VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S173–S213 S181 les cas communs et les cas non communs afin d’estimer les exhaustivités des deux sources d’information par une méthode de capture–recapture, sous l’hypothèse d’indépendance des sources. L’algorithme de croisement a été construit à partir des informations communes : hôpital, réanimation adulte ou pédiatrique, date d’admission, âge et sexe du patient. Une étude descriptive des différents systèmes de surveillance animés par les Cire a également été réalisée. L’objectif de ce travail est d’aboutir, pour les saisons grippales suivantes, à l’utilisation en routine d’un croisement automatisé pour interpréter les variations d’incidences entre les régions. Résultats Pour les 12 régions métropolitaines, le PMSI/Sniiram recense 3276 séjours en service de réanimation pour grippe sur les quatre saisons grippales étudiées, avec des taux moyens par région, allant de 11,1 séjours par million d’habitants en Bretagne à 24,7 en Île-de-France. Discussion Les premiers résultats suggèrent des différences d’incidences régionales importantes. Mots clés Grippe sévère ; Exhaustivité ; Réanimation ; Surveillance ; Régions Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.025 A4-5
Émergence de la dengue en métropole C. Rousseau a , T. Succo a,∗ , I. Leparc-Goffart b , J.-B. Ferré c , B. Broche d , M.-C. Paty e a Santé publique France, Cellule d’intervention en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France b Centre national de référence des arbovirus, Marseille, France c Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen, Conseil départemental de l’Hérault, France d Agence régionale de santé du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France e Santé publique France, Direction des maladies infectieuses, Saint-Maurice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Succo) Introduction Le 14 août 2015, un laboratoire hospitalier signalait à l’Agence régionale de santé du Languedoc-Roussillon deux cas suspects de dengue autochtones dans le Gard. Le 19 août, le Centre national de référence (CNR) des arbovirus confirmait le diagnostic. Conformément au plan anti-dissémination de la dengue et du chikungunya en métropole, des investigations épidémiologiques et entomologiques ont été initiées pour contrôler la transmission. Méthode Une recherche active de cas suspects a été réalisée par une enquête porte à porte dans le quartier d’émergence de la dengue, et via le signalement des cas suspects autochtones par les professionnels de santé. Les cas prélevés ont été analysés par le CNR et les mesures de lutte anti-vectorielle (LAV) mises en oeuvre. Un cas index a été recherché parmi les cas de dengue importés signalés depuis le 1er mai 2015 en Languedoc-Roussillon. Des réunions publiques visant à mobiliser les habitants du quartier dans la gestion du foyer ont été organisées. Résultats Entre le 8 août et le 11 septembre, 7 cas autochtones de dengue (6 confirmés, 1 probable) ont été détectés dans un quartier de Nîmes. Un cas index probable de retour de Polynésie Franc¸aise a été identifié. Six traitements de LAV ont été réalisés dans le quartier et trois réunions publiques organisées via l’école primaire et le comité de quartier. Discussion Cet épisode constitue le premier foyer significatif de dengue en métropole. Les cas sont survenus dans une zone colonisée par Aedes albopictus depuis plusieurs années alors que la pression d’importation était faible (5 cas importés dans le Gard). Des cas sporadiques étaient déjà survenus en 2010, 2013 et 2014 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi qu’un foyer de chikungunya à Montpellier en 2014 traduisant le risque grandissant d’émergence des arboviroses en métropole, à l’heure où se profile une nouvelle menace par le virus Zika. Mots clés Arbovirose ; Mobilisation communautaire ; Aedes albopictus Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.026
A4-6
Approche régionale pour la détection des épidémies de grippe en France, 2015-2016
M. Ruello ∗ , C. Pelat , C. Caserio-Schönemann , I. Bonmarin , D. Lévy-Bruhl , Y. Le Strat Santé publique France, Saint-Maurice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Ruello) Introduction L’épidémie de grippe de 2014–2015 a occasionné une forte surcharge du système de soins, notamment des urgences, avec le déclenchement du plan ORSAN par la ministre chargée de la Santé. Lors du retour d’expérience national, des recommandations pour le suivi et la gestion des épidémies de grippe ont été émises, parmi lesquelles la détermination des périodes épidémiques en régions. Méthode L’Institut de veille sanitaire a développé une approche multisources de la surveillance de la grippe à partir des données remontées quotidiennement par les associations SOS Médecins et les structures d’urgence du réseau OSCOUR® et de manière hebdomadaire par le réseau Sentinelles. Une application web d’aide à la décision pour les épidémiologistes de l’InVS en région (Cire) a été développée pour permettre la visualisation et l’analyse statistique des données régionales, notamment pour la grippe. Pour chaque