant le rôle de virus dans les lymphomes cutanés primitifs soient discordantes, l’intervention de tels agents infectieux pourrait s’inscrire dans les hypothèses physiopathologiques actuellement émises dans les lymphomes cutanés T épidermotropes (LCTE), telles qu’une stimulation antigénique chronique, un défaut d’apopotose post-activation lymphocytaire par un antigène, une infection par un (rétro)virus lymphotrope. Matériel et méthodes Notre étude monocentrique a comparé la détection qualitative et quantitative en PCR et/ou immunohistochimie de 5 nouveaux polyomavirus humains (HPyV6, 7, 9, MCpyV et TSPyV) chez 42 patients atteints de LCTE : mycosis fongoïde (MF, n = 12), MF folliculotrope (MFf, n = 24) en stade I et syndrome de Sézary (n = 6). Soixante-huit échantillons cutanés et 24 échantillons sanguins ont été prélevés et congelés ainsi que plusieurs groupes contrôles : la peau apparemment saine de certains patients avec un MFf (n = 24), des patients avec un infiltrat lymphocytaire T bénin cutané : psoriasis, eczéma, exanthèmes maculopapuleux médicamenteux (n = 22) et des individus sains (n = 22). Enfin, un argument en faveur de l’intégration du génome viral (de MCPyV seulement) était également recherché avec une PCR différentielle entre deux couples d’amorces comme récemment publié. Observations MCPyV était détecté chez 17/38 (44,73 %) patients (littérature : 20 %) dont 50 % des MF et aucun SS ; HPyV6 et 7 étaient détectés chez respectivement 17,6 % et 8,8 % (littérature : 13 %) des patients avec un MF et aucun SS. HPyV9 et TSPyV n’étaient pas détectés dans la peau. Ces 5 polyomavirus n’étaient pas détectés dans le sang. La charge virale de MCPyV était significativement plus élevée chez les LCTE que chez les groupes contrôles, mais il ne semble pas que son génome ait été intégré. La présence de l’ADN

S264 viral de MCPyV chez les patients avec un MFf ne s’accompagnait que dans 25 % des cas d’une expression antigénique de ce dernier, exclusivement au niveau des annexes cutanées. Discussion La présence de polyomavirus sur la peau saine, la peau inflammatoire, la peau apparemment saine et la peau lésée des LCTE semble confirmée, mais la charge virale du MCPyV est plus importante dans les LCTE. Ce virus pourrait constituer une stimulation antigénique chronique à partir des annexes cutanées, permettant l’expansion d’un clone lymphocytaire dominant, l’utilisation de ses propriétés pro-oncogènes et anti-apoptotiques via les antigènes T et t semblant moins probables en l’absence d’intégration de son génome. Conclusion D’autres investigations sur de plus grands échantillons restent nécessaires pour argumenter le rôle putatif de tels agents infectieux dans les LCTE. Mots clés Annexotropisme ; Lymphomes cutanés T épidermotropes ; Polyomavirus Déclaration d’intérêts A. Du-Thanh n’a pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts ; les autres auteurs n’ont pas de lien d’intérêt à déclarer en relation avec cette communication. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.094 CO065

La mutation MYD88 L265P est fréquente et a une valeur pronostique péjorative dans les lymphomes cutanés B diffus à grandes cellules de type jambe A. Pham-Ledard a,b,∗ , M. Beylot-Barry a,b , C. Barbe c , M. Leduc d , T. Petrella e , B. Vergier a,f , F. Martinez g , D. Cappellen a,g , ¸ais d’Étude des lymphomes J.-P. Merlio a,g , F. Grange h Groupe franc cutanés a EA2406, histologie et pathologie moléculaire des tumeurs, université de Bordeaux, Bordeaux, France b Dermatologie, CHU de Bordeaux, Pessac, France c Unité d’aide méthodologique, hôpital Robert-Debré, Paris, France d Recherche clinique, CHU de Reims, Reims, France e Pathologie, CHU de Dijon, Dijon, France f Pathologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France g Tumorothèque et biologie des tumeurs, CHU de Bordeaux, Pessac, France h Dermatologie, CHU de Reims, Reims, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La mutation activatrice du gène MYD88 L265P est un événement fréquent dans le lymphome cutané B diffus à grandes cellules de type jambe (LCBDGC-TJ), rapporté jusque dans 69 % des cas. Les particularités cliniques et évolutives associées à cette mutation n’ont pas été étudiées notamment sa valeur pronostique, ce qui fait l’objet de ce travail. Patients et méthodes Soixante et un patients de la cohorte SURVIELEG avec du matériel biologique exploitable pour l’analyse moléculaire ont été identifiés, provenant de 19 centres franc ¸ais du Groupe franc ¸ais d’Étude des lymphomes cutanés, diagnostiqués entre 1988 et 2010. La recherche de la mutation MYD88 L265P était effectuée sur l’ADN tumoral extrait à partir des biopsies cutanées par une technique de PCR en temps réel, avec détection allèle spécifique par sondes type TaqMan® . Les données cliniques au diagnostic, le traitement réalisé et l’évolution étaient recueillies. Les caractéristiques des patients au diagnostic et l’évolution étaient comparées selon le statut du gène MYD88. L’analyse statistique multivariée était ajustée sur l’âge. Résultats Les résultats moléculaires étaient interprétables pour 58 patients (95 %). Il s’agissait de 34 femmes et 24 hommes, d’âge médian 79 ans. Il existait une localisation à la jambe dans 44 (76 %)

