11e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2016 / Revue française d’allergologie 56 (2016) 304–314 Méthodes Nous avons mené une étude descriptive de 1996 à 2015, dans le service d’allergologie de l’hôpital Arnaud-de-Villeneuve au CHU de Montpellier. Six cent trente-cinq patients ayant présenté au moins une réaction aux AINS pendant l’enfance et ayant été explorés par test de provocation oral ont été inclus. Notre critère de jugement principal était le pourcentage de patients répondant aux critères des groupes de la classification ENDA de référence [3]. Résultats L’HS aux AINS a été diagnostiquée chez 107 patients sur 635 (17 %). Dans ce groupe de patients hypersensibles aux AINS, 43 patients (40 %) n’ont pas pu être classés dans la classification ENDA [3]. La plupart de ces patients divergeaient des groupes de la classification ENDA de part leurs manifestations cliniques et la pathologie sous-jacente (asthme, urticaire chronique). Les facteurs de risque d’HS aux AINS retrouvés étaient : l’atopie, la rhinoconjonctivite allergique et l’urticaire chronique. Conclusion À la lumière de ces résultats, nous avons proposé une nouvelle classification d’HS aux AINS pédiatrique incluant les cofacteurs tels que l’allergie alimentaire et l’activité physique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Références [1] Blanca-Lopez, et al. Hypersensitivity to non-steroidal anti-inflammatory drugs in children and adolescents: cross-intolerance reactions. JIACI 2015;25(4):259–69. [2] Caimmi S, et al. How can we better classify NSAID hypersensitivity reactions? – Validation from a large database. Int Arch Allergy Immunol 2012;159:306–12. [3] Kowalski ML, et al. Classification and practical approach to the diagnosis and management of hypersensitivity to non steroidal anti-inflammatory drugs. Allergy 2013;68(10):1219–32. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2016.02.130 Médi-03
Intérêt de la répétition des tests pour le diagnostic des hypersensibilités immédiates allergiques (HSIA) au médicament
L. Bottlaender ∗ , A. Nosbaum , F. Hacard , J.F. Nicolas , F. Berard Service d’immunologie et d’allergologie, centre hospitalier Lyon Sud, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Bottlaender) Introduction Le groupe ENDA conseille de retester les patients ayant présenté une réaction d’hypersensibilité immédiate au médicament et un bilan allergologique initial négatif, incluant un test de provocation, ceci étant mis en rapport avec une perte de sensibilisation. Notre objectif était d’évaluer le délai d’apparition de ce phénomène afin de ne pas méconnaitre d’authentiques HSIA médicamenteuses. Méthodes Nous avons analysé des patients, ayant présenté une réaction d’hypersensibilité immédiate à un médicament. Leur réaction datait au moins de 3 mois et le bilan allergologique initial était négatif (prick et IDR) avec un rappel médicamenteux (challenge à 1/10e de la dose thérapeutique) bien toléré. Les tests cutanés étaient systématiquement répétés entre 3 et 12 semaines après et étaient positifs (prick ou IDR). Résultats Neuf patients ont été inclus de 2013 à 2015. Le délai écoulé entre les accidents et la réalisation des premières explorations allergologiques était en moyenne de 3,9 ans (5 mois à 11 ans). Les accidents étaient majoritairement sévères dans 56 % des cas (> grade 2 selon Ring et Messmer). Lors de la seconde série de tests, le prick-test (6/9) ou les IDR (3/9) au médicament étaient positifs permettant de diagnostiquer une HSIA. Les médicaments responsables étaient l’amoxicilline (n = 6), la pristinamycine (n = 1), l’iomeprol (n = 1) et la carboplatine (n = 1). Discussion La perte de sensibilité ou la négativation des tests cutanés est rapportée dans l’histoire naturelle des HSIA aux pénicillines. Ce phénomène concerne également d’autres molécules. Des tests répétés, considérés comme un « booster », semblent aider pour la mise en évidence d’IgE spécifiques du médicament, par resensibilisation. Une sensibilisation active lors de la premiere série de tests ne peut néanmoins pas être éliminée.
