ANESTHFtSIE MI~DULLAIRE
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INHIBITION DU MONOXYDE D'AZOTE (NO) AU COURS DU CHOC ENDOTOXINIQUE Vallet B*, Jourdain M**, Mangalaboyi J**, Tournoys A***, Fourrier F** *Departement d'Anesth~sie-Reanimation 2, **R~animation Polyvalente et ***Laboratoire d'Hematologie CHU de LILLE, 59037 LILLE cedex I nt rod u cti on :une augmentation de la synth~se du NO, mediateur relaxant le muscle lisse vasculaire, est tenue pour responsable de la vasopl~gie du choc septique (1). L'utilisation d'un inhibiteur de la synthese du NO tel que le N-nitro-L-arginine methyle ester (L-NAME) a donc ~t~ proposee pour inhiber cette vasopl~gie (2). Cependant, le NO est un modulateur important de la perfusion tissulaire et de I'agregation plaquettaire. Le but de ce travail etait done de tester les effets de I'inhibition du NO par le L-NAME sur I'h~modynamique, les param~tres d'oxygenation et la coagulation au cours d'un choc endotoxinique experimental chez le porc. M ~ t h o d e s : Trois groupes de 5 porcs (20-25 kgs) anesthesies et ventiles, mais non heparin~s, ont 6t6 etudies: contr61e, sepsis (150 lxg/kg/30 min de LPS d'E. coli) et sepsis + L-NAME (25 mg/kg en bolus iv une heure apres I'administration du LPS). Une reanimation par serum sale isotonique (# 7ml/kg/h) a ~te pratiquee pour maintenir la pression art6rielle moyenne sup~rieure & 60 mmHg. Les parametres hemodynamiques et d'oxyg~nation ont ~te mesures ou calcules toutes les heures pendant 5 heures. Durant cette p~riode, des prel~vements sanguins ont et~ pratiqu~s pour retude de la coagulation: plaquettes, facteurs de la prothrombinoformation, temps de prothrombine (TP), fibrinogene, antithrombine III, inhibiteur de I'activateur du plasminog~ne (PAl), complexes thrombine-antithrombine (TAT), et activateur tissulaire du plasminog~ne (t-PA). Apr6s leur sacrifice, une etude anatomopathologique des animaux a et~ realisee & la recherche de signes de coagulopathie intravasculaire diss~min~e (CIVD). Les resultats (moyenne _+SE) ont ~te compares par analyse de variance. R~sultats: Par rapport au groupe contrSle, I'administration de LPS a entraine une diminution importante (-42%, p<0,05) de la pression art~rielle moyenne, des resistances vasculaires systemiques (-28%, p<0,05) et de rindex cardiaque (-53%, p<0,05), ainsi qu'une diminution du rapport
PaO2/FiO2 (de 456 _+20 en base & 323 _+61 & la cinquieme heure, p<0,05). L'administration de L-NAME a permis de normaliser la pression art~rielle moyenne, au prix d'une augmentation majeure des resistances vasculaires syst6miques (+82%, p<0,05 et d'une chute de I'index cardiaque (-80%, p<0,05) et de ia d~livrance en oxyg~ne (-66%, p<0,05), et d'une aggravation du rapport PaO2/FiO2 (236 + 17 la cinquieme heure). Ces anomalies s'accompagnaient d'une augmentation de I'extraction p~riph~rique de I'oxygene (+70%), mais aussi d'une aggravation de I'hyperlactatemie observ~e pour le groupe sepsis. En revanche, les manifestations biologiques de CIVD, apparues180 min apr~s I'administration du LPS, n'ont pas ~t~ aggrav6es par le L-NAME. II etait observe une diminution des plaquettes (-60%, p<0,05), du fibrinog~ne (-56%, p<0,05), du TP (-50%), des facteurs de la prothrombinoformation et une augmentation des complexes TAT (xl0 & la cinqui~me heure). D'autre part, il existait des modifications de la fibrinolyse: une ~l~vation precoce et importante du t-PA (& la deuxi~me heure), suivie d'une augmentation retard6e de I'activit6 du PAl (x6 a la cinqui~me heure). L'examen anatomopathologique des reins et des poumons montrait la presence de microthromboses diss6minees avec des I~sions plus severes pour le groupe sepsis + L-NAME que pour le groupe sepsis. Discussion: Le traitement par un inhibiteur de !a synth~se du NO aggrave les anomalies h~modynamiques et les param~tres d'oxygenation sur ce module de choc endotoxinique hypokin~tique. Cependant, ce traitement, qui semble aggraver les lesions tissulaires, ne majore pas les anomalies de coagulation qui apparaissent trois heures apr~s I'administration de LPS. References: 1. Julou-Schaeffer Get al. Am J Physiol, 2 5 9: H1038-H1043, 1990 2. Petros A et al. Lancet 3 3 8: 1557-1558, 1991