JDP 2014 des cas. Vingt (34 %) était classés T1, 26 (45 %) T2 et 12 (21 %) T3. Cinquante-neuf pour cent avaient rec ¸u un traitement comprenant du rituximab associé à une polychimiothérapie. La mutation MYD88 L265P était présente dans 34 cas (59 %), plus fréquemment chez des sujets âgés (p = 0,006) et était associée à une atteinte du membre inférieur (p = 0,008). Il n’y avait pas de différence significative en terme de traitement rec ¸u entre les 2 groupes. La présence de la mutation MYD88 était associée à une survie spécifique plus courte en analyse univariée (p = 0,03). L’analyse multivariée ajustée sur l’âge identifiait la mutation MYD88 (p = 0,04) et l’existence de tumeurs multiples (p = 0,03) comme facteurs pronostiques indépendants. Discussion Cette étude confirme la forte prévalence de la mutation MYD88 L265P au sein de ce lymphome, et montre son association avec des facteurs cliniques liés à cette maladie que sont la localisation à la jambe et un âge avancé. De plus, cette étude identifie pour la première fois cette mutation comme un facteur pronostique péjoratif. Conclusion L’impact clinique démontré ici de la mutation MYD88, activatrice de la voie NF-kB, pousse à explorer la biologie de ces lymphomes en vue de proposer des thérapies ciblées et personnalisées en cas de rechute ou de résistance après un traitement conventionnel. Mots clés Lymphome B cutané diffus à grandes cellules de type jambe ; MYD88 ; Pronostic Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.095 CO066

Étude de l’expression de CD95 par les lymphocytes circulants CD4+ dans les infiltrats lymphocytaires cutanés T : corrélations avec le diagnostic de lymphome cutané T épidermotrope A. Serre-Cousiné a , P. Portales b , A. Du-Thanh c,d , O. Dereure c,d,∗ Dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier, France b Laboratoire d’immunologie, Montpellier, France c Département de dermatologie, université Montpellier I, Montpellier, France d Inserm U1058, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. a

Introduction Le diagnostic de lymphome cutané T épidermotrope (LCTE) peut être difficile aux stades précoces. Un algorithme proposé en 2005 pour homogénéiser le diagnostic de mycosis fongoïde (MF) précoce reste peu utilisé. Cette étude se propose de déterminer si le pourcentage d’expression de la molécule membranaire CD95/Fas (impliquée dans l’apoptose post-activation antigénique) par les lymphocytes T CD4+ circulants, en dec ¸à d’un certain seuil, pouvait être corrélé au diagnostic de LCTE et notamment de MF précoce par comparaison aux infiltrats lymphocytaires T bénins (ILTB). Matériel et méthodes Cette étude pilote descriptive a porté sur une cohorte de 126 (104 MF dont 78 au stade Ia-IIa, 36 MF pilotropes et 10 transformés ; 22 syndromes de Sézary [SS]) et 226 patients ayant rec ¸u un diagnostic affirmé de LCTE ou d’ILTB (psoriasis, eczéma, toxidermies, lichen plan. . .) respectivement et qui ont tous bénéficié d’une analyse de l’expression membranaire de CD95 par les lymphocytes T CD4+ circulants par cytométrie de flux au moment de l’établissement du diagnostic anatomoclinique. Les données numériques ont été analysées et comparées par les outils statistiques adaptés (test exact de Fisher, non paramétriques et courbes ROC). Résultats Aucune différence statistiquement significative n’était présente globalement entre les 2 groupes concernant le pourcentage de lymphocytes T CD4+ circulants exprimant CD95 et notamment pour les MF précoces, ni entre les formes pilotropes et transformées de MF versus formes classiques. Néanmoins, l’analyse