90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 S185
de cette étude était d’évaluer si la cimentation d’une CDM, sans armature de soutien, n’entraînait pas de surcroît de descellements à moyen terme. Les objectifs secondaires étaient de confirmer l’efficacité dans la prévention des luxations chez des sujets à haut risque, et d’évaluer les résultats fonctionnels de l’implant SaturneTM . Patients et méthode Soixante-seize patients (78 hanches) opérés d’une CDM cimentée (SaturneTM ) sans armature de soutien, par voie postéro-latérale, ont été inclus dans cette étude rétrospective monocentrique. L’âge moyen était de 80,6 ans (40–102), le score ASA moyen était de 2,3 et 90,2 % des patients avaient au moins un facteur de risque majeur de luxation. Les principales indications étaient une coxarthrose avec ostéoporose (29,5 %), une reprise de prothèse totale de hanche (RPTH) pour instabilité (24,4 %) ou pour descellement (12,8 %), une fracture du col fémoral (15,4 %), un déplacement secondaire de matériel d’ostéosynthèse (11,5 %). Une évaluation radio-clinique a été réalisée à 3 et 12 mois, puis tous les 2 ans. Le critère de jugement principal était le taux de révisions pour descellement aseptique. La survenue de luxation, le taux d’infection et le score PMA étaient également relevés. Résultats Au recul moyen de 3,6 ans (0–8,2), 4 (5,3 %) patients ont été perdus de vue et 32 (42,1 %) étaient décédés. Il y a eu 1 descellement aseptique (1,3 %) et il n’est survenu aucun épisode de luxation. Il y a eu 2 RPTH pour infection. Le PMA postopératoire moyen était de 15,4 (9–18). Discussion Le taux de descellement est nettement inférieur aux taux moyens des implants rétentifs (8–10 % environ), et le taux de luxation est nul, malgré de nombreux facteurs de risque. Nos résultats à moyen terme sont similaires à ceux des CDM cimentées avec armature de soutien, et à ceux des CDM impactées. Le recul de cette étude est limité du fait d’un taux de décès important (42,1 %) qui est lié aux caractéristiques de la population (âge, comorbidités. . .). Ces patients sont représentatifs des patients chez qui ce type d’implants peut être indiqué. Conclusion Une armature de soutien n’est pas toujours indispensable en cas d’implantation d’une CDM cimentée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.113 157
Analyse de l’usure quantitative et qualitative à long terme de la prothèse totale de hanche double mobilité – étude des explants
Bertrand Boyer ∗ , Thomas Néri , Jean Geringer , Alexandre Di Iorio , Rémi Philippot , Frédéric Farizon CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, avenue Raimond, 42055 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Boyer) Introduction La relation entre le descellement cotyloïdien et l’usure annuelle de la prothèse de type Charnley a été démontrée. Cette assertion fut appliquée à la prothèse totale double mobilité, au motif que celle-ci utilisait le même matériau. Nous proposons de tester cette hypothèse par l’analyse des explants puis de définir les caractéristiques quantitatives et qualitatives de l’usure de l’insert double mobilité. Matériel et méthode Trente et un explants de plus de 15 ans d’implantation ont été sélectionnés parmi les explants double mobilité de première génération avec l’intégralité des données cliniques, radiologiques et des matériaux. La cartographie tridimensionnelle par scanner à lumière verte (Zfx) a permis d’obtenir les données quantitatives d’usure interne, externe et de collerette avec une précision micrométrique + chaque explant mesuré fut également représenté en 3D par échelle de chaleur pour repérer les zones de perte et de gain de matière.
