Incidence des anomalies radiographiques thoraciques et échographiques abdominales lors d’accident de la voie publique en l’absence de signe clinique évocateur chez le chien

Incidence des anomalies radiographiques thoraciques et échographiques abdominales lors d’accident de la voie publique en l’absence de signe clinique évocateur chez le chien

Revue vétérinaire clinique (2019) 54, 126—130 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com CONGRÈS AFVAC, LYON 28—30 NOVEMBRE 2019 ...

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Revue vétérinaire clinique (2019) 54, 126—130

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

CONGRÈS AFVAC, LYON 28—30 NOVEMBRE 2019

Courtes communications C01

Incidence des anomalies radiographiques thoraciques et échographiques abdominales lors d’accident de la voie publique en l’absence de signe clinique évocateur chez le chien Geoffrey Pages ∗ , Jean-Guillaume Grand 33290 Le pian Medoc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Pages) Introduction Les traumatismes causés par un accident de la voie publique (AVP) peuvent être la cause de lésions multiples et complexes. Lors de l’admission de tels patients, l’examen clinique est souvent complété par un bilan traumatique, incluant des analyses sanguines, une échographie abdominale ciblée (A-FAST) et des clichés radiographiques de face et de profil du thorax (Rx-Thx). De nombreuses études font état des lésions thoraciques et abdominales diagnostiquées suite à ces traumatismes [1—4]. L’objectif de notre étude est de préciser la fréquence de ces lésions à la Rx-Thx et à l’A-FAST, en l’absence de signe évocateur à l’examen clinique général. Matériels et méthodes Les dossiers médicaux des chiens présentés dans notre structure entre janvier 2015 et décembre 2018, en raison d’un traumatisme récent (moins de 24 h) causé par un accident de la voie publique, sont analysés rétrospectivement. Les cas ne présentant pas d’anomalie clinique évocatrice d’une atteinte thoracique ou abdominale et ayant eu des examens Rx-Thx et/ou A-FAST sont inclus à l’étude. Les cas présentant une légère déshydratation ≤ 5 %, une tachypnée non associée à une dyspnée ou des abrasions cutanées en regard du thorax ou de l’abdomen sont inclus à l’étude. Les cas présentant une pâleur des muqueuses, un TRC supérieur à 2 s ou un pouls non frappé et concordant ont été exclus. Les paramètres documentés sont la race, l’âge, le motif de consultation, les paramètres de l’examen clinique général, les lésions diagnostiquées aux examens Rx-Thx et A-FAST et la survie à l’issue de l’hospitalisation. Résultats Les dossiers de 271 chiens sont analysés. Un total de 153 cas remplissent les critères d’inclusion. L’âge moyen (±DS, min-max) est de 54 ± 49 mois (1—223 mois), le poids moyen est de 20,5 ± 13,1 kg (2,2—56 kg). Les races les plus représentées sont le jack russel (n = 14) et le labrador (n = 11). L’étude inclut 43 % de femelles et 57 % de mâles. La température rectale moyenne est de 38,3 ± 0,69 ◦ C (36—40,5 ◦ C), la fréquence cardiaque moyenne de 117 ± 23 bpm (40—160 bpm) et la fréquence respiratoire moyenne 2214-5672/