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Conclusion Cette série montre l’importance de répéter les tests allergologiques surtout lorsque que les accidents datent de plus de 5 mois. Les perspectives de ce travail sont de réaliser une étude prospective pour confirmer ces données et déterminer la fréquence de ce phénomène de resensibilisation au sein d’une cohorte franc¸aise. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2016.02.131 Médi-04
Hypersensibilité immédiate aux quinolones : intérêt du test de provocation orale (TPO) à la ciprofloxacine
S. Jilani ∗ , C. Metz-Favre , L. Guenard , N. Khayath , F. De Blay Pôle de pathologie thoracique, CHRU de Strasbourg, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Jilani) Introduction La prévalence des hypersensibilités immédiates (HSI) aux quinolones augmente. Dérivés de synthèse chimique de la quinoléine [1], elles ont une structure moléculaire identique, à l’origine d’une contre-indication de classe en cas d’allergie [2]. Or le spectre large des quinolones et leur bonne distribution tissulaire en font des antibiotiques de choix. Leur éviction est problématique. Objectif Déterminer la tolérance de la ciprofloxacine chez des patients ayant présenté une HSI à une quinolone autre que la ciprofloxacine. Méthodes De mars 2009 à décembre 2015, 17 patients présentant une HSI à une quinolone autre que la ciprofloxacine ont été inclus. Les critères diagnostiques reposaient sur une clinique typique confirmée dans 5 cas par un TPO positif et dans 3 cas par des tests cutanés positifs (critères EAACI) : 2 cas levofloxacine en IDR à 0,0005 mg/mL et 0,05 mg/mL et 1 cas moxifloxacine en IDR à 0,016 mg/mL. Huit patients avaient présenté une anaphylaxie grade III, 7 grade II, 2 grade I. On note des prises antérieures potentiellement sensibilisantes d’une quinolone chez 7 d’entre eux. Le TPO à la ciprofloxacine a été mené jusqu’à une dose unitaire de 500 mg si l’IDR était négative à 0,02 mg/mL. Résultats Tous les patients ont accepté le TPO ciprofloxacine et toléré une dose cumulée d’au moins 700 mg. Ils avaient tous présenté une HSI à une fluoroquinolone : 7 à la levofloxacine, 9 à la moxifloxacine, 1 à l’ofloxacine. Conclusion Bien que leur structure de base soit identique, laissant supposer des réactivités croisées, chez des patients ayant présenté une allergie, même sévère, à une quinolone autre que la ciprofloxacine, nous avons pu prouver que cette molécule est bien tolérée. Un TPO doit être envisagé pour proposer une alternative thérapeutique et ne pas exclure cette classe. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Références [1] Faure S. Les quinolones et fluoroquinolones. Act Pharm 2008. [2] Manfredi M, et al. Detection of specific IgE to quinolones. JACI 2004. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2016.02.132 Médi-05
Hypersensibilité immédiate allergique (HSIA) aux béta-lactamines : existe-t-il une corrélation entre le profil de réactivité croisée et la classification chimique des béta-lactamines ?
F. Delcroix ∗ , A. Nosbaum , F. Hacard , F. Berard Service d’immunologie, CHU Lyon Sud et allergologie clinique, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Delcroix) Introduction Une nouvelle classification chimique des béta-lactamines – ou dendrogramme – est proposée par l’institut de biologie et de chimie des protéines (Lyon) se basant sur la structure chimique en 3D des béta-lactamines .L’intérêt pratique de cette classification n’est actuellement pas connu. Par ailleurs, la recherche d’allergie croisée en cas d’HSIA à une béta-lactamine repose actuellement sur la réalisation de tests cutanés, avec une batterie de 17 molécules.