Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:711-732 compe´tences en ade´quation avec leurs responsabilite´s. Les femmes ont moins fre´quemment re´pondu en 2010 qu’en 2005 eˆtre harcele´es psychologiquement et les hommes effectuer un temps de travail supe´rieur a` 40 h/semaine. Par contre, l’utilisation des compe´tences semble s’eˆtre de´grade´e pour les hommes ; en 2010 par rapport a` 2005, plus d’hommes affirment faire des taˆches monotones et sont moins nombreux a` apprendre des nouvelles choses. Les femmes sont plus fre´quemment dans la situation de devoir faire face a` des de´lais serre´s. Pour les deux genres, les horaires sont plus fre´quemment fixe´s par l’employeur, l’exposition a` des discriminations est plus fre´quente, la satisfaction au regard du salaire moins fre´quente, et l’inse´curite´ a augmente´. Conclusion.– Ces re´sultats, pre´liminaires, montrent des ame´liorations ainsi que des de´gradations des facteurs psychosociaux au travail. Il est cependant difficile d’imputer ces e´volutions a` la seule re´cession e´conomique. Il semble toutefois probable que la de´gradation de la situation e´conomique puisse avoir eu un impact sur certains aspects des conditions de travail, notamment ceux relatifs au salaire et a` l’inse´curite´. doi: 10.1016/j.admp.2012.09.052
Ine´galite´s sociales dans l’anxie´te´ et la de´pression en population au travail : re´sultats de l’enqueˆte nationale « Sante´ et Itine´raire Professionnel » (SIP) M. Murciaa,b, J.-F. Chastanga, I. Niedhammera a b
Inserm, U1018, e´quipe 11, Villejuif, France APST centre, Blois, France
Objectifs.– Cette e´tude vise a` explorer l’association entre la position sociale et deux troubles de la sante´ mentale, de´pression et anxie´te´, en population au travail. Me´thodes.– L’e´tude porte sur un e´chantillon de 7709 travailleurs (3765 hommes, 3944 femmes) issu de l’enqueˆte SIP re´alise´e en 2006 en face a` face. Les troubles de la sante´ mentale ont e´te´ e´value´s par l’Episode De´pressif Majeur (EDM) et le Trouble d’Anxie´te´ Ge´ne´ralise´e (TAG) du MINI DSM-IV (Mini International Neuropsychiatric Interview). Deux marqueurs de la position sociale ont e´te´ utilise´s : la profession et le niveau d’e´tudes. Des analyses bivarie´es et multivarie´es apre`s ajustement sur l’aˆge et sur des facteurs de risque classiques de l’anxie´te´-de´pression (vie en couple, soutien social, e´ve´nements de vie dans l’enfance et des 12 derniers mois) ont e´te´ re´alise´es se´pare´ment pour les hommes et les femmes. Re´sultats.– Les pre´valences d’EDM et de TAG e´taient respectivement de 6 % et 5 % dans l’ensemble de l’e´chantillon, les pre´valences e´tant plus e´leve´es pour les femmes que pour les hommes. Apre`s ajustement sur l’aˆge, des diffe´rences sociales e´taient observe´es pour l’EDM : les salarie´s les moins diploˆme´s (chez les hommes et chez les femmes) et issus des cate´gories professionnelles les moins qualifie´es (chez les femmes) e´tant les plus a` risque. Ces gradients sociaux persistaient apre`s ajustement sur les facteurs de risque classiques. Apre`s ajustement sur l’aˆge, aucune association n’e´tait observe´e entre position sociale et TAG. Des diffe´rences sociales apparaissaient apre`s ajustement sur les facteurs de risque classiques chez les hommes pour le TAG montrant un gradient social inverse ou` les ouvriers e´taient les moins a` risque. Conclusion.– Des ine´galite´s sociales de sante´ mentale en population au travail ont e´te´ mises en e´vidence dans cette e´tude, l’EDM suivant un gradient social, le TAG (chez les hommes) suivant un gradient inverse. Peu d’e´tudes en population au travail en France ont permis d’e´tudier diffe´rents marqueurs de position sociale et de sante´ mentale (via un instrument diagnostique) sous l’angle des ine´galite´s sociales. Les re´sultats de cette e´tude peuvent contribuer a` ame´liorer
