75e Congrès franc¸ais de médecine interne – Brest, 14, 15 et 16 juin 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A110–A225
CA076
Insulinorésistance de type B en milieu tropical chez une patiente : les infections, une problématique surajoutée
B. Djiba ∗ , B.S. Kane , N. Diack , M. Ndour , N. Diagne , A.C. Ndao , A. Faye , M. Dieng , M. Sow , S. Ndongo , A. Pouye Médecine interne, CHU Aristide Le Dantec, Dakar, Sénégal ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Djiba) Introduction L’insulinorésistance de type B est une forme particulière de diabète caractérisée par une forme extrême d’insulinorésistance et par la présence d’anticorps anti-récepteurs de l’insuline. Il s’agit d’une affection peu décrite et qui s’associe à d’autres maladies auto-immunes avec la maladie lupique en tête de fil. Il s’agit d’affection exposant à de multiples complications infectieuses en particulier pouvant être mortelles. Nous rapportons l’observation dune patiente suivie pour une insulinorésistance de type B avec de multiples complications infectieuses. Observation Il s’agit d’une patiente née en 1984, une geste, un pare avec accouchement d’un mort né, suivie pour un diabète étiqueté type 1 avec anticorps anti-GAD et anti-IA2 négatifs sous insulinothérapie. Sa soeur était suivie pour une polyarthrite rhumatoïde. Le diagnostic d’une insulinorésistance de type B a été posé devant la nécessité d’utiliser de fortes doses d’insuline allant jusqu’à 500 UI/jour, la positivité des anticorps anti-récepteurs de l’insuline. Le diagnostic d’insulinorésistance de type B survenait sur terrain de néphropathie lupique, associé à un syndrome des anticorps anti-phospholipides. Les anticorps anti-CCP2 étaient par ailleurs positifs chez la patiente. Sur le plan thérapeutique, elle a bénéficié d’un traitement à base de cyclophosphamide à raison de 4 bolus en raison de son insulinorésistance et de sa néphropathie lupique, d’une insulinothérapie à très fortes doses. Par ailleurs, elle était sous corticothérapie associée au traitement adjuvant et sous antiagrégants plaquettaires. L’évolution a été marquée par la survenue de multiples complications infectieuses dont une infection urinaire à E. coli, une pneumopathie tuberculeuse à Mycobacterium tuberculosis sur laquelle s’est greffée une pneumopathie dyspnéisante sans germes identifiés ayant bien évolué sous association amoxicilline acide–clavulanique. L’évolution était défavorable après un an de suivi dans un contexte d’altération profonde de l’état général et d’un état septique. Discussion L’insulinorésistance de type B reste très peu décrite dans la littérature, elle nécessite le plus souvent de très fortes doses d’insuline. Elle se caractérise par son association à d’autres maladies auto-immunes (néphropathie lupique, syndrome des anticorps antiphospholipides) et la nécessité d’utiliser un traitement immunosuppresseur majeur. Cette association reste un facteur majeur pouvant exposer les patients aux nombreuses complications en particulier infectieuses pouvant être mortelles. Conclusion L’insulinorésistance de type B est une pathologie rare et peu décrite. Son caractère auto-immun, son association à d’autres maladies auto-immunes, son traitement immunosuprésseur majeur exposent à de multiples complications surtout infectieuses. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Zhang S. et al. Clin Rheumatology 2013;32(2):181. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.194 CA077
Adénome de Conn : à propos de 5 cas
M. Mejri ∗ , N. Bousetta , S. Sayhi , I. Gharsallah , L. Metoui , R. Dhahri , B. Louzir , F. Laajili , S. Othmani Médecine interne, hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie
A147
∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail : mej
[email protected] (M. Mejri)
Introduction L’adénome de Conn représente l’étiologie la plus fréquente de l’hyperaldostéronisme primaire. Il s’agit d’une tumeur bénigne de la surrénale responsable d’une sécrétion unilatérale d’aldostérone mesurant en règle moins de 30 mm. C’est une cause rare et parfois grave d’HTA, mais potentiellement curable et réversible. Le but du travail est de déterminer son profil clinique, paraclinique et thérapeutique à la lumière d’une série de cas. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective réalisée sur une période de 3 ans (2013–2016) incluant les dossiers des patients hospitalisés dans un service de médecine interne et présentant un adénome de Conn. Résultats Cinq cas étaient colligés. Il s’agissait de 2 hommes et 3 femmes d’âge moyen de 46 ans (26–58 ans). Les signes révélateurs étaient une hypertension artérielle (HTA) et une hypokaliémie (1,6–3,2 mmol/L) dans tous les cas. L’HTA était paroxystique dans 1 cas et classée grade 3 dans 1 cas. Elle était compliquée de cardiopathie dans 2 cas et de néphropathie dans 1 cas. Elle était résistante au traitement médical dans 1cas. Le rapport aldostérone/rénine était élevé chez tous les patients. Le scanner abdominal mettait en évidence l’adénome surrénalien dans tous les cas. Tous les patients avaient rec¸u un traitement antihypertenseur (3 antihypertenseurs en moyenne dont un anti-aldostérone). Un patient était traité chirurgicalement (surrénalectomie unilatérale) devant une HTA sévère résistante au traitement médical. L’évolution était favorable dans tous les cas. Discussion L’adénome de Conn peut exister même en l’absence d’hypertention artérielle (HTA) ou d’hypokaliémie, précocement reconnu au stade « incidentalome » radiologique ou biologique, ce qui n’a pas été décrit dans notre série. Des valeurs paradoxalement normales de l’aldostérone plasmatique en situation de rénine ou d’activité rénine plasmatique basses, d’hypokaliémie, suffisent à évoquer l’HAP, mieux affirmé par l’accroissement du rapport aldostérone/ARP. La tomodensitométrie (TDM) en coupes fines constitue la seule exploration morphologique indispensable. Les examens spécialisés (scintigraphie à l’iodocholestérol sous freinage, prélèvements veineux dans l’effluent) n’ont d’intérêt que pour les patients susceptibles de relever de la chirurgie. L’intervention chirurgicale est à recommander particulièrement en cas d’HTA ou d’hypokaliémie médicalement non contrôlées, en cas d’intolérance au traitement, particulièrement dans le sexe masculin. Conclusion L’adénome de Conn doit être recherché non seulement devant l’association d’HTA-hypokaliémie, mais aussi devant une HTA résistante à la thérapeutique. La prise en charge spécialisée et multidisciplinaire permet souvent la guérison. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.195 CA078
Ne pas s’arrêter aux préjugés
S. Robin ∗ , E. Pasquier , L. De Saint Martin Médecine interne, CHRU de la Cavale-Blanche, Brest, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : robin
[email protected] (S. Robin) Introduction Les symptômes neurologiques sont des motifs fréquents de consultation. Un diagnostic doit être posé pour permettre une prise en charge adaptée. Devant un syndrome cérébelleux chez un patient présentant une intoxication éthylique, un bilan exhaustif doit être conduit pour ne pas méconnaître une étiologie autre ou surajoutée. Observation Un homme de 55 ans est adressé en consultation de médecine interne en 2014 pour découverte d’une thyroïdite de Hashimoto – anticorps anti-TPO positifs, supplémentation par lévothyroxine 100 g permettant d’obtenir une TSH normale.