Infection à VIH en milieu carcéral : prévalence et facteurs associés

Infection à VIH en milieu carcéral : prévalence et facteurs associés

S142 18es Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S135–S147 Matériels et méthodes Enquête nationale duran...

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S142

18es Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S135–S147

Matériels et méthodes Enquête nationale durant la semaine du 12 au 18 octobre 2016 dans tous les centres participants recrutés par les COREVIH, les URPS, syndicats de pharmaciens et maîtres de stages en pharmacie. Résultats Parmi les 1213 PVVIH vues en consultation ou en dispensation, 1137 ont participé à l’enquête (taux de participation de 94 %) : 775 (68 %) étaient des hommes, d’âge 50,2 ± 11,5 ans, ayant un nombre de CD4 à 671 ± 354 et 89 % une charge virale VIH (CV) indétectable. Au total 724 (64,2 %) PVVIH ont déclaré d’autres troubles que le VIH. L’analyse des correspondances multiples effectuée sur les caractéristiques démographiques et médicales des 635 PVVIH ayant rempli tous les items révèle trois clusters de personnes : celles qui, en dehors du VIH, n’ont pas de problème de santé, celles qui présentent des comorbidités en particulier métaboliques et/ou cardiovasculaires, et celles qui se disent anxieuses. La dispensation des ARV s’effectue en pharmacie d’officine pour 810 (72 %) PVVIH, majoritairement hommes (OR homme versus femme : 1,6[1,04–2,5]), anxieux (OR anxiété versus non : 2,2[1,2–4,04]), et travaillant moins souvent (OR travail versus sans : 0,56[0,36–0,87]). Le dossier pharmaceutique (DP) a été proposé à 120/694 (17,3 %) PVVIH et 96 (80 %) l’ont accepté. Si aujourd’hui 78 (7 %) PVVIH se sentent bien prises en charge car on leur propose un entretien pharmaceutique, 343/1078 (32 %) le souhaiteraient, majoritairement celles qui ont une durée d’ARV moins longue (OR durée ARV : 0,97[0,95–0,99]), une charge virale moins souvent indétectable (OR CV indétectable versus non : 0,55[0,30–0,98]) et plus souvent anxieuses (OR anxiété versus non : 2,38[1,47–3,83]). Conclusion Parmi les personnes recrutées, représentatives de la population PVVIH en France, la dispensation en officine est largement répandue, mais le DP est peu proposé alors qu’il semble être bien accepté- et indispensable. Environ 30 % des PVVIH souhaiteraient bénéficier d’entretiens pharmaceutiques. Le miroir de cette enquête en cours de réalisation auprès des pharmaciens sera également présenté, permettant de définir les actions à mettre en place auprès des PVVIH et/ou des pharmaciens.

études SWORD-1 et SWORD-2 poolées et une marge de −10 % pour chaque étude. Résultats Au total 1024 patients ont été randomisés et exposés (DTG/RPV 513, CAR 511). Le switch vers DTG/RPV était non inférieur au CAR à S48 en termes de réponse virologique poolée en ITTe [95 % vs. 95 % ; différence : −0,4 % (IC95 % : −3,1 %, 2,3 %)] et en per protocole [96 % vs. 96 % ; différence : −0,7 % (IC95 % : −3,3 %, 1,8 %)]. Les résultats d’efficacité pour SWORD-1 (CV < 50 c/mL dans la population ITTe [95 % vs. 96 % ; différence : −0,6 % (IC95 % : −4,3 %, 3,0 %)]) et SWORD-2 (CV < 50 c/mL dans la population ITTe [94 % vs. 95 % ; différence : −0,2 % (IC95 % : −4,2 %, 3,8 %)]) étaient comparables. De faibles taux d’échecs virologiques ont été observés à S48 : 3 (< 1 %) échecs dans le bras DTG/RPV vs 6 (1 %) dans le bras CAR. Chez un patient sous DTG/RPV en échec virologique, une mutation de résistance aux INNTI a été identifiée (K101 K/E) ; aucun participant n’a présenté de mutation de résistance aux INI. Les taux d’événements indésirables ayant entraîné un arrêt de traitement ont été de 4 % dans le bras DTG/RPV et < 1 % dans le bras CAR. Les taux d’événements indésirables graves ont été comparables (5 vs 4 %). Aucun effet indésirable nouveau n’a été identifié pour DTG ou RPV. Conclusion Le switch vers une stratégie 2DR de DTG/RPV QD a démontré un taux de réponse virologique élevé, non inférieur au maintien du traitement courant chez des patients contrôlés. Les profils de tolérance observés du DTG et de la RPV étaient cohérents par rapport aux données connues. Une stratégie 2DR de DTG/RPV offre la possibilité de réduire l’exposition cumulée aux ARV, sans augmenter le risque d’échec virologique.

Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Infection à VIH en milieu carcéral : prévalence et facteurs associés

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.342 VIH-18

Études SWORD 1 et 2 de phase III : le switch vers une stratégie 2DR de DTG/RPV maintient la suppression virologique pendant 48 semaines P.-M. Girard 1 , J. Llibre 2 , C.-C. Hung 3 , C. Brinson 4 , F. Castelli 5 , L. Kahl 6 , E. Blair 7 , B. Wynne 8 , K. Vandermeulen 9 , M. Aboud 10 1 Hôpital Saint-Antoine, Paris, France 2 Univ Hosp Germans Trias, Barcelona, Espagne 3 National Taiwan University Hospital, Taipei, Taïwan 4 Central Texas Clinical Research, Austin, TX, États-Unis 5 ASST Spedali Civili di Brescia, Brescia, Italie 6 GSK, Uxbridge, Royaume-Uni 7 ViiV HC, RTP, NC, États-Unis 8 ViiV HC, Collegeville, PA, États-Unis 9 Janssen, Beerse, Belgique 10 ViiV HC, Brentford, Royaume-Uni Introduction La nécessité d’un traitement ARV à vie justifie l’intérêt de stratégies 2DR pour réduire l’exposition cumulée aux ARV. L’efficacité, le profil de tolérance et la robustesse virologique du dolutégravir (DTG) en font un agent clé optimal pour ces stratégies 2DR. L’efficacité et la tolérance de la rilpivirine (RPV), démontrées en essais de switch, en font un partenaire potentiel idéal. Matériels et méthodes Deux essais identiques de non-infériorité de phase III internationaux multicentriques en ouvert ont évalué l’efficacité et la tolérance du switch d’une trithérapie, boostée ou non, vers un 2DR de DTG/RPV QD chez des patients contrôlés pendant au moins 12 mois et sans antécédent d’échec virologique. Les participants ont été randomisés 1:1 (stratifiés par 3e agent âge à l’inclusion) vers un bras switch précoce de DTG/RPV ou pour continuer leur traitement courant (CAR), jusqu’à S48. Le critère principal était la proportion de patients avec une CV < 50 c/mL à S48 (analyse Snapshot) en ITTe. La non-infériorité du DTG/RPV a été évaluée à l’aide d’une marge de 8 % pour

Déclaration de liens d’intérêts P.-M. G. Essais cliniques SWORD : en qualité d’investigateur principal pour ViiV Healthcare S.A. Les autres auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.343 VIH-19

S. Ba 1 , M. Koita 2 , F. Diaw 3 , E. Diop 2 , O. Diallo 4 , A. Gueye 5 , S. Thiam 4 1 CHUN de Fann, Dakar, Sénégal 2 APAPS, Dakar, Sénégal 3 Ministère de l’Intérieur, Dakar, Sénégal 4 CNLS, Dakar, Sénégal 5 CHUN Le Dantec, Dakar, Sénégal Introduction Le VIH/sida est dans de nombreux pays un grave problème de santé pour les populations carcérales et constitue un sérieux défi pour les services pénitentiaires, les services de santé publique et les gouvernements nationaux. Objectifs Déterminer la prévalence de l’infection à VIH chez les détenus et d’en décrire les facteurs associés. Matériels et méthodes Il s’est agi d’une étude transversale à visée descriptive et analytique conduite de décembre 2015 à octobre 2016 chez 600 détenus suivis à partir d’un échantillon aléatoire, représentatif du niveau national, tiré directement à partir de la base de sondage prenant en compte l’effectif des sites dans leur exhaustivité. Des questionnaires préétablis renseignant sur les caractéristiques socio-démographiques et biologiques des détenus ont permis le recueil des données. L’analyse des données à été faite avec le logiciel SPSS 18. Résultats L’enquête a porté sur un échantillon aléatoire de 600 détenus parmi lesquels 593 ont accepté le prélèvement de sang pour le test du VIH. La série était composée en majorité d’hommes (89 %). L’âge moyen était de 35 ans. La proportion d’enquêtés scolarisés était de 60 %, plus élevée chez les hommes. Concernant le statut matrimonial, la proportion de détenus mariés était de 51,8 %. Presque les trois quarts (71,2 %) en étaient à leur première incarcération et 51,8 % en détention préventive. Les motifs d’incarcération étaient variés dominés par l’usage de drogue (35,3 %) alors que seuls 4,6 % affirmaient continuer à s’adonner à la drogue durant leur séjour carcéral. Parmi les détenus 97,8 % ont déjà eu une expérience sexuelle avec un âge moyen au premier rapport sexuel de 19 ans. Seuls 20,5 % des enquêtés ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur premier rapport sexuel. Le multi-partenariat est estimé 17,8 %. La prévalence de l’infection à VIH était élevée chez les détenus (2 %) par rapport à la moyenne nationale (0,7 %). Cette prévalence était associée au sexe féminin (4,5 %) (p = 0,0124), à l’âge inférieur à 35 ans (2,5 %) (p = 0,346), à la non scolarisation (2,5 %) (p = 0,046),au statut