région, trois algorithmes statistiques de détection sont appliqués à chaque source de données. L’analyse combinée des alarmes épidémiques générées fournit un niveau d’alarme régional pour la grippe. Sur cette base et avec des données virologiques, les Cire classent chaque semaine les régions comme exemptes d’épidémie, en phase de pré (ou post) épidémie ou en épidémie avérée. Résultats Le classement épidémiologique des régions est visualisé au travers d’une carte synthétique hebdomadaire publiée dans le bulletin grippe de l’InVS. En semaine 3, cet outil a permis de classer une première région franc¸aise, la Bretagne, en épidémie de grippe et neuf autres régions en phase préépidémique. Conclusion Cette approche régionale multisources, adossée à un outil d’analyse statistique automatisé, permet une détection précoce du démarrage de l’épidémie et une communication réactive vers les autorités de santé régionales pour leur permettre d’anticiper l’organisation de l’offre de soins, de rappeler les mesures de prévention et de mettre en place les mesures de gestion adaptées. Mots clés SOS Médecins ; Région ; Application ; Épidémie ; Détection ; Grippe ; OSCOUR ; Réseau Sentinelles ; Aide à la décision Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.027
Session B1 – Facteurs de risque B1-1
Grossesse et vulnérabilité en milieu urbain : description du cumul de facteurs de risque. Besanc¸on, France M. Barba-Vasseur a,b,∗ , S. Pujol a,b , N. Bernard b,c , A. Eckman d , D. Riethmuller d , F. Mauny a,b a CHRU de Besan¸ con, Centre de méthodologie clinique, Besan¸con, France b CNRS, UMR 6249, Laboratoire chrono-environnement, Université de Bourgogne Franche-Comté, Besan¸con, France c CNRS, UMR 6049, Laboratoire ThéMA, Université de Bourgogne Franche-Comté, Besan¸con, France d CHRU de Besan¸ con, Service de gynécologie-obstétrique, Besan¸con, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Barba-Vasseur) Introduction De nombreux facteurs de risque d’issue défavorable de la grossesse ont été identifiés. Ils sont d’ordre socioéconomique, démographique, comportemental, nutritionnel, médico-obstétrical ou encore environnemental.
S182 VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S173–S213 La fac¸on dont ils se cumulent est pourtant rarement étudiée. L’objectif de cette étude était de décrire la distribution et le cumul d’expositions à ces facteurs, chez une population de femmes enceintes vivant en milieu urbain. Matériel et méthodes Les femmes résidant à Besanc¸on et ayant accouché d’une grossesse unique au Centre hospitalier universitaire entre 2005 et 2009 ont été incluses. Les données individuelles recueillies sont issues du dossier obstétrical : situation familiale, emploi, antécédents, tabagisme, statut pondéral, pathologies obstétricales. Les données socioéconomiques collectives (indice de déprivation) et environnementales (exposition au bruit et aux polluants atmosphériques) ont été recueillies à l’aide de l’adresse de la patiente. Le cumul de 16 facteurs retenus a été analysé au regard de deux critères : prématurité et petits poids de naissance. Résultats Sur 3715 femmes incluses, 34 % résidaient dans un des Îlots regroupés pour l’information statistique (Iris) appartenant à la catégorie socioéconomique la plus défavorisée ; plus de la moitié étaient exposées à un niveau moyen de bruit nocturne supérieur à 55 dB et 5 % à un niveau de dioxyde d’azote supérieur à 40 g/m3 pendant au moins un mois de la grossesse. Onze pour cents (11 %) des femmes ne présentaient aucun des facteurs retenus tandis que 10 % cumulaient au moins cinq facteurs. Les proportions de prématurité et de petits poids de naissance augmentaient significativement avec le nombre de facteurs de risque cumulés (p ≤ 10-3). Conclusion En associant des critères médicaux, comportementaux, socioéconomiques et environnementaux, cette étude du cumul de facteurs de risque illustre la nécessité d’adapter le suivi de grossesse des femmes enceintes les plus vulnérables et de développer des programmes de prévention ou d’éducation en santé à destination des populations à risque. Mots clés Vulnérabilité ; Grossesse ; Prématurité ; Petit poids de naissance ; Facteurs de risque ; Niveau socioéconomique Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.028 B1-2
L’exposition au bruit des avions augmente-t-elle le risque d’hypertension des riverains des aéroports franc¸ais ? A.-S. Evrard a,b,c,∗ , M. Lefevre a,b,c , P. Champelovier d , J. Lambert d , B. Laumon e a Institut fran¸ cais des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, (IFSTTAR), Département transport, santé et sécurité, UMRESTTE, Bron, France b Université de Lyon1, (Université de Lyon 1, UMRESTTE) - Université Claude Bernard - Lyon I, Lyon, France c Université de Lyon, Lyon, France d Institut fran¸ cais des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, (IFSTTAR), Département aménagement, mobilités et environnement, Laboratoire transport et environnement (LTE), Bron, France e Institut fran¸ cais des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, (IFSTTAR), Département transport, santé et sécurité, Bron, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.