Résultats Le volume d’usure n’était pas corrélé significativement à la durée d’implantation. La médiane d’usure annuelle a néanmoins été définie à 40 mm3 /an (15–92). Aucun paramètre n’a eu d’incidence significative sur le volume d’usure. Aucun lien n’a pu être établi entre le descellement aseptique cotyloïdien et le volume d’usure. Plusieurs profils 3D d’usure ont été retrouvés et une répartition différente entre l’usure externe, interne et de la collerette a été constatée. Discussion La notion d’usure annuelle moyenne n’a pas pu s’appliquer à la double mobilité + la notion de moyenne annuelle médiane, plus faible pour la double mobilité que pour les cupules sans ciment utilisant le polyéthylène semblerait plus adaptée mais de nombreux facteurs de pondération restent à définir pour la double mobilité, contrairement aux prothèses classiques. La population d’explants était relativement disparate en termes d’usure quantitative mais aussi qualitative. Conclusion L’usure d’un insert double mobilité était différente de celle d’un insert de type Charnley, autant quantitativement que qualitativement, et la relation entre le descellement et l’usure n’a pas pu être mise en évidence. La fixation secondaire des cupules métalliques double mobilité de première génération pourrait être le facteur déterminant sur la survie à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.114 158
Intérêt de l’analyse radiologique dans l’usure des prothèses de hanche double mobilité – apport de l’analyse d’explants
Thomas Neri ∗ , Bertrand Boyer , Jean Geringer , Remi Philippot , Frédéric Farizon CHU Saint-Étienne, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Neri) Introduction Un des inconvénients de l’utilisation des PTH double mobilité, est l’usure de l’insert mobile en ultra-high molecular weight polyethylene (UHMWPE). Souvent détectée tardivement à travers ses complications, descellement aseptique (DA) ou luxation intra-prothétique (LIP), l’usure de l’insert reste difficilement évaluable. Aucune étude n’a analysé la pertinence de l’évaluation radiologique simple sur la quantification de l’usure. Notre objectif était d’évaluer, grâce à l’analyse d’explants, s’il existait une corrélation entre l’usure volumétrique de l’insert et l’enfoncement de la tête sur des radiographies standard de hanche. Matériel et méthode À partir d’arthroplasties totales de hanche de première intention avec cupules double mobilité effectuées entre janvier 1985 et décembre 1998, nous avons analysé 30 inserts en UHMWPE de plus de 15 ans, explantés pour DA. Ont été exclus tous les explants présentant une LIP, car cette dernière rendait les radiographies ininterprétables. Pour chaque explant, les dernières radiographies de hanche de face et de profil, avant explantation, ont été analysées en recherchant un enfoncement de la tête par rapport à la cupule (pénétration linéaire). Avec un scanner surfacique fonctionnant selon la méthode des franges nous avons mesuré quantitativement l’usure globale, l’usure interne et l’usure externe de l’insert, ainsi que le décalage du centre de la tête au sein de l’insert par rapport à sa position native. Résultats Il n’existait aucune corrélation statistiquement significative entre la pénétration linéaire radiologique de la tête au sein du cotyle et le volume d’usure globale de l’insert. Cela semble du au caractère tridimensionnel de l’usure et au positionnement aléatoire de l’insert lors de la radiographie. Il existait une corrélation statistiquement significative entre le décalage du centre de la tête
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et l’usure interne (p = 0,045) ainsi que l’usure globale (p < 0,001) de l’insert. Néanmoins, le décalage de centre de la tête n’était pas corrélé à l’usure externe de l’insert (p = 0,386). Discussion Les radiographies simples de hanche ne permettent pas d’évaluer l’usure de l’insert des PTH double mobilité. Conclusion Avec l’apport de l’imagerie tridimensionnelle, l’évaluation du décalage du centre de tête, devrait permettre d’estimer le niveau d’usure globale de l’insert. Cette mesure pourrait constituer une aide à l’anticipation d’une éventuelle chirurgie de révision en ciblant les patients potentiellement à risque de complications liées à l’usure. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.115 159
Rétention dans les inserts double mobilité – compréhension du mécanisme d’usure
Thomas Neri ∗ , Bertrand Boyer , Jean Geringer , Remi Philippot , Frédéric Farizon CHU Saint-Étienne, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Neri) Introduction L’usure de la collerette de rétention des inserts mobile en ultra-high molecular weight polyethylene (UHMWPE), peut être à l’origine, si elle est importante, d’une complication rare et spécifique des prothèses de hanche (PTH) double mobilité - la luxation intra-prothétique (LIP). De nombreuses hypothèses existent sur le mécanisme de cette usure, mais aucune étude ne les a démontrées. En comparant deux populations d’explants, avec et sans LIP, notre objectif était d’évaluer l’usure de la collerette de rétention d’un insert afin d’en comprendre le mécanisme d’usure. Matériel et méthode À partir d’une banque d’explants de PTH double mobilité, ont été inclus 71 inserts en UHMWPE. Ils étaient répartis en deux groupes - 41 inserts avec LIP et 30 inserts sans LIP. Afin de mesurer quantitativement l’usure de cette zone de rétention, non accessible aux techniques de mesure tridimensionnelle standard, un scanner surfacique fonctionnant selon la méthode des franges a été utilisé. La collerette de rétention a été divisée en deux parties, la partie externe, en regard du col prothétique et la partie interne en regard de la tête. Résultats Un insert ayant présenté une LIP, présentait une usure totale de la collerette de rétention avoisinant en moyenne les 41, 3 % [33 + 49 + IC95 %]. L’usure totale de la collerette des inserts ayant présenté une LIP était significativement supérieure à celle des explants sans LIP. La différence d’usure médiane en pourcentage d’usure entre les 2 groupes était de 24,25 [10,30 + 37 + IC95 %]. De même, avec une différence d’usure médiane de 31,80 % [14,51 + 48,19 + IC95 %], l’usure externe de la collerette des inserts ayant présenté une LIP était significativement supérieure à celle des explants sans LIP. Il en était de même pour l’usure interne de la collerette avec une différence d’usure médiane moindre de 15,55 % [6,49 + 25,40 + IC95 %]. Comparativement, l’usure externe était plus importante que l’usure interne + cela dans les 2 groupes (p < 0,05). Discussion Notre étude a permis, grâce à l’analyse d’explants, de montrer que le mécanisme de survenue des LIP était lié à une usure de la collerette de rétention et principalement de sa partie externe. Conclusion L’usure de la rétention dans les inserts double mobilité semble donc être liée à son contact avec le col prothétique. L’optimisation de cette interface a déjà permis et permettra encore d’améliorer la survie de ces inserts. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.116
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La luxation précoce de la double mobilité est rare mais existe – comment le traiter ?
Philippe Hernigou ∗ , Isaac Guisoou , Tarek Nana , Yasuhiro Homma 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Hernigou) Introduction L’usage de la double mobilité a réduit singulièrement le nombre de luxation postopératoire. Néanmoins, elle ne l’a pas éliminé totalement, en particulier chez les patients à haut risque (malade neurologique, atrophie musculaire. . .). Ce constat a été fait dans plusieurs séries, mais aucune publication n’a par contre rapporté le moyen de traiter la luxation récidivante d’une double mobilité. Matériel et méthode Entre 2010 et 2015, 48 luxations de prothèse ont été observées sur des implants à double mobilité. Ces luxations étaient toutes survenues sur des hanches à haut risque - reprises multiples de prothèse totale de hanche, malades neurologiques, fracture du col du fémur chez des patients très âgés. Le traitement a été dans un premier temps une réduction orthopédique de la luxation qui s’était produite dans tous les cas entre le métal back et la grande courbure du polyéthylène. La réduction orthopédique a été possible, sauf 5 fois où le noyau de polyéthylène s’est séparé de la tête fémorale au cours de la manœuvre de réduction. Par contre, 40 (83 %) patients ont présenté une luxation récidivante. Résultats Le traitement de ces luxations récidivantes s’est fait soit par un changement de la double mobilité, soit par une cotyle rétentif. L’étude précise le résultat de ces deux attitudes, avec un recul postopératoire de 2 ans. Pour les 14 patients qui ont été repris par un changement de leur double mobilité par une autre double mobilité en palliant d’erreur technique éventuelle de positionnement, 9 sur 14 (64 %) ont eu une récidive de la luxation nécessitant une reprise itérative utilisant une cotyle rétentif qui a supprimé toute nouvelle luxation postopératoire. Pour les 26 autres patients réopérés d’emblée avec une cotyle rétentif, il n’a pas été observé de luxation récidivante. Discussion et conclusion La luxation postopératoire est rare lorsqu’un implant à double mobilité est utilisé. Lorsqu’elle survient, elle expose à la luxation récidivante entre le métal back et la grande courbure du polyéthylène, sans doute en raison de l’insuffisance musculaire. S’il y a luxation récidivante, le traitement doit s’orienter plutôt vers une reprise avec une cotyle de type rétentif ou contraint. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.117 161
La luxation intra-prothétique – fossile de l’historique de la double mobilité ? Réponse des explants
Bertrand Boyer ∗ , Thomas Neri , Jean Geringer , Rémi Philippot , Alexandre Di Iorio , Frédéric Farizon CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, avenue Raimond, 42055 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Boyer) Introduction Le terme de luxation intra-prothétique (LIP) a été utilisé par Gilles Bousquet pour définir la complication spécifique de dissociation entre la tête fémorale et l’insert double mobilité. L’absence de cas de LIP à 15 ans suite à diverses modifications autorise-t-elle à considérer la disparition de cette complication ? Matériel et méthode Quatre-vingt-dix-sept pour cent explants issus de 3 populations distinctes (LIP, inserts de plus de 15 ans d’implantation sans LIP et inserts récents, c’est-à-dire avec modi-