de 39 ± 21 mpm (10—80 mpm). Une légère déshydratation à 5 % est présente dans 3,3 % des cas. Les Rx-Thx sont réalisées dans 98 % des cas (150 cas). Dans 12 % des cas (18 cas), au moins une anomalie est présente. Les lésions diagnostiquées sont des contusions pulmonaires discrètes à modérées dans 7 cas, un pneumothorax discret à modéré dans 9 cas et important dans 2 cas, un épanchement pleural discret dans 1 cas et des fractures de côtes dans 4 cas (n = 1, 2, 4 et 8 côtes). Une A-FAST est réalisée dans 89 % des cas (136 cas). Dans 10,3 % de ces cas (14 cas), au moins une anomalie est présente. Les lésions diagnostiquées sont un épanchement abdominal (sans brèche vésicale associée) discret dans 8 cas et modéré dans 3 cas, un hématome vésical associé à une hématurie dans 4 cas, ainsi qu’un hématome rénal dans 1 cas. Au total, des lésions sont diagnostiquées lors de ces examens complémentaires dans 17,6 % des cas (27 cas). Dans 5 cas, des lésions sont diagnostiquées sur les 2 examens. La découverte de ces anomalies motive la modification du plan thérapeutique dans 6,5 % des cas (10 cas). Six anomalies sont suivies par la répétition de l’examen et 4 interventions chirurgicales (traitement de fractures associées) sont différées. Au cours de la prise en charge, 2 % des cas (3 cas) sont décédés. Aucun ne présentait d’anomalie à la Rx-Thx et à l’A-FAST. Discussion En raison du caractère rétrospectif de notre étude, les A-FAST sont réalisées par différents vétérinaires, en majorité non spécialisés en imagerie, et ayant une expérience limitée en échographie abdominale. Ce biais reste relatif car cet examen présente de très bonnes sensibilité (81 % à 98 %) et spécificité (98 % à 100 %) dans ces conditions [2]. Dans notre étude, 17,6 % des cas présentent au moins une lésion à la Rx-Thx ou à l’A-FAST, ce qui est inférieur aux études n’excluant pas les cas présentant des signes cliniques évocateurs d’atteinte thoracique ou abdominale [2,4,5] mais reste important. En particulier, 6,5 % des cas voient leur plan thérapeutique modifié, principalement lorsqu’une intervention chirurgicale orthopédique est nécessaire. En l’absence d’anomalie à l’admission, 2 % des cas (3 cas) sont décédés au cours de la prise en charge. La répétition des examens est donc à envisager [3], bien que coûteuse. Conclusion L’absence d’anomalie évocatrice d’une atteinte thoracique ou abdominale à l’examen clinique ne préjuge pas de l’absence réelle de lésions. En effet, dans notre étude, 17,6 % des cas présentent au moins une anomalie à la Rx-Thx ou à l’AFAST. Par conséquent, 6,5 % des cas nécessitent une modification du plan thérapeutique. La réalisation d’un bilan traumatique est donc nécessaire à la suite d’un traumatisme lié à un AVP, même en l’absence de signe clinique évocateur.

Courtes communications Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Houlton JE, Dyce J. Does fracture pattern influence thoracic trauma? Vet Comp Orthop Traumatol 1992;5(3):90—2. [2] Boysen SR, Rozanski EA, Tidwell AS, et al. Evaluation of a focused assessment with sonography for trauma protocol to detect free abdominal fluid in dogs involved in motor vehicle accidents. J Am Vet Med Assoc 2004;225:1198—204. [3] Lisciandro GR. Abdominal and thoracic focused assessment with sonography for trauma, triage, and monitoring in small animals. J Vet Emerg Crit Care 2011;21(2):104—22. [4] Intarapanich NP, McCobb EC, Reisman RW, et al. Characterization and comparison of injuries caused by accidental and non-accidental blunt force trauma in dogs and cats. J Forensic Sci 2016;61(4):993—9. https://doi.org/10.1016/j.anicom.2019.09.002 C02

Nevrectomie et nevroplastie du nerf sciatique droit chez un chien basset bleu de Gascogne Arnaud Baldinger ∗ , Claude Carozzo 69280 Marcy l’Étoile ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Baldinger) Introduction Les lésions du système nerveux périphérique sont plus fréquemment rencontrées lors de traumatismes mais peuvent également être iatrogènes. Les nerfs périphériques sont capables de repousser lorsque les deux abouts d’un nerf sectionné sont en continuité. Historique Un chien basset bleu de gascogne de 2,5 ans est présenté en consultation avec un historique de boiterie du membre pelvien droit suite à un accident de chasse. Une plaie en regard de la cuisse droite avait été prise en charge chirurgicalement à la suite du traumatisme par une canine de sanglier. Examen clinique À l’examen clinique, le chien est alerte et en bon état général. Une boiterie d’appui avec déficit proprioceptif du membre pelvien droit et un défaut de flexion du tarse et du grasset sont identifiés. Une lymphadénite poplitée droite ainsi qu’une amyotrophie marquée des muscles tibial crânial et gastrocnémiens sont notées. Le réflexe fémoro-patellaire est normal à augmenté tandis que le réflexe tibial crânial est absent. Les flexions du tarse et du grasset sont incomplètes. Les sensibilités des dermatomes tibial et fibulaire sont absentes. L’extrémité des doigts III et IV est abrasée et les phalanges distales sont à nu. Une lésion du nerf sciatique (composante tibiale et fibulaire) est suspectée. Démarche diagnostique Une échographie du territoire sciatique est réalisée mettant en évidence une lésion des portions tibiale et fibulaire du nerf sciatique. La composante fibulaire est interrompue en regard du tiers proximal du fémur droit. Une ostéomyélite des phalanges distales des doigts III et IV du membre pelvien droit, associée à une tuméfaction sévère des tissus mous périphériques, est notée lors de la radiographie du tarse. Traitement chirurgical Un abord latéral de la cuisse droite est réalisé. Suite à la réclinaison caudale du muscle biceps fémoral, le nerf sciatique est visualisé et disséqué précautionneusement. Le remaniement cicatriciel au tiers proximal du fémur est identifié et une section complète des parties fibulaires et tibiales est observée. La dissection des névromes se fait jusqu’en tissus sains. La veine jugulaire droite est prélevée. Des sutures épineurales du nerf tibial et du nerf fibulaire sont mises en place par 4 points simples de monofilament irrésorbable (polypropylène) décimale 0,4. Deux portions de veine jugulaire sont suturées par 6 points de monofilament résorbable (polydioxanone) décimale 0,7. Une fermeture standard plan par plan est ensuite réalisée. Un bandage « patte-à-queue »

