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88e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique
Objectif.— Déterminer l’incidence des complications thromboemboliques majeures (ETE) chez les patients opérés de PTH ou PTG recevant TXA et un traitement anticoagulant anti-Xa. Patients et méthodes.— Étude prospective indépendante d’une cohorte consécutive mono-opérateur de patients opérés de PTH ou de PTG primaires unilatérales entre 2007 et 2012. Critères d’exclusion : révision de prothèse, fracture récente du fémur, antécédents d’embolie pulmonaire. Interventions : injection peropératoire de TXA (EXACYL, 30 mg/kg IV), suivie de l’administration de fondaparinux (ARIXTRA, 2,5 mg, s/c) ou de rivaroxaban (XARELTO, 10 mg, cp) débutée 6 à 10 heures après la fermeture. Critères d évaluations : suivi prospectif à 3 mois de la mortalité et des ETE suivants : phlébite poplitée ou proximale (examen Doppler avant la sortie), embolie pulmonaire (EP) (CT scan en cas de suspicion), infarctus du myocarde, AVC. Résultats.— Sur 1229 PTH et PTG suivies à 3 mois (1 perdu de vue), 500 ont rec ¸u TXA + fondaparinux et 729 TXA + rivaroxaban. Les 2 groupes sont homogènes. Fait marquant, 42 patients rec ¸oivent avant l’intervention un traitement AVK et 7 autres un duo antiagrégant plaquettaire. Le taux de phlébite poplitée ou proximale est de 0,2 % dans le groupe fondaparinux et de 0 % dans le groupe rivaroxaban. Aucune embolie pulmonaire, aucun ETE artériel, aucun décès — lié à un ETE — à 3 mois. Six patients ont été transfusés. Discussion.— TXA n’augmente pas le taux d’ETE chez les patients opérés de PTH ou PTG qui rec ¸oivent du rivaroxaban pour la thromboprophylaxie veineuse. Dans notre série, l’incidence des ETE est inférieure à celle rapportée dans une série nord-américaine où TXA a été associée à la prise postopératoire d’aspirine ou d’AVK pour la prévention veineuse. Conclusion.— L’administration opératoire de TXA couplée à la prise postopératoire de rivaroxaban, ne majore pas le risque thrombotique chez les patients opérés de PTH ou PTG avec un risque thrombotique élevé. Pour autant, l’innocuité de TXA reste ignorée pour les patients porteurs du risque thrombotique le plus élevé (antécédents d’EP, thrombophylie, score CHADS 2 > 4). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.058 97
Le portage nasal du staphylocoque : prévention du risque
Philippe Chiron ∗ , Étienne Cavaignac , Nicolas Reina Service d’orthopédie-traumatologie, CHU Rangueil, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Le malade reste le principal facteur de risque infectieux au bloc opératoire. 80 % des contaminations sont endogènes. Près de la moitié des infections nosocomiales sont liées à un staphylocoque dont le portage nasal est la source essentielle (27 % de la population) dont 20 % de permanent, 30 % d’intermittent et 50 % de patient qui n’en on jamais soit un malade sur deux qui peut à un moment donné être porteur d’un staphylocoque. Le portage nasal est favorisé par le type caucasien, le type HLA, les hommes jeunes, diabétiques ayant une arthrite rhumatoïde et/ou étant hospitalisés. Le nez favorise ce portage car il est humide, sa réponse immunitaire est faible, facile à atteindre avec les mains, qu’il existe des adhésines et des clumping factor B. Dépister le staphyloccoque avant une intervention a un intérêt évident si l’on tient compte de la fréquence des infections de la possibilité de les détecter simplement et de limiter le risque par une préparation locale préopératoire. Les recommandations de prophylaxie de la SFAR prévoient un changement d’antibiothérapie prophylactique s’il est mis en évidence en préopératoire un staphylocoque résistant à la méticilline. À partir du nez, les plis sont contaminés. La décontamination doit prévoir en préopératoire le nez et les plis. Une série personnelle de 1250 prothèses de hanche qui ont bénéficié d’un prélèvement nasal par écouvillon-
nage 15 jours avant l’intervention a mis en évidence que tous les patients avaient pu être prélevés ce qui montre la possibilité de la technique et que 25,3 % étaient porteurs d’un staphylocoque doré dont 5,6 % d’un staphylocoque résistant à la méticilline. En présence de staphylocoque doré, il a été appliqué de la Mupirocine en pommade (Bactroban) pendant les 5 derniers jours préopératoires + le jour de l’intervention ainsi qu’une toilette des plis par un savon à la Chlorhexidine. Cette série personnelle a conduit à 0 % d’infection postopératoire et pendant les années de suivi avec un recul maximum de trois ans. Discussion.— Le risque opératoire est multiplié par 3 pour un patient porteur, par 1,3 % pour les patients non porteurs hospitalisés en même temps que des patients porteurs. New England en 2010 portant sur 6760 cas dont 917 ont bénéficié d’un traitement préopératoire, met en évidence un abaissement de plus de moitié du taux d’infection avec un risque relatif général de 0,42 et de 0,21 pour la chirurgie profonde. La recherche du SD a un caractère médico-légal. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.059 98