18es Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S135–S147 matrimonial de divorcés (8,7 %) (p = 0,044), à l’escroquerie comme motif de détention (5,7 %) (p = 0,11) et à la profession de femme de ménage (12,5 %) (p = 0,002) et de commerc¸ant (3,5 %) (p = 0,29) avant l’incarcération. Conclusion Les détenus sont très vulnérables face à l’infection à VIH d’où la nécessité de mener des actions efficaces de prévention et de prise en charge en milieu carcéral. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.344 VIH-20

Un an de prophylaxie pré-exposition (PrEP), la prévention est en marche J. Chas , M.A. Danet , M.G. Lebrette , S. Le nagat , B. Lafon-desmurs , R. Missonnier , A. Canestri , L. Lassel , S. Huon , G. Pialoux CHU Tenon, Paris, France Introduction L’efficacité de la PrEP a été démontrée dans de nombreuses études et depuis sa mise en place aux États-Unis depuis 2012. Peu de données sont disponibles, en vie réelle, sur l’évolution sous traitement des comportements sexuels, des ISTs ou des consommations de nouvelles drogues de synthèse (chemsex). Matériels et méthodes Nous avons mis en place en janvier 2016, immédiatement après la validation de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) par l’ANSM, une approche pluridisciplinaire innovante (médecins, infirmières et conseillers communautaires) de suivi clinique, d’observance au traitement, et de counseling des patients s’étant présentés pour une initiation de parcours en santé sexuelle au sein d’un service de maladies infectieuses. Les données présentées couvrent la première année de suivi. Résultats Trois cent trente-sept personnes ont été accueillies jusqu’au 5 janvier 2017, 313 ont initié la PrEP (92,9 %). Les raisons de non initiation de PrEP sont : 11 non indications par absence de prise de risque (3,3 %), 5 diagnostics du VIH (1,5 %), 4 pour prises de risque trop récentes avec 3 mises sous traitement post-exposition (0,9 %) et 1 contre-indication (clairance de la créatine < 50 mL/mm) (0,3 %). À l’initiation, l’âge moyen est de 38 ans [20–66], 319 (94,7 %) se déclarent comme des hommes ayant des relations avec des hommes exclusivement (HSH), 17 (5 %) hommes bisexuels et 1 (0,3 %) femme hétérosexuelle. La médiane du nombre de partenaires au cours des trois derniers mois est de 15 [0–250] avec en médiane 4 rapports anaux sans préservatif ; 202 (59,9 %) déclarent spontanément consommer des nouvelles drogues de synthèse avec 12 pratiques de slam (3,6 %), principalement amphétamines (42,8 %) et cathinones (35,3 %). Le dernier rapport sexuel est anal réceptif pour 176 (52,2 %), non protégé par le préservatif pour 182 (54 %), sous chemsex pour 83 (24,6 %). Durant le suivi, le taux déclaratif de bonne observance de la PreP est de 95,5 %, 134 patients (39,8 %) sont porteurs d’une ou plusieurs ISTs avec un total de 251 IST diagnostiquées, asymptomatiques pour 236 d’entre elles (94,1 %). Au cours du suivi, un patient présentant une résistance au FTC (M184I) se contamine par le VIH entre son j0 et M1. Le taux de perdus de vu est de 3 %. Conclusion Au cours de la première année, une seule infection au VIH est observée malgré un taux élevé d’IST asymptomatiques et de consommation de nouvelles drogues de synthèse. L’approche multidisciplinaire d’une offre de santé sexuelle renforce la prévention combinée et favorise une notable adhésion au parcours de soin. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.345

