e104 a Laboratoire TheREx, TIMC-IMAG, CNRS-Université Grenoble Alpes, Grenoble, France b Laboratoire de Parasitologie-Mycologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Cornet)
Introduction L’identification de nouvelles cibles pour le développement de thérapies antifongiques efficaces et non toxiques pour les cellules humaines reste un défi majeur. De plus, la paroi et la membrane fongique constituent des obstacles à l’internalisation de molécules inhibitrices. Nous avons développé à partir du facteur de transcription ZEBRA du virus Epstein-Barr un peptide de pénétration cellulaire nommé MD. Nous avons montré précédemment que MD était capable de traverser la membrane cellulaire des cellules eucaryotes et de favoriser l’internalisation de molécules cargos auxquelles il était fusionné [1]. ´ tude Montrer que le peptide MD possède la capaObjectifs de l’e cité de traverser la paroi et la membrane de Candida albicans et qu’il permet de véhiculer efficacement des protéines dans le cytoplasme. ´ thodes Des protéines recombinantes, contenant la séquence de Me pénétration cellulaire fusionnée à la protéine reportrice eGFP, ont été produites dans un système procaryote et ensuite purifiées par chromatographie d’affinité. L’internalisation dans C. albicans a été vérifiée par microscopie confocale et la cinétique a été analysée par FACS. Après internalisation des protéines recombinantes, la viabilité cellulaire a été évaluée par des mesures de CFU et OD600 nm. ´ sultats L’analyse par microscopie confocale démontre que le Re peptide MD est capable de traverser la paroi et la membrane cellulaire et de transférer la protéine eGFP dans le cytoplasme de la levure. Le processus d’internalisation est concentration — et temps — dépendant. Après 2 heures d’incubation avec les protéines recombinantes, environ 70 % des levures apparaissent et la fluorescence est détectée jusqu’au centre du cytoplasme. Aucun effet toxique n’est associé au processus d’internalisation [2]. Conclusion Le peptide MD représente un nouveau système de vectorisation de protéines dans C. albicans. Les résultats obtenus ouvrent de nouveaux champs d’investigation pour l’utilisation de ce système dans la validation de nouvelles stratégies thérapeutiques ainsi que pour des analyses fonctionnelles de la pathogénicité de C. albicans. ´ claration d’inte ´ re ˆ ts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaraDe tion de conflits d’intérêts. ´ fe ´ rences Re [1] Rothe R, Liguori L, Villegas-Mendez A, Marques B, Grunwald D, Drouet E, et al. Characterization of the cell-penetrating properties of the Epstein-Barr virus ZEBRA trans-activator. J Biol Chem 2010;285:20224—33. [2] Marchione R, Daydé D, Lenormand J-L, Cornet M. ZEBRA cellpenetrating peptide as an efficient delivery system in Candida albicans. Biotechnol J 2014;9:1088—94. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.02.021
Communications libres
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Un modèle d’étude de l’évolution de l’écologie fongique dans les centres hospitaliers Vincent Madelain *, Cécile Angebault, Servane Berthier, Marie-Elisabeth Bougnoux Unité de Parasitologie-Mycologie, Service de Microbiologie, Hôpital Necker-Enfants—Malades, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Madelain)
Compte rendu de congrès/Proceeding of congress Contexte Dans les établissements hospitaliers spécialisés dans la prise en charge des patients (pts) immunodéprimés, un grand nombre de pts reçoive des traitements antifongiques. La question de l’impact à l’échelle du centre hospitalier de cette utilisation sur la sélection d’espèces et souches résistantes chez les pts hospitalisés se pose dans le contexte de rationalisation d’usage des antiinfectieux. ´ thodes Afin d’étudier l’évolution de l’écologie fongique et des Me CMIs des souches de champignons isolées chez les pts hospitalisés à l’hôpital Necker-Enfants—Malades, nous avons réalisé une étude rétrospective basée sur le recueil exhaustif des souches (levures et filamenteux) isolées et de leurs CMIs aux antifongiques (ATFs), respectivement sur les périodes 2007—12 et 2007—13. Les consommations par service de 4 ATFs : voriconazole IV (VOR), caspofungine (CAS), micafungine (MIC) et amphotéricine B liposomale (AmBL) ont été analysées. La description de l’écologie fongique a été réalisée par la comparaison de la distribution des espèces de Candida entre services et entre les périodes 2007—09 et 2010—12, par le test de Pearson. L’évolution des CMIs a été envisagée par régression linéaire univariée, et la proportion de souches résistantes ou intermédiaires, définies par les breakpoints de l’EUCAST 2014, par le test de Cochran-Armitage. Enfin, la recherche d’un lien entre la consommation et la valeur de CMI moyenne par espèce a été réalisée par le test du coefficient de corrélation de Pearson. ´ sultats Candida albicans reste l’espèce la plus fréquemment Re isolée. Cependant sa proportion tend à diminuer entre les 2 périodes étudiées. La distribution des espèces de Candida est significativement différente ( p < 10 4) d’un service à l’autre. Aucune augmentation des CMIs de l’AmBL et des azolés n’a été mise en évidence pour les différentes espèces de Candida. En revanche, les CMIs de la CAS et de la MIC augmentent significativement sur la période 2010— 13 pour C. albicans ( p < 10 5 et p < 10 5), C. glabrata ( p < 10 4 et p < 10 5) et C. tropicalis ( p = 0,025 et p = 0,023). Concernant A. fumigatus, aucune élévation des CMIs n’était significative pour les azolés et les échinocandines. En revanche, une diminution des CMIs de l’AmBL est observée ( p < 10 5). Sur le plan de la consommation des ATFs, le nombre de pts traités par AmBL reste stable, celui par VOR et échinocandines augmente. Les corrélations entre la consommation et les CMIs d’ATFs étaient non significatives à l’exception de la MIC ( p = 10 4) pour C. albicans. Conclusion Cette étude a permis d’envisager largement les tendances épidémiologiques fongiques au sein du groupe hospitalier. Si pour A. fumigatus les CMI restent stables, maintenant une très grande majorité de souches sensibles aux ATFs, l’augmentation modérée mais constante des CMIs aux échinocandines retrouvées chez différentes espèces de Candida, dont C. albicans, est plus préoccupante. ´ claration d’inte ´ re ˆ ts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaraDe tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.02.022 22
Intérêt du dosage des ß-(1,3)-Dglucanes dans le diagnostic des infections fongiques invasives à levures en néonatalogie Marjorie Cornu a,*, Sabrina Goudjil b, Guy Kongolo b, Taieb Chouaki c, Boualem Sendid a a Laboratoire de Parasitologie-Mycologie, CHRU de Lille, Lille, France b Unité de Soins Intensifs du Nouveau-né, Amiens, France c Laboratoire de Parasitologie-Mycologie, CHU d’Amiens, Amiens, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Cornu)
Compte rendu de congrès/Proceeding of congress
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Introduction Les levuroses invasives sont des infections graves et difficiles à diagnostiquer chez le nouveau-né. Les signes cliniques ne sont pas spécifiques et le rendement des hémocultures est très faible. Le dosage des ß-(1,3)-D-glucanes (BDG) sériques constitue un marqueur intéressant pour le diagnostic des infections fongiques invasives de l’adulte. Notre objectif était d’évaluer les performances diagnostiques de ce test dans les levuroses invasives néonatales et son apport dans le suivi thérapeutique. ´ thodes Une étude rétrospective a été réalisée dans Patients et me le service de néonatalogie du CHU d’Amiens de février 2012 à février 2014. ´ sultats Quarante-sept nouveau-nés (33 garçons, 14 filles) d’âge Re gestationnel médian de 30 (27 ; 31) semaines et de poids de naissance médian de 1200 (968 ; 1700) grammes ont été inclus et répartis en 3 groupes : 21 nouveau-nés témoins (groupe CTRL), 20 nouveau-nés ayant une levurose probable (groupe PB) (13 candidoses et 7 malassezioses) et 6 nouveau-nés ayant une levurose prouvée (groupe PV) (4 candidoses et 2 malassezioses). Le taux médian de BDG était plus élevé dans le groupe des levuroses invasives (PB + PV) : 149 (85 ; 364) vs le groupe CTRL 39 (20 ; 94) pg/mL ; p < 0,001. Un seuil optimal de 106 pg/mL permettait d’améliorer la spécificité du test à 81 % pour une sensibilité de 61,5 %. Les taux de BDG diminuaient avec le traitement antifongique. La présence d’une bactériémie ou l’intensité de la colonisation ne semblaient pas être des causes de fausse positivité. La détection des BDG dans le liquide céphalorachidien est possible mais son intérêt reste à préciser. Conclusion Nos résultats sont en faveur de l’utilité de la glucanémie dans le diagnostic et le suivi thérapeutique des levuroses invasives néonatales. Cet outil devrait permettre d’identifier précocement les patients justifiant d’un traitement antifongique.
technique Fungitell (Cape Code). Par ailleurs, les investigations mycologiques ciblées (PL, LBA. . .) étaient laissées au libre arbitrage des cliniciens. Les sensibilités, spécificités, valeurs prédictives positives et négatives ont été calculées avec différents seuils de positivité. Un recueil des éventuels facteurs interférant avec le dosage du ß-D-glucane a également été réalisé. ´ sultats obtenus Soixante-trois enfants ont été inclus. Une Re médiane de 4 dosages était disponible pour chaque patient. Quinze IFI probables ou prouvées ont été diagnostiquées. Pour un seuil à 60 pg/mL, sensibilité, spécificité, VPP, VPN du test étaient respectivement de 100 %, 57 %, 26 %, 100 %. Si l’on considère des seuils adaptés à l’âge de l’enfant (seuil à 80 pg/mL pour les moins de 10 ans et > 100 pg/mL pour les plus de 10 ans), les valeurs sont alors respectivement de 87,5 %, 73,1 %, 33,3 %, 97,4 %. La meilleure spécificité étant obtenue en considérant ces seuils adaptés sur 2 sérums consécutifs puisqu’elle atteint alors 90 %. Les cinétiques de dosage de ß-D-glucanes obtenues pour les patients présentant une IFI probable ou prouvée montraient une bonne corrélation avec l’évolution clinique du patient, mais un retard au diagnostic pour la moitié des patients. Conclusion Ce test présente des valeurs de VPN très intéressante chez l’enfant comme ce qui est décrit chez l’adulte. Un moyen d’augmenter la spécificité de ce test est de contrôler le dosage sur un 2e sérum et d’adapter les seuils en fonction de l’âge de l’enfant. De nombreuses causes de fausses positivités sont décrites chez l’adulte et restent à explorer chez l’enfant. Enfin, la cinétique de ce dosage chez l’enfant semble différer de celle de l’adulte avec un retard par rapport aux signes cliniques mais une bonne corrélation avec l’évolution clinique des patients.
´ claration d’inte ´ re ˆ ts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaraDe tion de conflits d’intérêts.
´ claration d’inte ´ re ˆ ts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaraDe tion de conflits d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.02.023
http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.02.024
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Performance du dosage des ß-Dglucanes chez l’enfant en oncohématologie
Performance d’une puce à ADN panfongique pour le diagnostic étiologique des infections fongiques, à partir de prélèvements profonds
Juliette Guitard a,*, Yaye Senghor a, Guy Leverger b, Christophe Hennequin a, Marie Dominique Tabone b a Service de Parasitologie-Mycologie, AP—HP, Hôpital Saint-Antoine, Paris, France b Onco-hémato Pédiatrie, AP—HP, Hôpital Trousseau, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Guitard) ´ tude Les patients d’onco-hématologie sont fortement Objet de l’e à risque de développer des infections fongiques invasives (IFI). En raison des insuffisances du diagnostic direct, la recherche de biomarqueurs, sériques notamment, s’est imposée comme un outil complémentaire essentiel. Des études menées chez l’adulte en onco-hématologie soulignent la forte valeur prédictive négative du test. En revanche, très peu de données sont disponibles chez l’enfant, qui présente par ailleurs des caractéristiques particulières avec notamment des taux de ß-D-glucanes naturellement plus élevés. ´ thodes Il s’agit d’une étude prospective menée de janvier 2013 à Me juin 2014 portant sur des enfants âgés de 3 jours à 17 ans en oncohématologie à l’hôpital Trousseau, Paris et considérés comme à très haut risque d’IFI (chimiothérapie d’induction ou de consolidation dans le cadre du traitement de LA, aplasie médullaire, autogreffe). Les patients ont été classés selon les critères EORTC en IFI prouvée, probable ou possible. Les enfants étaient surveillés par un dosage bi-hebdomadaire d’antigène aspergillaire (Platelia Aspergillus, Biorad). Un dosage de ß-D-glucanes était réalisé de manière hebdomadaire par la
Aurélie Dupuis a,*, Frédéric Dalle b, Alexandre Alanio c, Gilles Quesne a, Servane Berthier a, Cécile Angebault a, Fanny Lanternier d, Olivier Lortholary d, Marie-Elisabeth Bougnoux a a Service de Mycologie—Parasitologie, Hôpital Necker-Enfants— Malades, AP—HP, Paris, France b Service de Mycologie—Parasitologie, Hôpital du Bocage, Dijon, France c Service de Mycologie—Parasitologie, Hôpital Saint-Louis, AP—HP, Paris, France d Service des Maladies Infectieuses, Hôpital Necker-Enfants— Malades, AP—HP, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Dupuis) ´ tude Plusieurs techniques de PCR quantitatives, perObjet de l’e mettant l’amplification d’ADN spécifiques de certaines espèces fongiques (qPCR spécifiques), ont été développées et évaluées dans le cadre du diagnostic des Aspergilloses et des Mucormycoses. Cependant, au cours de la démarche diagnostique d’une infection fongique invasive (IFI), plusieurs étiologies peuvent être suspectées et l’utilisation d’une PCR pan-fongique, afin d’identifier un plus large panel d’espèces fongiques à partir de prélèvements profonds, apparaît nécessaire. ´ thodes Nous avons évalué rétrospectivement la performance Me d’une puce à ADN pan-fongique, permettant la détection de