-S. Evrard) Introduction Une précédente recherche, hypertension et exposition au bruit à proximité des aéroports (HYENA) a mis en évidence un excès de risque d’hypertension lié à l’exposition au bruit des avions à proximité de six aéroports européens. L’objectif de notre étude est de rechercher l’existence d’une association entre cette exposition et le risque d’hypertension chez des riverains des aéroports franc¸ais. Méthodes Au total, 1244 riverains des aéroports de Paris-Charles de Gaulle, Toulouse-Blagnac et Lyon-Saint-Exupéry ont répondu à un questionnaire, administré par un enquêteur à leur domicile, décrivant leurs éventuels troubles de santé supposés en lien avec le bruit (perturbations du sommeil, pathologies cardiovasculaires, troubles anxio-dépressifs et gêne due au bruit des avions). L’enquêteur a également mesuré la pression artérielle systolique (PAS) et diastolique (PAD) des participants. Ceux-ci ont été classés comme hypertendus si
leur PAS dépassait 140 mm de mercure ou leur PAD 90 mm (valeurs limitées définies par l’Organisation mondiale de la santé) ou s’ils déclaraient avoir eu un diagnostic d’hypertension par un médecin et prendre un traitement antihypertenseur. L’exposition au bruit des avions au domicile des participants a été estimée à partir des cartes de bruit produites par les aéroports. Les facteurs de risque connus de l’hypertension ont été inclus dans les modèles de régression logistique comme facteurs de confusion. Résultats Une association positive significative a été observée pour une augmentation de l’exposition au bruit des avions pendant la nuit de 10 dBA chez les hommes (ORadj = 1,34, IC à 95 % = 1,00–1,97), mais pas chez les femmes (ORadj = 0,90, IC à 95 % = 0,66–1,22). Discussion Les résultats de la présente étude confirment ceux de la plupart des études antérieures qui suggèrent que l’exposition au bruit des avions pendant la nuit augmenterait le risque d’hypertension chez les hommes. Mots clés Hypertension ; Santé ; Avions ; Bruit Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.029 B1-3
Déterminants de la prise de poids après diagnostic de cancer dans la cohorte prospective NutriNet-Santé (France) P. Fassier a,∗ , L. Zelek a , P. Bachmann b , M. Touillaud b , N. Druesne-Pecollo a , V. Partula a , S. Hercberg a,c , P. Galan a , P. Cohen d , H. Hoarau e , P. Latino-Martel a , M. Deschasaux a , M. Touvier a a Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN), Inserm UMR1153 Inra, Cnam, Université Paris V-Paris Descartes, Université Paris Diderot-Paris 7, Université Paris Nord-Paris XIII, Centre de recherche en épidémiologie et statistiques Sorbonne Paris Cité, France b Unité cancer, environnement et nutrition, Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, Lyon, France c Département de santé publique, Hôpital Avicenne, Bobigny, France d DySola, EA 4701, Université de Rouen, France e Dysola, EA 4701, CHU de Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Fassier) Introduction Alors que certains patients atteints de cancer ont tendance à perdre du poids, d’autres au contraire subissent une prise de poids, qui peut avoir un impact sur le pronostic, le risque de récidive ou de second cancer. L’objectif de cette étude prospective était d’étudier la variation de poids avant/après diagnostic de cancer et les facteurs sociodémographiques, économiques, de style de vie et cliniques associés à une prise de poids modérée-à-sévère. Méthode Le poids et la taille étaient collectés prospectivement chez 1051 sujets ayant eu un diagnostic de cancer validé depuis leur inclusion dans la cohorte NutriNet-Santé. Les IMC moyens avant/après diagnostic ont été comparés avec des tests de Student sur données appariées. Les caractéristiques associées à la prise de poids ont été investiguées par régression logistique. Résultats On observait une diminution du poids chez les hommes (-3,54 kg chez ceux qui perdaient du poids, p = 0,0002) et les cancers colorectaux (-3,94 kg, p = 0,001), une prise de poids était observée chez les cas de cancer du sein et de la peau (2,83 kg, p = 0,05 et 2,96 kg, p = 0,03 respectivement). Les femmes (OR = 1,99 [1,18–3,35]), les plus jeunes (OR = 1,78 [1,05–3,03]), ceux en surpoids avant diagnostic (OR = 1,53 [1,02–2,30]), avec un niveau d’étude plus faible (OR = 2,17 [1,07–4,37]) et ayant arrêté après diagnostic (OR = 4,60 [2,06–10,25]) avaient plus tendance à une prise de poids modérée-à-sévère. Ces résultats étaient similaires chez les cas de cancer du sein ; en outre une ménopause artificielle était associée à un risque accru de prise de poids (OR = 4,12 [1,76–9,67]). En revanche, les caractéristiques des tumeurs mammaires (récepteurs ER/PR, taille, traitements. . .) n’étaient pas associées à la prise de poids. Conclusion Cette large cohorte prospective fournit des résultats originaux sur les variations de poids entre avant et après un diagnostic de cancer, mettant en évidence différentes trajectoires pondérales. Les facteurs sociodémographiques, économiques semblent influencer la prise de poids, illustrant des inégalités de santé.