S143

VIH-21

Expérience d’une consultation PREP au sein d’un CeGIDD : de nouveaux enjeux N. Valin 1 , L. Fonquernie 1 , J. Bottero 1 , H. Bideault 1 , B. Lefebvre 1 , D. Bollens 1 , C. Amato 2 , T. Frayer 2 , A. Francois 2 , P.M. Girard 1 1 Hôpital Saint-Antoine, Paris, France 2 Association AIDES, Paris, France Introduction La prophylaxie pré-exposition (PREP) est une nouvelle stratégie de prévention du VIH consistant en la prise d’une combinaison de deux antirétroviraux chez une personne non infectée par le VIH. Depuis janvier 2016, la prescription de PREP est effective, en France, dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation. L’objectif de ce travail est de présenter l’expérience d’une consultation de PREP au sein d’un CeGIDD. Matériels et méthodes L’ensemble des consultants était vu par un médecin. Un entretien par un volontaire de l’association AIDES était proposé, notamment lors du premier rendez-vous. Les données socio-démographiques et médicales ® des personnes ayant consulté pour PREP ont été saisies dans le logiciel Diamm . Résultats Entre le 15 février 2016 et le 15 janvier 2017, 410 consultations de PREP ont eu lieu pour 146 consultants différents : 145 étaient des hommes tous homo-bisexuels, d’âge médian 36 ans (22 à 64 ans). Lors de la consultation initiale, 82 (56 %) déclaraient consommer des drogues lors des rapports sexuels. Le nombre moyen de rapports sexuels non protégés (RSNP) avec des partenaires différents au cours des 4 dernières semaines était de 3,2 et au cours des 6 derniers mois de 15,5. Une prise antérieure de traitement post-exposition (TPE) était retrouvée chez 77 (53 %) consultants et 41 (28 %) déclaraient un antécédent d’infection sexuellement transmissible (IST) dans les 12 derniers mois. La PREP a été prescrite chez 115 (79 %) consultants, dont 59 % selon un schéma intermittent. Les raisons de non-prescription de la PREP étaient : 10 consultants n’avaient finalement pas d’indication à la PREP, 2 venaient en fait pour un TPE, 2 avaient une hépatite B chronique et 1 une infection par le VIH au bilan initial et 16 sont en attente du bilan initial ou n’ont pas été revus après le premier rendez-vous. Au cours du suivi, au moins une IST a été diagnostiquée chez 30 (20 %) consultants (Chlamydia trachomatis, n = 16, gonocoque, n = 10, syphilis, n = 6 et VIH, n = 1). Au moins une vaccination a été réalisée chez 35 (24 %) consultants (hépatite A, n = 21, hépatite B, n = 12, méningite C, n = 15). Quarante-cinq entretiens ont été menés par un volontaire de l’association AIDES auprès de 33 consultants différents. Conclusion La consultation PREP assurée par un médecin du service aidé par l’association AIDES, a permis d’accueillir une majorité de consultants ayant une indication à la PREP. Ces consultations sont aussi l’occasion de dépister et traiter les IST fréquentes dans cette population et de compléter les vaccinations requises. Seule une partie de la cible de la PREP a été vue en consultation puisque ni les personnes vulnérables exposées à des RSNP, ni celles pratiquant la prostitution ne sont venues consulter dans notre centre. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.346 VIH-22

Phénotype fragile et infection VIH : un nouveau critère de surveillance de la densité minérale osseuse ? S. Brégigeon , A. Galinier , O. Zaegel , C. Cano , V. Obry-Roguet , H. Laroche , A. Saout , I. Poizot-Martin Service d’immuno-hématologie clinique, Aix-Marseille université, AP–HM Sainte-Marguerite, France Introduction La fragilité est liée à l’âge et apparaît plus précocement chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). La perte de la densité minérale osseuse (DMO) est accélérée par l’infection par le VIH et le traitement antirétroviral (ARV). L’objectif de cette étude est d’évaluer si les PVVIH avec un phénotype de fragilité sont plus à risque d’une baisse de la DMO. Matériels et méthodes Les données de PVVIH disposant d’une évaluation ® de la fragilité et d’une mesure de la DMO (Lunar ) réalisée dans les deux ans précédant l’évaluation de la fragilité ont été analysées. Un phénotype fragile est défini selon le Study of Osteoporotic Fractures (SOF) par la présence d’au