La chirurgie majeure de l’épaule est possible en ambulatoire. Première expérience prospective monocentrique à propos de 47 cas
Marie Le Baron ∗ , Nicolas Bonnevialle , Thuy Trang Pham , Pierre Mansat , Claudine Cauhépé Service d’anesthésie-réanimation, Pavillon-Putois, CHU Purpan, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La Haute Autorité de santé a fixé une cible nationale d’activité à 50 % pour la chirurgie ambulatoire en 2016. Le développement de techniques opératoires moins invasives en chirurgie de l’épaule, a ouvert facilement les perspectives d’une telle pratique respectant aussi les attentes de nos patients. Le but de ce travail était de rapporter nos résultats qualitatifs dans ce domaine et d’en évoquer ses limites. Patients et méthode.— Quarante-sept patients (18 femmes et 29 hommes) ont été inclus prospectivement de mars 2012 à février 2013. L’âge moyen était de 46,4 ans (17—75) et le score ASA moyen était de 1,2. Tous les patients ont été opérés sous anesthésie générale et bloc interscalénique écho-guidé avec injection unique (Naropéine 7,5 % + Dexamétasone 4 cm3 ). L’intervention a été réalisée par 2 opérateurs : sous arthroscopie dans 44 cas (27 acromioplasties ou résections claviculaires, 10 réinsertion tendineuses de coiffe, 7 Bankart avec remplissage), et à ciel ouvert dans 3 cas (butée). En postopératoire, des antalgiques de palier I ont été associés à un palier II (groupe 1, n = 15) ou III (groupe 2, n = 32). L’évaluation de la douleur (EVA) ainsi que la satisfaction des patients étaient réalisés par téléphone à j1 et j2. Résultats.— Le taux d’échec nécessitant une hospitalisation en unité traditionnelle était de 8 % : 2 fois pour analgésie insuffisante, une fois pour malaise et une fois pour saignement. Il existait une différence significative de l’EVA moyen postopératoire à j2 (groupe 1 : 3,2 points ; groupe 2 : 1,5 points ; p = 0,02). Les patients étaient très satisfaits ou satisfaits de cette prise en charge et recommanderaient ce type d’hospitalisation dans 94 % des cas. Discussion.— Les résultats obtenus par cette expérience innovante sont satisfaisants et sont en concordance avec la littérature. L’analgésie postopératoire reste le facteur limitant imposant le recours à des antalgiques de palier III de maniement plus délicat. L’alternative serait la mise en place d’un cathéter interscalénique d’anesthésie locorégionale dont le taux de complications sévères rapporté est de 2 à 3 %.
Résumés des communications particulières Conclusion.— Les actes de chirurgie majeure de l’épaule sont réalisables en hospitalisation de jour. L’utilisation d’antalgiques de palier III paraît nécessaire au-delà de l’effet de l’anesthésie locorégionale. Le taux de satisfaction élevé de nos patients nous encourage à poursuivre et à étendre nos indications. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.060 99
Artériographie médullaire et chirurgie du rachis et de la moelle épinière : résultats d’une expérience multidisciplinaire sur 10 ans
Julien Tremlet ∗ , Rachid Madkouri , Ludovic Labattut , Jacques Beaurain , Luc Mourier Klaus 18, rue Nicole-Reine-Lepaute, 21000 Dijon, France Mots clés : Artériographie médullaire ; Artère radiculo-médullaire ; Ischémie médullaire ; Chirurgie rachidienne ; Embolisation ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’artériographie médullaire (AM), technique de référence pour la définition individuelle de la vascularisation médullaire, reste un examen peu répandu, pratiqué dans des centres spécialisés. Or il n’existe pas de recommandations reconnues sur son rôle et ses indications. Le but ce travail est de rationaliser les bonnes pratiques de recours à cet examen. Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, portant sur 92 AM réalisées entre 2001 et 2011. Chaque AM a été relue par l’investigateur principal de l’étude qui a relevé leurs indications, résultats et conséquences sur la prise en charge des patients. Les critères d’exclusion étaient l’insuffisance d’informations contributives à notre étude, les perdus de vue. Résultats.