127 maintenant le membre pelvien droit en flexion est mis en place en postopératoire. Un contrôle hebdomadaire de celui-ci est réalisé et il est laissé en place pour une durée de 3 semaines. Une attelle favorisant l’extension des doigts est positionnée suite au retrait du bandage. Le retour chez ses propriétaires est envisagé deux jours après à la chirurgie avec un traitement anti-inflammatoire, antibiotique et antalgique. Un premier contrôle échographique est réalisé à 2 mois postopératoires, et permet de noter que les abouts nerveux ainsi que les gaines vasculaires sont en place. Lors du dernier suivi clinique à un an et demi postopératoire, on note une démarche normale, un retour à une activité de chasse est rapporté. Une amyotrophie discrète du membre est notée. Discussion Un déficit fonctionnel du nerf sciatique iatrogène ou secondaire à un traumatisme entraîne une boiterie importante avec des déficits neurologiques marqués. Une prise en charge chirurgicale par suture épineurale est recommandée dans les cas de neurotmesis. Lors de sutures nerveuses, plusieurs conditions doivent être respectées (tissus sains, absence d’interposition fibreuse, sutures sans tensions) pour permettre une repousse axonale adéquate. La vitesse de recolonisation axonale dans l’about distal est approximativement de 1 millimètre par jour. En fonction du site de la lésion, il sera donc envisageable d’estimer le temps de récupération de l’animal qui est généralement long. Dans le cas d’une perte de substance majeure, la méthode chirurgicale de référence est la greffe nerveuse autologue. Cependant, l’atteinte fonctionnelle du territoire prélevé constitue un inconvénient à cette technique. De ce fait, des conduits de régénération nerveuse naturels (veineux, musculaires) ou synthétiques (résorbables ou irrésorbables) ont été développés. Pour ce cas, une suture épineurale a été réalisée. Le conduit de régénération nerveuse constitué par la veine jugulaire sert de support et permet d’éviter les adhérences avec les tissus musculaires adjacents. Il crée un micro-environnement où les facteurs trophiques sont concentrés, permettant de guider et stimuler la repousse axonale. Conclusion Nous rapportons un cas de névrectomie et névroplastie du nerf sciatique droit. Les lésions nerveuses périphériques peuvent être traitées avec rétablissement des fonctions nerveuses lors de l’utilisation de sutures nerveuses et de conduits de régénération nerveuse (vasculaire dans ce cas). Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.anicom.2019.09.003 C03

Prévalence des parasites digestifs avant et pendant la chimiothérapie anticancéreuse chez des chiens atteints de lymphome multicentrique Mario Cervone ∗ , Alessandra Gavazza , Alina Zbriger , Francesca Mancianti , Stefania Perrucci 69280 Marcy l’Étoile ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Cervone) Introduction En médecine humaine, l’administration de molécules anticancéreuses représente un facteur de risque pour le développement d’infections opportunistes d’origine bactérienne, mycosique ou parasitaire. Parmi les parasites digestifs, Strongyloides stercoralis, Cryptosporidium spp, Cystoisospora spp et Blastocystis hominis sont les parasites les plus fréquemment rencontrés chez des patients traités par chimiothérapie anticancéreuse (ChA) [1]. En médecine vétérinaire, seuls des rapports de cas ont été publiés concernant les infestations parasitaires chez des chiens ou chats recevant un traitement anticancéreux ou immunomodulateur [2,3]. Le but de cette étude était d’investiguer la prévalence et les espèces parasitaires chez des chiens atteints de lymphome multicentrique (LM) et traités par ChA.