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les connaissances sur les ine´galite´s sociales de sante´ mentale en population au travail. doi: 10.1016/j.admp.2012.09.053
Exposition aux facteurs psychosociaux au travail : comparaison entre 31 pays en Europe I. Niedhammera,b, H. Sultan-Taı¨ebc, J.-F. Chastanga, G. Vermeylenb, A. Parent-Thirionb a Inserm, U1018, CESP centre de recherche en e´pide´miologie et sante´ des populations, e´pide´miologie des de´terminants professionnels et sociaux de la sante´, Villejuif, France b EUROFOUND, European Foundation for the improvement of living and working conditions, Dublin, Irlande c Universite´ de Bourgogne, laboratoire d’e´conomie et gestion (UMR CNRS 5118), Dijon, France Objectifs.– Alors que les facteurs psychosociaux au travail sont reconnus pour eˆtre des facteurs de risque professionnels, peu d’information est toutefois disponible sur la pre´valence d’exposition a` ces facteurs et les diffe´rences entre pays. Cette e´tude vise a` explorer les diffe´rences entre 31 pays en Europe dans l’exposition a` divers facteurs psychosociaux au travail de´finis a` l’aide de mode`les the´oriques bien connus et de concepts e´mergents. Me´thodes.– L’e´tude s’appuie sur un e´chantillon de 14881 hommes et 14799 femmes qui travaillaient en 2005 au moment de la re´alisation de l’enqueˆte europe´enne sur les conditions de travail (EUROFOUND). Dix-huit facteurs psychosociaux au travail ont e´te´ e´tudie´s : latitude de´cisionnelle (utilisation des compe´tences et autonomie de´cisionnelle), demande psychologique, « job strain », soutien social, « isostrain », violence physique, harce`lement sexuel, discrimination, violence psychologique, conciliation vie professionnelle-vie familiale, temps de travail prolonge´, efforts, inse´curite´, perspectives de promotion, re´compenses et de´se´quilibre efforts-re´compenses. Les covariables incluaient : aˆge, nombre de travailleurs dans le me´nage, profession, secteur d’activite´, salarie´/inde´pendant, secteur public/ prive´ et temps partiel/complet. Les analyses statistiques ont e´te´ re´alise´es a` l’aide de mode`les logistiques multi-niveaux. Re´sultats.– Des diffe´rences significatives ont e´te´ observe´es entre les pays pour toutes les expositions. Le classement des pays variait selon l’exposition conside´re´e. Toutefois, certains pays, particulie`rement le Danemark, les Pays-Bas et la Norve`ge, pre´sentaient des pre´valences significativement plus faibles que la moyenne europe´enne pour au moins quatre expositions, tandis que d’autres du Sud ou de l’Est, en particulier la Re´publique Tche`que, la Gre`ce, la Lituanie et la Turquie, avaient des pre´valences significativement plus e´leve´es. Conclusions.– Des diffe´rences dans les expositions ont e´te´ trouve´es entre pays. Des facteurs linguistiques et culturels peuvent toutefois avoir contribue´ aux diffe´rences observe´es entre pays. Cette e´tude est la premie`re a` comparer un aussi large ensemble d’expositions psychosociales au travail entre 31 pays d’Europe. Ces re´sultats pourraient contribuer a` l’orientation des politiques de pre´vention au niveau europe´en. doi: 10.1016/j.admp.2012.09.054
Pre´valence des symptoˆmes musculosquelettiques multi-sites dans une population de travailleurs salarie´s E. Parot-Schinkela, A. Descathab, C. Hac, A. Petit-Le Manac’ha, A. Leclercb, Y. Roquelaurea