— Ont été retenus 70 dossiers exploitables avec 23 tumeurs rachidiennes, 10 autres processus extraduraux, 10 processus intraduraux extramédullaires, 6 lésions intramédullaires, 13 malformations vasculaires et 8 diagnostics non résolus. Dans ces 8 derniers cas (patients symptomatiques - myélopathie - avec IRM non contributive) les AM réalisées à but diagnostique se sont révélées normales. Nous avons dénombré 31 lésions hypervascularisées et 23 embolisations. En raison de la détection d’une artère radiculo-médullaire (encore appelée « artère d’Adamkiewicz ») sur la voie d’abord programmée, 8 abords chirurgicaux sur 46 ont été modifiés. Aucun incident lié à l’AM n’a été retrouvé. Discussion.— Notre étude rejoint la littérature quant à l’intérêt de l’AM pour le diagnostic des malformations vasculaires et pour la prise en charge des lésions hypervascularisées. Concernant le risque ischémique médullaire chirurgical, il nous semble avéré lorsque l’abord chirurgical d’un foramen intervertébral contenant une artère radiculo-médullaire est envisagé. Dans ce cas, la modification de la voie d’abord initialement planifiée ou l’abstention chirurgicale ont permis de n’observer aucun déficit neurologique postopératoire d’origine vasculaire. Conclusions.— L’AM reste un examen de référence, sûr et sans morbidité dans notre expérience. Nous continuerons d’y recourir et retenons 3 types d’indications : — diagnostique, lorsque l’IRM est en faveur d’une malformation vasculaire ; — thérapeutique, permettant une embolisation curative ou préopératoire ; — préventive, pour éviter la lésion d’une artère radiculo-médullaire au cours d’un abord chirurgical et ainsi limiter le risque d’ischémie médullaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.061
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Les complications vasculaires de la chirurgie du genou. Étude de la sinistralité sur 14 ans à propos de 22 cas
Jean-Hervé Simonnet ∗ , Thierry Favier , Matthieu Simonnet , Jean-Marie Serwier Clinique Toutes-Aures, avenue des Savels, 04100 Manosque, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La bibliographie des complications vasculaires en chirurgie du genou nous apprend que leur fréquence varie de 0,1 % à 0,15 % des cas lors de la mise en place de prothèse de genou de première intention et de 0,2 % à 0,6 % dans les reprises de prothèse totale de genou. Pour les ostéotomies, le risque vasculaire est de 0,05 %. Pour les arthroscopies, ce risque est de 0,003 %. Notre travail original est basé sur la sinistralité de la chirurgie du genou dans le domaine des complications vasculaires. Il s’appuie sur 22 cas recensés au cours des dernières 14 années et étudiés par les Assistants Conseils d’une Compagnie d’assurance spécialisée en responsabilité civile professionnelle. Patients et méthodes.— Vingt-deux dossiers ont été étudiés qui concernaient 13 hommes et 9 femmes répartis inégalement sur les 14 dernières années d’exercice. Le fait générateur de la complication vasculaire a été dans 8 cas une arthroscopie du genou, dans 4 cas une ostéotomie tibiale, dans 3 cas une PTGdans 2 cas une reprise de PTG dans 2 une fracture de l’extrémité supérieure du tibia, dans 1 cas une exostose tibiale, dans 1 cas un kyste poplité et dans 3 cas, une TTA. L’âge et l’expérience du chirurgien n’y font rien : ces complications sont observées chez des chirurgiens de 33 à 61 ans de fac ¸on régulière sans pic d’âge. La moyenne d’âge est de 48 ans. Les circonstances de survenue, les lésions constatées sont détaillées. Le traitement vasculaire initial a été un pontage artériel dans 10 cas, une aponévrotomie dans 3 cas, une suture artérielle dans 6 cas, une désobstruction artérielle dans 2 cas et dans 1 cas un traitement endovasculaire. Mais dans 2 cas une amputation a été réalisée. L’expertise en responsabilité médicale a qualifié la complication vasculaire de différentes manières allant de l’aléa thérapeutique à la faute caractérisée. Les préjudices fixés sont étudiés. Les magistrats ont toujours retenu la responsabilité du chirurgien. Discussion.— Les complications vasculaires de la chirurgie du genou peuvent survenir pour n’importe quelle intervention avec n’importe quel chirurgien. Leur pronostic est fonction de la qualité, de la rapidité de la prise en charge après l’accident. Conclusion.— La vérification de l’état vasculaire sous-jacent à la fin d’une intervention sur le genou est indispensable et doit être systématique, clinique et ou échographique. Le négliger peut être dramatique pour le patient. Déclaration d’intérêt.— JH. Simonnet, T. Favier et JM. Serwier sont Médecins Conseil et travaillent ponctuellement pour la Compagnie MIC et le Cabinet Branchet. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.062 101
Évaluation pédagogique de documents d’informations pré- et postopératoires concernant la pathologie du syndrome du canal carpien
Sybille Facca ∗ , Erik Sauleau , Emeric Robert , Stéphanie Gouzou , Philippe Clavert , Philippe Liverneaux CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant.