r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 5 ( 2 0 1 9 ) S103–S151
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.323 F08
Évaluation prospective de RADIAL dans le diagnostic des ataxies récessives
Florian Lamy 1,∗ , Odile Gebus 2 , Mathilde Renaud 3 , Michel Koenig 4 , Jamel Chelly 5 , Christine Tranchant 2 , Mathieu Anheim 2 1 Service de neurologie, CHRU hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg 2 UF6963, service de neurologie, CHRU hôpitaux universitaires Strasbourg, Strasbourg 3 Service de neurologie, hôpitaux de Brabois, Vandœuvre-lès-Nancy, CHU de Nancy 4 Laboratoire de génétique moléculaire, institut universitaire de recherche clinique, Montpellier 5 Médecine translationelle et neurogénétique, IGBMC institut génétique biologie moléculaire cellulaire, Illkirch-Graffenstaden ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : lamyfl
[email protected] (F. Lamy) Introduction Les ataxies cérébelleuses autosomiques récessives (ARCA) regroupent un ensemble de maladies rares, hétérogènes et complexes. Leur diagnostic reste difficile en pratique. Objectifs Ce travail vise à répliquer la validation d’un outil nommé RADIAL, facile à utiliser, sensible et spécifique, d’aide au diagnostic pour le clinicien devant un patient suspect d’avoir une ARCA. Patients et méthodes Cet algorithme a été développé après revue de la littérature de 67 ARCAs et sur l’expérience des investigateurs. La fréquence et la spécificité de 124 caractéristiques cliniques et paracliniques ont été déterminées pour chaque maladie. Ces caractéristiques, comparées à celles des patients, donnent un score qui indique la probabilité qu’une ARCA soit la responsable. L’évaluation de RADIAL, réalisée sur une cohorte de 834 patients d’ARCAs, se poursuit sur une série prospective dont le diagnostic a été confirmé génétiquement. Résultats Dans la cohorte initiale, la sensibilité et la spécificité étaient respectivement de 92 % et 95 % pour les trois scores les plus élevés proposés par l’algorithme. Dans la série prospective, le diagnostic final donné par l’étude génétique (3 AOA2, 2 AVED, 1 SPG7, 3 maladies de Friedreich, 1 xanthomatose cérébro-tendineuse, 1 Niemann Pick de type C et 1 ARCA3) correspondait dans 10/13 cas au score le plus élevé, et dans 2/13 cas à un des 3 scores les plus élevés proposés par RADIAL. Discussion Le séquenc¸age à haut débit apparaît comme une révolution, permettant au premier abord, un diagnostic facile de ces pathologies mais aboutit souvent à un nombre exponentiel de données. Toute la difficulté réside dans la capacité à les interpréter. RADIAL offre une aide diagnostique sur la base de données cliniques et paracliniques, permettant d’orienter les analyses génétiques et faciliter leur interprétation. Conclusion Ces résultats confirment que RADIAL est un outil performant, facile d’utilisation, qui accompagne le clinicien dans sa démarche diagnostique et dans l’interprétation des nouvelles technologies de séquenc¸age génétique. Mots clés RADIAL ; Algorithme ; Ataxie autosomique récessive Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.324
S123
F09
La camptocormie et l’hyposignal bilateral des noyaux gris
Lamia Belkhamsa 1,∗ , S.C.L. Magnouche 2 , S. Makri 3 Neurologie, EHS Ali Ait Idir, Alger Centre, Algérie 2 Neurologie, établissement hospitalier spécialisé neurochirurgie Ali Ait Idir, Alger, Algérie 3 Neurologie, hôpital Ali Ait Idir, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Belkhamsa) 1
Introduction La neuro-dégénérescence par accumulation intracérébrale de fer (NBIA) est une pathologie neurodégénérative héréditaire rare associant cliniquement une atteinte extra-pyramidale, une spasticité, et des troubles cognitifs. La camptocormie est exceptionnelle. Observation B. M. âgée de 18 ans, issue d’un mariage consanguin, a présenté à l’âge de 16 ans des accès de fermeture involontaire des yeux, suivi quatre mois plus tard d’une flexion progressive du tronc à la marche. Des accès de chute lente et réversible de la mâchoire inferieure et de contractures des membres supérieurs, sont apparus une année après. L’examen retrouve une hypomimie faciale, un blépharospasme, une apraxie d’ouverture des yeux, une dystonie oromandibulaire d’ouverture avec apraxie de protrusion de la langue, une dysarthrie, une tête tombante avec accès de dystonie en flexion des membres supérieurs. La station debout et la marche ne sont possibles que lorsque le tronc est maintenu à cause d’une camptocormie sévère. Le bilan biologique retrouve une anémie ferriprive avec ferritinemie basse, de rares accantocytes, un bilan cuprique normal et un taux de CPK normal. L’ENMG : objective une activité musculaire continue aux bras et un tracé myogène à la face. L’IRM des muscles paravertébraux : est normale, l’IRM cérébrale (T2) : montre un hypo signal bilatéral et symétrique du pallidum évoquant un dépôt de FER. Discussion La camptocormie a été rarement décrite au cours des NBIA. Elle est surtout observée dans les myopathies et la maladie de Parkinson. La PKAN est la plus fréquente des NBIA, caractérisée à l’IRM cérébrale (T2) par l’aspect typique mais inconstant d’« œil de tigre ». Chez notre patiente, une confirmation génétique est prévue. La stimulation cérébrale profonde peut être une alternative therapeutique. Conclusion La camptocormie peut être une manifestation précoce des NBIA, ayant un impact important sur le plan fonctionnel. Mots clés NBIA ; Hyposignal des noyaux gris ; Camptocormie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.325 F10
Maladie de Wilson à début tardif : une étude de cohorte rétrospective Christelle Nilles , Nadège Girardot , France Woimant , Aurélia Poujois ∗ CRMR maladie de Wilson et autres maladies rares liées au cuivre, département de neurologie, hôpital Lariboisière, assistance publique-hôpitaux de Paris (AP–HP), Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Poujois) Introduction La maladie de Wilson se manifeste par divers symptômes hépatiques ou extrahépatiques avec un âge moyen de diagnostic de 18,5 ± 11 ans d’après le registre Wilson France. Peu de données existent sur les formes à début tardif.